L`Observatoire [corriger]

Superbe premier roman de Claire Deya!

Un monde à refaire est un roman évoquant l’après-guerre. Comment apprendre à construire la paix ensemble alors que les cinq années précédentes étaient consacrées à se faire la guerre? Les Français sont de retour dans leur pays, après les combats ou la détention, et côtoient les prisonniers allemands, dont le sort est encore incertain, afin de déminer les plages du sud de la France. Des personnages bien choisis, tous différents les uns des autres, tous traumatisés par cette seconde guerre mondiale et qui doivent se réinventer un quotidien, faire preuve de résilience afin d’envisager un potentiel futur.

Vraiment un très très bon roman – à la fois « devoir de mémoire » et « porteur d’espoir ».
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Un mauvais geste et tout bascule.

Alors que chacun est dans l’attente de la capitulation de l’Allemagne, la fin de la 2nde guerre mondiale s’éternise, le temps est aussi suspendu aux gestes des démineurs sur les plages de la Côte d’Azur.

L’auteure s’est intéressée à une partie de cette histoire moins connue, dans un contexte politique tendu et une France dévastée.

Une équipe de volontaires français, des hommes tentés de se racheter ou qui avaient tout perdu ou dont la quête est personnelle (comme Vincent qui cherche Ariane) et des prisonniers allemands qui eux n’avaient pas le choix se sont retrouvés à déminer des plages au péril de leur vie. Des rations supplémentaires de nourritures sont aussi promis aux volontaires.

Un travail de fourmi, dangereux dont le moindre faux pas pouvait tout faire exploser.

Le fil de l’histoire dans la grande histoire, c’est Vincent (prénom d’emprunt pour passer inaperçu ) qui en revenant dans sa région recherche son Ariane disparue. Où a-t-elle bien pu passer ?

Le fil nous fait découvrir Saskia revenue des camps, Fabien le chef des démineurs et tant d’autres personnages français comme allemands qui n’ont pas choisis cette guerre et qui l’ont pourtant subis et se retrouvent malgré eux unis dans un même travail. Une forme de solidarité se tisse entre ces hommes pour refaire ce monde détruit.



Presque complément embarquée dans cette histoire où chaque personnage a ses secrets plus ou moins avouables, où chacun tente de se reconstruire. Ce roman nous fait découvrir une autre facette de la seconde guerre mondiale, rendant chaque vie qu’elle soit allemande, française précieuse et attachante. Je voulais savoir jusqu’au bout le destin d’Ariane et Vincent.

Un premier roman réussi et bien documenté.

Dans l’affaire Chanteclerc, Robert Namias, figure emblématique du journalisme, nous livre un roman captivant, tressant avec habileté les fibres de l’amitié, du pouvoir et de la trahison. Ancien acteur majeur du paysage médiatique français, Namias transpose son expérience dans une fiction où la lumière se fait sur le panorama obscur du monde des élites. La promesse faite dans l’insouciance de la jeunesse, « réussir quoi qu’il advienne », mène ce quatuor d’hommes influents – un reporter, un acteur, un ministre et un écrivain – à une intersection fatale où amitié et ambition se heurtent avec force.

L’histoire s’ouvre sur une tragédie : la mort d’Olivier, grand reporter et figure adorée du public. Cet événement ébranle la relation de longue date entre quatre amis, dont les carrières impressionnantes cachent les compromissions et les secrets. La mort d’Olivier menace de dévoiler des années de mensonge et d’impostures, mettant en lumière une amitié construite autant sur la solidarité que sur les non-dits. Tissant le récit à travers les décennies, des bancs de l’école à la gloire publique, Namias explore avec acuité la dynamique changeante entre ces quatre titans aux existences étroitement liées.

L’affaire Chanteclerc brille par sa réflexion fine sur le cirque médiatique et politique, ses intrigantes récréations des dessous du succès, et sa peinture d’une amitié complexe qui travers les tumultes de l’Histoire contemporaine de la France. Namias manie la plume avec autant de précision qu’il maniait autrefois l’information, glissant entre les faits et la fiction avec une finesse qui maintient le lecteur en haleine.

La force du roman réside dans les portraits psychologiques d’une profondeur saisissante et la manipulation du système. Namias dissèque à la fois la mécanique du pouvoir et l’évolution de l’intimité masculine avec une dextérité remarquable. Toutefois, la densité des thèmes abordés peut occasionnellement submerger la cadence de narration, exigeant de lecteur une attention soutenue.

L’affaire Chanteclerc est une exploration cérébrale et haletante des illusions du prestige et de la loyauté mise à l’épreuve. En dépeignant les sacrifices intrinsèques à la quête du succès, ce roman de Robert Namias est une œuvre puissante et révélatrice qui résonnera longtemps après la dernière page. C’est un incontournable pour ceux qui sont fascinés par la politique de l’intime et du pouvoir, un récit qui met à nu la face sombre de la célébrité.