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EAN : 9782957137213
256 pages
Editions des Flammes Noires (28/06/2020)
4/5   5 notes
Résumé :
Mayhem. Est-il nécessaire de présenter le groupe ? 1984-1994, Les Archives Mayhem de Necrobutcher célèbre les dix premières années du groupe avec un livre de photographies inédites. Célébration est le mot et l’auteur ne cherche ici en aucune manière à raviver les plaies et polémiques liées au passé. Il est tout simplement question de se replonger dans les années formatives de Mayhem.

Publié en 2015 en norvégien chez Aschehoug, Jørn “Necrobutcher” Stub... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Celui-ci, ça faisait un moment qu'il traînait dans ma bibliothèque. Enfin, pas tout à fait celui-ci, mais sa version en anglais parue chez Ecstatic Peace voilà quelques années. Il m'aura fallu attendre sa traduction française chez les éditions Flammes Noires pour enfin prendre le temps de me pencher sur l'affaire.

Déjà, je dois préciser que j'ai une relation assez particulière au groupe dont il est question dans ce livre, Mayhem. Soit l'un des pionniers du black metal norvégien. Ce groupe a été pour moi, à l'adolescence, l'une des portes d'entrée vers cette musique, à un âge où provocation et subversion sont comme des aimants. Pour moi, au début, Mayhem valait avant tout pour son aura sulfureuse, notamment due au suicide de son chanteur Dead, mais aussi à l'assassinat de son guitariste par un autre musicien.

Dans mon cerveau d'ado passaient ces images de corps arrachés bruitalement à la vie, d'églises réduites en cendres (une autre spécialité du BM norvégien) et autres diableries aussi débiles que fascinantes. J'en étais arrivé à un tel point d'obsession que je voulais tout écouter de ce groupe (après avoir été attiré par sa réputation), et que j'en rêvais parfois. Dans un de ces rêves, je voyais un livre apparaître, relié en peau humaine, et qui portait tout simpelemnt comme titre "Mayhem". Un grimoire aux allures de Necronomicon renfermant les secrets du groupe et pour lequel j'aurais donné cher.

Bref : ces Archives de la mort ne peuvent évidemment pas être à la hauteur de ce rêve, mais elles constituent un témoignage de première main, à travers la voix du bassiste et cofondateur de Mayhem : Necrobutcher. On y apprend pas mal de choses sur la première ère du groupe, jusqu'à la reformation du groupe en 1997 (sans le guitariste Euronymous, excusé pour cause de trépas). L'aura en prend évidemment un coup : Necrobutcher est loin d'être un mythomane ou autre story teller à l'américaine, et frôle parfois le réductionnisme du type : "On était juste là pour faire de la zique entre copains, et ça a un peu dérapé."

Il y a bien sûr une toute autre portée dans l'histoire de ce groupe et du black metal norvégien, qu'elle soit spirituelle, politique, sociologique ou artistique, alors que ce genre est aujourd'hui largement reconnu par les institutions culturelles scandinaves. On ne viendra donc pas chercher ici une analyse de tout ça, et ça n'est pas la promesse du livre, qui se contente, brillamment, de témoigner des premières années d'un groupe, et de ce que cela pouvait impliquer de vivre cette expérience à fond dans les années 1980-90. Les nombreuses photos en noir et blanc et en couleur parlent d'ailleurs d'elles-mêmes.

C'est donc là la limite de ce livre, que je conseille néanmoins à tout amateur de ce genre musical. Malgré cette limite et des propos parfois un peu confus/à la temporalité mélangée (ces textes sont issus d'entretiens réalisés par des journalistes avec Necrobutcher, dont seules les réponses sont transcrites), ça reste un témoignage de première main convaincant, et qui redonne une furieuse envie de se refaire toute la disco de Mayhem.

Un petit mot sur le très bel objet proposé par les éditions Flammes Noires, à la mise en page soignée, identique à la version US : c'est du bel ouvrage, le livre reste assez court mais très agréable à feuilleter, le tout pour un prix tout à fait décent. Et la messe est dite.
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Lorsqu'on est pris la main dans le sac, elle devient parfois, sous le coup d'une justice tranchante et expéditive, "baladeuse" pour terminer sa trajectoire au sommet d'une potence... C'était le cas en Mauritanie notamment où on appliquait à la lettre l'adage : " jeu de mains, jeux de vilains !" : il suffit de mater la photo ( de presse, réelle) illustrant la pochette du MLP " Deathcrush" de Mayhem pour s'en convaincre et se faire la réflexion : " En voilà un qui ne pourra légitimement pas applaudir des deux mains devant cette première mouture officielle fantastique du groupe iconique par excellence du BM norvégien, fer de lance de la seconde vague de ce mouvement musical... ! ".
Enfin bon c'est pas nos moignons, donc recentrons le débat sur le sujet qui m'amène ici, à savoir une VF du bouquin de Jorn Stubberud qui est loin d'être un inconnu dans le milieu BM... Bonne nouvelle donc pour les "grenouilles" , enfin peut-être pas typées bénitier... Vous ne savez pas qui est Jorn Stubberud, je vous donne un premier indice : lorgnez donc le dos particulièrement albâtre ( il n'a pas dû faire trop trempette depuis sur les plages marseillaises lors de la signature du contrat avec le label S.O.M. ) du gars qui a tombé le maillot ( Toshiba?!) pour exhiber le tatouage de son combo ( chouette le logo d'ailleurs avec sa symétrie qui en inspirera tant d'autres...). Puis remarquez le pseudonyme " Necrobutcher" accolé au blaze du northern guy de Norvège, et là vous devez probablement enfin le recadrer ! Eh oui le bassiste et membre fondateur de Mayhem.
En ressortant ses vieux albums photos, il s'est dit qu'il y aurait matière à sortir un livre et le bougre a bien eu raison ! Agrémenté de photographies d'époque prises par des appareils argentiques dont les pellicules ont figé ces tignasses mitraillées à coup de flashs ( l'objectif lune a même été atteint page 27...) pour l'éternité, Necrobutcher exhume ses souvenirs et nous replonge en 1984, date de formation du groupe, jusqu'en 1994.
Étant surtout grand fan du MLP " Deathcrush", j'ai appris quelques détails sur le contexte autour de la genèse de cette oeuvre et les circonstances dans lesquelles les différents membres se sont rencontrés. Un t-shirt ou une veste à patches créait le tissu social parmi la faune métallique aux cheveux longs, débouchant souvent sur la formation d'un groupe. Necrobutcher ne s'attarde pas sur les détails liés au sensationnalisme autour du suicide de Pelle "Dead" Ohlin ou du meurtre d'Oystein "Euronymous" Aarseth, mais se consacre plutôt à restituer les moments de leur quotidien et des anecdotes personnelles. Ainsi on croisera les noms de Metalion ( le fanzineux et l'homme aux multiples contacts), Venom, Motörhead, Tangerine Dream, Napalm Death, Kreator, Assassin,etc. Vous saurez qui est Frank et vous vous remémorerez l'importance du tape-trading et du réseau de contacts pour l'essor du métal extrême UG avec l'apogée des services postaux ( les timbres ne connaissaient pas la crise alors) et des cassettes audio vierges , les conditions chaotiques pour "organiser" une tournée en lisant ce livre...
A signaler pour cette VF , un petit bonus sous la forme d'un billet pondu par Alex du groupe français Agressor !
Merci à l'éditeur, les Éditions des Flammes Noires, qui poursuit son travail soigné, pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique.
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