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Critiques de Joël Dicker (5995)
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Le Livre des Baltimore

C'est une histoire de famille.

C'est une histoire avec des secrets, des espoirs, des jalousies, des envies, des amis et des ennemis, des petites et des grandes histoires, des amours et des amitiés, des non-dits et des révélations, des souvenirs, des regrets, des remords...

Bref, une histoire de famille où chacun essaie de se construire et de vivre pour atteindre son rêve...
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Le Livre des Baltimore

On retrouve Marcus Goldman l'écrivain déjà rencontré dans "La Vérité sur l'affaire Harry Québert".

Cette fois il est le narrateur dans l'histoire de sa famille :

- la sienne : il vit avec ses parents à Montclair dans le New Jersey, une vie toute modeste qu'il snobe tout au long du roman.

- la vie de ses cousins et de leurs parents à Baltimore, une vie brillante qu'il ne cesse d'admirer et d'envier.

Dès le début, il nous annonce un drame dans la famille de Baltimore. Nous ne le découvrirons qu'à la fin mais on en découvrira petit à petit les signes avant-coureurs.

C'est la vie sociale, familiale que Marcus nous dévoile avec ses beaux et ses mauvais côtés, ses secrets parfois bien lourds de conséquences.

La famille qu'il admire tant va finir par se faire ronger par l'orgueil, l'ambition et l'insolence.

Certains scènes sont très savoureuses comme celle où le principal d'un collège explique au gamin "Hillel" ce qu'est une pulsion pour se justifier et éviter de tomber sous le chantage du gamin.

Marcus est souvent en dialogue avec son voisin plus âgé, Léo. Les conversations sont agréables et Léo lui donne son avis calmement mais sans ménagement.

Ce sont des moments très agréables dans le livre.

On pourrait ajouter une maxime après la lecture :

" Tout ce qui brille n'est pas or" mais entre nous, on le savait déjà.



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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert



Interminable pseudo-policier américain, doublé d'une prétendue histoire d'amour, gaminerie narcissique sur le thème de la gloire littéraire, dont l'auteur n'est amoureux que de lui-même, de l'argent et du succès immédiat. Malgré un dénouement agencé comme un Rubikcub où, dans les 100 dernères pages, cela rebondit aussi vite qu'un troupeau de kangourous affolés, le livre présente trois défauts rédhibitoires : l'indigence, voire la nullité du sentiment amoureux qui ne s'exprime que par des niaiseries à pleurer, l'amour ne correspondant qu'à un électrocardiogramme plat chez l'auteur ; la platitude du style, pourtant correct, mais où le mot générique est toujours préféré au mot juste ; la banalité du "cold case" où aucun poncif n'est évité, du monstre au cœur sensible à l'inévitable psychopathie sans compter l'enfilade de clichés lassants du type "grand amour", "je crois en ton livre", "immense écrivain" (que l'auteur confond fâcheusement avec "fabricant de best-sellers", la distinction conceptuelle n'existant pas chez lui). Bref une lecture très ennuyeuse, voire passablement irritante, dont les seuls moments supportables sont l'évocation du cynisme de l'éditeur et des médias. Seule note juste dans un océan de platitudes.

Ce qui fait rager, c'est que ce montage astucieux mais creux, ce texte destiné à être un best seller, ambition avérée de l'auteur, ait pu donner le change aux vieux Académiciens comme aux jeunes jurys lycéens - ils ont meilleur goût d'habitude
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L'affaire Alaska Sanders

Le corps de la belle Alaska Sanders est retrouvé (dans d'étranges circonstances) sur la plage d'un lac du New Hampshire. Qui a pu être assez vil pour assassiner la jeune femme, appréciée de tous et promise à un avenir radieux ? Un suspect est rapidement écroué, mais si finalement il n'était pas coupable ? Onze ans plus tard, suite à l'apparition de nouveaux éléments, le sergent Gahalowood et l'écrivain Marcus Goldman, qui s'étaient rencontrés lors de l'affaire Harry Québert, relancent l'enquête.



J'ai pris énormément de plaisir à lire ce gros pavé (750 pages) qui s'avale en une seule bouchée. J'y ai trouvé des airs de "Twin Peaks", avec toutes ces jeunes filles plus belles les unes que les autres, leurs double et triple vies, et l'ambiance des petites communautés peuplées d'honnêtes gens qui passent leur temps à s'épier et à dissimuler leurs secrets.

On retrouve donc des personnages déjà croisés auparavant (mais dont j'avais tout oublié, ce qui n'a pas gêné ma lecture), on évolue dans un monde luxueux et propre sur lui (en apparence), et surtout j'ai aimé cette Nouvelle Angleterre idyllique telle que la dépeint Joël Dicker, telle un fantasme d'Européen façonné par le mythe américain.

Ce n'est donc pas un roman à prendre au sérieux -d'ailleurs, certaines ficelles de l'intrigue sont "un peu" grosses, mais c'est un livre formidable pour la détente, qui se lit avec une telle avidité (l'auteur sait y faire pour rendre son histoire addictive !) qu'il fait oublier tout ce qui nous entoure. Dans le genre, c'est du très bel ouvrage.



