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EAN : 9782375681893
290 pages
Editions du chat noir (31/05/2022)
3.62/5   32 notes
Résumé :
Paris, 1925. La Grande Guerre a vu s'affronter des troupes d'un genre nouveau, nées de la folie des hommes. Des soldats cybernétiques français, conçus par Marie Curie, ont défait les Mutants, mi-hommes mi-animaux, de l'Allemagne. Amadeus Wolf, créateur du Mutagène, a fui un Berlin en pleine débâcle et s'est réfugié chez l'ennemi, à Paris, où, métamorphosé en homme-loup et sous un faux nom, il a ouvert un cabinet de psychanalyse. Il pense avoir réussi à disparaître, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Et si le petit chaperon rouge allait voir le grand méchant loup en séance de psychanalyse ? Tel est le point de départ de cette uchronie mêlant cybernétique et mutants dans un Paris des années folles

Un univers uchronique original
D'emblée Jérôme Akkouche nous plonge dans un Paris uchronique marqué par la Première Guerre Mondiale et ses conséquences. Et quelles conséquences !

A vouloir jouer les savants fous, chaque armée a développé son arme ultime : Cybernétiques d'un côté, Mutants de l'autre, qui se sont affrontés et doivent maintenant accepter leur nouvelle apparence une fois revenus à la vie civile.

Or, une ségrégation est latente parmi la population : D'un côté, les cybernétiques sont bien acceptés au vu de la part humaine qui est visible chez eux, à l'image des gueules cassées de la vraie Première Guerre Mondiale. de l'autre, les mutants suscitent du rejet et de la méfiance car il paraîtrait que leur part animale est difficilement contrôlable sans un sérum quotidien, déclenchant parfois des massacres involontaires.
Dans toute intrigue de ce genre, une cellule terroriste naît assez facilement. Ici, ce sera un front de libération des mutants dont l'objectif est d'être acceptés sans avoir besoin de réprimer leurs instincts. Cela occasionnera même des transformations volontaires associées au mutagène pour révéler leur part animale. Tout un programme !

C'est dans ces conditions qu'évolue Amadeus Wolf, le personnage principal, thérapeute pour cybernétiques et mutants. Lui-même mutant loup, il peine à museler sa part animale à l'aide de sérum et d'auto-hypnose, et cache surtout un lourd secret.

Au fil de l'histoire et de sa fuite, il nous emmènera dans un Paris festif mais où l'armée est toujours plus ou moins présente. Nous visiterons Montparnasse et ses troquets où Kiki fait toujours la bringue avec sa gouaille toute parisienne. Nous nous promènerons au cimetière du Père Lachaise, pour voler les vêtements d'un étudiant. Nous irons malgré nous dans un bordel tenu par des nazis. Nous visiterons les égouts accompagnés de sirènes mutantes. Enfin, nous ferons étape dans l'Opéra Garnier lors d'une soirée mémorable qui mettra tout le monde d'accord sur l'utilisation du Mutagène.

J'ai beaucoup apprécié dès les premières pages cette ambiance parisienne et surtout le fait d'être plongée directement dans les problèmes des mutants et des cybernétiques. le fait de suivre pas à pas l'évolution de Wolf et ses problèmes liés au Mutagène permet de comprendre l'étendue des problèmes occasionnés par ce sérum : transformation involontaire, peur de tuer des gens en perdant son calme, discrimination quotidienne due à son apparence, ou encore crainte de finir capturé par l'armée pour des expériences pas très catholiques.

Un thriller façon réécriture de conte(s)
Au delà de cet univers particulier, l'auteur nous propose une intrigue façon thriller avec un suspense insoutenable. En effet, dès les premières pages, on comprend que Wolf a travaillé pour les allemands et qu'après la guerre, il s'est réfugié en France pour se recréer une vie sous une autre identité.

Le problème réside dans le fait qu'il est le seul à connaître la composition du Mutagène qui permet aux humains de se transformer en mutants. Et pour cause : il en est le créateur !

Malheureusement pour lui, cette formule très précieuse est convoitée par les services secrets français et allemands, ce qui va l'obliger à fuir dans la capitale.

Tout le roman est donc une fuite effrénée du loup pour esquiver autant les français que les allemands, avec des rebondissements assez nombreux et inattendus. J'avoue avoir eu des difficultés à lâcher ce livre tellement le suspense était incroyable : comment allait s'en sortir Wolf ? Son ancien amant était-il en vie ? Est-ce que le secret du Mutagène allait être dévoilé ?

