AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Amin Maalouf (2170)


Lorsque l'esprit des hommes te paraîtra étroit, dis-toi que la terre est vaste. N'hésite jamais à t'éloigner, au-delà de toutes les mers, au-delà de toutes les frontières, de toutes les patries, de toutes les croyances.
Commenter  J’apprécie          3631
Et le destin? [...] J'ai l'habitude de répondre que, pour l'homme, le destin est comme le vent pour un voilier. Celui qui est à la barre ne peut décider d'où souffle le vent, ni avec quelle force, mais il peut orienter sa propre voile. Et cela fait parfois une sacrée différence.
Commenter  J’apprécie          1960
Lorsque la foi devient haineuse, bénis soient ceux qui doutent !
Commenter  J’apprécie          1601
- Tu n'es pas un homme difficile ! Tes femmes doivent être ravies !
- Mes Femmes ?
- Je voulais dire : tes femmes successives, pas simultanées.
- Toi, tu en as, des simultanées ?
- Non, une seule. Elle m'a prévenu depuis le début : si j'en épouse une autre, elle m'arrache les yeux.
- Et tu t'es résigné ?
- C'est utile, les yeux !
Commenter  J’apprécie          1356
Contrairement à l'idée reçue, la faute séculaire des puissances européennes n'est pas d'avoir voulu imposer leurs valeurs au reste du monde, mais très exactement l'inverse : d'avoir constamment renoncé à respecter leurs propres valeurs dans leurs rapports avec les peuples dominés. Tant qu'on n'aura pas levé cette équivoque, on courra le risque de retomber dans les mêmes travers.
La première de ces valeurs, c'est l'universalité, à savoir que l'humanité est une. Diverse, mais une. De ce fait, c'est une faute impardonnable que de transiger sur les principes fondamentaux sous l'éternel prétexte que les autres ne seraient pas prêts à les adopter. Il n'y a pas des droits de l'homme pour l'Europe, et d'autres droits de l'homme pour l'Afrique, l'Asie, ou pour le monde musulman. Aucun peuple sur terre n'est fait pour l'esclavage, pour la tyrannie, pour l'arbitraire, pour l'ignorance, pour l'obscurantisme, ni pour l'asservissement des femmes. Chaque fois que l'on néglige cette vérité de base, on trahit l'humanité, et on se trahit soi-même.
Commenter  J’apprécie          1323
On parle souvent de l’enchantement des livres. On ne dit pas assez qu’il est double. Il y a l’enchantement de les lire, et il y a celui d’en parler. Tout le charme d’un Borges, c’est qu’on lit les histoires contées tout en rêvant d’autres livres encore, inventés, rêvés, fantasmagoriques. Et l’on a, l’espace de quelques pages, les deux enchantements à la fois.
(...) Tu es avec une étrangère, elle te demande ce que tu es en train de lire, ou bien c’est toi qui le lui demandes, et si vous appartenez l’un et l’autre à l’univers de ceux qui lisent, vous êtes déjà sur le point d’entrer, la main dans la main, dans un paradis partagé. Un livre appelant l’autre, vous connaîtrez ensemble des exploits, des émotions, des idées, des styles, des espérances.
Commenter  J’apprécie          1150
La parole du sage s’écoule dans la clarté. Mais de tout temps les hommes ont préféré boire l’eau qui jaillit des grottes les plus obscures.
Commenter  J’apprécie          1150
« Trois amis étaient en promenade sur les hauts plateaux de Perse. Surgit une panthère, toute la férocité du monde était en elle. La panthère observa longuement les trois hommes puis courut vers eux. Le premier était le plus âgé, le plus riche, le plus puissant. Il cria : « Je suis le maître de ces lieux, jamais je ne permettrai à une bête de ravager les terres qui m’appartiennent » il était accompagné de deux chiens de chasse. Il les lâcha sur la panthère, ils purent la mordre, mais elle n’en devient que plus vigoureuse, les assomma, bondit sur leur maître et lui déchira les entrailles. Tel fut le lot de Nizam-el-Molk. Le deuxième se dit : « Je suis un homme de savoir, chacun m’honore et me respecte, pourquoi laisserai-je mon sort se décider entre chiens et panthère ? » il tourna le dos et s’enfuit sans attendre l’issue de combat. Depuis, il a erré de grotte en grotte, de cabane en cabane, persuadé que le fauve était constamment à ses trousses. Tel fit le lot d’Omar Khayyam. Le troisième était homme de croyance. Il s’avança vers la panthère les paumes ouvertes, le regard dominateur, la bouche éloquente. « Soit la bienvenue en ces terres, lui dit-il. Mes compagnons étaient plus riches que moi, tu les as dépouillés, ils étaient plus fiers, tu les as rabaissés. » la bête écoutait, séduite, domptée. Il prit l’ascendant sur elle, il réussit à l’apprivoiser. Depuis, aucune panthère n’ose s’approcher de lui, et les hommes se tiennent à distante. » Quand survient le temps des bouleversements, nul ne peut arrêter son cours, nul ne peut le fuir, quelques-uns parviennent à s’en servir. Mieux que quiconque, Hassan Sabbah a su apprivoiser la férocité du monde. Tout autour de lui, il a semé la peur ; pour se ménager, dans son réduit d’Alamout, un minuscule espace de quiétude. »
Commenter  J’apprécie          1130
Cette fois, son regard était au loin, elle m’offrait son profil à contempler, sa peau hâlée d’un grain si pur. La douceur aurait-elle un teint, ce serait le sien ; le mystère aurait-il une lueur, ce serait la sienne. J’en avais les joues moites, les mains froides. Le bonheur battait mes tempes. Dieu, qu’elle était belle, ma première image de l’Orient
Commenter  J’apprécie          1020
Tout homme a le droit de partir, c'est son pays qui doit le persuader de rester - quoi qu'en disent les politiques grandiloquents. "Ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays". Facile à dire quand tu es milliardaire, et que tu viens d'être élu, à 43 ans, président des Etats-Unis d'Amérique! Mais lorsque, dans ton pays, tu ne peux ni travailler, ni te soigner, ni te loger, ni t'instruire, ni voter librement, ni exprimer ton opinion, ni même circuler dans les rues à ta guise, que vaut l'adage de John F. Kennedy? Pas grand-chose! C'est d'abord à ton pays de tenir, envers toi, un certain nombre d'engagements. Que tu y sois considéré comme un citoyen à part entière, que tu n'y subisses ni oppression, ni discrimination, ni privations indues. Ton pays et ses dirigeants ont l'obligation de t'assurer cela; sinon, tu ne leur dois rien. Ni attachement au sol, ni salut au drapeau. Le pays où tu peux vivre la tête haute, tu lui donnes tout, tu lui sacrifies tout, même ta propre vie; celui où tu dois vivre le tête basse, tu ne lui donnes rien. Qu'il s'agisse de ton pays d'accueil ou de ton pays d'origine. La magnanimité appelle la magnanimité, l'indifférence appelle l'indifférence, et le mépris appelle le mépris. Telle est la charte des êtres libres et, pour ma part, je n'en reconnais aucune autre.
Commenter  J’apprécie          1010
Je ne juge pas? Si, je juge, je passe mon temps à juger. Ils m'irritent profondément ceux qui vous demandent, les yeux faussement horrifiés : "Ne seriez-vous pas en train de me juger?" Si, bien sûr, je vous juge, je n'arrête pas de vous juger. Tout être doté d'une conscience à l'obligation de juger. Mais les sentences que je prononce n'affectent pas l'existence des "prévenus". J'accorde mon estime ou je la retire, je dose mon affabilité, je suspends mon amitié en attendant un complément de preuves, je m'éloigne, je me rapproche, je me détourne, j'accorde un sursis, je passe l'éponge -ou je fais semblant. La plupart des intéressés ne s'en rendent même pas compte. Je ne communique pas mes jugements, je ne suis pas un donneur de leçons, l'observation du monde ne suscite chez moi qu'un dialogue intérieur, un interminable dialogue avec moi-même.
Commenter  J’apprécie          880
Pour moi, toute cause qui tue cesse de me séduire. Elle s'enlaidit à mes yeux, se dégrade et s'avilit, aussi belle qu'elle ait pu être. Aucune cause n'est juste quand elle s'allie à la mort.
Commenter  J’apprécie          781
De la disparition du passé, on se console facilement ; c’est de la disparition de l’avenir qu’on ne se remet pas. Le pays dont l’absence m’attriste et m’obsède, ce n’est pas celui que j’ai connu dans ma jeunesse, c’est celui dont j’ai rêvé, et qui n’a jamais pu voir le jour.
Commenter  J’apprécie          760
La sagesse est la vertu oubliée de notre temps. Un savant qui n'est pas aussi un sage est, soit dangereux, soit, dans le meilleur des cas, inutile.
Commenter  J’apprécie          742
Quel homme n’a jamais transgressé Ta Loi, dis ?
Une vie sans péché, quel goût a-t-elle, dis ?
Si Tu punis le mal que j’ai fait par le mal,
Quelle est la différence entre Toi et moi, dis ?

