Ma mère me demandait de grandir, elle me parlait de "crise d'adolescence" paraît-il complètement nécessaire, on a crevé ma bulle et c'est tout un univers qui s'est écroulé.
Mon père ne me racontait plus d'histoires avant que je m'endorme, je savais à présent que mes peluches ne reprenaient pas vie pendant mon sommeil! C'était difficile, le père Noël n'existait pas, ni les cloches de Pâques, ni même la petite souris qui me faisait si peur! L'âge adulte n'était pas du tout en réalité une partie de rigolade. L'école n'existait plus, mais on avait trouvé bien pire pour les grands!
On croit que les rêves, c'est fait pour se réaliser. C'est ça, le problème des rêves: c'est que c'est fait pour être rêvé.
J'ai voulu crever sans rien dire, arrêter de manger, ou alors me gaver et même me mutiler pour extérioriser un mal qui a débarqué et tout bouleversé.
J'emmerde le "moule" et tous ceux qui ne savent pas se démouler.
Il fallait bien en sortir, de cette torpeur, il fallait bien s'en sortir (...) C'est un genre de maladie, on l'appelle comme ça. C'est un état général qui emmerde tout le monde. C'est la vie ou plutôt le mal de vivre, c'est plein de déserts et de désillusions mais on sourira quand même après...
Je ne suis plus qu'une serpillère et je n'ai jamais été tellement plus! Une éponge, un chiffon, un truc utile aux autres mais pas pour moi, un truc passif sans avenir ni trop de désir, un objet, un morceau dépressif qui traîne dans la boue et qui se laisse faire. Un machin qu'on utilise sans remords et sans vergogne. C'est un peu moi.
il a fallu rêver autrement avec plein d'autres choses... Il a fallu se détruire autrement.
A ceux qui pensent vivre leurs déserts tout seuls, vous ne l'êtes pas. Nous sommes une armée des déserts, et chaque nouveau est surmontable. Il faut les partager, les dégueuler, en parler et le hurler pour s'en débarrasser.
Nous sommes tous des malades de la vie. Il n'existe personne sur cette terre qui n'a jamais souffert et qui ne souffre pas. Il n'existe personne de parfait. La vie n'est pas parfaite. Chacun doit la vivre, mais chacun à sa manière. "Connais-toi toi-même", comme il disait, et je pense que le + gros sera fait.
Ce ne sont pas deux parents aimants et bien attentionnés qui sont à l'origine de ce carnage... c'est le monde... cette vie que je ne comprends pas, des gens pour la peupler qui me débectent. C'est un ensemble. Alors il s'agit maintenant de survivre.