La particularité de ce thriller, est que la plupart des personnages font référence à des contes assez connus à travers certains mutants et cybernétiques. On retrouvera ainsi les trois petits cochons devenus tortionnaires nazis, le petit chaperon rouge devenue espionne cybernétique au service des français, Hansel et Gretel des jumeaux scientifiques qui ont travaillé avec Wolf, un barman crapaud qui voulait se faire aussi gros qu'un boeuf, le joueur de flûte de Hamelin qui attire des cafards au lieu des rats, un bel au bois dormant…

Les clins d'oeils sont nombreux et assez amusants, se situant tantôt dans les titres de chapitre, tantôt au détour d'une page avec un personnage. J'avoue n'avoir peut-être pas tout reconnu mais certaines scènes valent le détour comme cette irruption dans un chambre de bordel où on ne sait pas trop ce qui se passe avec c le petit chaperon rouge cybernétique qui se fait dépecer par un faux méchant loup armé d'un couteau…

Amadeus Wolf, un personnage complexe

Si le mutagène a transformé Amadeus Wolf en loup, ce n'est pas sans raison : c'est un loup dans l'âme. On s'aperçoit au fil de l'histoire qu'il ne sert que ses propres intérêts et ceux de la science. Jamais ceux de l'armée ou par pure bonté d'âme.

Il aime son apparence de loup qui le rend puissant aux yeux des autres et n'hésite pas à tenter des expériences sexuelles mutant/humain qui pourraient sembler contre-nature.

Pourtant, malgré un aspect soigné, un goût pour le luxe et une intelligence hors du commun, on peut que frémir lorsque l'on découvre les atrocités qu'il a pu commettre sous couvert de la découverte scientifique. Et l'on continue de frémir, lorsque acculé dans sa fuite, il en commet d'autres afin de s'en sortir. En ce sens, Wolf apparaît comme un nazi dans l'âme.

Pourtant, il a une faiblesse : un amour caché pour son assistant Hansel. Et c'est ce qui va le perdre au fur et à mesure de sa fuite. Il se sent coupable d'avoir entraîné Hansel dans ses expériences pour l'armée allemande, transformant le jeune homme en épave droguée jusqu'à la moelle. C'est grâce à Hansel qu'il trouvera une forme de rédemption. L'amour aide aux miracles…

Une réflexion sur l'évolution

Dans son roman, Jérôme Akkouche nous interroge via le biais de l'uchronie sur un univers où l'homme aurait plusieurs possibilités d'évoluer afin de devenir plus fort ou une meilleure version de soi-même.

Pourtant, ces transformations ne sont pas des plus réussies car une greffe mécanique ne remplace pas un membre fait de chair et de sang. Et une mutation en cafard n'est pas des plus avantageuses.

Il s'agira donc ici de nous montrer les conséquences d'une telle possibilité, avec ses bons et ses mauvais côtés. Par exemple, la part animale présente en chacun de nous sera différente et laissera émerger un mutant en lien avec son caractère. Et les cybernétiques entièrement transformés comme Ruby Reed semblent déconnectés de leurs émotions.

Dans tous les cas, on ne peut que s'interroger sur la part humaine de chacun ainsi transformé : les cybernétiques sont-ils devenus plus robots qu'humains ? les mutants sont-ils plus animaux qu'hommes ? Sont-ils tous encore capables de compassion envers leurs semblables ?

Une option supplémentaire s'ajoutera en fin de récit comme pour compenser les deux autres qui semblent imparfaites.

En conclusion : Lupus in Fabula est un thriller uchronique au rythme haletant qui m'a occasionné une belle nuit blanche. Entre Gatsypunk et réécriture de contes, Jérôme Akkouche nous propose un grand méchant loup complexe qui interroge notre rapport à l'humanité et son évolution. Une histoire de loup des temps modernes à découvrir sans plus attendre.
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1925, Paris. Amadeus Wolf, le créateur du mutagène permettant aux personnes qui le prennent de faire ressortir l'animal qui est en eux, a fui l'Allemagne pour s'installer en France sous une fausse identité. Lui qui voudrait se cacher de ses ennemis et oublier ses crimes va pourtant être vite rattrapé par son passé.

Dès les premières pages, j'ai été très surpris par ce roman, et notamment par son ambiance très sombre. Là où la couverture pourrait donner l'impression que le roman s'adresse à un public assez jeune, son contenu est clairement à destination d'un public plus mature. Crimes de guerre, consommation excessive d'alcool et de drogue, stupre, tout est réuni pour construire un univers pas très accueillant.