De temps à autre un homme se dresse en ce monde,
Etale sa fortune et proclame : c’est moi !
Sa gloire vit l’espace d’un rêve fêlé,
Déjà la mort se dresse et proclame : c’est moi !

Goutte d’eau qui tombe et se perd dans la mer,
Grain de poussière qui se fond dans la terre,
Que signifie notre passage en ce monde ?
Un vil insecte a paru, puis disparu.

Omar Khayyam
Cité dans "Samarcande"
Commenter  J’apprécie          741
La sagesse est un chemin de crête, la voie étroite entre deux précipices, entre deux conceptions extrêmes.
p48
Commenter  J’apprécie          720
En tout être comme en toute chose se côtoient et s’imbriquent Lumière et Ténèbres. Dans une datte que vous croquez, la chair nourrit votre corps, mais le goût suave et le parfum et la couleur nourrissent votre esprit. La Lumière qui est en vous se nourrit de beauté et de connaissance, songez à la nourrir sans arrêt, ne vous contentez pas de gaver le corps.
Commenter  J’apprécie          690
Ton fils, par cette circoncision, est bien plus rayonnant
Car la lumière du cierge augmente quand on taille la mèche.

p20
Commenter  J’apprécie          645
Amin Maalouf
On parle souvent de l’enchantement des livres. On ne dit pas assez qu’il est double. Il y a l’enchantement de les lire et celui d’en parler.
Commenter  J’apprécie          615
Mais le monde est ainsi fait que souvent le vice est le bras de la vertu, que souvent les meilleurs actes sont accomplis pour les pires raisons.

p298
Commenter  J’apprécie          610



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Amin Maalouf Voir plus

Quiz Voir plus

Quel est le bon titre des livres de Amin Maalouf

Léon l’... ?

Africain
Asiatique
Américain
Européen

5 questions
59 lecteurs ont répondu
Thème : Amin MaaloufCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..