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Expert essai

Cet insigne distingue les amateurs de réflexion, de points de vue et d'analyse et ce quel que soit le sujet.
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La poule qui fit le tour du monde

Album-reportage sympa sorti du livre de Guirec Soudée connu pour son périple de cinq ans à la voile, autour du monde. À Tenerife, on lui offre une poule qui va l'accompagner par delà les océans. Description du quotidien de Monique et Guirec sur un bateau. Émotion, humour, originalité. Ici pas de poule mouillée !

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Lettre à Louis XIV

Vous pensez bien que si je m'attarde sur la Lettre à Louis XIV de Fénelon, c'est qu'elle évoque pour moi avec évidence l'imposture dans laquelle nous sommes avec le Président Macron : les mêmes effets sont palpables. Son peuple est misérable et bien qu'il en ait eu les prémices avec les Gilets jaunes, il a tout fait pour étouffer dans l'oeuf cette révolte ; et plus récemment c'est le monde paysan qui était en colère, là pour le coup il y a eu une rencontre, des promesses ont été faites, des grands mots ont été lâchés et rien n'y fit, rien ne fut tenu, absolument rien, comme une pure duperie.



L'histoire de Fenelon eu égard sa Lettre à Louis XIV qui précède de plus de 3 siécles le présent objet en deux mots : Fenelon natif du Périgord, de formation religieuse selon ses souhaits, fils de gentil'homme, a déjà sa volonté de réformer les choses, mais il n'est même pas le bouffon du roi, il chercherait même à en être l'inverse. Mais il va tout de même se faire repérer auprès de Madame de Maintenon. Et comment ? Fénelon n'est nullement un arriviste, c'est un pieux sujet de sa Magesté. Sa méthode serait d'agir en conseiller sur le coeur et l'esprit des grands seigneurs du royaume, afin que par leur entremise, il exerce son influence qui est donc tout l'inverse des prétendants par la persuasion tout apostolique. C'est ainsi qu'il devient le précepteur de l'héritier du trône, le jeune duc de Bourgogne. Nous sommes dans les années 1690. Son « travail » sur ce jeune duc peu policé va porté ses fruits, mais encore une fois par la vertu apostolique et la douceur, car il s'agit là pas moins d'une affaire de la plus haute importance, c'est le sort du royaume qui est en jeu. En récompense, Fénelon acquiert une réputation bénéfique, il est sur orbite pour accéder aux nobles fonctions : l'Academie s'intéresse à lui, il va devenir archevêque de Cambrai !..



C'est à peu près sur ces entrefaites que Fénelon rédige sa Lettre à Louis XVI. Elle a pour objet d'alerter le Roi sur la situation du royaume qui est dans un piteux état : le peuple est misérable et son auteur voit en la personne du Roi un despote, d'où ce réquisitoire qu'il écrit mais qui présente la particularité d'être violent envers celui à qui c'est destiné. le risque direct étant naturellement pour Fénelon d'hypothéquer son avenir personnel quand celui-ci ne fait qu' alerter en bon ordre sur les dangers qui pèsent sur le royaume.

Bon, les conjectures sont nombreuses puisque de fil en aiguille si on suit le routage de la lettre, il se révèle qu'on n'est même pas s'ur de son arrivée à destination, même si elle fut prétendument entre de bonnes mains !



Fenelon est plus doux à l'oral qu'à l'écrit manifestement. Il faut dire que l'écrivain est arrivé dans le jeu politique que parce que des intrigants au sein du régime ne l'entendent pas de cette oreille.. comme Bossuet et d'autres ..



Je ne sais pas si la suite véritable sera la révolution française. En tout cas l'oeil du cyclone aura au moins marché fortuitement et la fameuse lettre, témoignage accablant, sera un signe du destin de la France qui n'en a manifestement pas fini avec ses situations de chaos et de détresse pour le peuple qui la compose !..



Et puisque j'y vois au premier chef la résonance avec la situation actuelle française , je puis ajouter que de la double révolution russe de manière plus homogène à celle de la France, on peut y voir les premiers soubresauts dès les années 1840, et il y avait déjà là des écrivains de renom comme dans la France de jadis pour éclairer de manière magistrale et imperieuse ce qui allait advenir !



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Nantes, ville révoltée : Une contre-visite de l..