Après "La vérité sur l'affaire Harry Québert" et "Le livre des Baltimore", cette "Affaire Alaska Sanders" (qui ne laissera pas plus de traces dans la mémoire que les précédents, juste un parfum plaisant) est une lecture idéale pour rendre le présent plus agréable ; et c'est déjà énorme.
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L'affaire Alaska Sanders

Allo Jojo c'est Soph? Sophie? SophieWag sur Babelio et sur lecteurs.com? Bah si on se connait, tu m'as dédicacé tous tes romans, avec à chaque fois chère Sophie, alors, tu vois! Du coup je t'appelle Jojo quand je te parle. Oui, je te parle! Bon c'est vrai je suis complètement fan. C'est vrai, t'as raison, c'est plus de mon âge, je n'ai plus 15 ans, mais à chaque fois que tu sors un livre, je suis excitée comme une puce et il me le faut ab-so-lu-ment!

Et là, L'affaire Alaska Sanders, pour moi qui ai lu tous tes romans, c'est du très très bon Joël Dicker. C'est fort, c'est construit, c'est plein de rebondissements et c'est plausible. Là je dis bravo! C'est vrai il y a quelques fautes de frappe mais on est tellement happé par l'histoire que franchement c'est pas grave! du coup, je te propose un deal: ton prochain bouquin, tu me l'envoies en avant-avant-première et je te le corrige, je suis instit, ça ira vite, y'en a pas tant que ça des coquilles! N'écoute pas les râleurs!

Bon Joël, j'arrête là ma chronique folle et je te le dis: continue d'écrire, j'adore!
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

Dicker ? Connais pas…

Une adaptation TV ? Tu m’as bien regardé… ?!

Plus de 3.500 critiques sur Babelio ? Et… ?

Plusieurs prix littéraires ? Tu sais, moi, le main stream…

En tête de gondole dans les grandes surfaces ? Je commence à avoir la nausée, là, arrête !



:)



Alors oui, je connaissais pas ce Monsieur Dicker, ni sa notoriété, ni la Hype qui entoure ses récits… et à vrai dire, je m’en portais très bien. Pourtant, suivant ce conseil de lecture qui m’avait semblé être plus un traquenard qu’autre chose, j’ai démarré cette fameuse Affaire Harry Quebert.

Et disons qu’au début, ça n’était pas gagné. Entre remplissage, protagoniste exécrable, et auteur au style parfois absent, l’entrée en matière est laborieuse. Toute cette première partie serait, à mon sens, facilement oubliable - à part peut-être pour l’affaire Clinton-Lewinsky ;).

Mais à partir du moment où l’enquête proprement dite, le polar à proprement parler démarre, le récit prend un nouveau tournant et les pages s’enchaînent sans interruption possible, laissant le lecteur dans une nébuleuse de théories alimentées ou réfutées au fur et à mesure des révélations.

Malheureusement, j’ai trouvé que l’auteur tirait un peu trop sur la corde et abusait des révélations au compte-goutte, surtout lorsqu’il lui est nécessaire de tabler sur une naïveté ou imbécilité critique de ses enquêteurs (pourtant journaliste et policier) afin de conserver la structure de son récit. Même si l’effet est là, le sentiment d’avoir été floué aussi.



Finalement, je retiendrai de cette lecture une enquête palpitante bien qu’assez improbable. Je ne saurais quoi penser de la partie mœurs de l’histoire ; c’est triste et tristement crédible...
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

Quoi ?? Il y a 1610 critiques sur ce roman ?? Je ne sais pas ce que me 1611ème va apporter, mais je vous la donne quand même.



Ben non, je n’avais pas encore lu ce roman qui a été plébiscité partout et obtenue de nombreux prix ! Moi, une fois que l’on parle trop d’un roman, j’ai tendance à le fuir et à revenir vers lui une fois l’agitation retombée.



C’est donc avec quelques années de retard et grâce à une LC avec Bianca, que je me suis enfin penchée sur ce roman.



Par contre, ce qu’il ne faut jamais faire, avant d’entamer un roman, c’est aller lire les chroniques de ses petits camarades Babéliottes !



Soit ils encensent le livre et on s’attend à tomber sur du tout bon et on peut finir déçu(e)…



Ou alors, on lit les trois premières chroniques et bardaf, ce sont celles qui descendent le roman et là, après avoir bien rigolé en les lisant, on n’a vraiment plus envie de commencer la lecture ! Si vous voulez, j’ai les noms des membres qui m’ont bien fait rire avec leurs chroniques virulentes, drôles et étayées.



Alors, docteur, le verdict ? Vais-je me retrouver dans le camp de ceux qui ont aimé ou de ceux qui l’ont descendu en flèche ?



Dans le camp de ceux qui ont apprécié car je m’attendais à mourir d’ennui (faut meubler les 857 pages) ou à soupirer d’emmerdement et rien de tout ça, malgré quelques petits bémols que je vais souligner plus bas.



