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Critiques de Vincent Bernière (72)
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Le Château des Ruisseaux

Dans le train qui le mène dans l'Aisne, plus précisément au Château des ruisseaux, Jean ne peut s'empêcher de se remémorer les raisons pour lesquelles il est là aujourd'hui... Toxico dépendant, il a essayé toute substance qui peut se boire, se fumer, s'avaler ou se sniffer. Après une énième tentative d'hospitalisation en psychiatrie, on lui a conseillé ce centre pilote. Parce qu'il en avait marre de piller les magasins pour se faire de la thune, de voler de l'argent à sa famille, d'être 24h/24 shooté ou soûl, il veut décrocher une bonne fois pour toutes. Le courrier de l'Apte (Aide et Prévention de la Toxico-dépendance par l'Entraide) mentionne bien que l'Eau de Cologne est interdite ainsi que la télé, les walkmans ou bien les livres. Ce centre se concentre sur les échanges, l'écoute et l'entraide, le tout épaulé par des psychiatres et des thérapeutes. Il est accueilli par les "anciens", Gilles, Frantz ou Aïda. L'on suit jour après jour l'évolution de Jean dans ce nouvel environnement, les confessions de chacun, les tourments, les tentations ou le manque...



Un sujet ô combien délicat... Comment aborder le thème des toxicos qui ont décidé une bonne fois pour toutes d'arrêter, sans misérabilisme? Tout en pudeur, avec une légère retenue, Vincent Bernière dresse le portrait d'hommes et de femmes qui ont franchi le seuil du Château des ruisseaux. Basé sur une nouvelle méthode américaine, l'on s'écoute et l'on se livre. Que ce soit la maman porteuse du sida ou le mec qui se prostitue pour une dose, chacun, arrivé au bout de ses limites, raconte comment il en est arrivé là, ses angoisses quotidiennes ou sa peur de l'avenir. Ce docu-fiction aurait pu être plus élaboré et approfondi tant le sujet semble parfois avoir été survolé. Mais le dessin de Poincelet, dépourvu de tout cadre, tout en subtilité et finesse, a su capter l'émotion et les ressentis, dans des couleurs presque neutres, paradoxalement douces pour un tel sujet.



Le château des ruisseaux... vous ouvre grand ses portes...
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Anthologie de la bande dessinée de science fi..

Sans surprise Vincent Bernière spécialiste de la bande dessinée au sens large (donc un populares) a une bien meilleure vision de la science-fiction que les littéreux qui excluent volontairement de leurs champs d’études tout ne qui n’appartient pas aux Beaux-Arts au sens strict (donc des optimates). Le découpage de son ouvrage est aussi intelligent qu’intéressant, même si discutable :

- proto-sf

- space odyssée

- space opera

- extraterrestres

- apocalyptique

- anticipation

L’auteur présente 35 œuvres BD / Comics / Manga sur le même modèle à savoir une présentation en 1 page suivi d’un dizaines de pages d’extraits graphiques pour se faire une idée. C’est à la fois une force une faiblesse, car un fin connaisseur n’apprendra et ne découvrira pas grand-chose là où un moindre connaisseur avancera à pas de géant dans la découverte de la SF à travers le prisme de la BD. Après, la volonté de l’auteur de balayer tous les genres, tous les styles et tous les publics est admirable : tout le monde peut se retrouver dans son anthologie (même si je ne résiste pas à la tentation de signaler que les niches les plus populaires sont les mieux représentées, car les CSP+/++/+++ préfèrent toujours les espèces sonnantes et trébuchantes du réel à n’importe quelles fictions spéculatives). Mine de rien j’ai appris pas mal de trucs, et j’en profite pour rendre hommage à Hector Oesterheld victime lui et sa famille de la dictature de Videla, armée, conseillée et financée par ces salopards de Yankees impérialistes qui se croient tout permis, davantage leader que la ploutocratie mondialisée que leader du monde libre…
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Les 100 plus belles planches de la BD érotique

C'est avec un réel plaisir, qu'avec ma compagne, nous avons redecouvert cet album remisé au fond d'un placard. Vincent Berniere nous offre un large panel , une anthologie, de la BD érotique depuis ses debuts. Les planches reproduites sont présentées par un texte explicant les origines de leur création. Ce qui donne à l'ensemble une tonalité culturelle appréciable. Par ailleurs, le foisonnement des styles et la beauté de certaines planches dépassent largement le thème de l'érotisme et permettent d'apprecier la richesse de cette production. Un album synonyme d'une liberté bien venue en ces temps de confinement où la moindre sortie est soumise au bon vouloir d'un agent du maintient de l'ordre.
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Anthologie de la bande dessinée érotique

Quel plaisir que sentir cette Anthologie de la bande dessinée érotique s'effeuiller au gré des pages qui tournent... Au menu, les palpitants extraits d'une quarantaine de BD érotiques par thématique, et comme tous les goûts étant dans la nature, il y en a donc pour tout le monde ! le tout est agrémenté de biographies, le tout est explicatif, soigné mais manque un peu de contextualisation. Qui a osé dire à Vincent Bernière qu'érotisme et dialogues étaient incompatibles ?



