En 1945, l’Amérique, forte,victorieuse, confiante, disposait d’un public de plus en plus intéressé par l’art,de médias qui soutenaient ce nouvel engouement, d’artistes volontaires, fortifiés par la vie en commun avec leurs collègues européens et libérés par leur départ, d’historiens de l’art et de musées prêts à se pencher sur l’art national. Il ne restait plus qu'à organiser un réseau de galeries pour promouvoir les œuvres et profiter de cette nouvelle prise de conscience.
La démarche logique qui allait suivre consista à dénigrer la peinture parisienne au nom de nouveaux critères de qualité : la violence, la force, la grandeur, la spontanéité et le non-fini considérés comme purement américaines.
Le courant américain le plus extrémiste de l’art moderne (le dripping) était devenu matière à scandale. Il était par conséquent victorieux.