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3.88/5 (sur 52 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Mia Leksson est le pseudonyme de deux auteurs: Michaëla Watteaux et Gérard Lecas.

Michaëla Watteaux est une réalisatrice et scénariste française (née le 22/06/1954 à Stockholm, Suède).
Après des études à l'École supérieure d'arts graphiques Penninghen, elle est reçue au concours de l'IDHEC (28e promotion). À la sortie de l'IDHEC, elle travaille d'abord comme assistante à la réalisation puis comme chef monteuse et directrice de production chez Hamster Productions notamment. Avec "Un ballon dans la tête" (1992), elle signe sa première fiction pour la télévision. Suivent plusieurs téléfilms, diffusés sur TF1 et France Télévisions.

Gérard Lecas (né le 12/01/1951 à Paris) est un écrivain de roman policier, un traducteur et un scénariste français.

En 2017, ils publient chez City Éditions le roman policier "Dark Web" sous le pseudonyme de Mia Leksson, un ouvrage précédemment édité sous forme numérique chez Librinova sous le titre "Écrans meurtriers".

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Bibliographie de Mia Leksson   (3)Voir plus

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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Multimilliardaire et requin de la finance, il apparaissait comme un grand philanthrope pour ses actions en faveur de l'écologie, même si une partie de ses investissements allait à des compagnies pétrolières qui polluaient les côtes d'Afrique de l'Ouest.
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Qu'est-ce que c'était compliqué de parler aux femmes !
Quand on leur disait qu'elles paraissaient trop jeunes, elles se vexaient, quand on leur disait qu'elles faisaient plus que leur âge, elles n'appréciaient pas !
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À l’époque, c’était lui le fort, ou plutôt, il faisait partie de la bande de ceux qui écrasaient les faibles. Ils étaient passés maîtres en torture psychologique et se repaissaient de la toute-puissance qu’elle leur procurait. Après, les choses avaient dégénéré.
Son passé le tourmente et il donnerait tout pour briser cette spirale infernale qui le déstabilise chaque jour un peu plus. À mesure qu’il vieillit, il s’est mis à regretter ses actes et à vouloir se racheter.
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N'oublie jamais

Huit mois plus tard

Malgré le froid, un nuage de pollution jaunâtre stagnait depuis plusieurs jours dans le ciel immobile de Paris. Quelques flocons de neige striaient l’éclairage artificiel des réverbères. Les rares passants qui se hâtaient dans la nuit ne prêtaient aucune attention aux deux ou trois paumés qui traînaient encore à l’intérieur du McDo de l’avenue d’Italie.

L’un d’eux semblait vissé à son ordi dans l’espace wi-fi du fast-food. C’était un grand type mince aux cheveux clairs, vêtu d’un jean noir, d’un pull à col roulé et de baskets en toile. Son visage de gamin était creusé par la fatigue.

Ce n’était pas son aspect qui faisait paraître Léo plus âgé qu’il ne l’était en réalité, c’était son regard, des yeux qui semblaient avoir vu des choses qu’on ne connaît pas encore quand on a à peine vingt ans. À ses pieds était posé un sac à dos dont la toile était tendue par des vêtements entassés en vrac à l’intérieur.

Les doigts de Léo couraient à toute vitesse sur le clavier, comme dotés d’une vie indépendante. Il tentait d’explorer dans tous ses détails l’histoire de Ludane, la fille du juge Vandermeck. Un peu plus tôt dans la soirée, une alerte d’Europaco, un site spécialisé dans les révélations à scandale, avait attiré son attention…

Léo avait d’abord été sceptique. Comment la fille s’était-elle fait coincer aussi stupidement ? L’affaire avait commencé deux jours plus tôt lorsqu’une photo de Ludane, dix-neuf ans, à moitié nue et en train de sniffer de la coke, s’était retrouvée sur Internet. Les réseaux sociaux s’étaient déchaînés.

Si Ludane n’avait pas été la fille de Vandermeck, personne n’y aurait prêté attention. Célèbre pour son intransigeance dans l’instruction de plusieurs dossiers politico-financiers, le juge menait une enquête sur le groupe bancaire ViaBank, spécialisé dans l’optimisation fiscale. Il suspectait la holding de fraudes, de blanchiment d’argent et de montages occultes dans plusieurs paradis fiscaux.

Ludane avait immédiatement contre-attaqué. Elle avait porté plainte et réclamé la suppression immédiate des photos. Le lendemain, elle avait fait une déclaration sur ZN, une webtélé que Léo visionnait pour la seconde fois.

À l’écran, Ludane ressemblait à une gamine de quinze ans. Sous un air crâneur, Léo devinait une fragilité à fleur de peau.

— Je ne nie pas avoir participé à une soirée qui s’est terminée par un strip-tease de ma part… J’avais trop bu, trop...