Le parcours d’une manifestation nous conduit sur des lieux emblématiques de Nantes, dont la mémoire est convoquée. L’histoire des révoltes qui agitèrent la ville, de la prise du château en juillet 1789 aux cortèges contre la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en passant par la Commune de Nantes, est racontée in situ, par l’équipe du média indépendant Contre-attaque, qui articule, au quotidien, analyses des actualités locales, nationales et internationales.

(...)

Sympathique contre-histoire d’une ville qui continue à donner le la à bien des mobilisations nationales. « Une ville de province, un petit territoire, dérisoire dans ce monde qui fonce vers l’abîme, mais qui a parfois le mérite de faire trembler les puissants. » Judicieuse initiative de Contre-attaque (ex-Nantes révoltée) qui devrait partout essaimer pour nourrir nos luttes de la mémoire de celles passées. Walter Benjamin expliquait qu'on ne se soulève pas au nom d'un futur abstrait, mais “au nom de génération de vaincus“, que la libération se nourrit davantage “de l'image des ancêtres asservis [que] de l'idéal d'une descendance affranchie“. Voilà pourquoi les puissants s’acharnent à déposséder, effacer ou réécrire l'histoire des lieux, et pourquoi il est décisif d’écrire nos récits, celui des gestes d’insoumission, l'infinité de petites résistances oubliées et de grandes explosions. On ne part pas à l'assaut du futur sans le souffle des générations de révoltés qui nous ont précédés. »
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Kant tu ne sais plus quoi faire il reste la..

Pour Marie Robert la philosophie ne doit pas rester une discipline intellectuelle mais nous guider dans la vie de tous les jours. Redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être et comme son nom l’indique, l’amour de la sagesse, capable de nous venir en aide dans les épreuves que nous traversons, même les plus anodines, un diner chez les beaux-parents ou des courses chez Ikea. Et avec beaucoup d’humour elle nous campe douze situations que nous avons tous plus ou moins vécues de près ou de loin et appelle quelques philosophes à la rescousse. Et pas forcément les plus simples, Wittgenstein et son Tractatus logico-philosophicus , Levinas et Spinoza étant de la partie…



Bref une incitation à voir la philosophie autrement, à se replonger, ou plonger, dans certains textes, à découvrir que si le secours de la religion nous est hermétique et les séances de psy un peu couteuses, la parole de nos sages peut nous aider et pas simplement pour résoudre des problèmes un peu fumeux ou pour combler quelques étagères d’une bibliothèque poussiéreuse…peut-être achetée chez Ikéa ? Ils sont là pour nous proposer des réponses quand une rupture amoureuse ou la mort d’un animal domestique nous plonge au bord du gouffre, que nos relations amicales ou familiales sont compliquées, qu’un sentiment d’être au bord de la crise de nerfs s’empare de nous.



Il est certain que la pratique de la philosophie est une aide véritable tout au long de la vie et une discipline essentielle pour la formation de l’individu mais quelque peu abandonnée de nos jours, alors que plus que jamais nous avons besoin de l’exercice de la raison et de notre esprit critique pour affronter l’apparente folie du monde. Donc très bonne initiative, en espérant que ce petit ouvrage plein d’humour, de sagesse et d’intelligence donnera envie à certains d’aller plus loin…

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L'Infini dans la paume de la main : Du big-..

Excellente confrontation de la science et du bouddhisme qui démontre la complémentarité entre les deux disciplines. J'avoue avoir été souvent distancié par des notions scientifiques que je ne connaissais ou ne maîtrisais pas. Je suis plus à l'aise avec la spiritualité. Mais il faut reconnaître que les explications de Trinh Xuan Thuan sont très claires et très accessibles. Quand à Mathieu Ricard, sa pédagogie n'est plus à prouver. Toutes les questions essentielles à la compréhension et au sens de la vie sont abordées sans tabous. Mais à chaque fois que je lis un de ces livres qui me rend plus intelligent, je me demande comment retenir tout ce savoir. Je ne retiendrai certainement que peu de choses. A relire donc de temps en temps et surtout, pratiquer régulièrement une méditation orientée vers l'altruisme. C'est un peu le message final.

C'est un livre que je recommande à tous ceux que le sujet intéresse.
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Éloge du ver de terre

C'est un livre très particulier dans le sens où l'auteur va véritablement établir une discussion avec un ver de terre pour comprendre ses problèmes, ses besoins, son ressentiment face à la destruction de son habitat.

