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EAN : 9782382671320
Editions Mnémos (15/05/2024)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Quatre jeunes, issus de bonnes familles, jouent les cambrioleurs le soir après leurs cours de théâtre. Quand l'un de ces larcins tourne mal, ils sont contraints de quitter la belle citée de Brillanza en s'improvisant cousiniers et comédiens itinérants. Tout en régalant leurs prochains, de la côte des Dryades jusqu'aux lointains marais baïlaks, ils découvrent peu à peu que les accessoires de spectacles volés lors de leur dernier cambriolage sont chargés d'une histoir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une bande de quatre jeunes gens (enfin, pas des gamins non plus) tente un petit cambriolage, a priori sûr et sans danger. Les voilà partis de toit en toit jusqu'au domicile d'un défunt dont la demeure est censée être vide. Erreur qui va s'avérer fatale et facteur d'un grand nombre de bouleversements. Ils ont juste le temps de récupérer chacun un objet dans une grande malle avant de devoir s'enfuir, découverts pendant leur larcin par des personnages monstrueux : une épée, un manteau, un masque et une plume. Les catastrophes vont dès le lendemain s'accumuler sur leurs épaules. Ils doivent fuir.

Le roman commence sur un ton léger, guilleret. Les personnages virevoltent (enfin, pas Marcello, un peu trop lourd pour cet exercice ; d'ailleurs, lui reste au niveau du sol, sur un âne, c'est plus prudent) de mur en toit ; leurs langues aussi volent : les envolées lyriques sont nombreuses, tout comme les jurons les plus grossiers et les plus imaginatifs (Fauve y est particulièrement habile, lui l'écorché vif). Mais rapidement, le tragique transparaît. Chacun de ces personnages est blessé. Chacun d'entre eux a subi, subit encore, des vexations, des injustices. Chacun a quelque chose à prouver, quelque chose à cacher, quelque chose à panser.

Et le vol de ces quatre objets va les précipiter vers leur destin, comme on dit souvent avec grandiloquence. Mais dans ce cas, c'est vrai : ils fuient leur ville et vont tenter d'échapper à cette noirceur qui les poursuit. Mais cela ne se peut. Et même si Raphaël Bardas habille cette errance de sourires en coin et de jeux de mots, le fond reste sans grand espoir. Car les objets dérobés portent en eux une magie puissante et terrible, représentants puissants de l'Art Sinistre. Ils sèment la mort sur leur passage et conduisent les amis de Charybde en Sylla, de noces tragiques en festin macabre. Et toujours le spectre de Crachemort, la terrible, plane au-dessus de cette région.

Les phrases qui précèdent peuvent donner l'impression que la lecture des Fourneaux de Crachemort est lugubre. Ce n'est absolument le cas. Et c'est ce que j'ai grandement apprécié. Raphaël Bardas est parvenu à maintenir un équilibre sur le fil tout au long de son roman. On passe du rire aux larmes, du grandiloquent au léger. Les personnages, attachants malgré leurs blessures, grâce à leurs blessures, ne peuvent nous laisser indifférents. Certains comportements attendrissent, d'autres agacent (Fauve, souvent, m'a dérangé, mais j'ai vite compris qu'il ne pouvait faire autrement, avec son passé). Et j'ai beaucoup aimé le ton proche de la commedia dell'arte : de l'humour parfois grossier, souvent en-dessous de la ceinture (le sexe est ici sans tabou, sans gêne la plupart du temps, libre et agréable). D'ailleurs Fauve et Catane jouent la comédie, avec talent, devant des publics conquis. Entre autres par leurs jeux de mots. Et l'auteur, de son côté, s'est bien lâché : le restaurant ambulant que les quatre amis finissent par acquérir pour traverser le pays s'appelle tout simplement le « Fou de Tereukh ». Marcello, le cuisinier aux sens parfaits, invente la pizza, en l'honneur de Picea. Mwandishé, une des quatre protagonistes s'essaie également à l'humour : quand on parle de fromage et de gorgone, elle invente la « gorgone Zhola ». Fin du petit florilège, qui est tout sauf exhaustif. de la truculence et du rythme, un cocktail qui m'a énormément plu. Et j'ai apprécié un fin rapide, sans fioritures, sans feu d'artifice, sans atermoiements excessifs. C'est un peu abrupt, mais finalement logique.

