Margo, tome 2 : Nordland

J'ai retrouvé avec plaisir Margo dans le deuxième tome de ses aventures.
Attention, même si l'auteur a eu la bonne idée de résumer le premier tome et de nous présenter les personnages précédents au début de ce tome-ci, je pense qu'il est compliqué de le lire sans avoir lu le premier. J'ai ressenti pour ma part à plusieurs reprises le besoin de relire certaines pages pour me remettre certains détails en tête.

Ce deuxième opus reprend le récit sans interruption: nous retrouvons les personnages là ou nous les avions laissé après ce marathon surprenant en Norvège.
Et les évènements s'enchainent, course poursuites, assassinats ou seulement tentatives. de nouveaux personnages apparaissent pour lesquels l'auteur reprend le procédé employé dans le premier tome: des chapitres séparés mettant en scène ce personnage à différentes époques clés de sa vie, procédé que j'apprécie car il nous permet de mieux les cerner.

Margo ne s'appelait pas ainsi. Elle était Émeline et a été victime d'une usurpation d'identité. Elle est venue en Norvège pour rencontrer son usurpatrice et a découvert que son identité a été revendue plusieurs fois. Son objectif est maintenant de rencontrer celle qui est derrière ces ventes. A l'histoire de Margo se greffent d'autres quêtes, mêlant multinationales françaises et russes, défense de l'écologie et tensions entre témoins de Jéhovah, les purs et durs et les autres plus tolérants. Toutes ces histoires se mêlent, par les personnages tous reliés les uns aux autres. Il faut rester attentif.

Le rythme de ce tome est plus rapide, puisque les personnages principaux sont bien connus, et les différents enjeux déjà en place. On parcourt toujours la Norvège, ses rivières, ses fjords, ses tunnels, ses paysages enchanteurs quand un drone tueur ne vient pas se glisser devant le soleil, avec de petits tours dans la vallée de la Vésubie, près de Nice. L'écriture, très cinématographique, permet de très bien visualiser les décors. les rebondissements multiples maintiennent la tension. On vit intensément les émotions de Margo, peur , colère , incompréhension, méfiance et comme elle on se demande comment cela va se terminer.

Il faudra attendre le troisième tome pour le savoir.
Merci à l'auteur pour sa confiance.

Il s'agit du tome 2 de la série Margo, le tome 1 s'intitulait Second Souffle. Pas de panique pour ceux qui commence celui-ci, un récapitulatif du tome 1 est présent au début du livre. Il y a d'ailleurs aussi un récapitulatif des personnes qui est bien utile, l'auteur a bien fait de le mettre.
Emeline Dalbera qui s'est fait usurper son identité, va faire la même chose et devenir Margo. En Norvège, elle est toujours à la recherche de la personne qui lui a volé son identité. On continue ce qui s'est passé dans le tome 1 mais pas facile de toujours suivre l'histoire.
Bon rythme, les rebondissements sont au rendez vous. On sait déjà qu'un 3ème tome est prévu et s'intitulera Soleil de minuit.

« Margo Nordland » est un second tome. Il faut absolument avoir lu le premier avant, sinon vous serez perdu ! Point positif : le résumé détaillé du premier tome et la liste des personnages en début d'ouvrage permettent de se remettre dans l'histoire. J'apprécie vraiment les auteurs qui prennent le temps de tout resituer dans le contexte. Quand on lit plus d'une centaine de romans par an, croyez-moi, ça n'est pas du luxe !

Émeline, devenue Margo, traque toujours celle qui a usurpé son identité, Agnès. Pour sauver la ferme transmise par sa tante en héritage, elle a absolument besoin de retrouver sa vraie identité.

Dans ce tome, elle se retrouve en Norvège. Elle est accompagnée de Terje, employé dans un cabinet juridique spécialisé dans l'usurpation d'identité, qui recherche aussi Agnès. Agnès, qui a pris l'identité d'Émeline pour échapper à la détention dans un camp russe.

Méfiez-vous des apparences : les personnages ne sont pas ceux que l'on croit ! Déjà, armez-vous d'un stylo et d'un papier, histoire de noter qui devient qui car vous allez perdre votre latin. Vous oublierez même qui vous êtes, vous !

Les ramifications entre les personnages sont étoffées, la plume se révèle très photographique, ce qui n'est pas étonnant, vu le passé de Thomas dans le domaine du cinéma ! Les chapitres s'enchaînent, le rythme est effréné. Les rebondissements mettent constamment le lecteur sous pression. La construction est elle aussi, en béton armé : on suit plusieurs personnages sur plusieurs temporalités, les chapitres relatifs à Margo étant rédigés à la première personne du singulier, pour bien montrer que c'est elle qui est au centre de ce récit.