De la même façon, les personnages que nous propose l'auteur sont loin d'être des personnages manichéens : tous sont extrêmement gris et, tout au long de la lecture, on se demande à qui l'on peut se fier. A commencer par notre protagoniste qui, bien qu'on prenne plaisir à le suivre et qu'on s'y attache, est plus que moralement ambigu. Mais pour le coup, c'est aussi ça qui rend cette histoire si intéressante : le fait qu'aucun personnage ne soit irréprochable.

On peut s'en douter en voyant la couverture ou en lisant le résumé éditeur mais les personnages de contes ont une grosse présence dans ce roman. Si vous me connaissez un peu, vous savez peut-être que j'ai beaucoup de mal avec les réécritures de contes que je trouve souvent un peu plates et faciles. Pas de ça ici. On a énormément de références à différents contes mais on s'éloigne suffisamment des histoires que l'on connaît pour que rien ne soit prévisible. On a d'ailleurs un certain nombre de personnages qu'on connaît habituellement comme des victimes qui changent de bord ici, et ça donne beaucoup d'intérêt à la chose.

Mais au-delà des personnages de contes, on retrouve aussi bon nombre de personnages historiques, et j'ai trouvé ce mélange vraiment malin. L'auteur fait par exemple de Marie Curie l'inventrice des cybernétiques qui ont combattu les mutants d'Amadeus pendant la guerre (pas de spoil, c'est écrit dans le résumé et on le sait très rapidement) mais ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

Enfin, j'ai beaucoup apprécié les thématiques abordées dans le livre, notamment le combat entre notre part animale et la modernité qui est finalement un thème assez intemporel. J'ai aussi aimé qu'on aborde le sujet de la nature profonde des gens en faisant du mutagène un révélateur de ce qu'on a à l'intérieur de nous, plutôt qu'un simple moyen de devenir ce qu'on voudrait être.

Mon seul petit bémol c'est qu'on a tendance à apprendre comment se sont déroulés les événements du passé via les rêves d'Amadeus. Ça m'a un peu gêné dans la mesure où ça rend le récit beaucoup moins fiable et objectif. Bon clairement je chipote mais ça m'a vraiment donné l'impression qu'on était loin d'avoir toutes les cartes en main.

Quoi qu'il en soit, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, et j'ai surtout été extrêmement surpris par la façon dont l'auteur a conçu son histoire.
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Voilà un roman qui m'a intéressée dès les premiers teasing de son auteur Jérôme Akkouche. Cet intérêt croissant s'est confirmé quand les éditions du Chat Noir ont révélé le résumé et la couverture de Lupus in Fabula. Il faut dire qu'un récit mêlant Première Guerre Mondiale, steampunk et modifications corporelles, je connaissais déjà par la trilogie Leviathan de Scott Westerfeld et j'avais adoré. Alors je voulais découvrir la vision de cet auteur français, mélangeant uchronie et contes de fées, années 20 et psychanalyse. le tout forme un cocktail parfait.

L'intrigue se déroule donc au lendemain d'une Grand Guerre écourtée par des avancées terrifiantes, notamment un mutagène inventé par Amadeus Wolf, transformant les mourants en animaux anthropomorphiques, d'après leur psyché. le scientifique allemand a lui-même profité de son invention et a découvert qu'il portait bien son nom, car le voici transformé en loup. Fuyant ceux qui veulent utiliser son mutagène à leurs avantages, Amadeus a trouvé refuge à Paris, sous une nouvelle identité, jusqu'au jour où il fait la rencontre d'une mystérieuse femme au chaperon rouge…

La première chose qui m'a sauté aux yeux, c'est la qualité de la plume. Elle est magnifiquement travaillée, l'auteur possédait un vocabulaire riche et varié. Cet aspect m'a fait accrocher à ma lecture, puis je me suis laissée emportée par le rythme endiablé. Une chose est sûre : dans Lupus in Fabula, on n'a pas le temps de s'ennuyer. Les péripéties s'enchainent et Amadeus ne souffle jamais, fuyant deux forces ennemies prêtes à s'arracher son savoir. Ses mésaventures sont ponctuées de flash-back pour comprendre l'homme qu'il était avant de céder à l'animal, ainsi que tous les enjeux d'un tel mutagène.