Je n'ai pas encore lu les précédents romans de Raphaël Bardas parus aux mêmes éditions Mnémos. Mais il est évident que Les fourneaux de Crachemort ne peuvent que me donner envie de les découvrir le plus rapidement possible. L'auteur possède un sens de la narration que j'ai aimé, une verve dans la parole que j'ai appréciée. Ce voyage vers les étendues glacées du nord, au milieu des créatures fantastiques qui les habitent, accompagné d'une troupe de comédiens, d'une autrice et d'un cuisinier de talent, a été un grand moment pour moi.
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Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Mnémos pour l'envoi de cet ouvrage, lu dans le cadre d'un service presse non rémunéré.

Les Fourneaux de Crachemort est le troisième roman de Raphaël Bardas, après deux précédents opus remarqués, Les chevaliers du Tintamarre en 2020 et le Voyage des âmes cabossées en 2021. L'auteur puise ses inspirations dans l'imaginaire de fantasy et des jeux de rôles, et cela se ressent dans ce nouveau roman truffé de personnages atypiques et de quêtes invraisemblables !

Le récit débute en pleine action alors que Mwandishé, Marcello, Fauve et Catane sont en train de cambrioler les objets d'un vieux dramaturge qui vient de passer l'arme à gauche. Ce que les quatre amis ne savent pas encore, c'est que les objets qu'ils dérobent ont servi il y a plus de quarante ans dans une pièce de théâtre très particulière. Les comédiens ont tous péri dans l'incendie qui a ravagé le théâtre où ils se produisaient, jouant jusqu'à leur dernier souffle. Ils ont de cette façon réussi à repousser la terrible Crachemort, une terrible entité malveillante dont l'âme s'est fragmentée dans les objets utilisés sur scène par les comédiens : une épée, une plume, un manteau et un masque.

C'est le début d'une aventure rocambolesque pour nos quatre protagonistes, dont les objets emprunts d'un pouvoir appelé Art Sinistre vont les mener dans de lointaines contrées et croiser la route de nombreux personnages, à la recherche de la terrible Crachemort dont le retour est annoncé sous peu. Embarqués à bord de leur roulotte tirée par une sorte de yack géant aux dents de morse, le quatuor de comédiens a plus d'un tour dans son sac et décide de transformer cette roulotte en food truck ambulant, voguant de ville en ville pour découvrir de nouvelles recettes et se faire un peu d'argent en cuisinant pour les habitants.

De la food truck fantasy, voilà une idée bien originale qui m'a tout de suite interpellée ! Non seulement j'ai trouvé le récit ébouriffant et truculent, mais j'ai également beaucoup apprécié la façon dont sont dépeint les quatre héros de cette aventure improbable. Pour la fan de jeu de rôle que je suis, je me suis plongée dans l'histoire avec délice et volupté, évoluant aux côtés des personnages comme je le fais lorsque je maîtrise une partie de jeu de rôle. J'ai noté quelques clins d'oeil à de grands récits de la fantasy comme Harry Potter, le seigneur des anneaux, les animés de Ghibli, mais le côté "role play" à la D&D est très présent également lorsqu'on y prête attention : la bande d'amis avec des capacités et caractéristiques spéciales qui prend la route pour une noble quête et qui fait étape de ville en village pour résoudre des quêtes annexes, le tout saupoudré de frivolité et de gaudriole. Mon unique petite déception concerne le dénouement pour lequel je m'attendais à une bataille épique ou un combat héroïque contre Crachemort. Malgré tout, j'ai beaucoup ri et je ne m'attendais pas à une telle conclusion.

Le talent de conteur de Raphaël Bardas n'est plus à démontrer grâce à cette nouvelle épopée déjantée aux personnages attachants et un brin grivois. Les dialogues vifs et excentriques et la fringante répartie des protagonistes donnent lieu à des scènes aussi risibles que cocasses. Une véritable réussite !
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On se retrouve aujourd'hui avec un récit de food-truck fantasy signé Raphaël Bardas. Les fourneaux de Crachemort est son troisième livre, après sa duologie des Chevaliers du Tintamarre. Il se déroule de fait dans le même univers, mais s'attache à des personnages différents qui fuient leur cité d'origine à bord d'un food-truck tracté par un mégalodonte nain. Une aventure rocambolesque et déjantée !

Suite à un cambriolage qui a mal tourné et au cours duquel ils ont récupéré, sans s'en rendre compte, quatre artefacts imprégnés d'Art Sinistre, Catane, Fauve, Marcello et Mwandishé doivent fuir la cité où ils sont nés. Ils ne fuient pas seulement les autorités, mais aussi des obligations familiales déplaisantes, et lorsqu'ils trouvent refuge dans une roulotte à fourneaux, un vent de liberté s'empare d'eux. Bien vite, l'excitation l'emporte sur la peur, mais c'est compter sans l'origine des artefacts volés qui attirent sur eux l'attention de la terrible Crachemort et de ses troupes.