On redécouvre des oeuvres autrement que par leur réputation ou par celles de ces auteurs : Emmanuelle, dont les adaptations sont si reconnues, Manara et son Déclic ou Alan Moore. J'ai été surpris de découvrir que des auteurs comme Alan Moore (Watchmen, V pour Vendetta) ou Jacques Lob (Transperceneige) savaient aussi manier l'érotisme !



Au fil des bandes dessinées, on voit qu'elles servent aussi à faire apparaître des réalités sociétales. Dans Erma Jaguar, le risque du viol pour une femme existe derrière chaque porte de toilettes publiques. Dans Chiara Rosenberg, de Roberto Baldazzini, on se confronte à une scène où le personnage est battue et violée par son mari. La BD érotique tisse aussi un lien direct, qui est toujours vrai, entre sexe, rapport de force et argent. Mona Street, en proie aux dettes de son défunt mari se retrouve proie pour de vieux capitalistes vicieux.



Au-delà de la dénonciation, j'ai aimé quand les BD de l'anthologie arrivent à associer érotisme et autre chose. Black Kiss d'Howard Chaykin utilise l'érotisme pour faire avancer son polar noir. L'érotisme de la Survivante de Pauli Gillon sert autant la SF que l'inverse. Blanche Épiphanie de Jacques Lob et Georges Pichard tourne en dérision le genre Super-héros. Globalement, l'honnêteté du tout est agréable : l'anthologie n'ignore pa que cette littérature a autant vocation à faire plaisir aux lecteurs qu'à leurs auteurs, qui laissent libre cours à leurs fantasmes. Au passage, j'ai trouvé les textes explicatifs intéressants mais très axés sur l'auteur et pas assez sur le récit. Ils manquent parfois de sens critique et n'aide pas à la contextualisation de la bande dessinée.



Quelques choix de l'anthologie m'ont laissé perplexe. Par exemple, pour moi, Bang Bang n'avait pas sa place dans la thématique Chic, vu la tournure raciste de la BD, soyons honnête : on dirait du Tintin au Congo sexualisé. de même, je n'aurai pas retenu Sam Bot de Raoul Buzzelli et Pippo Franco dans la thématique Rigolo, un angoissant amoncellement de clichés plus gênants que drôles. Mais globalement, les extraits sont généreux, de bonne qualité et cohérents avec les thématiques, même si on peut regretter une place très limitée pour les BD non-occidentales.



Enfin, je mets des petits + pour deux bandes dessinées que je vais certainement retrouver : Comtesse, d'Aude Picault, une claque de sobriété retraçant le fantasme, qui sait inassouvi, entre une comtesse et son majordome et L'Épinard de Yukiko de Frédéric Boilet, qui sait conjuguer sexe et amour, intime et puissant.



Merci à Babelio et aux Éditions Beaux Arts pour ce bel ouvrage.
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Les 100 plus belles planches de la bande de..

Pour commencer l'objet est très beau, et je n'en attendais pas moins de l'éditeur. La couverture, (tissée) sur fond blanc, présente le visage mélancolique de Corto Maltese et un titre couleur bronze.



Il y a longtemps que je me suis éloignée de la bande dessinée. Cette compilation subjective des 100 plus belles planches sélectionnées par Vincent Bernière, est une belle occasion de se plonger dans l'histoire du 9e art.



Dans son intro l'auteur souligne la différence entre les planches originales et uniques créées uniquement dans un objectif de vente, de celles qu'il a choisi, extraites d'album publiés.



La quasi-novice que je suis a apprécié cette sélection. Chaque planche est présentée sur une page, face une explication qui replace l'oeuvre dans son contexte, tant historique que dans sa place dans l'évolution de cet art.



Certaines explications peuvent paraître ardues, mais l'ensemble fait sens et donne une vision générale et qui semble très complète. Tous les genres, tous les styles sont abordés.



J'y ai fait de nombreuses découvertes qui orienteront sans aucun doute mes futures lectures, et que je vais compulser encore et encore.



Un bel objet à offrir ou à s'offrir, pour (re)découvrir un art à part entière.



Merci à Beaux-Arts Editions et à Babelio pour ce beau et riche livre découvert à l'occasion d'une opération Masse Critique Graphique.

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Les 100 plus belles planches de la BD érotique

Merci à Babelio de m'avoir sélectionné pour critiquer cet ouvrage dont la réception fut une surprise.