Philomène, qui travaille pour des éditeurs de guides touristiques anglais et japonais, est devenue Émeline. Quoi ? Mais plus haut, je disais que c'était Agnès qui était devenue Émeline. Ça y est, aurais-je perdu la boule ? Non, car en fait, des usurpatrices ayant pris l'identité d'Émeline, il y en a un certain nombre….Vous me suivez ? C'est là que l'on se dit que l'auteur a vraiment du génie. Il nous embarque dans son scénario totalement ubuesque et on adore !!

Ada, qui connait le secret de Margo, est restée dans la Vallée de la Vésubie avec son père, Robin. Robin est le compagnon de vie de Margo. Ada connaîtra ses premiers émois amoureux. La jeune fille de 14 ans en pince pour Cannelle, sa meilleure amie. L'occasion pour l'auteur de décrire avec beaucoup de sensibilité et de justesse la naissance de sentiments entre filles. Il y a également Nae, émigré en Russie, pays qu'il a du fuir à la suite de l'interdiction de culte prononcée par le pays à l'encontre de la communauté des Témoins de Jéhovah. L'opportunité, là aussi, de creuser un sujet et faire découvrir au lecteur le mode de vie d'une communauté mal perçue.

Les maillages sont serrés, tout est relié, tous ont une excuse valable quant à leurs agissements. On ne peut en vouloir à personne. Madeleine, la trafiquante d'identité oeuvre pour aider des personnes à changer de vie. Agnès a simplement voulu sauver sa peau. Philomène a disparue sans laisser d'adresse, changeant de ville et de nom avant de sauter le pas de l'usurpation.

Cette escapade norvégienne permet un grand bol d'air frais et une belle évasion. Grâce aux descriptions, on s'y croirait. Cela m'a donné envie d'aller découvrir ce pays, de faire une croisière dans les fjords ou une randonnée sur les glaciers. le marathon de minuit de Tromsø me fait de l'oeil ! Moi qui aime la course à pied, j'attends de voir Margo sur la ligne de départ !

« Une trentaine de maison tout au plus, coincées dans l'embouchure d'une vallée étroite et verdoyante. Les deux massifs montagneux qui se font face ruissellent de cours d'eau alimentés par les neiges tardives. Ils fusionnent en un torrent scintillant et bruyant, pour se fondre dans le fjord. Notre bateau ralentit et manoeuvre aux abords d'un ponton, évoquant presque un immense plongeoir gris, baigné dans les eaux paisibles virant ici du bleu profond au vert émeraude. »

Le sujet fait froid dans le dos. L'usurpation d'identité parait simple, elle est bien moins évidente à prouver ! On n'imagine pas toutes les conséquences qu'elle peut avoir sur les personnes usurpées. C'est un engrenage infernal et Thomas nous en montre la face cachée. La place des nouvelles technologies permet encore plus de déviance. Margo subit l'attaque d'un drone. Et le lecteur ne peut s'empêcher de changer tous ses mots de passe des réseaux sur lesquels il traîne pour « passer le temps », la peur au ventre. Et si, nous aussi, nous avions été usurpés sans le savoir ?

Nul doute que je serai au rendez-vous du tome 3, en attendant, je vais tenter de trouver de la patience au coin de la rue !

Je vous conseille ce roman riche et plein de rebondissements.

« Je réalise soudain à quel point ma situation est précaire. Je suis une usurpatrice d'identité à la poursuite d'une autre impostrice. Quasiment en cavale. le tout dans un pays deux fois plus cher que la France, où la moindre distance se mesure vite en heures de route ou de bateau. »

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Nous retrouvons Margo, ou Emeline Dalbera de son vrai nom, un peu moins de deux ans après la publication du premier tome que j'ai lu et commenté par ici : avant toute chose, il faut souligner le soin et l'effort de Thomas Martinetti pour nous livrer, en guise de préambule, une synthèse très complète des aventures de notre Française qui s'est fait voler son identité. Si vous n'avez pas lu le tome précédant, il sera suffisant à ce que vous vous fassiez une idée précise de l'intrigue, qui va s'étaler jusqu'à un troisième tome, et du caractère de chacun des personnages. Si comme moi, vous attendez la suite avec impatience, ce sera trois cent cinquante pages de dépaysements, de rebondissements, de chassés-croisés. On retrouve Margo à peu près là où on l'a quittée : en Norvège. Même protagonistes, mêmes lieux, cette Norvège des fjords, des montagnes, des lacs, des forêts, des tunnels et de la solitude.



