AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mylena


Autant j'avais appréhendé Les versets sataniques et en été sortie enchantée, autant j'attendais cette lecture et … comment dire. Je ne peux pas dire que j'ai été déçue car ce livre est un monument, il est totalement hors normes sur pas mal de plans, mais je n'y ai pas, ou seulement pendant de brefs instants, retrouvé ce qui m'avait fait accrocher aux personnages de Gibreel et de Saladin. Pourtant j'y retrouve l'extraordinaire talent de conteur de Rushdie. Indéniablement j'apprécie beaucoup plus Les versets satanique, mais cela n'enlève rien aux qualités des Enfants de minuit. C'est une incroyable fresque, qui par bien des aspects fait penser au Tambour et à Cent ans de solitude (les oeuvres majeures de deux prix Nobel, rien que ça), parcourant l'histoire de l'Inde., et surtout la période après la décolonisation. La lecture n'est pas aisée, probablement (juste) un peu plus compliquée pour un lecteur occidental, mais ce n'est pas un gros problème, hormis les multiples changements de nom des personnages. C'est à la fois l'histoire de la famille Sinaï, celle de Saleem Sinaï né à minuit le jour de la déclaration d'indépendance de l'Inde (lui et tous les enfants d'Inde nés à ce moment-là ont des pouvoirs spéciaux) et l'histoire de l'Inde. J'ai adoré l'idée de ce roman qui tient en même temps de la saga familiale, du conte des Mille et une nuits, de la satire politique, de la farce ou du vaudeville. J'ai adoré aussi la posture de narrateur, très originale, puisqu'il écrit son récit à la troisième personne tout en reprenant la première personne avec sa femme Padma à qui il raconte ce qu'il écrit. Il joue de cette position avec jubilation, savourant sa toute puissance et lançant des clins d'oeil au lecteur. C'est un livre dense, complexe et foisonnant qui nous fait parcourir le sous-continent indien et où les personnages endossent les différentes cultures de l'Inde. La narration est brillante, mêlant sans cesse les trois plans, familial, personnel et politique, rendus indémêlables, mis en « trente bocaux rangés sur une étagère […] (Et, à côté, un bocal vide.) » La métaphore des bocaux de conserve pour les trente (et un) chapitres du roman est superbe. Un très grand roman.
Commenter  J’apprécie          541



Ont apprécié cette critique (49)voir plus




{* *}