Pas une BD, plutôt un beau livre sur la BD érotique, presque un livre d'art pour collectionneur, très bien documenté et qui nous présente une anthologie des meilleurs planches du domaine. Chaque planche est commentée pour éclairer sur l'inspiration du dessinateur avec des références artistiques et littéraires, l'analyse de chaque vignette et la présentation de l'auteur et de son oeuvre.

Certainement un ouvrage majeur pour les amateurs du genre, qualitatif, informatif et sensuel ! Mais pour un public averti.
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Les secrets des chefs-d'oeuvre de la BD

"Pour faire une bande dessinée, premièrement une bonne histoire, deuxièmement une bonne histoire, troisièmement une bonne histoire."



Il n'y a pas à dire ce recueil présente les plus incontournables histoire de la BD. Et c'est un bel objet qui plus est.



À partir d'une sélection d'oeuvre, un auteur décortique la BD selon le principe suivant : rapide résumé, contexte, une planche analysée, 3 secrets qui en font un chef-d'œuvre et parfois même une histoire complète.



Pour les fans tranquilles de BD comme moi, c'est une pépite. J'ai enfin eu des réponses à mes questions sur les principes de lignes claires, de gaufrier et j'en passe. On découvre les premières techniques modernes et les inspirations de chacun.



D'Alain Saint-Ogan jusqu'à Chris Ware, en passant par les incontournables Tintin, Astérix, Lucky Luke, Gaston, j'ai découvert surtout un monde riche mais inconnu pour moi, notamment celui de Valérian, des passagers du vent et de Loane Sloane. Et je vous avoue avoir filé à la bibliothèque pour emprunter ces derniers titres.



Un recueil qui cible de nombreux lecteurs donc, du passionné au débutant.



Je remercie Babelio et les éditions Beaux Arts pour m'avoir permis de découvrir autant de titres d'univers sacrement différents.
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Beaux Arts Magazine, Hors-Série : Les secrets..

BD, comme bande dessinée, mais aussi comme bande de dessinateurs.

Le neuvième art est à l’honneur en ce début d'année, dans cet heureux hors-série du magazine Beaux Arts consacré à dix albums culte de la BD - hors manga - et à leurs créateurs, venant compléter un numéro de 2011 dédié à la BD d’humour et qui en annonce bien d’autres, nous dit-on dans la préface. Tant mieux si la BD est maintenant enfin reconnue comme un moyen d’expression à part entière. Grandes étapes d’une aventure artistique retracées ici et analysées au fil des vignettes et des planches de dix chefs-d'oeuvre : du "Petit vingtième", au début du vingt et unième, un parcours plein de surprises, réconfortant, passionnant, indispensable.



"Tous enfants de Tintin", selon Benoît Peeters. Du « Lotus bleu », Hergé (1946) à « Jimmy Corrigan », Chris Ware (2003), dix œuvres sont présentées, dix étapes dans l’histoire de la BD. Quel chemin parcouru depuis l'époque des premiers récits illustrés. Si au départ on se méfiait de la BD, c'est que le dessin a souvent eu mauvaise réputation - les dessinateurs sont chargés de pervertir, ils détournent de la lecture, c'est bien connu... - il faudrait dresser la liste de tous les méfaits dont on a chargé la BD.



On découvre dans ce numéro bien des secrets d'auteurs et ceux d’une fabrication qui s’appuie à la fois sur l’imagination et la documentation la plus rigoureuse, qu’elle soit historique, géographique ou politique. Adaptations, détournements, personnages variés et complexes contribuent à la réussite d’aventures devenues inoubliables alimentées par de prodigieux suspens, comme le « Mystère de la Grande Pyramide » d'Edgar P. Jacobs, disciple et concurrent de Hergé (1954), premier grand succès du genre. Mais tout cela ne serait rien sans le dessin, l'invention graphique, le trait, l’art du découpage et de la composition ou celui de la mise en couleurs qui sont exposés au fil des pages. Travail et patience, un grand art : on ne le dira jamais assez.



Au début des années 70, une rupture s’opère et le roman dessiné apparaît. L’arrivée de Corto Maltese fait date pour tous les bédéphiles : « La Ballade de la mer salée » (1969). Hugo Pratt, génie du noir et blanc et de l’aquarelle, s’est largement nourri aux sources littéraires et cinématographiques ; un petit air « Burt Lancaster » inspiré du film Le Roi des Iles, en 1954, pour l’invention de son héros récurrent, introduit en France grâce à Pif gadget. Richesse des années 70 et inoubliable collaboration de Jean-Michel Charrier et Jean Giraud, avec Blueberry « Le Spectre aux balles d’or » (1972), qui revisitent les codes du western et l’adaptent miraculeusement à la BD. Mariage également réussi entre le polar et la BD à la fin des années 1980 : Tardi met en scène le privé Nestor Burma avec « 120, rue de la gare » (1988), une adaptation exceptionnelle de Léo Malet qui n’allait cependant pas de soi pour un auteur dont le travail était essentiellement centré sur la Grande Guerre. Longévité d’une série dont on attend le dixième épisode en ce début d’année .