L'occasion de comprendre les enjeux de la protection des sols, de la pollution, du rôle des vers de terre… malheureusement l'ensemble est assez brouillon ; il y a beaucoup de digressions et l'auteur part un peu dans tous les sens : permaculture, religion, gestion des sols, véganisme, politique… je ne doute pas des liens entre ces différents sujets mais j'aurai aimé que l'auteur fasse un peu plus d'éloges du ver de terre (c'est tout de même sous ce titre qu'il a vendu ce livre !) et moins d'analyses de notre société ; même si elles se révèlent très intéressantes.

Bref, un livre intéressant qui développe de nombreuses pensées et informations pertinentes mais que j'ai survolé pour n'en tirer que ce qui me passionnait le plus.

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Rue Duplessis : Ma petite noirceur

Roman autobiographique et essai sociologique du transfuge de classe.



À travers son regard de sociologue, l’auteur raconte sa vie et celle de ses parents. Ils ne sont pas vraiment pauvres, car son père a un travail en usine et il tire sa fierté de son auto qu’il renouvelle régulièrement. Mais c’est aussi un homme quasi analphabète, aux convictions très rigides et qui poursuit la tradition familiale d’alcoolisme. Sa mère est en phase avec son époux, « c’est comme ça », on ne peut pas changer les choses. C’est un milieu raciste et homophobe, totalement fermé aux idées nouvelles.



Ses parents l’ont aimé et malgré la différence, il aime ses parents. Mais, enfant unique, il portait tout le poids des insécurités familiales, son épais dossier médical en témoigne. Ses parents, perpétuellement inquiets pour lui, le conduisaient souvent à l’hôpital. Le petit garçon aurait eu davantage besoin de voir un psychologue, mais dans son milieu, ça ne se faisait pas.



Des récits d’une enfance dans un milieu ouvrier, il y en a beaucoup. Ce qui fait la différence dans celui-ci, c’est sa perspective sociologique qui apporte des explications aux comportements humains par le biais des classes sociales. Il élabore aussi la notion de « transfuge de classe », avec les efforts pour accéder à une classe plus scolarisée et le décalage ressenti ensuite lorsqu’il retourne chez lui. L’auteur ne généralise pas en disant que toutes les familles ouvrières sont ainsi, mais à travers sa propre expérience, il réfléchit sur les tensions sociales.



D’autre part, même si notre vie personnelle est bien différente et même s’il ne s’agit pas de classes sociales, on peut avoir une petite idée du sentiment de décalage culturel. Lorsque dans une réunion familiale, on nous dit que non, eux, ils ne lisent jamais de livres, car c’est une perte de temps. Ou, dans un autre registre, on doit se contenter de picorer une salade pendant que les autres se régalent d’un tartare de gibier.



Une lecture intéressante, parfois un peu répétitive, mais instructive d’émotions humaines et de réalités sociales.
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Dictionnaire des Emmerdeuses - Catalogue ra..

Ce dictionnaire est un catalogue « raisonné » (précise l’auteur) des vies plus ou moins remarquables de toutes sortes de femmes. On passe de Laure Adler à Clara Zetkin, de la première représentante du beau sexe, Eve et son fruit défendu à l’une des dernières en date à la une des tabloïds, Paris Hilton, célèbre non pour son intelligence ou ses engagements sociaux ou politiques, mais pour ses frasques et caprices de fille gâtée de milliardaire dans l’hôtellerie, en passant par Eva Joly, Louise Michel, Françoise Sagan, Lady Di, Caroline Rousseau, Messaline et de nombreuses autres. En fait, le lecteur a l’impression d’un vaste fourre-tout de 681 pages où se côtoient illustres inconnues et authentiques célébrités, simples auditrices de la célèbre Macha et femmes politiques importantes comme Madeleine Albright ou Hillary Clinton ou célébrités de périodes plus reculées comme Olympe de Gouges ou Frédégonde…