À mon souvenir, il ne me semblait pas que le premier titre était aussi dynamique que ce tome-là dont le rythme est mené dans un rythme effréné entre courses-poursuites, fuites, à pied, en voiture, en bateau : Thomas Martinetti ne lésine pas sur les moyens. Pour rappel, le premier opus s'achevait avec un marathon au fin fond de la Norvège, qui devait mener à la découverte de cette voleuse d'identité, l'alter ego de Margo. le fait de retourner dans cette Norvège grandiose dont on devine et imagine la beauté brute et sauvage des paysages à travers les descriptions minutieuses de l'auteur m'a ravi dès que j'ai su que ce tome-là était prêt (vous devinerez ainsi que j'attends un tome 3 avec impatience.) : j'ai une prédilection particulière pour ce Nord monochrome, presque dépeuplé et glaciale, où le silence résonne sur les parois des fjords, des montagnes, les lacs à la surface fendue par les bateaux, la raréfaction de l'habitant, habitué à un mode de vie plus basique, loin du confort citadin d'Oslo. Notre Margo a le temps d'y goûter d'ailleurs, dans son itinérance entre ses différents points de chute, accompagnée de Terje, ce compagnon de route et de galère, dont le mystère qui l'entoure reste et restera entier.

Dans cette suite des aventures de Margo, les choses se compliquent : alors que la jeune femme était à la recherche de son usurpatrice, elle découvre que la vie d'Émeline a été vendue à d'autres femmes décidées à oublier un passé un peu trop encombrant. Et comme l'une des pseudo-Émeline, en l'occurrence la première voleuse, Agnès de son prénom originel, s'est mariée sous ce patronyme, les doublures Emeline sont automatiquement piégés dans un mariage qui ne leur appartient pas, dont notre Émeline originelle, ou Margo pour être plus clair. Et il y a cette troisième Émeline, ou Philomène. Sans oublier une signature de contrat entre la Russie, qui joue parfaitement son rôle de mauvais élève, et la Norvège. Sans oublier une chasse au repenti des témoins de Jéhovah, eux-mêmes rejetés par le gouvernement russe depuis 2017, allez savoir ce que Poutine a encore inventé, les temps morts se font rares dans ce titre, dans lequel manifestement l'auteur a décidé de passer à la vitesse supérieure question tempo.

Avec une quantité de protagonistes assez conséquente, les intrigues s'épaississent avec l'apparition d'une autre Émeline, qui complexifie encore un peu plus notre affaire et des personnages qui ne cessent de s'enfoncer dans leur ambiguïté : et à vrai dire, il me tarde de lire le troisième tome afin de voir de quelle façon l'auteur a prévu de dénouer tout cela. Avec cette problématique du vol et de l'usurpation d'identité, s'imbrique en filigrane l'abus et l'excès de ces nouvelles technologies, qui ont pour but de nous assister ou de créer des liens artificiels ou pas. Waze, réseaux sociaux en tout genre, messageries, drone, portables, opérations bancaires, objets connectés. Tout et tous deviennent accessibles, cette hyperconnexion me paraît vertigineuse et dangereuse, à peine est-il temps de comprendre que si vous échappez aux traces laissées par les réseaux, vous serez trahi par votre mobile, votre montre, votre compte bancaire. Thomas Martinetti pointe cette dichotomie que représente cette modernité boulimique et addictive : d'un côté, elle rend l'anonymat presque impossible, il n'existe pas réellement, à moins de vivre en Mormon. D'un autre, elle laisse la voie libre aux usurpateurs d'identité et autres voleurs de vie. Une chose est certaine, le suspens et la tension narrative sont amenés avec brio et entretenus régulièrement par de successifs rebondissements.

C'est un roman qui s'inscrit dans la lignée de ce que l'on appelle polars nordiques, mais qui s'en différencie grâce à cette french touch qui crée une proximité avec ces personnages, sans oublier quelques interventions qui nous viennent de Russie et ne manquent pas d'entretenir leur réputation de pays démocrate et tolérant… Ce deuxième tome des aventures de Margo pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses, et j'ai hâte de clore cette trilogie avec ces réponses inhérentes et avoir une vision globale de cette histoire dont il manque encore quelques connecteurs.
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Merci avant tout à l'auteur Thomas Martinetti pour m'avoir permis de lire ce second tome de Margo, j'avais lu le premier grâce à NetGalley France, et j'avais mal vécu le fait que c'était un premier tome, et donc qu'il n'y avait pas de fin.
Pour ce second tome, c'est préparée que j'ai abordé la lecture, là encore il n'y a pas de fin, et il faudra attendre le tome 3 pour enfin connaitre le fin mot de l'histoire.
Merci à l'auteur pour le petit résumé du tome 1 au début, et bravo pour le suspense magnifiquement mené, il m'avait déjà bluffée lors du premier tome.
Une course poursuite de Margo (Emeline) pour retrouver son identité, qui nous emmène en Norvège, qui nous intègre dans des conflits franco-russo- norvégiens au niveau politique, mais également un conflit religieux au sein des témoins de Jéhovah. Je n'ai qu'une hâte, pouvoir lire le troisième tome.
Un magnifique road trip Norvégien qui donne envie d'aller visiter ce pays.
Un très bon polar.