« Les Passagers du vent » inaugurent, en 1979, une saga romanesque très riche, en cinq volumes, au XVIIIe siècle, où le timide dessinateur autodidacte François Bourgeon, imprégné lui aussi de littérature aventureuse, offre au monde de la BD une héroïne amoureuse, impétueuse et libre, qui échappe à tous les stéréotypes : Isa. Un univers, un cycle. Histoire et érotisme, plus rien ne sera comme avant.



« Partie de chasse » d’Enki Bilal, en 1983, marque l’entrée tonitruante de la politique fiction dans la BD : l’histoire impacte de sa violence des vignettes où la couleur devient partie prenante de la narration. Il faut ajouter Art Spiegelman, en 1986, réalisant ce que personne n’avait fait avant lui : une BD animalière de chats et de souris qui raconte la Shoah à travers le témoignage de son père, Maus : prix Pulitzer en 1992. Refusée par de nombreux éditeurs, la BD paraîtra en France grâce à Françoise Verny. Citer encore « From Hell » (1999) d’Eddie Campbell et Alan Moore, dix ans de travail pour réaliser une synthèse de tous les mythes qui ont entouré le plus grand mystère criminel non résolu à ce jour : celui de Jack l’éventreur. Et on a fait le tour. Cerise sur le gâteau : une petite histoire inédite en français, de Jimmy Corrigan, est offerte au lecteur avant qu'il ne referme le numéro.



Excellente lecture autour de dix lectures à faire absolument.

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Le Château des Ruisseaux



Le Château des Ruisseaux n’est pas un lieu dans lequel on s’installe dans l’idée de couler des jours paisibles… C’est le lieu de recours ultime. On y fait ses preuves comme dans une salle d’entraînement aux conditions de la réalité, avant de retourner à l’extérieur derechef. Est-ce un chiffre qui doit rendre optimiste ou pessimiste ? «15% des patients demeurent abstinents après leur passage au château des Ruisseaux » : aurait-on pu espérer davantage, ou doit-on se réjouir de ce taux qui semble pourtant faible ?





Vincent Bernière présente une fiction autobiographique à travers le personnage de Jean, polytoxicomane d’une trentaine d’années. Après plus de dix ans passés à connaître toutes les étapes de l’addiction –euphorie, sentiment de surpuissance, manque, délits, isolement, overdose- Jean n’attend plus rien de l’addiction mais ne sait pas comment s’en débarrasser. Moins poussé par une volonté positive que par un abattement total, Jean accepte d’entrer dans le Château des Ruisseaux. Son trajet pour se rendre dans ce centre de traitement des addictions, situé en Picardie, nous permet de revenir brièvement sur les raisons qui ont conduit Jean à adopter cette solution de dernier recours. On découvre les pensées d’un homme qui ne voit plus d’espoir nulle part, rongé jusque dans ses élans vitaux, seulement « fatigué » :



« Fatigué de courir à droite à gauche pour chercher la came. Fatigué de voler l’argent de ma famille. Fatigué de voler mes amis. Fatigué de voler dans les magasins. Fatigué.»





Désespoir d’un homme dans la force de l’âge qui n’a même plus la volonté de pourvoir à cet instinct qui semble le plus naturel de tous : se reposer. C’est dans cet état d’esprit de délabrement profond que Jean fait son entrée au milieu d’un petit groupe de patients plus ou moins aguerris… Les présentations se font, entre cynisme douloureux et compassion sincère. On découvre Jean et les autres personnages au rythme de la thérapie, lors des groupes de paroles organisés quotidiennement et au cours d’activités qui créent du lien social et détruisent l’obsession maladive.





On pourrait s’en étonner, mais Vincent Bernière ne s’attarde pas particulièrement sur les premiers jours du sevrage. C’est une torture –pas besoin de le rappeler- et en quelques pages, Jean a réussi à passer le cap douloureux des quelques jours qui le ramènent sans cesse à la réalité de son corps et au manque absolu dont il fait l’objet.





Vincent Bernière a raison, et il choisit plutôt de consacrer une grande partie du Château des ruisseaux au processus plus ambivalent et incertain de la guérison. Le produit à l’origine de l’addiction n’a aucune importance : seule compte la souffrance qui résulte du manque, la difficulté à se reconstruire et à se retrouver après des années passées dans le déni total de soi-même. Le traitement –comportementaliste- s’attache surtout à privilégier l’introspection. On ne s’apitoie pas sur le malade, qui est l’initiateur de son mal-être et qui se berne d’illusions pour fuir la réalité.



