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Citation de Calla


Calla
03 février 2012
Bien sûr, la reine Tatiana n'était pas mon amie. C'était la souveraine froide et calculatrice des Moroï, une race de vampires vivants, doués de pouvoirs magiques, qui ne tuent pas les humains dont ils boivent le sang. Tatiana et moi avions eu une relation tumultueuse pour diverses raisons. D'une part, je sortais avec son petit-neveu Adrian. D'autre part, je n'approuvais pas sa politique concernant la manière de combattre les Strigoï - les vampires non-morts et maléfiques qui menaçaient notre existence à tous. Tatiana m'avait joué plusieurs mauvais tours, mais je n'avais jamais désiré sa mort pour autant. Quelqu'un d'autre l'avait souhaitée, en revanche, et cette personne avait laissé une piste d'indices qui menait droit à moi, parmi lesquels le plus grave : on avait retrouvé mes empreintes sur le pieu en argent qui avait servi à la tuer. Il était pourtant bien normal qu'il soit couvert de mes empreintes, puisqu'il m'appartenait. Sauf que personne ne semblait trouver cet argument pertinent.
Je soupirai encore et tirai de ma poche un morceau de papier froissé ; ma seule lecture disponible. Je le serrai entre mes doigts. Il était inutile que je relise le message, que j'avais mémorisé depuis longtemps. Sa teneur m'avait fait remettre en cause ce que je croyais savoir sur Tatiana. Elle m'avait fait remettre en cause beaucoup de choses.
Lassée de mon environnement déprimant, je m'en échappai en me glissant dans celui de quelqu'un d'autre : ma meilleure amie, Lissa. Lissa était une Moroï avec qui j'étais liée psychiquement, ce qui me permettait de m'introduire dans son esprit et de voir le monde à travers ses yeux. Tous les Moroï maîtrisaient l'une des formes de magie élémentaire. Lissa était une spécialiste de l'esprit, un élément psychique qui la dotait d'un pouvoir de guérison. C'était très rare parmi les Moroï, qui maîtrisaient en général des éléments plus physiques, et nous ne comprenions encore que partiellement les dons incroyables que générait l'esprit. Elle s'était servie de sa magie pour me ramener d'entre les morts, quelques années plus tôt, et c'était de là que venait notre lien.
Me glisser dans son esprit me libéra de ma cage, mais ne m'aida guère à résoudre mon problème.
Lissa s'efforçait de prouver mon innocence depuis l'audition au cours de laquelle on avait présenté toutes les preuves à charge contre moi. le fait que mon pieu soit l'arme du crime ne constituait qu'un début. Mes adversaires s'étaient empressés d'évoquer mes relations conflictuelles avec la reine, et avaient même déniché un témoin affirmant que j'étais seule à l'heure du crime, ce qui me laissait sans alibi. Le Conseil avait estimé les preuves suffisantes pour justifier la tenue d'un procès en bonne et due forme. C'était le verdict qui serait alors prononcé qui allait décider de mon sort.
Lissa tentait désespérément d'attirer l'attention des gens et de les convaincre qu'on m'avait piégée. Mais comme la Cour était en effervescence à cause des préparatifs des funérailles de Tatiana, mon amie avait beaucoup de mal à se faire entendre. La mort d'un monarque était un événement important. Des Moroï et des dhampirs, des demi-vampires comme moi, arrivaient tous les jours des quatre coins du monde pour assister à la cérémonie. On avait vu les choses en grand en matière de nourriture, de fleurs et de décorations. On avait même prévu des musiciens. Les noces de Tatiana, si elle s'était mariée, n'auraient peut-être pas été si minutieusement orchestrées. Les préparatifs étaient si fébriles que personne ne se souciait de moi. De l'avis général, j'avais été mise hors d'état de commettre un nouveau crime. On avait trouvé l'assassin de Tatiana. Justice était faite. L'affaire était classée.
Une soudaine agitation dans la prison m'extirpa de l'esprit de lissa avant que j'aie vraiment pris conscience de son environnement. Quelqu'un était entré dans le couloir et discutait avec les gardes en demandant à me voir. C'était mon premier visiteur depuis mon incarcération. le cœur affolé, je me jetai contre les barreaux en espérant qu'on venait m'annoncer que toute cette histoire n'était qu'une regrettable erreur.
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