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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nées vers 1930 sur l'île de Jeju - actuelle Corée du sud - Hana et Emi sont destinées à devenir 'haenyeo' (plongeuses en mer), comme toutes les femmes de la famille.
Bien que sœurs, elles auront des vies très différentes, mais seront toutes les deux terriblement marquées par l'occupation japonaise, puis par la guerre civile après la reddition du Japon en 1945 (occupations américaine et soviétique...).

Comme tant d'autres histoires de guerre côté civil, celle-ci nous montre qu'il ne fait pas bon être femme lorsque le soldat colonisateur
- assouvit sa libido en ayant perdu tout sens moral
- a des territoires à (re)conquérir : « Comme beaucoup de mes camarades, j'ai dû quitter ma maison dans le nord pour m'enfuir au sud de la ligne de combat avant que les communistes ne me tuent comme ils ont tué ma famille. Ils m'ont tout pris. Ils nous ont tout pris, à tous. C'est pourquoi nous nous marions avec vous, pour reprendre ce que nous avons perdu, mais surtout pour nous reproduire afin de dissuader les communistes d'envahir le sud. C'est pour ton bien... et pour le bien de la Corée. »

Ce roman est une page d'Histoire, qui nous instruit sur le contexte géo-politique de la Corée pendant et après l'occupation japonaise. Il bouleverse et révolte, comme tant de récits de guerre où le corps des femmes est un autre champ de bataille.

J'ai un peu honte de dire que je me suis ennuyée dans ces 400 pages - trop de longueurs dans les chapitres consacrés à Hana et trop de vide dans ceux sur Emi.
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Corée années 40, on estime entre 50 et 200 mille femmes kidnappées et envoyées dans des bordels militaires par l'envahisseur japonais.

Dix années plus tard, des milliers de Coréens du sud soupçonnés de 'rouges' seront emprisonnés et exécutés.

Un contexte historique à la séparation de deux soeurs, Hana et Emi, sur une petite île de pêcheuses en apnée.

J'ai trouvé l'histoire un peu lourde mais de beaux passages comme lorsque Hana est rachetée par les Mongols en échange de l'aigle royal, ou quand Emi, à plus de quatre vingt ans, à la recherche de sa soeur, la reconnaît dans la statue du mémorial et lui passe le bras autour des épaules.
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Je suis bien ennuyée pour écrire un billet sur ce roman.
Il faut le lire. le lire pour le retour qu'il fait sur une horreur historique : celle des femmes de réconfort, euphémisme pour désigner les jeunes femmes coréennes kidnappées puis envoyées en Mandchourie pour devenir des prostituées à soldats.
Il faut le lire pour en savoir un peu plus sur les haeneyo, ces femmes qui plongent en apnée pour faire vivre leur famille du fruit de leur péche. J'ai découvert la particularité de leur statut même si dans ce récit on ne peut pas dire que les deux personnages féminins, Hana et sa soeur Emi, aient été épargnées grâce à lui...
Enfin, il faut le lire parce que dans les guerres si les soldats risquent leur vie, les victimes collatérales sont encore les femmes et ce qui est raconté ici est bien cruel.
Pourtant, car il y en a un, quelque chose m'a géné dans le ton des passages concernant le parcours d'Hana. Je ne saurais dire avec précision quoi ou c'est plutôt que je crains de le faire avec maladresse. Oui, le sort qui a été le sien est effroyable, atroce.
Mais la vie d'Emi aussi a été affreuse.
C'est le personage que j'ai préféré : la construction difficile de cette femme qui doit affronter non seulement les brutalités de la guerre, les deuils, , le mariage forcé, mais aussi son sentiment de culpabilité, la honte qui des décennies durant l'empêche de s'épanouir, le poids écrasant des non-dits de cette société patriarcale et l'indifférence de son pays....
Un livre qui reste cependant absolument nécessaire.
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Île de Jeju, années 1940. Hana et Emi sont issues d'une famille d'haenyeo, ces femmes qui plongent pour gagner leur subsistance. En protégeant sa petite soeur, Hana est enlevée par des soldats Japonais qui occupent la Corée, violée et envoyée dans un bordel militaire. Des dizaines d'années plus tard, Emi va tenter de retrouver Hana, qui n'est jamais revenue.

Nous suivons en parallèle l'histoire des deux soeurs: celle de Hana dans les années 40 et celle d'Emi à la fois dans le passé et dans le présent. A travers elles, c'est l'Histoire de la Corée que nous découvrons, celle d'un pays occupé par un envahisseur cruel, violent et ignoble, puis d'un pays ravagé par la guerre civile et enfin celui de la Corée du Sud contemporaine, qui souligne la méconnaissance du passé des générations suivantes.

Mais aussi et surtout, ce que nous découvrons ici, c'est l'histoire de la condition des femmes dans cette Corée blessée et ça fait réellement froid dans le dos. (...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Tout comme les atrocités évoquées par Ken Liu dans "L'homme qui mit fin à l'histoire", l'odieux système des femmes de confort ne m'était pas inconnu.

Juliette Morillot l'avait d'ailleurs magistralement illustré dans "Les orchidées rouges de Shanghai" il y a quelques années. Mais que voulez-vous, Juliette Morillot écrit en Français et n'a sans doute pas bénéficié de la diffusion de Mary Lynn Bracht.

