Speer n'eut, lui non plus, aucun mot de regret sur les dévastations que les allemands avaient apportées aux peuples de l'Europe – et dont lui-même portait une lourde responsabilité en ayant augmenté la production d'armements par une exploitation systématique et inconsidérée de toutes les ressources, et ce faisant prolongé la guerre. Speer appelait à présent les Alliés à faire preuve d'indulgence et à ne pas entraver la volonté allemande de reconstruction.
La confusion était aggravée par le fait même que la fin de la
guerre se déroula différemment dans les diverses parties d’un Reich en
déliquescence et qu’elle fut également perçue de façon différente par
les populations. Dans les régions occupées de l’Ouest, les Alliés furent
accueillis le plus souvent en libérateurs, mais la terreur des Soviétiques
régnait dans les régions de l’Est.
L’hostilité antibolchevique attisée pendant des décennies jouait certes un rôle, tout comme la connaissance répandue des crimes commis par les troupes allemandes au cours de l’opération Barbarossa. Tandis qu’à l’Ouest, de nombreux soldats se rendirent plus ou moins volontairement aux Anglais et aux Américains, la Wehrmacht mena jusqu’à la fin sur le front Est une âpre résistance contre l’Armée rouge.
Voir tout un peuple mettre la poussière sous le tapis n'était pas un joli spectacle