Larcenet se met en scène et règle un compte avec le service militaire. Il nous conte un épisode particulièrement sordide, où son coreligionnaire (profondément immergé dans le scénario des manoeuvres) commet des voies de fait sur un officier.
Le comique de la situation, c'est que ce Breton qui partage la garde avec
Larcenet a raison... l'officier en question est bien une taupe, chargée de faire perdre l'équipe à laquelle Larcent et son coreligionnaire appartiennent.
Ironie et paradoxe de l'armée et de la guerre.
C'est bien ce que dénonce
Larcenet, après une préface qui semble très consensuelle, qui ressemble à un mea culpa, à un exercice de pardon... que
Larcenet donnerait à l'armée. Sauf qu'au terme du livre, on se rend bien compte que tout cela est toujours profondément ancré, et encré, en lui.
Rayon dessin,
Larcenet alterne des dessins très noirs, de soldats, et des croquis simplistes où il se met en scène avec sa maman, bon fils occupé à raconter de quoi est fait le service militaire à sa mère qui n'en croit goutte...
C'est dur, sincère, cash, brutal, puissant, sans concession, rancunier, à la hauteur du dégoût que suscite l'armée, les armes et leur usage chez l'auteur.