Je me suis attachée aux personnages principaux, même à des autres, moins mis en avant, j’ai suivi avec passion l’enquête de Marcus Goldman, m’exclamant à chaque retournement de situation et, tout comme lui et l’inspecteur Gahalowood, j’ai suspecté tout le monde.



À noter que ma première brillante idée était la bonne, mais je l’avais mise sur le côté car je ne trouvais pas le mobile ni le "comment", quand à mes suspicions suivantes, on va les oublier car foireuses !



L’auteur a réussi à ne jamais faire baisser la tension, ou du moins, juste un peu la calmer, l’agencement du roman était fait d’une manière qui mélangeait les retours dans le passé et ceux du présent, sans pour autant lui donner des airs de foutoir et la résolution de l’intrigue était bien tarabiscotée, mais tout à fait réaliste et logique.



Mes bémols, maintenant… La mère de Marcus, véritable mère juive dans toute sa caricature était un peu lourde alors que le père de Marcus est sans couilles, quant à Tamara, la patronne du Clark’s, mère de la pauvre Jenny et épouse du pauvre Bobo avait tout d’un généralissime de dictature. C’est un peu lourd sur la distance.



Maintenant, passons à l’histoire d’amûr entre Harry Quebert (avait la tête du docteur Mamour alors que je n’avais pas encore visionné la série), 34 ans, et Nola, 15 ans… Là, ça coince un peu car leurs dialogues manquaient de passion : je les ai trouvé plats, nunuches, niais.



Lorsqu’on aime, à 15 ans, certes, on est folle, on ne réfléchit pas, on est passionnée, on a le sang qui bout (parfois le contraire), bref, c’est sulfureux ! On veut du sexe et si nos paroles sont débiles, elles sont en tout cas plus passionnées que celles de Nola et Harry. Là, c’était aussi plat que la poitrine de Birkin (et encore, la poitrine à Birkin a plus de relief que leurs dialogues).



De ce que je me souviens, on n’en était pas à dire des "chéri" ni à se comporter avec lui comme une maman avec son fiston ou une épouse fidèle et aimante qui soigne son n’époux aux petits oignons…



Un peu moins de pudibonderie, que diable ! L’Amérique aime le sexe (la pipe présidentielle !) et les auteurs Suisses ne doivent pas mettre le sexe dans un coffre-fort à la banque !



Par contre, l’auteur a bien cerné le fait que la moindre anicroche nous rend tellement déprimée qu’on a envie d’aller s’asseoir sur la berge du ravin (cadeau), prêtes à faire le grand saut car rien ne va dans notre histoire d’amour. Nous sommes ainsi, nous, les filles, lorsque nous sommes follement amoureuse à 15 ans (avec le recul, j’ai honte de mes vieux amours de jeunesse).



Autre truc énervant au possible, c’est la répétition de certains phrases, comme "C’est compliqué" ! Bordel de nom de dieu, à croire que tous les personnages de ce roman n’avaient que ça à la bouche lorsqu’on essayait de les aider à sortir de leur merde !



Si j’avais eu 5€ à chaque "C’est compliqué" ou à chaque "Nola, Nola chérie", "N-O-L-A" et "Harry, Harry chéri", j’aurais eu de quoi m’offrir un looong week-end en amoureux à la côte d’Opale, tiens. Ces redondances, ça m’a gonflé à mort, mais bon…



De plus, certains phrases étaient indignes d’un auteur, ou alors, les correcteurs étaient en grève à ce moment là.



Et dernier bémol, et non des moindre : l’auteur n’aurait jamais dû nous donner des extraits du fameux livre "Les origines du mal" car s’il est dit dans le roman que c’est un chef-d’œuvre digne de figurer au panthéon des grands romans et Harry Quebert avec les plus grands des auteurs américains, la prose qu’on nous donne en extrait ressemble plus à du Harlequin retravaillé qu’à autre chose. Dommage.



J’ajouterai aussi les quelques phrases qui ont tout de la philosophie de comptoir ou de celle qu’on a pas besoin de nous écrire car nous nous en doutions déjà…



Alors là, vous êtes en train de vous dire "bon sang, mais tout ces bémols, ça fout pas un peu le tout en l’air ??" En tout cas, ça me met le cul entre deux chaises pour la cotation !



Le point positif de ce livre, est l’enquête policière menée par l’écrivain Markus Goldman et qui nous entraîne dans tous les petits secrets pas nets des habitants de la ville de Aurora, ceux qui ont l’air de laver plus blanc que blanc et qui, dans le fond, sont sombres à l’intérieur.



Additionnons à cela les multiples fausses-pistes, les secrets découverts sur le tard, les annonces fracassantes de certains et vous comprendrez qu’en tant que lecteur, vous aurez l’impression d’être sur un ring de boxe et de vous prendre des coups de plus en plus violents sur tout le corps.