Cet ouvrage assez original présente chacune de ces femmes dans une assez courte notice retraçant brièvement sa vie, ses exploits ou ses turpitudes avec un certain humour et même parfois une certaine « vacherie » (« qui aime bien châtie bien »). Ainsi apprend-on que « sainte » Clotilde, épouse de Clovis et responsable de la conversion de ce chef un brin « barbare » n’était sans doute pas aussi « séraphique » que ce que raconte sa légende. Elle n’aurait pas manqué d’une certaine cruauté. On pourra regretter que l’auteur ait ajouté à son inventaire à la Prévert des êtres légendaires ou mythique (fée Morgane), des personnages de bande dessinée (la Castafiore), des biographies d’actrices porno (Linda Lovelace et Tracy Lord) et même des associations aux financements troubles comme « Ni putes, ni soumises ». Dans cet ouvrage finalement assez polémique (toutes ces femmes sont à classer dans les « emmerdeuses, emmerdantes ou emmerderesses », selon Paul Valéry et Georges Brassens), on apprend entre autres choses qu’il y a en France 14 millions de célibataires ou veufs, plus 4 millions d’individus en couples non co-habitants pour 27 millions d’actifs et que 80% des divorces sont demandés par les femmes. Ouvrage intéressant, agréable à lire pour son ton décalé et un brin désabusé, mais qui ne plaira sans doute pas à tout le monde…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Les fils d'Oreste ou la question du père

Cet essai qui remonte à 1994, à une époque où la garde alternée des enfants de couples divorcés était encore inhabituelle, est à plusieurs égards un pavé jeté dans la marre. Contestant la notion de patriarcat au profit d'un système « matricentré », il déplore l'évincement du père dans la mesure de l'élargissement irrésistible du rôle maternel et pose comme principal obstacle au surgissement du « nouveau père » le pouvoir incontesté que la plupart des femmes gardent sur l'enfant, spécifiquement dans les familles monoparentales mais généralement dans les familles « traditionnelles » (lire : hétérosexuelles sans doute, puisque les familles homosexuelles ne sont jamais mentionnées). Si cet évincement apparaît de la manière la plus marquée depuis « les lois féministes des années 70 » (sic!), l'autrice n'est cependant pas ouvertement antiféministe, à l'instar de nombreux psychanalystes réactionnaires, pour quatre raisons : 1. elle dénonce le sexisme d'une grande partie de la théorie psychanalytique sous forme de l'assignation des femmes à la maternité, dont le dernier avatar est la théorie lacanienne du « nom du père » qui fait dépendre la paternité de la désignation de la mère et ferait disparaître le père réel derrière un simple signifiant, un père symbolique ; 2. elle s'insurge contre un système misogyne construit par des hommes peu volontaires pour revendiquer leur fonction paternelle et les responsabilités afférentes, système s'étendant à la division genrée du travail et à toutes les entraves sociologiques à la réalisation de la femme en dehors de la maternité (et même dans la maternité, compte tenu des exigences de perfection qui lui sont désormais associées) ; 3. l'autrice pose l'hypothèse qu'une telle misogynie est le résultat d'une irrésolution de l’œdipe des hommes due à la prédominance de l'éducation des mères ; 4. elle fait remonter l'asymétrie entre le rôle paternel et maternel à une époque très antérieure au féminisme, ou à l'industrialisation, avant même la « révolution » de Rousseau, mais à la diffusion médiévale du christianisme, à cause du message évangélique lui-même.

La 'pars construens' de l'essai, c'est un appel à un rééquilibrage du rôle du père dès le moment même de la naissance de l'enfant, à la poursuite quotidienne des fonctions paternelles grâce à la revendication de l'aménagement du temps de travail – congés de paternité, critique du carriérisme masculin, réformes législatives et sociétales symétriques avec celles qui encouragent la maternité – et en somme à une égalité réelle entre les parents dans l'exercice de leur parentalité.

L'ouvrage se déroule en 7 chapitres. Le premier est historique, et il retrace l'érosion progressive de la fonction paternelle depuis le christianisme, avec peut-être une exception – tout à fait théorique et optative – pour « le père humaniste » dont l'implication préconisée dans l'éducation de l'enfant n'était toutefois que morale et cognitive. Le chap. II, « Mort du père mythique » se penche sur le sexisme contenu dans la théorie psychanalytique, de Freud jusqu'au début des années 1990. Le chap. III, « L'attachement » s'attelle à démonter toute l'importance de la la relation père-enfant dès la naissance, d'après les découvertes éthologiques (d'où le concept d'attachement est tiré à l'origine) et pédopsychologiques, ainsi qu'ontogénétiques sur le développement des sens du bébé, qui attestent chez lui une reconnaissance précoce de toute personne ayant été à proximité de la mère durant la grossesse. Le chap. IV, « Cher Œdipe... », traite le même sujet du point de vue psychanalytique, en montrant les problèmes qu'entraîne l'absence de la figure paternelle respectivement sur l’œdipe masculin et féminin. Le chap. V « Le père empêché » se penche (trop) brièvement sur les aspects sociologiques de cette absence, à la fois du point de vue de ses motifs et de ses conséquences. Le chap. VI, « La famille monoparentale ou les angoisses d'une "remère" » (jeu de mots suggérant l'absence de « repères ») insiste spécifiquement sur les conséquences néfastes de la monoparentalité (maternelle) respectivement sur les garçons et sur les filles. Enfin la chap. VII, « Pour une autre écologie de la famille » se pose en guise de résumé conclusif et contient les esquisses de propositions que nous avons dites.

