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4.04/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marseille , 1962
Biographie :

Isabelle Alentour est née en 1962 à Marseille où elle vit et travaille.
Elle a longtemps œuvré dans le monde de la recherche, en biologie puis en sciences humaines et sociales.
En 2012, elle se détourne des formes de savoirs institués pour se consacrer pleinement à une pratique clinique.
L’écriture poétique lui vient ensuite, nourrie par sa pratique quotidienne de l’écoute et son attention à la singularité de la parole.
L’étonnement demeure un de ses moteurs principaux.
Elle participe aux travaux poétiques du Scriptorium à Marseille, et à des ouvrages collectifs comme : ‒ Dehors, recueil sans abri Éditions Janus (2016).
Elle publie en juin 2017 le recueil : ‒ Je t’écris fenêtres ouvertes, Éditions La boucherie littéraire.


Source : Isabelle Alentour | Ce qui reste
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Bibliographie de Isabelle Alentour   (6)Voir plus

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Isabelle Alentour
Il y aurait
Le rythme d'un pas sur le chemin
l'effacement
et la présence recommencée

une pluie de petites choses
sérieuses et serrées contre soi
jusqu'à l'épuisé de la main

jusqu'à la caresse sur la joue
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Isabelle Alentour
Bien avant que le jour ne se lève…


Bien avant que le jour ne se lève, bien avant que je
n’ouvre vraiment les yeux, j’ai perçu le rythme léger
et régulier de votre souffle dans mon dos. Tout dou-
cement  je me suis retournée,  et suis restée là,  à
distance d’effleurement de peau,  sans bouger,  à
vous respirer, sans oser le moindre geste pour vous
toucher.


//Revue : Ce Qui Reste
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Isabelle Alentour
POUR NE PAS PERDRE LA PLUIE…


Pour ne pas perdre la pluie
Et le clapotis mat des gouttes au carreau
Pour ne pas perdre l’aube qui rosit
Et l’envol de l’oiseau dans les traînes du vent
Pour ne pas perdre l’ivoire
Et les ombres dorées quand la lune se courbe
Pour ne pas perdre l’été
Et le feu du soleil sur tes paupières closes


Pour ne pas perdre le blanc du rocher
Tellement blanc au soleil que tu plisses les yeux
Pour ne pas perdre le balancement de tes jambes sur l’eau
Et le chatouillement de la vague
Pour ne pas perdre le miel de sa bouche
Et le chant des abeilles de ses lèvres à ton cou
Pour ne pas perdre l’heure qui file aussi tranquillement
Que le goéland dans le ciel
Pour ne pas perdre le jour d’avant
Les jours paisibles
L’âge d’or


Pour ne pas perdre la vie
Quand bien même l’oubli


Écris dans chaque instant, mon ami
Écris dans l’infini
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Isabelle Alentour
C’était un mardi…


C’était un mardi.
(Dix-huit heures cinquante-cinq)
J/e jouais du violon dans le grand salon, concentrée.
Sensation brute d’être observée.
Redressant la tête j/e me suis découverte dans le miroir, mignonne
comme une absence.
Si p a r f a i t e m e n t s  e  g  m  e  n  t   é   eUne jambe éparse, un pied désarticulé, trois doigts, deux de perdus, la
clavicule désencastrée, deux cuisses fermant un triangle.
(N’oubliez pas ce reflet, c’est celui des enfances déchiquetées, celui
d’après qu’elle s’est remariée)
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HEURES DOUCES D’UN APRÈS-MIDI D’ÉTÉ…


Extrait 3

Quelquefois un mot grossier, échappé d’une bouche, me cingle.

Un mot mort, presque mort mais qui entaille la longue veille.
Celle des gamines désarmées aux rubans mal noués.
Celle des brûleurs de lois aussi.
À la peau aussi lâche qu’une prière susurrée en bouche molle.

Tout ventre de fille ébréché est un pays envahi.
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Isabelle Alentour
Le vouvoiement une caresse dit-on…


Le vouvoiement une caresse dit-on, le tutoiement un partage.
Le vouvoiement  une réserve,  le tutoiement un accueil.
Le vouvoiement une distance, le tutoiement une proximité.
Le vouvoiement une défense, le tutoiement une intimité.
Et soudain, dans le creux de la nuit, dans l’enchantement
des corps et des souffles mêlés, entendre murmurer : —
Vous êtes belle, Madame… — Je suis à vous, Monsieur…


//Revue : Ce Qui Reste

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Certains jours …



Certains jours je n'ai pas le courage de penser

J'observe le monde
J'aimerais savoir nommer chaque chose
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Isabelle Alentour
Une grosse goutte de pluie…


Une grosse goutte de pluie s’écrase sur l’épaule nue.
D’un doigt  vous la séchez, en l’étirant sur sa peau.
Une ligne incurvée se dessine.  Le ciel claque. Il est
l’heure soudain,  le temps presse. Rentrez vite. Les
dunes vont chanter.


//Revue : Ce Qui Reste
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V – Comme dans un rêve


JAMAIS D’ABORD, NI CONTRE…
Extrait 1

Jamais d’abord, ni contre, la densité d’un corps et le geste qui efface.
Qui tient au poids du silence.
Tout ce dont la langue fut coupée.
Tout ce qui se putréfie d’être tu.

Écrire.
Peu.

Donner un nom à ce qui échappe : le trop intime, le monstrueux.

Écrire avec la retenue des forêts.
Sans souffrance inutile pour les arbres manquants.

En dessous des épaules démarrent les brumes.
Coagule le sang.
Rien ne s’ouvre qui permette l’avant.
À mon poignet un autre mutisme.
Ça ne finit pas, non, ça ne finit pas.

(Ne pouvoir écrire, seconde mort)
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HEURES DOUCES D’UN APRÈS-MIDI D’ÉTÉ…


Extrait 2

Pour ne pas m’enliser dans l’été j/e vagabonde, de bâtisse
                                            en bâtisse,
dans les chambres des gens, dans leurs vies et leurs têtes.
Mais toujours revient cet immense problème des limites.
(C’est la partie la plus difficultueuse de l’équation, il me faut bien
                                               l’admettre.)

Car gérer autant d’intérieurs a de fâcheuses implications : impossible
de les organiser sans que rien ne sorte de la toile.
Habilement j/e corrige quelques angles, vérifie quelques nœuds.

Mais les pensées, c’est comme des photons lumineux, elles n’en font
qu’à leur tête, leurs pupilles sont plus excitées que des électrons et
leurs noyaux battent comme des portes.
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