Sans oublier le final qui vous laissera sur le cul – ou K.O – parce que si ma première hypothèse était la bonne, jamais je n’aurais soupçonné autant de ramifications, autant de mystifications, et à ce niveau, l’auteur a bien fait le job. Là, il mériterait un 4,5/5.



Mais les dialogues mièvres, les redondances du "c’est compliqué", la philo à deux balles et cerise sur le gâteau, l’histoire d’amour fadasse entre N-O-L-A chérie et Harry chéri qui ne fait pas rêver, va lui faire perdre de nombreux points et finir avec un 2,5/5.



En additionnant les deux cotes, on obtient un 7/10 ou un 3,5/5, ce qui fait chuter la moyenne de l’année et positionne l’élève Dicker sur la sellette.



Malgré tout, je ne regrette pas cette LC avec Bianca car je m’attendais à me faire chier royalement et j’ai trouvé cette lecture addictive et une solution recherchée et pas simple du tout à voir venir.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

Superflue, une énième critique sur ce livre ? Sans doute mais exutoire... car pour compenser le temps passé à lire ce pavé, je ressens le besoin de rallier le club des lecteurs obstinés qui, quelque peu, se sont fait berner par l’une des promesses affichées.

La couverture du livre m’en adressait deux en effet… Avec son titre comportant les mots « vérité » et « affaire », je m’attendais à une intrigue policière, assez tarabiscotée qui plus est. Avec la mention « grand prix du roman de l’Académie française », j’espérais (j’étais en droit d’attendre me semble-t-il…oui, je suis une lectrice qui, jusqu'à présent, accordait sa confiance aux prix littéraires) une écriture de qualité. J’ai eu l’une sans avoir l’autre.

Côté intrigue, le contrat est rempli, presque trop d’ailleurs…, un peu de modération dans les rebondissements aurait été appréciable selon moi. Mais passons, c’est le levier principal d’un livre policier : chaque lecteur a la faiblesse de vouloir savoir ce qui s’est passé, ne serait-ce que pour jauger le bien-fondé de ses propres hypothèses. Et plus celles-ci sont bousculées, plus le lecteur s’obstine car le joueur, le détective sommeille en lui.

Il y a donc fort à parier que ce livre, dont le style m'a paru mauvais, n’a été que peu abandonné par ses lecteurs. Véritable exploit car le nombre de pages est conséquent.

La construction complexe, avec de multiples retours en arrière, ne figure pas parmi les plus subtiles qu'il m'ait été donné de lire mais là encore, j'accorde mon indulgence. La tentative est louable.

L’intrigue, nourrie par des rebondissements multiples et une construction savante (ou essayant de l'être) peut-elle faire oublier le style ? Pour ma part, c’est non. Pourtant, je l’ai lu jusqu’au bout, n’échappant pas à l’envie d’avoir raison sur le coupable…

Fallait-il que les dialogues amoureux soient aussi mièvres pour que l’on croie ou que l’on cautionne l’amour de ces deux personnages à l’écart d’âge dérangeant ? Fallait-il que les conversations téléphoniques avec la mère du héros soient aussi caricaturales pour essayer de nous faire sourire ? Fallait-il que l’éditeur soit un être aussi grossier et sordide pour que sa noirceur fasse ressortir la pureté supposée du personnage principal qui blanchit de sa plume l'honneur bafoué de son ami ? Une pureté négociée à un million de dollars, ça laisse perplexe...

Mais le plus agaçant, selon moi, ce sont les grandes vérités qui émaillent le livre (31 fois, rien que ça…) sur ce qui fait d'un livre, un "bon livre" et d'un écrivain, un "grand écrivain". Vu le niveau de style des pages qui encadrent ces passages, on peine à être convaincu de la légitimité de l'auteur (au passage, ce mot existe et son emploi aurait évité la répétition soûlante du mot "écrivain") en tant que conseilleur dans ce domaine. Oui, je sais bien, ce n'est pas un essai ni un ouvrage scientifique sur l'art d'écrire... mais pourquoi alourdir le livre avec ces grosses ficelles, on l'avait bien compris que Harry était le mentor de Marcus !

Là, mon indulgence n'en pouvait plus car j'ai trouvé la démarche d’un ennui profond. Franchement, qu’apprend-on ? Je cite le conseil numéro 16 : « Harry, combien de temps faut-il pour écrire un livre ? - ça dépend. – ça dépend de quoi ? – de tout ». Muni d’un renseignement aussi essentiel, on est paré !

L'ennui a cédé la place à l'agacement quand Harry, le mentor s'est mis en tête de renseigner son poulain sur les attentes supposées des lecteurs. Il lui apprend que le premier chapitre est essentiel car sinon, le lecteur n'ira pas au-delà. Ah bon ? Je ne savais pas que le premier chapitre constituait l'artefact absolu, le grand canyon rejetant sur deux rives opposées, les "j'abandonne" et les "je continue".