« Lorsque tu as envie de consommer, essaye de reconnaître l’émotion qui se cache derrière cette envie. Peur, honte, colère ou culpabilité. Pendant des années, tu as consommé des drogues pour masquer tes émotions. »





Les conseils ne sont pas prodigués uniquement par des thérapeutes. Des anciens toxicomanes, guéris suite à leur séjour dans le centre, viennent apporter leur témoignage aux patients. Le « parrain » de Jean prend l’apparence d’un sage, non pas parce qu’il évite de commettre toutes les erreurs, mais parce qu’il les a commises et sait pourquoi il n’y reviendra jamais.



« Gilles se sert de sa position d’orphelin pour se définir comme victime. Je m’identifie avec ce type de comportement. J’ai fait la même chose lorsque mes parents ont divorcé. Quand on est toxico, c’est pratique d’accuser l’extérieur, la famille ou la société. Ca dilue les responsabilités. »





Il évoque toutes les difficultés à l’origine de la rechute. Il peut s’agir de la lenteur à voir les choses se remettre en place correctement :



« Ce fut une période très difficile, toute mon attention était portée sur le fait de ne pas rechuter. Petit à petit, le paysage autour de moi s’est éclairci. Je réalisais que je pouvais vivre sans trembler, sans être en manque. »





Mais aussi, et surtout, de la difficulté à se séparer de l’illusion principale qui avait fait naître l’amour de l’addiction : celle de mener une vie différente, forcément plus intéressante que celle que peuvent vivre les gens clean :



« La seule chose que je redoutais, c’était de mener une vie moyenne. Bosser, prendre le métro, dormir à moitié. »





L’espoir, c’est celui de se découvrir différent de ce qu’on avait imaginé être, de réaliser qu’on peut se plaire sans devenir celui que les autres attendent :



« Mais faut pas croire qu’un shoot d’héroïne c’est une expérience ultime. Nager un kilomètre dans une piscine, c’est aussi très fort. Quand j’étais enfant, je voulais vivre des choses fortes. Le shoot m’a permis d’être invité au banquet de la vie, avant de m’en exclure. Une montée de flash, c’est une vie. Mais survivre à la drogue, c’est encore plus fort. Avoir une vie anonyme, cela me faisait peur en arrivant. Mais en fait, c’est une expérience incroyable. »





Le premier tome du Château des ruisseaux se termine lorsque Jean achève sa thérapie et sort du centre. Son comportement a été remarquable, aussi bien dans sa gestion du manque que dans son intérêt à suivre les conseils des thérapeutes et des anciens toxicomanes. Quelle ironie alors de le voir, à peine libéré, se ruer dans la première cabine téléphonique pour contacter son fournisseur.



Dans toutes les étapes de l’addiction et de son traitement, dans l’évitement de l’apitoiement, ce récit évoque l’expérience et le vécu. Le ton, juste, considère le lecteur comme un interlocuteur dénué de préjugés. La fin du premier volume laisse d’autant plus désespéré qu’il nous avait pourtant semblé contenir en germes toutes les pièces du rouage qui saurait mettre en marche un processus de guérison inébranlable. Mais là encore, Vincent Bernière nous prouve qu’il connaît son sujet et qu’il ne doute pas des forces retorses de l’addiction. En éluder les problématiques en un volume aurait été une négligence qu’il n’a heureusement pas commise.


Lien : http://colimasson.over-blog...
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Anthologie de la bande dessinée érotique

Pour le Robert, une anthologie est un recueil de morceaux choisis. En ce sens, c'en est une excellente !



Sans aucune possibilité d'exhaustivité, ce recueil réussi tout de même à proposer nombre de facettes de la bande dessinée de genre, parcourant les plus grand courants, styles, auteurs, époques et titres mythiques, passant du porno au suggestif, du drôle au cracra tout en embrassant un large panel de fantasmes et de perversions.



Certes, les esprits chagrins pourraient regretter, par exemple, que tel auteur ou autrice ne s’y trouve pas (où se trouvent tous les auteurs de Fluide Glacial), le choix d’un titre plutôt qu’un autre (pourquoi Blanche épiphanie et pas Pauvre Paulette ?) ou que les mangas soient sous représentés. Pour autant, il s’agit là d’un choix qui m’a semblé plutôt représentatif. De plus, des extraits de plusieurs pages ainsi qu’un bref explicatif permettent de contextualiser chaque BD et comprendre leur sélection.



Avec une classification soft, chic, trash, rigolo et autobio, Vincent Bernière trouve moyen de convoquer ici nombre des plus emblématiques.
Lien : https://www.noid.ch/antholog..
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Chroniques de la fruitière : Voyage au pays d..

Comment allier des intérêts forts (voir des passions) dans un seul objet?? Un roman graphique, la Franche-Comté, le comté, les vaches et l'agriculture. Tout est réuni pour me plaire! Livre offert à une amie (mais lu avant - ahahah elle ne m'en a pas tenu rigueur) dès que je l'ai vu dans une petite librairie du jura, territoire de mon enfance, pays de mon coeur.