Ludane se reprit. Manifestement, elle récitait un texte écrit par quelqu’un d’autre.

— Je ne comprends pas comment les photos ont circulé sur les réseaux sociaux. Elles ont été faites avec mon téléphone et je ne les ai données à personne. Je me suis juste contentée de les mettre sur FunBox pendant deux heures.

FunBox, Léo connaissait bien : c’était un réseau social qui permettait à ses membres d’afficher des photos en toute sécurité. Impossible de les copier, de quelque façon que ce soit. Un procédé secret empêchait de prendre même un cliché de l’écran. Et pourtant…

Ludane poursuivit :

— C’était un pari stupide de ma part. Une vengeance contre mon copain qui venait de me larguer…

Pour Léo, le fait qu’on ait voulu atteindre le juge à travers sa fille ne faisait aucun doute. Mais cet aspect-là des choses ne l’intéressait pas. Il était certain, même s’il n’avait aucune preuve, qu’il y avait eu un dysfonctionnement quelque part dans le système de FunBox…

Sybille aussi avait mis ses photos sur FunBox…

Il avait recommencé à fouiner, relisant des dizaines de blogs. Comme huit mois plus tôt, il n’avait trouvé aucune remarque concernant d’éventuels détournements de photos mises en ligne sur le site.

À l’époque, il avait même pensé qu’il faisait fausse route, que ses soupçons n’étaient pas justifiés. Aujourd’hui, le compteur était remis à zéro. Une coïncidence, oui, deux, non. Ça n’existait pas… La pub de FunBox avait beau affirmer que la sécurité du réseau était assurée à cent pour cent, Léo était bien placé pour savoir qu’aucun système informatique n’était infaillible.

L’employé pakistanais du McDo s’approcha.

— Désolé, monsieur, c’est l’heure de la fermeture.

L’homme continua sa ronde tandis que Léo rangeait son ordinateur. Il soupira en constatant qu’il avait oublié de recharger son téléphone portable. Il enfila les bretelles de son sac à dos et se prépara à affronter la nuit.

En quelques secondes, un vent glacial s’engouffra dans sa parka usée. Il se raidit pour lutter contre le froid et jeta un regard autour de lui. La neige tombait dru et avait recouvert les voitures d’un linceul scintillant.

Soudain, une envie irrésistible de faire des boules de neige s’empara de lui. Des images de Sybille dansant autour d’un bonhomme de neige remontèrent à la surface.

La petite fille battait des mains et éclata de rire lorsque Léo noua une écharpe autour de la statue givrée… Ses yeux brillaient...

La gorge de Léo se noua.

Très vite, il balaya ses souvenirs…
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Le saut de l'ange

Ça ne pouvait pas être elle… La fille était trop maquillée, ses lèvres, entrouvertes, trop rouges, et son regard, étrangement fixe. C’était un cauchemar, elle allait se réveiller.

Mais la fille était toujours là, ses petits seins naissants offerts dans une pose qui ne laissait aucun doute. Puis la photo s’effaça, remplacée par une autre. Cette fois, elle était allongée sur un drap aux reflets satinés qui avait glissé autour de sa taille et dévoilait ses fesses.

Une vague de panique submergea Sybille.

Elle appuya de toutes ses forces sur la touche Delete de son ordinateur pour faire disparaître la fille qui n’était pas elle… mais rien ne se passa. Elle continuait à la narguer dans sa pose obscène.

Un signal l’avertit qu’elle avait un message sur sa page personnelle : Tu prends combien ? T’es libre, salope ?

D’autres commentaires apparurent : Sale tepu… T’as l’air bonne ! Tu suces ?

Les insultes n’allaient pas cesser… Tout son réseau et celui de ses amis allaient s’emparer de ces sales images. Bientôt, la terre entière saurait qu’elle était une pute.

Sybille sentit les larmes rouler sur ses joues, et une solitude effrayante s’empara d’elle : plus jamais elle n’oserait remettre les pieds au collège, plus jamais elle n’aurait le courage d’affronter le regard de ses camarades, de ses professeurs…

Et sa mère et Léo ? Elle allait ruiner leur existence.

Soudain, son portable se mit à vibrer. Numéro masqué. Elle hésita, puis décrocha. Une voix basse et profonde qu’elle connaissait bien murmura :
— Tu ne veux toujours pas venir ? On t’attend pour la fête, ma petite lolita !

Sybille était tétanisée. Elle ne voulait pas, elle ne voulait plus servir d’objet à cet homme et aux autres.

L’homme s’impatientait.

— Si tu viens, je fais immédiatement supprimer les photos, comme la dernière fois.

La voix devint menaçante.

— Dépêche-toi avant qu’il soit trop tard.