Autre conseil, il faut servir un dernier rebondissement, histoire de « garder jusqu'au bout son lecteur en haleine » (heu, il a passé le cap fatidique du premier chapitre, tout va bien !). Non, parfois non, quantité ne fait pas qualité, le mieux est l'ennemi du bien, point trop n'en faut, à trop vouloir..., je peux ressortir tous les adages et phrases toutes faites en la matière mais franchement ce manque de finesse va finir par lasser , comme quoi, oui, le style compte quand même un peu.




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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

On tient le pompon en matière de très mauvais best-seller ovationné et récompensé (Prix Goncourt des lycéens 2012, Grand Prix du roman de l’Académie française).

Comme dirait le défunt et très regretté Jean-Pierre Coffe : « C’est de la merde ! »

C’est un pavé de plus de huit cents pages dont la médiocrité de l’auteur dégouline un peu plus à chaque chapitre, du moins pour les deux cents premières pages car ma lecture n’est pas allée au-delà. L’auteur, qui, sans doute, s’est identifié à son héros, puisqu’il est question d’un écrivain qui a connu un immense succès littéraire, nous décrit en long, en large et en travers, les tourments du syndrome de la page blanche que connaissent beaucoup d’auteurs.

Il n’y a pas l’accroche qu’ont tous les bons polars, du moins ceux dignes de ce nom, et qui transporte le lecteur de bout en bout de l’histoire. Ici, seul l’ennui nous traine péniblement d’une page à l’autre.

C’est très mauvais : lecture arrêtée à la page 208, une alternative : l’autodafé ou la reprise de la lecture dans un élan de compassion béate.

Editions de Fallois, Poche, 855 pages.

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La Disparition de Stephanie Mailer

Le seul intérêt du livre est que la pauvreté du style et du contenu permet de ne pas s'infliger de longues journées de lecture : c'est vite plié !

C'est bourré d'incohérences : par exemple le flic à une semaine de sa retraite qui décide de prolonger de plusieurs mois pour reprendre une enquête rondement bouclée (en fait horriblement bâclée !), 20 ans plus tôt.

Le gars qui couche avec sa secrétaire qui s'avère être vénale, mais en fait non, puis oui (on ne sait plus trop !). Il la tue, l'emballe dans du film alimentaire et la fourre dans le coffre puis embarque sa femme (qui lui a tout pardonné après avoir avalé 3 kilomètres de couleuvres !)

Tous les (mauvais) poncifs du genre sont réunis : les flics au passé lourds de secrets, la pute au grand coeur, la fifille droguée, les jeunes_qui_passent_tout_leur_temps_sur_leur_portable, vous comprenez ma bonne dame...pffffff!

et c'est comme ça pendant des 100aines de pages, même le suspense ne parvient pas à sauver ce truc

A fuir !!
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

Décembre 2015.



Aujourd'hui, j'ai rendez-vous avec un livre. En réalité, j'ai rendez-vous avec mon frère, mais j'ai aussi rendez-vous avec un livre, parce que voyez-vous, pour aller chez mon frère, je dois prendre l'avion, et qui dit avion dit aéroport, qui dit aéroport, dit attente. J'aime l'attente dans les aéroports. Elle est longue, très longue parfois, mais elle est surtout synonyme de temps, beaucoup de temps sans craindre d'être dérangée. Alors, j'ai rendez-vous avec un livre, épais, qui m'appelait depuis plusieurs mois, mais que j'ignorais, parce que trop épais justeùent. Et ce rendez-vous a été réussi. Franchement réussi. L'un de mes meilleurs rendez-vous 2015.



Cela commence comme un thriller à l'américaine, un écrivain qui a connu un succès fulgurant et voit le spectre de la page blanche lui promettre oubli et descente aux enfers. Marcus Goldman n'est pas ce qu'il semble être. A dire vrai, lui-même ne sait pas vraiment ce qu'il est réellement. Il ne l'a jamais su. Il s'est forgé un personnage et ce personnage l'a rattrapé. L'imposture mariée au doute l'agresse. Pour sortir de cette mauvaise passe, il doit retourner à l'essentiel, il doit retourner aux origines. Et le seul qui a toujours su voir derrière ce masque qu'il arborait fièrement est Harry Québert, son ancien professeur et écrivain consacré.



Mais personne n'échappe à son passé, personne. La fuite est un leurre, une façon de retarder le temps. Mais il est implacable, tapi dans l'ombre, prêt à vous plaquer au sol et à reprendre ses droits. Harry Québert est accusé de meurtre. Son mentor est accusé de meurtre. Une sombre affaire de 1975. Tout l'accuse. Et ses échéances éditoriales deviennent plus pressantes. La page blanche devient un monstre prêt à le dévorer. Sa carrière sera ruinée. Il sera ruiné. Sa vie sera ruinée. Il ne peut plus jouer à qui il n'est pas. Tout s'enchaîne, tout se mélange. Il lui faut découvrir le fin mot de l'histoire. Découvrir la vérité pour sauver leur avenir. Celui d'Harry et le sien.