Les chroniques de Fred Bernard, voisin bourguignon, relatent l'ensemble des étapes de fabrication, du mode d'élevage, a l'alimentation des vaches, a la transformation du lait en Comté jusqu'à l'affinage et la vente. Il fait la part belle aux hommes et femmes de ce beau territoire qu'il illustre magnifiquement. C'est intéressant et précis (et il y a très peu de coquilles ou imprécisions sur le plan agricole). Si vous voulez en savoir plus sur ce merveilleux produit, ce territoire que j'adore et les hommes et femmes qui le font, cette lecture est absolument parfaite. (Et je vais devoir me le racheter pour ma collection... Vu que j'ai offert cet exemplaire)
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Les secrets des chefs-d'oeuvre de la BD

Je remercie Babelio et BeauxArts Éditions pour l’envoi des secrets des chefs-d’œuvre de la BD. Un choix de 22 bandes dessinées éclectiques qui plaira au plus grand nombre. Certaines ne sont plus à présenter comme Black et Mortimer tandis que d’autres m’étaient inconnues…après, je ne suis pas la plus calée sur le sujet !



On plonge dans le processus d’élaboration avec les problématiques du moment. Par exemple, l’importance du contexte historique. Dans le Lotus Bleu, il a été recommandé de ne pas mettre de natte à ses personnages, symbole d’esclavage.

L’évolution de la technologie : Akira est la première BD colorisée par ordinateur.

La publication : Maus qui traite de l’Holocauste a eu de grandes difficultés à trouver un éditeur.



Cet ouvrage est riche d’informations. Le vocabulaire dédié est expliqué, de quoi parfaire ses connaissances. Chaque œuvre ayant son histoire particulière, il n’y a pas de redondance et le plaisir est renouvelé à chaque nouvelle BD.



Ce livre m’a permis d’appréhender différemment ces classiques connus ainsi que de découvrir de nouveaux auteurs car les planches sont suffisamment longues (avec des histoires complètes) pour en apprécier les dessins et le contenu. Tout ça pour dire qu’au-delà d’apprendre sur le processus de création, le lecteur est immergé dans l’univers étudié.



Je trouve le livre qualitatif dans sa forme et son contenu, très bien conçu pour les férus ou non de BD. La curiosité suffit à s’intéresser au sujet et son traitement à s’en passionner.

Un beau livre à offrir.
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Les grands maîtres de la bande BD mondiale

Lisez-vous des romans graphiques, ou des bédés, comme on disait à l’époque ?



Ado, j’ai eu ma période Tintin et Astérix ; vous aussi peut-être ?



Puis je me suis mise à lire de « vrais » livres… aïe non, pas taper, pas taper ! Je voulais dire des romans, uniquement des mots, aucune illustration, à notre imagination de faire le boulot.



Du coup, à part quelques biographies telles que celle de Dalida, d’Amy Winehouse ou du Douanier Rousseau (eh oui, mes goûts sont éclectiques), cela fait un bon moment que je ne me suis pas intéressée de près à cette forme littéraire.



Je remercie chaleureusement Nicolas de Babelio pour l’envoi de cette magnifique anthologie dirigée par l’écrivain, journaliste, éditeur et critique de bande dessinée Vincent Bernière, qui m’a permis en quelques jours de me forger une vraie culture bédéiste.



En 237 pages, l’auteur nous présente en effet 75 auteurs de bande dessinée, avec pour chacun une biographie complète sur la page de gauche, et une planche sur celle de droite, plus 15 « histoires courtes » permettant de nous immerger plus profondément dans le monde de l’artiste.



Un superbe ouvrage de référence à s’offrir ou à offrir, aux néophytes curieux comme aux passionnés de B.D.
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Le Château des Ruisseaux

Je viens de finir ce roman graphique déniché chez mon bouquiniste préféré, choisi parce que c'est un one-shot sans trop savoir à quoi m'attendre et je dois dire que je ne suis pas déçue.

C'est pourtant une histoire assez banale. On arrive avec Jean dans ce centre de désintoxication. Les résidents sont là pour de multiples raisons et "cleans" depuis plus ou moins longtemps. Le graphisme et les couleurs sont sobres aussi, les personnages plus ou moins attachants, seuls les dialogues donnent son authenticité et sa profondeur à chacun. Il y a ainsi des récits crus et violents de la réalité de l'addiction aux drogues dures et de beaux messages thérapeutiques.

