Eyrolles [corriger]

Les Heures insouciantes se déroule à une époque très intéressante de l'histoire française (et européenne), ce moment si particulier des années qui précèdent la Seconde guerre mondiale où on tente d'éviter la guerre à tout prix tout en ayant conscience que c'est une issue inévitable au vu de ce qui passe en Allemagne. Et c'est ce qui m'a énormément plu dans ce roman : on sent que l'autrice a fait beaucoup de recherches pour écrire ce livre et à travers l'histoire de Pauline et Nathalie on redécouvre les évènements qui ont conduit aux accords de Munich, à la Nuit de cristal... Le roman démarre sur les chapeaux de roues avec une manifestation à Paris qui dégénère très vite et à laquelle on a quasiment l'impression d'assister aux côtés des héroïnes tant cela est prenant et réaliste. Toute la première partie du roman, avec le séjour berlinois de Pauline et de sa famille est tout aussi réussie et fascinante car on voit les tractations diplomatiques entre la France et l'Allemagne, comment les nazis et leur violence s'installent petit à petit dans le quotidien des gens... C'est vraiment passionnant !



La suite du roman prend une tournure plus "feuilletonnante" car la vie de nos deux héroïnes (et surtout leurs amours) occupent une place plus importante mais le roman reste tout aussi plaisant à lire : j'ai beaucoup aimé voir Pauline s'affirmer au fil des pages, se faire des amis qui lui font découvrir de nouveaux horizons, s'intéresser à ce contexte politique si dangereux mais aussi faire des choix de vie plutôt audacieux pour l'époque dans laquelle elle vit. J'ai hâte de voir ce qu'elle va devenir dans la suite de la saga.

Le personnage de Nathalie m'a semblé au départ moins intéressant mais j'ai assez vite changé d'avis : sa personnalité semble moins lisse que celle de Pauline, j'ai beaucoup aimé son côté un peu "grande gueule" et très sûre d'elle, ainsi que son indépendance. C'est également plaisant de découvrir le Paris de cette époque et certains lieux plébiscités par nos héroïnes et leur groupe d'amis. J'espère d'ailleurs qu'on en retrouvera certains dans les tomes suivants car j'ai très envie de les revoir et de découvrir ce que la suite des évènements va leur apporter et comment ils vont réagir.



Vous l'aurez donc compris, Les Heures insouciantes est un très bon roman historique aux allures de saga, avec deux personnages féminins que l'on a hâte de retrouver. J'espère que l'on n'aura pas à attendre trop longtemps pour la sortie poche du tome 2 car je suis vraiment impatiente de savoir ce que vont devenir Pauline, Nathalie et leur groupe d'amis, d'autant plus que j'imagine qu'on va être en pleine Seconde guerre mondiale.

L'histoire :

Jeune paysagiste passionnée, Emma Lovett aime redonner vie à des jardins oubliés. Un jour, se présente à elle l'occasion de toute une vie : restaurer les jardins du célèbre domaine de Highbury House, conçu en 1907 par son idole, grand nom de l'architecture paysagiste, Venetia Smith. Mais, alors qu'Emma plonge dans le passé des jardins, elle découvre des secrets depuis longtemps enfouis. Dans ce grand roman, Julia Kelly explore les connexions inattendues qui traversent le temps et les lieux singuliers qui unissent les gens pour toujours



Mon avis

Le charme de ce roman réside dans son atmosphère et la tendresse de l'auteure pour ses personnages. Au centre, des femmes qui au fil des siècles vont tomber sous le charme d'un incroyable jardin anglais : il y a celle qui l'imagine, celles qui se battent pour le faire vivre et celle qui le ressuscite. L'unité de lieu permet le dessin très réussi d'une fresque sociale de la bonne société campagnarde anglaise : codifiée et patriarcale.

La littérature a le pouvoir de faite battre les cœurs. Ce roman choral a le pouvoir d'émouvoir.

Thomas retourne 20 ans dans le passé où il pourra vivre une 2nde vie. Au terme de ces 20 ans, il devra choisir entre repartir dans sa vraie vie où rester dans la nouvelle.

Le texte se lit bien mais l'histoire n'est pas transcendante. L'introduction est quasi inexistante et à peine commencée notre lecture, Thomas est déjà ramené 20 ans en arrière (dans une scène très clichée où le fantôme de sa grand-mère lui explique tout). Puis il ne se passe plus grand chose, on suit Thomas dans sa nouvelle vie, pas très différente de la première finalement. J'aurais aimé que le retour dans le passé soit plus exploité, que Thomas cherche vraiment à modifier de grands événements, avec toutes les conséquences que cela pouvaient avoir sur le futur, et que l'histoire soit centrée là-dessus mais non, Thomas se contente de changer de boulot (j'exagère un peu, mais ce n'est pas loin de la vérité).

A la fin, un retournement de situation improbable fait son apparition. Improbable parce qu'aucun indice n'indiquait cela. du coup, j'ai trouvé ça très peu crédible et trop facile. L'autrice n'a pas pris de risque et a préféré une fin gentille à la manière des Bisounours, sans réelle prise de position. Tout ça pour ça...