J'avais lu beaucoup de critiques sur ce roman, certaines dithyrambiques, d'autres plus mitigées. Pour ma part, j'ai adoré. Je me suis laissée prendre au jeu de cette enquête et de ces rebondissements, de ces personnages qui dissimulent plus qu'ils ne dévoilent, de ce jeu de faux-semblants et au fil de spages, j'ai cherché à reconstituer ce qui était arrivé à la petite Nola.



Effectivement, certains ressorts de l'histoire sont faciles, parfois prévisibles, d'autres sont complètement aboutis et déstabilisants. La langue est moderne, parfois maladroite, mais elle dépeint parfaitement un livre écrit dans l'urgence, le livre qu'écrit Marcus Goldman sur son ami. Et moi, j'ai complètement adhéré. Jusqu'au bout. La société éditoriale américaine est décrite sans complaisance, tout comme la justice. Ce n'est pas une simple enquête policière, c'est un portrait d'une Amérique avide de détrôner ses dieux, une Amérique qui flirte avec le voyeurisme, une Amérique qui cherche un exutoire, l'Amérique de l'argent et des gens bien pensants au jugement trop rapide. Mais aussi une Amérique qui sait se montrer solidaire, une Amérique chaleureuse, une Amérique aimante.





Un véritable page-turner d'une efficacité redoutable. Et un super moment à l'aéroport !
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

Lu sans déplaisir ce page-turner est un thriller quelconque qui rempli son devoir distractif.

En revanche le niveau linguistique, je n´oserai parler du niveau littéraire, est parfois spectaculairement mauvais même pour un rustique lecteur comme moi.

De mémoire « … sortons, il fait tellement agréable »

Des dissonances de discours chez des personnages au langage de charretier qui emploient au milieu d´insultes des termes visiblement hors de leur champ sémantique.

J´ajouterai des scènes burlesques voire ridicules et un personnage écrivain qui écrit des mots d´amour niveau 6 eme ; j´en était parfois gêné pour l´auteur.

Enfin, la véritable énigme de ce livre est de comprendre comment il a obtenu 2 prix littéraires.

C´est sûrement ce qui rend mon jugement aussi dur.



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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

n roman surprenant ! Surprenant par son style, présenté sous la forme d’une mise en abyme, le livre dans le livre, ce qui nous change du policier classique, une énigme résolue à force de retours en arrière, de témoignages, de loi du silence dans la petite ville d’Aurora…

Mon avis sur ce roman est neutre, fait à la fois de positif et de négatif : j’ai aimé l’ambiance mystérieuse que chaque personnage, avec son vécu et ses souvenirs, apporte à l’histoire. J’ai apprécié les nombreux rebondissements (parfois sans surprise), j’ai souri à la lecture des passages dans lesquels Marcus Goldman communique avec sa mère (malgré le comportement de cette mère juive qui fait un peu trop cliché).

J’ai admiré la documentation de l’auteur Suisse au sujet des Etats-Unis car j’ai su, alors que j’étais déjà bien plongée dans l’histoire, que notre écrivain est Suisse.

Je n’ai pas toujours apprécié la façon parfois lourde dont le suspens est amené : « elle ne remarqua pas la silhouette tapie dans les fourrés qui l’observait » phrase écrite au moins trois fois durant le roman.

Je me suis souvent ennuyée : les passages où intervient l’éditeur avide de richesse, pressé de voir sortir un roman qui rapportera même s’il est mauvais, je m’en serais bien passé, pourquoi ces passages ? pour tenir le lecteur en haleine ? Raté ! Ça m’aurait plutôt donné envie d’interrompre la lecture, que je dois le dire, j’ai fait traîner à ces moments.

Les personnages sont souvent caricaturaux : stupidité apparente du Mari de Tamara Quinn qui veut bien faire passer pour un idiot aux yeux de sa femme, réactions démesurée de Cette dernière, sorte de Madame Olson prête à tout pour sa fille, maladresse de Travis Dawn, transcription de la façon de s’exprimer de Luther malvenue dans un tel roman.

J'ai vécu la fin comme si j'assistais moi-même à un incroyable gâchis, les personnes qui ont lu le livre comprendront pourquoi...

Pour terminer, l’écriture m’a semblé particulièrement banale, sans relief, sans charme.



Je ne sais pas si j’aurai envie de lire un autre livre de cet auteur.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Les derniers jours de nos pères

Joël Dicker a un talent indéniable de conteur, une imagination débordante et qu'il s'agisse de son deuxième livre, La vérité sur l'affaire Harry Québert, ou de celui-ci, le premier à avoir été édité, je me suis laissée entraîner dans le sillage de ses nombreux personnages, toujours attachants, et de leurs aventures habilement racontées.

Premier roman donc, historique qui plus est. Prenant pour point de départ une " promotion " de jeunes français du SOE, une branche spéciale des services secrets britanniques créée par Churchill pendant la seconde guerre mondiale, longtemps tenue secrète, le jeune écrivain nous entraîne derrière eux pour suivre leur impitoyable sélection, puis leur intense et éprouvante formation de quatre mois dans quatre écoles disséminées aux quatre coins de l'Angleterre - et non, ils ne sont pas quatre, mais onze !

