Conférence Cercle Ernest Renan - Orphée, orphisme et christianisme par Guy RACHET
Sans passion, sans envie, il s'en va cherchant des aumônes.
Son corps étant dans le bien-être, et son esprit y étant aussi, un calme profond s'empara de sa pensée.
Chapitre sixième.
- [...] Sache donc, innocente demoiselle, que le Créateur a ménagé dans le bas du ventre des filles un saint sanctuaire où se déroule le très saint mystère de la création, car c'est là que se forme l'enfant avant qu'il naisse au jour.
- Ceci, je le soupçonnais à la suite de mes lectures et de la vue du ventre arrondi que promènent parfois les dames que j'ai rencontrées en ville...
- Ce que tu sembles ignorer, c'est que, dans son infini prévoyance, le Créateur a façonné avec amour, en prenant modèle sur la rose, une porte charmante entre les cuisses des femmes, qui permet d'accéder dans le saint sanctuaire. Et il a voulu que cette porte charnue fût sensible au passage des visiteurs, de manière que les maîtresses de ces huis trouvassent le plus grand plaisir dans ces visites.
Le diamant précieux et brillant brille encore davantage au sommet d'un étendard.
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[...] Une main grasse se posa sur son bras et la fit frissonner. Elle se tourna vers Hypathius qui caressait ses bracelets.
- De bien beaux bijoux, remarqua-t-il.
- Des cadeaux de mes amants, expliqua-t-elle d'un air détaché tout en retirant son bras.
- Ils sont bien généreux.
- Sans cela ils ne peuvent espérer devenir mes amants. Mais ce n'est là que peu de chose, à peine une entrée en matière.
- Il est vrai qu'aucun ne peut se targuer d'être le futur maître de l'empire.
L'arrivée de Théodoros évita à la jeune femme de répondre ... [...]
Les qualités du désir sont telles,comme si on avait bu de l'eau salée, que par la jouissance, il n'est pas satisfait.
Il la coucha sur le vêtement qu'il avait étalé dans l'herbe et entreprit de la couvrir de baisers et de caresses.
- Mon doux amant, ce que vous me faites là est bien merveilleux mais, de grâce, ne profitez pas de ma faiblesse pour me ravir ma virginité, soupira-t-elle - ayant décidément compris ce qu'on entendait par l'honneur, lequel allait, de fait, se nicher en de curieux endroits.
- [...] Les baisers ne peuvent être échangés que dans l'intimité.
- Ah ! est-ce mal de donner un baiser ? Ma mère m'en donne pourtant devant nos gens.
- C'est fort différent. Le baiser des amants se donne sur la bouche.
- En quoi cela est-il différent ? La bouche et les joues sont si proches l'une des autres !
- Et elles se sont mises ainsi nues devant le peintre ?
- Comment faire autrement ? Il n'y a rien là de blâmable, ma chérie. La pudeur ne réside pas dans le port d'un vêtement mais dans la réserve de l'attitude.