Sibylle balaya sa chambre du regard, le poster de Christine and the Queens au-dessus du lit, ses manuels scolaires, les peluches qu’elle avait toujours refusé de descendre à la cave. Dans un souffle, elle murmura :

— Je viens. C’est où ?

— Métro Filles du Calvaire dans une heure. Quelqu’un viendra te chercher et t’emmènera. Ne le fais pas attendre.

L’homme raccrocha.

Quelques instants plus tard, les photos disparurent de l’écran.

Les insultes allaient cesser, puis elle recevrait des textos curieux et inquiets de Leslie et de Nina qui lui demanderaient des explications au sujet de cette putain aux poses suggestives qui lui ressemblait tant.

Comme la dernière fois, Sybille leur dirait que ce n’était pas elle. La fille sur les photos avait au moins vingt ans, et elle, quatorze. Cette fois, elle supprimerait son compte et ferait un signalement auprès du webmaster du site.

Tout allait redevenir comme avant…

Le mauvais rêve était en train de s’évanouir. Mais Sybille savait que ce n’était pas vrai.

Ils ne la lâcheraient jamais.

Elle devrait continuer à se plier à leurs désirs, sentir leurs mains sur son corps, supporter leurs jeux pervers et leurs odeurs de sueur quand ils s’affalaient sur elle.

Soudain, elle eut la sensation d’étouffer, son cœur se mit à battre très fort, ses mains devinrent moites. Elle s’approcha de la fenêtre, l’ouvrit grand. La chaleur de ce début du mois de juin la fit suffoquer davantage.

Elle contempla un instant le ciel et se pencha.

Du huitième étage, elle pouvait apercevoir le square au pied de son immeuble. Une femme surveillait un enfant dans le bac à sable, des gamins jouaient au foot, et, assises sur un bout de pelouse, trois filles de son âge rigolaient en s’aspergeant d’eau.

Un après-midi presque comme les autres.

Sybille revint vers son lit, prit son ours en peluche, le serra fort dans ses bras. Et, brutalement, retourna à la fenêtre, grimpa sur le rebord.

Elle ferma les yeux, rêva un instant qu’elle était aussi légère qu’un oiseau et se jeta dans le vide immense.
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Même si leurs rêves d’avenir étaient diamétralement opposés, elles partageaient le même enthousiasme pour le septième art. Alors que Marina rêvait de partir en Afrique sur les traces de Jean Rouch – son cinéaste référent avec Frederick Wiseman, un autre documentariste engagé –, Anne, elle, aspirait à travailler sur les plateaux de cinéma, avec des metteurs en scène, comme assistante ou comme scripte. Elle était plus sage, plus classique dans ses goûts, l’aventure l’effrayait. Depuis, leurs chemins ont divergé.
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Son regard glissa vers ses mains, qui auscultaient la statuette : elles étaient toujours aussi soignées et belles. Capables du meilleur comme du pire. Un frisson la parcourut. Alors, comme lorsqu’elle était enfant, Rébecca sentit qu’elle se dédoublait : elle était de nouveau la petite fille qui tremblait devant son père. Un phénomène nommé autoscopie.
Un délire qui consiste à se voir soi-même, un moyen pour les victimes de violences d’échapper virtuellement à leur bourreau ou à leur geôlier.
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Après une nuit d’errance dans Paris, il y en avait eu une seconde, puis une troisième… Il avait été trop fier pour demander de l’aide. Au début, il avait cru que cela n’arrivait qu’aux autres, mais depuis un mois, il faisait l’expérience des centres d’hébergement et de la rue, les soirs où le 115 était saturé.
Le plus dur n’était ni le froid ni la violence des toxicos, SDF ou autres marginaux, mais la solitude qui le tenaillait chaque instant. Et puis il y avait la crasse qui s’imprégnait partout… jusque dans les pores de sa peau.
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Un algorithme capable d’analyser plus de deux mille cinq cents variables et de passer au crible les tendances du moment chez les quinze-vingt-cinq ans. Un puissant aimant publicitaire qui permettrait aux annonceurs de cibler les jeunes susceptibles de consommer leurs produits selon des grilles très précises. S’ils parvenaient à lancer ce nouveau programme, FunBox deviendrait le plus gros groupe européen Web pour les jeunes.
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En une nuit, une partie de sa chevelure a entièrement blanchi. Depuis, elle a toujours refusé de la teindre et l’arbore fièrement comme une cicatrice, un signe de reconnaissance pour tous les enfants victimes de cruauté et d’actes de barbarie. Elle chasse les pensées obscures qui remontent à la surface et jette un rapide coup d’œil dans le rétro. Quarante ans, le bel âge pour une femme. Et fait taire sa mauvaise conscience : comme on est loin de l’époque où seuls les hommes avaient droit à plusieurs histoires d’amour simultanées !
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