Au terme de cet entraînement, c'est un groupe très soudé de fortes personnalités qui s'est constitué, et qui, bien que chacun reçoive des affectations différentes, sera appelé à se croiser à plusieurs reprises pendant toute la guerre. Habilement, le lecteur est alors aussi prêt à les suivre en France, après s'être attaché à leurs particularités.

Sans dévoiler les multiples rebondissements de ce roman, je tiens juste à ajouter que les mésaventures des jeunes héros s'intègrent parfaitement aux événements historiques évoqués. De même qu'ils parviennent à se fondre dans la population locale une fois renvoyés en France, leurs émotions, joies et vicissitudes s'accordent parfaitement à l'intrigue qui ne faiblit pas jusqu'au point final.

J'ai vraiment apprécié de suivre Pal, Laura, Gros, Claude, Stan et les autres, sans oublier " les pères " !
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Un animal sauvage

L’intrigue est captivante et bien construite : un crescendo, des rebondissements, et de vraies surprises à la fin, en raison d’éléments que le lecteur pris dans la narration aura du mal à repérer en cours de lecture… On est loin de la densité de l’Affaire Harry Québert, mais les personnages s’en sortent bien, d’autant plus que ce qu’ils donnent à voir au premier regard pourrait évoluer, et ça se lit tout seul.



En revanche, le style est un peu trop simpliste : tout est surexpliqué (comme la précision que poubelle est en fer avant que le personnage mette le feu à des documents qu’il y a jeté ! ). On ne risque guère de se perdre dans un récit qui ne laisse aucun place à la mémoire ou l’imagination du lecteur. Le roman aurait gagné à être plus dense, et même un peu plus court.



Retrouvailles avec cet auteur, que j’avais abandonné depuis Le livre des Baltimore. Mon avis mitigé, n’aura aucun influence sur le nombre des ventes qui caracolent en tête de peloton, et c’est tant mieux.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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L'affaire Alaska Sanders

J'ai été séduite par la pagination originale, la couleur crème du papier et l'illustration de couverture.

De la belle ouvrage.

C'est vrai que l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même puisque l'auteur a créé sa propre maison d'édition à Genève "Rosie & Wolfe".

Après la forme, voyons le fond.

J'avoue que j'ai un peu galéré dans ma lecture à cause des nombreux retours en arrière et des retours en arrière dans les retours en arrière. Suis-je claire ? Peut-être pas.

J'ai donc été un peu déstabilisée, mais bon, ça n'est pas grave puisque j'ai pu suivre les histoires et les versions diverses des histoires. Suis-je claire ? Toujours pas.

Et puis ces références constantes à "La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert", comme si Joël Dicker faisait sa propre publicité. Cela m'a dérangée, pour être polie, car c'était superfétatoire ( ben oui, j'aime cet adjectif ).

Et l'histoire, me direz-vous ?

Et bien, je ne vous en dirai rien car c'est très compliqué : une histoire à tiroirs avec un coupable idéal dans chacun d'eux.

En résumé : pas vraiment déçue, mais pas vraiment emballée non plus.
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

Presque 44000 lecteurs de babelio , J'aurai du me méfier!



J'ai comme l'impression que le buzz médiatique a bien fonctionné , mais soyons sérieux , certes l'histoire est bien ficelée mais le style est plat , les ambiances conventionnelles , les clichés abondants . Rien qui ne justifie des critiques louangeuses , mais chacun ses goûts .



Pour ma part , ce ne sera qu'une demie étoile tellement j'ai trouvé horriblement longue et indigeste la lecture de ce livre .
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

Il y a déjà énormément de critiques sur ce livre, je m'apporterai donc rien de bien nouveau.

D'une manière générale, j'ai beaucoup aimé. Je l'ai en très peu de temps car je n'arrivais pas à le lâcher. On va de chapitre en chapitre, de rebondissement en rebondissement, on veut connaître la suite. Les retournements de situation sont tellement fréquents qu'on fini par soupçonner tout le monde, les uns après les autres. La construction de ce roman est intéressante et participe fortement à tenir le lecteur en haleine. J'ai bien aimé les retour en arrière, les voyages dans le temps afin de reconstituer les évènements de l'été 1975.

Globalement, ce fut donc une très bonne impression. Malgré tout, j'ai trouvé quelques petits défauts agaçants. D'abord sur le style d'écriture. Il est agréable mais parfois un peu trop simpliste. Et le plus énervant, c'est surtout les échanges et les relations entre Harry et Nola. Faire passer cette relation entre une fille de 15 ans et un homme de 34 ans pour un amour pur, j'ai trouvé ça un peu trop osé de la part de l'auteur, même si c'est ce qui donne le piquant à l'histoire. Et leurs conversations m'ont horripilées. On ne peut pas dire que c'est ça qui fait avancer l'histoire tellement elles sont cul-cul-la-praline. Heureusement qu'il y a les autres personnages !