Les personnages déambulent dans un Paris qualifié de gatsbypunk (selon les mots même de l'auteur), qu'on pourrait définir comme le steampunk des années 20. J'admire particulièrement le monde réinventé par Jérôme Akkouche, que ce soient des détails (les rouges à lèvres ont par exemple été remplacés par les verts à lèvres, en référence à la couleur du radium popularisé par Marie Curie) ou le fonctionnement même de ce monde, entre les Authentiques (les humains comme vous et moi) ou les Modifiés (d'un côtés les Mutants, de l'autre les Cybernétiques). le tout est sublimé par une véritable déclaration d'amour de l'auteur envers la littérature européenne (sauriez-vous retrouver tous les clins d'oeil ?) et les courants artistiques des années 20 (de nombreux caméos ponctuent ces pages). L'inspiration la plus flagrante est celle des contes de fées (et leur adaptation par Disney) et la passionnée que je suis en était ravie.

Au début, j'avais du mal à m'attacher à Amadeus Wolf, avant de comprendre que c'était tout à fait normal. L'auteur ne cherche pas réellement à en faire un protagoniste sympathique car, au fur et à mesure qu'il se dévoile, nous constatons la grandeur du monstre qui se dissimulait en lui, bien avant sa transformation en loup. Il n'y a pas vraiment de « gentils » et de « méchants » dans Lupus in Fabula. Les différents partis sont loin d'être manichéens et chacun a beaucoup de sang sur les mains. Parlons-en de ce côté sanguinaire. Certaines scènes m'ont mis profondément mal à l'aise et relèvent selon moi de l'horreur. Ce côté dérangeant s'illustre dans ces êtres mi-humains mi-animaux et la frontière floue dans leurs moeurs (peut-on parler de zoophilie ? de cannibalisme ?). Un roman que je ne mettrais pas dans toutes les mains donc, mais qui apporte une réflexion intéressante sur la psyché humaine, la guerre et ses conséquences.
Lien : https://moonlightsymphonyblo..
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Lupus in Fabula est le premier roman de Jérôme Akkouche. J'ai eu l'occasion de rencontrer l'auteur en salon, pour de sympathiques discussions, et je me suis plongée rapidement dans son ouvrage, attirée par la mention « réécriture de contes de fées » – sans compter mon intérêt pour tout ce qui tourne autour de la figure du loup-garou, alors avec un héros homme-loup, forcément, je ne pouvais que craquer !

Amadeus Wolf est devenu un homme-loup après s'être administré le mutagène qu'il a mis au point, durant la Grande Guerre. Il a fui l'Allemagne pour la France, qui l'a emporté grâce aux Cybernétiques conçus par Marie Curie. Quand une mystérieuse femme vêtue de rouge le contacte, c'est le début d'un enchaînement de problèmes qui pourraient bien prendre racine dans son passé scientifique, lors de la guerre…

Lupus in Fabula, c'est d'abord un mélange détonnant des genres : uchronie, steampunk et réécriture de contes se téléscopent en un mélange original et cohérent. le steampunk, ce n'est pas ma tasse de thé, d'habitude, mais là c'est passé tout seul. Peut être parce qu'on est davantage dans du Gatsbypunk, pour reprendre le terme de l'auteur ! Et très certainement aussi parce que ça fonctionne : on est plongé dans l'univers alternatif imaginé par Jérôme Akkouche, sans aucun accroc.

Les multiples références aux contes de fées, plus ou moins légères, sont un régal. Je me suis amusée à les débusquer, comme des cailloux laissés par le Petit Poucet. On les trouve de façon ponctuelle dans l'arc narratif, dans un clin d'oeil ou encore dans les titres de chapitres. Ce ne sont d'ailleurs pas les seules références : le roman fourmille de clins d'oeil et de références plus ou moins appuyées, qu'elles soient littéraires (notamment La métamorphose de Franz Kafka, fort bien reprise ici) ou historiques (Kiki de Montparnasse, entre autres figures célèbres de l'époque faisant leur apparition). Je suis sûre que j'ai raté certaines d'entre elles, mais j'ai beaucoup apprécié ce jeu de pistes des références, d'autant qu'elles apportent à l'univers uchronique du roman une solidité appréciable.

L'intrigue est menée tambour battant, nous tenant en haleine jusqu'au bout. Il n'y a pas de temps mort, et si j'avais parfois du mal à suivre, c'était davantage du à un manque de concentration (lire avec deux chatons qui font les fous juste à côté de soi n'est pas une tâche aisée, sachez-le ! 😅), car au fil des péripéties, des rappels sont régulièrement glissés quant à la situation géopolitique complexe et les différentes factions en lutte. le tout étant inséré de façon tout à fait fluide dans l'histoire, ça ne sonne pas comme de l'info dump, c'est vraiment bien intégré.