J'aurais préféré un autre titre pour cette BD, un titre qui donne de l'espoir et du temps, un peu comme cette formule que Jean se répète plusieurs fois : "Juste pour aujourd'hui". Vivre, vraiment, un jour à la fois.
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Le Château des Ruisseaux

Jean, toxicomane depuis longtemps - de longues années sans être clean une seule journée - se rend au Château des ruisseaux, dans l'Aisne, pour y suivre une thérapie de groupe. Eau de Cologne, livres, musique, mousse à raser, tout cela est interdit pour éviter les rechutes et l'isolement. Les histoires d'amour aussi sont vues d'un mauvais oeil. Chaque individu doit être entièrement concentré sur le travail qu'il a à faire pour tenir chaque jour sans consommer à nouveau. tenir à tout prix, au moins jusqu'au soir. Et tant pis si la jeune Marie, arrivée en même temps que Jean, semble elle aussi amoureuse....



Le Château des ruisseaux, c'est un huis-clos documentaire d'immersion en terre de sevrage. Un thème rarement abordé, avec de plus ici des témoignages indirects de personnes qui ont vraiment constitué, à une époque, un groupe en thérapie dans ce centre. En fin d'ouvrage, on lit le devenir des protagonistes suite à leur séjour : peu s'en sortent durablement, mais le peu qui guérit représente une victoire incommensurable sur l'addiction ravageuse.



Avec les dessins fins, sobres, on lit les tensions, les réflexions, les regards.

Et puis, jour après jour, on apprend la discipline du centre, les entretiens avec l'équipe médicale ou les entretiens collectifs. raconter sa déchéance, parvenir à croire, quand les crises le terrassent, qu'il existe un jour possible sans y retoucher. Et comment l'arrivée d'un nouveau patient, arrogant, flambeur, séducteur, peut devenir un élément perturbateur, alors que la visite d'un toxicomane sevré depuis des années représente l'espoir d'un parrain qui saura soutenir Jean une fois la cure achevée.

Le scenario est très bien mené, la conclusion est intelligente. L'album est réussi, avec courage.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Le Château des Ruisseaux

Jean est dans le train qui doit le conduire au Château des Ruisseaux, son dernier espoir pour se débarrasser de ses multiples addictions : drogue, alcool, voire un mélange des deux. Il a obtenu cette adresse après une tentative de suicide. Il rencontrera Marie, elle aussi en route pour cette institution qui refuse l'isolement de ses patients et pratique les thérapies de groupe et le parrainage à la sortie de la cure ; sans pour autant que cela ne se conclut par un succès. Une autofiction servie par un dessin sensible et des couleurs douces. Un sujet difficile à aborder, avec un récit qui évite le voyeurisme et l'outrance, même pendant les périodes de manque.

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Les 100 plus belles planches de la bande de..

Je viens de recevoir ce magnifique ouvrage ! Un bel objet, une édition de toute beauté. Je l'ai feuilleté et j'ai apprécié ce mélange d'informations et de présentations des oeuvres, illustré par des planches superbes ! J'ai déjà découvert des oeuvres inconnues et parmi toutes ces planches, je ne saurais choisir ma ou mes préférés. Un ouvrage donc intéressant, instructif et des dessins variés, du noir et blanc, de la couleur, de tous styles ...Superbe ! J'ai hâte de m'y replonger.
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Une  Stupéfiante Aventure de Viny K., Tome 1 ..

Voilà, nous avons désormais droit au jeune beau héros qui se drogue sans vergogne. Il est vrai qu'il va abandonner la drogue au profit de l'aventure du fait de son métier de reporter à la Tintin. J'ai bien apprécié la liberté de ton. Les dialogues détonnent un peu ce qui ne fait pas de mal. Le dessin est très vif et assez expressif.



Le second tome nous entraîne dans l'Afrique des marabout après avoir visité l'Inde des gourous dans le premier volume. Je n'ai pas très bien compris le dénouement de ce récit mais j'avoue avoir passé un bon moment de divertissement. C'est effectivement une bd assez ancrée dans notre époque. Fun et assez captivant. Sexe, drogue et rock'n roll au menu.
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Anthologie de la bande dessinée érotique

Il est un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaitre.



Un temps où on ne pouvait pas tomber sur une orgie d'actes sexuels sans queue ni tête, en un clic et un déluge de fenêtres qui ne veulent pas se fermer.



Un temps où les seules visions érotiques possibles se réduisaient au catalogue de la Redoute et au générique de fin de GymTonic le dimanche matin.



Un temps où l'imaginaire érotique tournait à plein car les images étaient rares.



Mais c'était un temps où les bacs de librairies proposaient, si on savait bien -et discrètement- chercher la sciencefictionnesque Survivante de Gillon, l'hilarant et stupide Nécron de Magnus, la sublime Druuna de Serpieri, la pauvre, pauvre Paulette de Pichard, l'ahurissant Déclic de Manara ou encore la sadomasochiste et sérieuse Histoire d'O par Crépax.