En résumé, j'ai passé un très bon moment de lecture, sans que ce soit un coup de coeur. Et je rejoins le clan de ceux qui pensent que les prix obtenus sont exagérés. Ce n'est pas le genre de livre qu'il est intéressant de relire une fois qu'on connaît la fin, mais c'est un bon polar.
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

Grâce, Pitié , pas encore une critique de ce pavé , rien ne nous sera épargné !!!

Allez je vous entends déjà ! bon d'accord à ceux qui veulent savoir de quoi parle ce roman fleuve je vous renvoie aux 703 critiques précédentes ; contents ?

Quant aux autres je dirais seulement que succès oblige grand prix du roman de l'Académie française , Goncourt des lycéens 2012 , ce roman , ce pavé est soit porté aux nues soit vilipendé et honni . Alors après une hésitation type tango je te lis je te lis pas je me suis décidée , je l'ai ouvert ,j'ai lu les premières lignes et...je l'ai dévoré ! J'ai aimé , j'ai beaucoup aimé . Non Messieurs de l'Académie et Messieurs les lycéens vous n'êtes pas si débiles que certains on put le prétendre pour avoir couronné ce roman.

Certes il serait surprenant que ce titre soit , dans un siècle , considéré comme un classique de la littérature francophone mais en attendant sa lecture a été pour moi un véritable plaisir alors ne doit on se plonger que dans les grands textes de la littérature pour parfois ( remarquez que je n'ai pas dit souvent !) s'y ennuyer à mourir ou savoir de temps en temps se faire plaisir et se détendre intelligemment

j'opte pour cette dernière solution , tant pis si ma culture n'en sort pas grandie
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

Joël Dicker est-il le nouveau Douglas Kennedy suisse ?



Intriguée par le tapage médiatique autour du Goncourt des Lycéens 2012, j'ai voulu forger "ma" vérité sur l'affaire Harry Quebert. Et je suis entrée dans ce roman à tiroirs aussi facilement que dans un bon ouvrage de littérature "réaliste" américaine. En effet, Joël Dicker – alias Marcus Goldman, jeune écrivain à succès – pratique la fiction autobiographique, se montre précis dans la description des lieux et des faits, capte bien les sentiments, met de l'humour dans ses dialogues (cf. les conversations avec sa mère qui veut absolument le marier) et traduit admirablement l'ambiance des petites villes d'Amérique et de ses universités. Ajoutons à cela un héros seul contre tous, une bonne dose de rebondissements, et nous voilà face à un redoutable "page turner", digne de Douglas Kennedy... voire de John Irving puisque l'action se passe dans le New Hampshire.



L'intrigue débute en 2008 avec la réouverture de l'enquête sur la disparition de la jeune Nola Kellergan, l'été 1975, dans la petite ville d'Aurora. La découverte, plus de trente ans après, du corps de la jeune fille dans la propriété du grand écrivain Harry Quebert suscite l'émoi dans tout le pays. Marcus Goldman, alors en panne d'écriture, vient mener sa propre enquête pour disculper son mentor. Alternant entre 2008 et 1975, on remonte ainsi 31 chapitres vers "les origines du mal" qui a tué Nola Kellergan...



A la fois policier, roman d'amour et réflexion sur le travail d'écrivain, cet ouvrage est aussi ambitieux que son auteur. D'ailleurs, "Le Formidable" m'a prodigieusement agacée : Joël Dicker ne serait-il pas en train de se payer notre tête, comme son avatar romanesque qui brasse du vent pour se faire mousser ? Et c'est vrai, tout n'est pas parfait. Après 400 pages, pourquoi alourdir la narration en répétant le début du livre ? L'intrigue n'est quand même pas si compliquée... Etrange, aussi, la relation éthérée entre Harry et Nola. Harry vénère N-O-L-A (comme Humbert, Lolita), leur passion s'exprime par des lettres et des paroles, mais aucune scène d'amour ne vient lui donner corps. Quant à la muse qui adore se transformer en fée du logis pour les beaux yeux de son écrivain : ce vilain stéréotype n'est-il pas un brin daté ?



Mais en dehors de ces maladresses, le roman est remarquable à bien des égards, comme en témoigne la masse de citations sur Babelio. Mettre en abîme l'écriture du livre de Marcus ("L'Affaire Harry Quebert") et de Harry ("Les Origines du mal") donne de la profondeur au récit en mêlant réalité et fiction. L'enquête policière va crescendo et m'a tenue en haleine jusqu'à la fin, car Joël Dicker a suffisamment travaillé la psychologie de ses personnages pour ménager des surprises de taille.



Enfin, "La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert" offre un regard incisif sur la création artistique, le monde de l'édition et surtout sur la société américaine bien pensante et conservatrice. En apparence aussi paisible que le tableau d'Edward Hopper en couverture, la ville d'Aurora (faut-il entendre Horrora ?) cache de lourds secrets. Il suffit d'une adolescente blonde de quinze ans – une "American Beauty" façon Sam Mendes – pour enflammer les esprits et semer le chaos.



« Qui ose, gagne, Marcus » et quoi que l'on en pense, ce livre-là, il fallait oser l'écrire.
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