En cette fin d'année 2023, j'ai pu lire le premier tome des Chroniques de la cour des faës « Âmes miroirs » d'
Olivia Atwater, grâce à la masse critique. Je tiens donc à remercier les éditions Albin Michel et Babelio pour m'avoir donné l'occasion de lire cette douce romantasy young adult.
Theodora, dite Dora, est une orpheline élevée par son oncle et sa tante. C'est une jeune femme pas comme les autres, puisqu'elle n'a qu'une moitié d'âme. L'autre moitié de son âme lui a été arraché par un Lord faë, alors qu'elle n'avait que dix ans et depuis ses émotions sont émoussées. Elle ressent les choses, certes, mais avec beaucoup moins d'acuité que les autres, de sorte qu'elle parait indifférente, inconvenante et inadaptée en société. Lorsque sa très chère cousine Vanessa doit se rendre à Londres pour la saison mondaine dans l'espoir de se trouver un bon parti, Dora va essayer de trouver sa place au sein de la haute société, à travers les réceptions mondaines, les bals et autres prétendants.
J'ai vraiment aimé le personnage de Dora, avec sa douceur, son honnêteté, et ses réactions simples, directes et son franc parlé. Elle n'est peut-être pas en mesure de ressentir pleinement des sentiments et de les exprimer aussi facilement que les autres, mais cela ne signifiait pas qu'elle n'a pas un grand coeur. Pour quelqu'un qui n'a qu'une moitié d'âme, elle montre plus d'empathie qu'une personne avec une âme complète. J'ai trouvé intéressant la façon dont
Olivia Atwater utilise l'aspect de la malédiction de Dora pour en faire un personnage nuancé et une représentation de la neurodivergence de manière intelligente et sensible.
Ses interactions avec Elias, le grincheux et taciturne Lord Sorcier du Roi avec son mauvais caractère m'ont beaucoup plu. Leur badinage était vraiment un pur plaisir à lire ! En parlant d'Elias, c'est un personnage vraiment complexe, qui au contraire de Dora ressent beaucoup de choses, mais préfère les cachés derrière un masque de froideur et de colère. J'aurais aimé en découvrir plus sur lui, car il a l'air d'avoir un passé très intéressant et qui mériterait plus de développement.
L'intrigue se déroule à Londres, durant la régence anglaise avec ses intrigues à la cour à la Bridgerton, le tout saupoudré d'une touche de fantasy avec un univers faës, de la magie et quelques créatures fantastiques. Malgré quelques éléments plaisants, j'ai trouvé que certaines choses auraient dû être plus étoffées, avec plus d'explications notamment sur les relations entre la magie, le monde faë et l'Angleterre.
A travers son univers et le choix de l'époque de la régence,
Olivia Atwater met en avant des causes et des problèmes que je trouve importants. L'autrice critique notre société sur les différences de classes entre la haute bourgeoisie et le bas peuple, ainsi que la façon dont les plus démunis, ou ceux qui se distinguent par leur différence, sont traités par la société, parqués dans un coin et oubliés de tous. Malheureusement aujourd'hui encore, je retrouve certains de ces principes notre société occidentale !
Dans l'ensemble, ce roman de cosy fantasy a été une douce lecture. Une petite romance historique charmante, mais je ne peux m'empêcher d'être un peu rester sur ma faim concernant l'intrigue et l'univers. C'est une lecture fluide et addictive avec des personnages attachants et drôles et de bonnes réflexions sur la différence et la cause sociétale.