J'ai été absolument passionné par les trois premiers chapitres de l'ouvrage, appréciant l'originalité du point de vue de l'autrice qui, tout en étant femme et psychanalyste, prend le parti d'une mise à distance par rapport au discours attendu. À partir du chap. IV, par contre, peut-être pour ne pas noyer le lecteur non spécialiste dans un excès de technicisme, j'ai trouvé les arguments trop faibles, insuffisamment étoffés, parfois exposés dans le désordre. Pourtant, l'idée que la misogynie et en général la violence du virilisme, dans ce qu'elle possède de transgressif et dans son aspect vaguement régressif, puissent être le résultat d'un œdipe masculin irrésolu, à mettre donc en relation avec la prédominance de l'éducation maternelle mériterait à elle seule une démonstration très complète. Les familles monoparentales, que l'on entendait au début des années 1990 presque exclusivement comme le résultat d'un divorce avec attribution de la garde des enfants mineurs à leur mère, sont portraiturées dans le chap. VI sous des traits tellement gros, voire caricaturaux, que j'ai eu l'impression de lire un texte inspiré par des préjugés réactionnaires (du genre « Manif' pour tous ») plutôt qu'une analyse sérieuse : sans doute manquait-il encore le recul et surtout un échantillon sociologique d'une suffisante envergure pour mettre en évidence la variété des typologies du phénomène et ne pas s'arrêter au stéréotype de la mère abandonnée, débordée et défaillante devant un fils adolescent qui ressemble trop à son père violent ou devant une fille qui se laisse entraîner par de mauvaises fréquentations... Le chap. VII était par contre sans doute original à l'époque, mais il a été amplement rattrapé par les temps.
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Les miroirs de la perversité

L'amateur de livre fréquente en général assidûment les vide -greniers, et autres brocantes, à la recherche de la pépite, que d'ailleurs il ne lira pas nécessairement. J'ai près de chez moi une déchetterie flanquée d'un magasin où sont vendus les objets jetés encore présentables, et Dieu sait qu'il y en a. Je m'y rendu hier pour me débarrasser de quelques tailles de mon jardin et n'ai pas manqué de visiter la boutique. J'y ai trouvé "La mémoire des croquants,,de Moriceau, excellent livre sur la France des campagnes du quinzième au dix septième siècle,que j' avais déjà lu en numérique mais que j'ai eu plaisir à posséder en édition papier.

Et pour cinquante centimes...

Si je vous raconte tout cela, c'est parce qu'on n'y trouve pas que des pépites et qu'on peut aussi y commettre des erreurs regrettables, Ainsi je suis tombé sur Les miroirs de la perversité. le titre, déjà... j'avais dû me méfier. Mais l'ouvrage était publié par Albin Michel, un éditeur sérieux, je l'ai ouvert

au hasard et suis tombé sur un paragraphe qui m'a fait croire qu'il s'agissait d'une histoire de la sexualité d'un bon niveau.

Hélas ! Ce n'est pas de cela qu'il s'agit mais d'une cochonnerie aux deux sens du terme. Un ouvrage fait de bric et de broc, sans plan ni propos précise, tissé d'anecdotes douteuses, controuvees, mal sourcees ou pas sourcees du tout, dont l'auteur tire des conclusions hasardeuses, le tout écrit avec un certain goût de l'obscénité.

Historiquement c'est un tissu d'âneries Ainsi l'auteur décrit la sexualité du chasseur -ceuilleur du paléolithique qu'il ne sait pas trop bien où situer chronologiquement, d'après sans doute un époque du film d'Annaud, La guerre du feu, inspiré du livre homonyme de Rosny aîné, source dont la scientificité apparaît assez mince. Il prend d'ailleurs ce malheureux chasseur cueilleur pour une sombre brute prognather, comme on le faisait au début du siècle dernier.