Bon on se calme maintenant, "Filles de la mer" ça donne quoi cher Rotsen?

Je vais sans doute me faire huer car le livre semble plébiscité ici mais, si j'ai apprécié "Filles de la mer", je le trouve néanmoins très fabriqué, trop peut-être.
Le choix de l'origine haenyeo des deux personnages principaux enrichit le récit d'une touche ethnologique intéressante certes, mais le sujet est très en vogues ces temps-ci.
La technique narrative, usant du récit à deux voix et alternant les chapitres sur deux époques pour un happy ending capillotracté est parfaitement huilée mais sans grande originalité.

L'intérêt principal du livre selon moi réside dans la mise en évidence de cette "complicité de la honte" qui a contribué à l'occultation de ces exactions criminelles pendant des décennies. Il me faut aussi mettre au crédit de l'auteure l'évocation des terribles répressions anticommunistes avant et pendant la guerre de Corée encore trop peu souvent commentées.

Un livre donc très calibré mais qui contribue à nous prémunir contre l'érosion mémorielle.



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Ce roman présente de grandes qualités.
La première est le devoir de mémoire. Un chapitre atroce de l'Histoire y est retranscrit et ce livre lève le voile sur l'odieux commerce qui a été opéré à l'arrière des lignes japonaises.
Le destin des femmes réduites à l'esclavage sexuel méritait de sortir de l'ombre et cela justifie en soi l'existence de ce roman.
La mise en avant de la tradition des haenyeo est également judicieuse. Je ne connaissais pas du tout leur existence et mettre en rapport les deux histoires permet vraiment de les enrichir mutuellement.
Pour le reste, je n'ai été que moyennement convaincue. le style n'a rien de remarquable, la narration est assez lente et très répétitive. Les personnages ne me sont pas apparus comme attachants et pour tout dire assez peu crédibles. Dans la postface, l'auteure explique qu'elle est tombée amoureuse de son personnage de fiction et ça se sent.
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Hana et Emiko....deux soeurs coréennes parmi des milliers de femmes à être victimes, chacune à leur façon de l'horreur guerrière, de la domination masculine, de l'esprit patriarcal qui depuis la nuit des temps exalte la suprématie du mâle et son besoin de conquête et d'asservissement....victimes de choix et toutes désignées puisque considérées de sexe faible !
L'une sera esclave sexuelle et femme de réconfort à 16 ans, l'autre mariée et engrossée de force à 14 ans.
Torturées, violées, bafouées, humiliées, souillées, dépouillées, spoliées, mutilées, assassinées, on n'en finit pas d'imaginer le calvaire de ces gamines et jeunes femmes privées à jamais d'avenir, espoirs et rêves saccagés, corps et coeurs piétinés pour exalter, au nom d'illusoires utopies, politiques et religieuses, la virilité des soldats...
Prétexte facile pour donner libre cours à leur violence. exutoire à leur sadisme et pire que tout, avec la bénédiction des institutions....
Si ce livre ne présente qu'un intérêt relatif d'un point de vue strictement littéraire, il a le mérite de rappeler ces victimes à nos mémoires....en matière de barbarie, la politesse des mots n'existe plus.
Et quand je pense à tout ce qui se passe aujourd'hui en Afrique, en Arabie, en Inde, partout sur cette terre ... je me demande combien de livres il faudra écrire encore pour que les bourreaux soient punis à la mesure de ce qu'ils détruisent.
Et je ne décolère pas !! LE VIOL EST UN CRIME !
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La douloureuse histoire entre les Coréens et le Japon revient dans ce roman qui se présente comme un travail de mémoire entrepris par l'auteure. Mémoire enfouie, mémoire honteuse, trop douloureuse. le récit entre 1943 et 2011, essentiellement, alterne les périodes terribles, féroces, des pages sont particulièrement atroces et la période récente de paix, de vérité, du souvenir enfin partagé. Pour le lecteur, des phases de tension - tant de cruautés - et des phases d'apaisement, d'émotions et de tendresse.
Pour moi, c'est la limite du livre. Parfois j'ai été gênée par des passages trop mélodramatiques, trop descriptifs, insistants (par exemple, le boeuf dans le piège, ou le duel entre le jeune mongol et le caporal japonais). Il n'en demeure pas moins que ce roman est poignant, les personnages coréens attendrissants (hormis les méchants japonais) et rappelle une réalité historique trop longtemps passée sous silence.
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J'ai lu ce livre sur les conseils de ma mère, et je n'ai pas partagé son enthousiasme.
Ce roman m'a permis de découvrir un pan d'histoire que j'ignorais à propos de l'annexion de la Corée par le Japon, et la tragédie vécues par ces jeunes filles désignées "femmes de réconfort".
J'ai aimé la première partie du roman, mais pas la suite qui m'a paru "irréaliste" et invraisemblable: la fuite d'Hana avec son kidnappeur - bourrot, sa vie avec les Mongols, l'intervention de l'armée russe dans son histoire.
Je n'ai pas non plus accroché avec le personnage de la petite soeur, ses secrets de famille et sa relation avec ses enfants.
Le style ne m'a pas non plus particulièrement séduite.
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Histoire bouleversante, jamais narrée dans les livres d'histoire, mais ô combien terrifiante. Lecture conseillée.
Livre emprunté à la bibliothèque
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