Mais Lupus in Fabula n'est pas qu'un roman d'action : en filigrane transparaissent des thématiques profondes, et sombres. Il y a une réflexion sur l'éthique scientifique, au travers des expérimentations allemandes (avec le mutagène) comme françaises (les cybernétiques – qui m'évoquaient d'ailleurs les Cybermen de Doctor Who, peut-être une référence ?). Les scènes où Amadeus Wolf se remémore son passé, comme celles où son esprit scientifique prend le dessus, froid et sans âme, ne font qu'enfoncer le clou. le roman évoque aussi sans concessions les ravages de la guerre, sur les corps comme les esprits. Il y a des scènes dures, des scènes sanglantes, nous sommes dans l'entre-deux guerre, avec une génération de combattants traumatisée par leur expérience sur le front. Enfin, Lupus in Fabula interroge sur la notion même d'humanité, dans un tel contexte. Les questionnements d'Amadeus sur sa propre nature sont à ce titre éloquents, et m'ont rappelé la célèbre locution « l'homme est un loup pour l'homme ». Des réflexions entremêlées entre deux scènes d'action, en un bon équilibre entre intrigue enlevée, dramatique et questionnements profonds, sous-jacents.

Action et réflexion, scènes choc et humour se côtoient donc pour offrir un roman aussi original que bon, à plusieurs niveaux de lecture. Pour un premier roman, c'est une belle réussite !
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Je ne suis pas de base, une aficionados de romans ayant des personnages anthropomorphes mais ici j'ai été plus que conquise.

🐺🐺🐺

L'auteur arrive vraiment très bien à personnifier ses protagonistes, avec des caractéristiques et des termes propres à leur nature, tout en rajoutant des émotions humaines et un vrai questionnement humain.

🐺🐺🐺

Le roman est d'ailleurs bien plus sombre que ce qu'on pourrait l'imaginer de prime abord. Notre personnage principal, Amadeus, est il vraiment si fiable et si blanc qu'on peut le croire ?
L'ambivalence est omniprésente dans ce livre.
Et c'est ce qui fait qu'Amadeus est si attachant.
A la fois torturé et tortionnaire, tous les moyens sont ils bons pour tenter de fuir sa nature première ?

🐺🐺🐺

J'ai adoré être plongée au coeur de Paris, dans les années folles, visiter les monuments emblématiques de la capitale, dans une ambiance steampunk.

🐺🐺🐺

De nombreuses thématiques sont abordées ici, dans cette période après guerre, où les discriminations vont bon train, où la science est à son apogée avec des personnages emblématiques tels que Marie Curie (qui apporte une vraie touche de réalisme et rend le récit d'autant plus attrayant), drogue, alcool, crimes de guerre, bref un condensé de joyeusetés vous l'aurez compris .

🐺🐺🐺

Mais ce n'est pas tout !
Ce livre est aussi l'occasion de retrouver des références aux contes de notre enfance. Mais pas à la façon réécriture classique comme on peut en voir à foison. N'imaginez pas les 3 ptits cochons craindre le grand méchant loup, ou les jumeaux hansel et gretel se perdre dans la forêt.

🐺🐺🐺

Vous avez ici un roman des plus originals que j'ai lu. Où chaque détail à son importance. Un roman sombre, entre 2 guerres, avec des personnages tantôt violent, tantôt plus doux.
Bref rien n'est tout blanc ou tout noir dans ce livre.

Un roman où la science se mêle à l'histoire, où la réflexion sur le contrôle de sa nature profonde, de ses pulsions est mise en avant.
Alors n'hésitez plus ! Foncez !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
𝑻𝒂𝒏𝒕 𝒒𝒖𝒆 𝒍'𝑯𝒖𝒎𝒂𝒏𝒊𝒕𝒆́ 𝒑𝒆𝒓𝒅𝒖𝒓𝒆𝒓𝒂, 𝒍𝒂 𝒈𝒖𝒆𝒓𝒓𝒆 𝒑𝒆𝒓𝒅𝒖𝒓𝒆𝒓𝒂.
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Amadeus se tétanisa. Il ignorait ce qui serait le plus horrible. Muter en un véritable loup, peut-être aussi pathétiques que ceux du Jardin des Plantes, ou reprendre une apparence humaine ? Le voudrait-il vraiment ?Voudrait-il revoir le visage d'un criminel de guerre le contempler chaque matin dans le miroir ?
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Tant que l'Humanité perdurera, la guerre perdurera.
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