C'est le début d'une épopée, de foires en festivals, à inventer des recettes, vendre des saucisses, monter des spectacles pour amuser la galerie et, surtout, mettre le plus de distance possible entre Brillanza et eux. Les rencontres et les péripéties s'enchaînent jusqu'à la lointaine contrée où vit Crachemort, qu'ils devront vaincre pour échapper à la malédiction qui pèse désormais sur eux. Une aventure hautement improbable mais parfaitement réjouissante, auprès de héros attachants, drôles et doués d'une belle répartie donnant lieu à des dialogues succulents.

Ce sont tous les quatre de bons vivants, dont la devise pourrait être “carpe diem”. Ils aiment profiter de tous les plaisirs de la vie et ne s'en privent pas. Mais ils ont aussi un vrai talent pour s'attirer des ennuis, le genre de personnages qui est un peu la marque de fabrique de Raphaël Bardas, c'était déjà le cas des chevaliers du Tintamarre. S'ils sont un peu moins lourdauds que ces derniers, ils ont quand même bien la poisse ! Mais malgré le côté un peu loufoque de l'intrigue, l'auteur y aborde des sujets intéressants, comme le désir d'échapper au poids du passé et d'utiliser l'art pour y parvenir.

Malgré un petit effet “ventre mou” vers le milieu du roman - normal, quand il s'agit de gourmandise -, je me suis surprise plusieurs fois à lire le sourire aux lèvres. Raphaël Bardas a un univers bien à lui dont il ressort qu'il est, je cite, “avant tout question de s'en payer une bonne tranche” ! Et franchement, c'est une belle réussite.
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Retrouver la plume de Raphaël Bardas a été un immense plaisir. Il faut dire aussi qu'il s'est fait désirer le bougre, plus de deux ans et demi depuis la fin de l'aventure de nos amis Silas, Rossignol et La morue (liens en bas de page). Deux ans et demi depuis le fabuleux Mois2 passé en sa compagnie et ses douze pages d'ITV que je viens de relire avec délectation !

Ici adieu Morguepierre, même si elle se glisse entre les lignes parfois car nous sommes dans le même univers, et bonjour Brillanza. Déjà, simplement la sonorité du nom de cette ville promet plus de soleil, de chaleur. Et c'est le cas, on pourrait se croire en Italie ou en Espagne. Un rythme de vie calé sur le soleil, avec la longue pause sieste aux heures les plus chaudes et les soirées festives, apéro, anti-pasti... les vacances quoi !

Quatre jeunes, amis de longue date grâce à leur passion commune, le théâtre, se retrouvent parfois pour jouer les monte-en-l'air. Non pas pour mettre du beurre dans les épinards, plutôt pour plus de piquant dans leur vie. Jusqu'au jour où le plan parfait dérape, une maison vide qui ne l'est pas, et c'est sauve-qui-peut par les toits. Mais bon, on est joueur ou on ne l'est pas, juste avant de partir, ils chourent chacun un accessoire de théâtre trouvés dans un coffre au grenier.

À partir de là, c'est le début des emmerdes, d'une fuite, d'une course en avant. Chacun pour des raisons personnelles différentes, mais avec un motif commun : la marée-chaussée tenace derrière eux. Et c'est là que les idées délirantes de Raphaël Bardas entrent en scène. Ils fuient dans une roulotte tirée par un mégalodonte nain que mon imaginaire a transformé en petit mammouth. C'est choupinou un bébé mammouth non ? Bon, en revanche je ne vous dirai pas ce qu'il mange, j'ai pitié de vos claviers, tablettes ou portables !

La suite sur le blog ;)
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il fallait se rendre à l’évidence, le vieux clown était mort des suites d’une gifle pour cause de main au cul. Bien qu’attristées, elles rirent un bon coup.
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Il vieillirait et mourrait ainsi. Il était le passé immuable . Elle était l'insaisissable instant.
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Crachemort. Des siècles durant, elle a régné dans les monts et les forêts sans fin les plus au nord du monde. Les plus froids aussi. Faisant pousser des volcans pour se réchauffer, soumettant à ses désirs les plus sombres les tribus barbares qui tâchaient d'y survivre. Se nourrissant de leur chagrin et du mal qu'elle leur faisait.
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Vidéo de Raphaël Bardas
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