Les choses se gâtent avec l'Antiquité grecquo-romaine et empirent encore avec le Moyen -Age où l'auteur reprend les légendes les plus eculees : les Pères de l'église auraient entretenu des doutes sur l'existence de l'âme des femmes au point d'en faire l'objet d'un concile, les seigneurs auraient bénéficié du droit de cuissage....C'était trop pour moi et j'ai interrompu ma lecture, faite en diagonale depuis quelques temps déjà.

Et j'oubliais de dire qu'entre autres joyeusetés le livre est quelque peu homophobe

Il reviendra sans doute à sa source. J'en ferai don à la boutique. C'est une bonne oeuvre puisqu'elle sert à la réinsertion de ses employés.

Et pour cinquante centimes...

PS,. Sur l'auteur. D'après mes recherches Prouteau (aucun rapport avec Christian Prouteau )était un polygraphe auteur entre d'une tentative de réhabilitation de Gilles de Rais et d'une biographie romancée de Nicolas Flamel dans laquelle, d'après la quatrième de couverture, il semble penser que ce dernier a réellement fabriqué de l'or et inventé un élixir de longue vie

Ce qui dit bien le sérieux du personnage.
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La Seconde Guerre mondiale en BD

Cette bande dessinée est destinée à un public de non-connaisseur cherchant à combler des lacunes historiques sur cette période. Elle sera utile à tout élève, étudiant curieux de "réviser" en peu de temps et le plus ludiquement possible cette période. Survoler la période de manière synthétique.

Graphiquement, c'est noir et blanc, avec des traits simplifiés permettant d'identifier les protagonistes les plus célèbres de cette guerre. Ce n'est pas le réalisme absolu mais c'est globalement fidèle, il y a eu un beau travail d'appropriation.

"Scénaristiquement" les férus d'histoire pourront s'écharper sur telle ou telle interprétation sujette à caution ou à controverses mais ce qui compte est surtout le déroulement, la chronologie, les différents fronts.

J'ai trouvé l'ensemble de bonne facture et ai apprécié les "intermèdes" informatifs en fin de chaque chapitre. Là, l'auteur évoque plusieurs pistes de réflexion possibles, suggère les différentes interprétations d'un même fait, relativise certaines lectures, bref, fait preuve de modestie dans sa narration.

Le résultat : une bonne bande dessinée historique dans des atours modernes. A conseiller.
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Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Tel-Aviv, Shlomo Sand confronte les récits sur le « peuple juif » (l’exil après la destruction du Temple, la proscription de prosélytisme, etc) aux recherches archéologiques et historiques. Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que le temps biblique a été « confondu » avec le temps historique par les premiers sionistes. Il critique la politique identitaire d’Israël, « État juif » duquel sont exclus une grande partie de ses citoyens.

(...)

Epoustouflante étude qui s’attaque aux mythologies nationales à la base des États modernes en général et à celui du « peuple juif » en particulier. Une lecture qui permet de dépassionner bien des débats actuels (avec un minimum de bonne foi).



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Les secrets de Scotland Yard

Une fois de plus, j’ai fait une bonne pioche avec ce petit Marabout qui nous explique les débuts de Scotland Yard, ou plutôt, de la brigade de Bow Street, des Diables Rouges de Bow Street, avant de basculer vers une autre police.



Ce ne fut pas facile, les habitants de Londres avaient peur qu’avec une nouvelle police, ils perdent des libertés (celle de truander, sans doute) et au départ, ce ne fut pas facile pour ces policiers qui ne sont jamais armés.



Ce court roman de 150 pages évite le côté scolaire qu’on aurait pu redouter et ne nous noie pas sous des dates, des chiffres, des détails trop lourds (on les retrouvera dans les dernières pages), mais va plutôt nous démontrer la sagacité des agents de Scotland Yard au travers de petites anecdotes véritables.



Nous suivrons donc quelques enquêtes des hommes du Yard, des enquêtes pas facile, où ils ont dû bosser, réfléchir, travailler méthodiquement, afin de trouver les coupables de ces différentes affaires.



Ensuite, l’auteur parlera de la documentation criminelle, très importante, du labo d’analyses, tout aussi important, et de celui qui occupe le poste le plus haut au Yard : le receiver, autrement dit, le comptable (le trésorier), qui n’a de compte à rendre qu’à la reine, pardon, au roi, maintenant.