Ils sont presque tous là et accompagnés de bien d'autres dont je n'avais jamais entendu parler. On croisera bien sûr les anciens John Willie (ah les joies du bondage chic !) les sales blagues de Reiser (le bonheur du mauvais goût), l'inénarrable Crumb, mais aussi les contemporains et complémentaires Boilet et Aurita. C'est ainsi plus d'une quarantaine d'auteurs, regroupés en cinq catégories : soft, chic, trash, rigolo et autobio que propose cette très belle anthologie.

Chaque auteur est précédé d'une notice bio-bibliographique qui l'insère dans l'histoire de la BD érotique. Chaque extrait d'environ 2 à 3 pages est introduit et permet de le lire comme si on y était.

Enfin, une courte introduction de Vincent Bernière présente l'histoire de la BD érotique sans excès de d'encyclopédisme.



Coquines madeleines !



Ici chacun pourra trouver chaussure à son pied, c'est-à-dire une histoire pour attiser curiosité, imaginaire personnel et libido. Car il s'agit de se réjouir d'une narration avant tout, car s'il suffisait de satisfaire une pauvre pulsion scopique alors la chair est triste et internet suffit misérablement... On mesure alors à quel point les films X ratent le coche avec l'inanité de leurs scénarii inexistants. Non, ce qui plait c'est avant tout et d'abord l'histoire.



Mais si elle peut avoir les formes de Druuna c'est quand même mieux...
Lien : http://leslecturesdecyril.bl..
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Chroniques de la fruitière : Voyage au pays d..

Fred Bernard a connu un succès avec sa bande dessinée "Chronique de la vigne". Son éditeur lui a proposé de reprendre le principe avec un met de choix : le comté. Comment refuser cette aventure? Surtout que vin et fromage forme un délicieux duo. A peine a t'il accepté le défi gourmet, que son imaginaire s'est mis en marche. Pouvait-on espérer un meilleur ambassadeur pour parler de ce fromage si singulier? Je ne pense pas. Car il est impossible de ne pas avoir envie de déguster des délicieux morceaux de Comté? Par contre, nous regarderons mieux le produit proposé.



Déjà en terme de vocabulaire, l'ouvrage se nomme "Chronique de la fruitière" qui se définit comme la coopérative formée pour l'exploitation du lait et la fabrication des fromages. C'est mieux de commencer avec les bons mots. Puis nous allons à la rencontre de ceux qui élèvent des vaches, de celles qui récoltent le lait, de ceux qui le transforme en fromage sans oublier ceux qui l'affinent. Une chaîne complète qui souligne l'implication, la passion, l'amour du terroir de l'ensemble de ces parties prenantes. L'AOC est très exigeante pour garder la qualité d'un produit exceptionnel. On a envie d'aller sur place, d'aller rencontrer en vraie tous ces individus et bien entendu déguster. Comment ne pas percevoir l'agriculture et l'élevage sous un autre regard? A force d'entendre qu'il faut de l'intensif et des pesticides, on pourrait omettre qu'il existe des alternatives. Le lavage de cerveaux des politiques et des lobbys à encore de très beaux jours devant eux. Les acteurs locaux entame également une réflexion en rapport avec l'environnement. "Par conviction, par nécessité, par obligation ou pour faire comme le voisin, en Bourgogne les vignerons bio n'étaient d'abord qu'une poignée. Ils sont chaque année de plus en plus nombreux et se voient de moins en moins comme des irréductibles Gaulois. Petit à petit, un pas en arrière, deux pas en avant, les mentalités changent et la révolution verte fait son nid."



Une bande dessinée peut faire de la différence pour créer du lien, du concret, du vrai entre un produit et un consommateur, entre une matière première et une personne à part entière. Tout est expliqué de façon claire, limpide et pédagogique. Fred Bernard n'oublie jamais de faire des petits apartés avec "Le saviez-vous?". Par exemple, "L'affinage en cave s'est étendu dans les années 1860-90 en France avec l'arrivée dévastatrice du terrible phylloxéra qui libère de la place dans les caves des vallées jurasiennes." L'apprentissage pour le lecteur se fait tout en cour de l'album. J'ai appris par exemple que le goût se fait à travers trois sensations : l'odeur, la mâche et l'avalage; que la couleur de la bande qui entoure la meule définit sa qualité (verte note au dessus de 14, marron note entre 12 et 14 et pas de bande, note en-dessous de 12). Et tellement d'autres choses, ce qui m'indique qu'il faut que cette bd intègre ma bibliothèque personnelle. D'autant plus que graphiquement, c'est un vrai régal ce travail très ponctuelle, avec des crayons de couleurs qui fait penser aux livres d'illustrations jeunesse anglaise. Les touches d'humour se font autant dans les mots que dans les dessins. Les vaches sont adorables et sont douées de parole. Aucun doute que vous ne verrez plus jamais un crémier sous le même regard. Et attention, le Comté vous fera dorénavant souvent des appels du pied.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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