Ces pages se lisent toutes seules, sans pour autant qu’il y ait de l’action, des courses-poursuites ou tout autre ressort habituels des romans policiers ou des thrillers. C’est instructif, intéressant et j’ai dévoré ce petit livre trop vite.



Même le chat l’a adoré, vu le nombre de fois qu’il a reniflé les pages (c’est un vieux livre qui sent le vieux, les bouquineries, bref, une odeur enivrante) et qu’il a déposé son odeur en frottant sa tête sur les coins du livre.



Bref, ce petit livre est instructif, très bien écrit (sans fioritures, sans difficultés) et les différentes anecdotes sont très intéressantes à lire. J’ai vraiment apprécié cette lecture, qui m’en a appris un peu plus sur Scotland Yard.



L’inconvénient, si je puis dire, c’est qu’il date de 1956 et donc, n’est pas au goût du jour. Mais j’ai aimé ce goût suranné, sans smartphone, sans internet, sans grandes technologies. De temps en temps, ça fait du bien.



Par contre, pour le trouver, il vous faudra écumer les bouquineries ou les brocantes…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Mourir pour Kobané

Dévoré en quelques heures, j'ai beaucoup aimé ce court récit passionnant et puissant dans lequel Patrice Franceschi (il faut retenir ce nom !) raconte son expérience aux côtés des combattants et combattantes kurdes contre Daech entre autre (car ils ont beaucoup d'ennemis les Kurdes).

Le livre est clair, très accessible, et l'auteur s'y fait l'avocat très éloquent de la cause kurde. Il fait à l'occasion de brefs rappels historiques, pédagogiques et efficaces, qui permettent de bien saisir les enjeux du combat en cours.

Le portrait de ces hommes et de ces femmes, d'un courage inouï, qui se sont battus pour leur indépendance, et au nom de valeurs qui sont parfaitement les nôtres. Je n'oublierai pas les portraits de femmes combattantes, prête à tout pour combattre le fanatisme djihadiste. Et ces décérébrés en face qui combattent une clé autour du coup pour entrer au paradis plus facilement.

L'image donné de ces combattants kurdes, tolérants, ouverts, laïcs est magnifique.

S'il s'inscrit évidemment dans une tradition très forte qui peut évoquer Malraux ou Hemingway, ce livre se singularise lui aussi par sa hauteur de vue. Chaque chapitre commence avec une citation grecque ou latine judicieusement choisie.

Les événements décrits ayant eu lieu il y a près de 8 ou 9 ans, nous savons comment tout cela s'est fini. Mais le livre garde toute sa force.

La tragédie infinie des Kurdes n'est pas prête de finir, mais ce récit n'est pas daté et il a une portée véritablement universelle.

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Occident, ennemi mondial n°1

En 2019, BHL publiait un essai intitulé "L' Empire et les cinq rois"

Ces cinq rois n'étaienlt autres que la Russie, la Chine, la Turquie, l' Iran et le monde arabe, que l'auteur accusait de vouloir s'affirmer contre l'Empire américain. Il est question dans le présent livre de cinq empires qui se dressent contre les USA.

Il ne s'agit plus de royaumes mais d' Empires et le monde arabe est rempli par l'Inde.

Je n'accuse pas Colosimo de plagiat et d'ailleurs quelle personne de bon sens voudrait plagier BHL.?

Je dis simplement que la thèse est fondamentalement la même

Il n'est pas anormal que deux essayistes pro-americains la partagent

il n'est pas anormal non plus de ne pas la partager.

Tout le monde n'a pas envie de devenir un protectorat américain.

Certes états sont fiers de leur culture et de leur histoire; leurs habitants ne voient pas nécessairement le monde comme les Occidentaux, et ils n'ont pas envie d'adopter leurs valeurs.

Le problème est que l'Occident ne perçoit pas ses croyances comme une idéologie

Alexandre Zinoviev, dissident sous Brejnev et déçu par ce qui a suivi, a publié en 1995, soit pendant l'ère Eltsine, un essai intitulé L' Occidentisme. Le triomphe d'une idéologie

Ce livre est largement passé inaperçu car l'époque partageait les illusions de Fukuyama et est Aujourd'hui à peu près oublié

C'est dommage car sa lecture éviterait les erreurs de perspectives d'un Colosimo ou d'un Lévy.
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