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EAN : 9782702185926
162 pages
Calmann-Lévy (04/01/2023)
3.74/5   33 notes
Résumé :
Toute sa vie la petite soeur a été vieille. Ça avait démarré très tôt. Dès le moment où, au fond de la brousse africaine, on avait commencé à la surnommer “la vieille” à cause de son drôle de regard, vieillir était devenu plus inéluctable pour elle que pour les autres Hommes."

Ainsi commence cette lettre d’amour d’un grand frère à sa petite soeur, partie trop tôt. Elle est brillante, belle, aimée mais trop intelligente, trop sensible, trop fragile en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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La petite soeur hante ces pages pétries d'amour. Trop tôt disparue, prise en étau au coeur de conflits qui la dépassait, celle dont la maturité transfigurait sa jeunesse s'est perdue, happée par des démons chimiques.

Peu à peu la personnalité de la petite soeur, son histoire mais aussi les remous familiaux sont révélés et l'on comprend au fil des chapitres ce qui a conduit à l'issue fatale.

Les chapitres alternent les récits fondateurs, la naissance, l'enfance, et l'enquête désespérée du frère pour comprendre le destin de sa soeur adorée.

L'amour transpire derrière chaque phrase , chaque tournure, un amour immense, à la mesure de la perte irrémédiable et du chagrin qui en résulte.


Antoine Catel dit l'engrenage et l'enfer de l'addiction, cette recherche douloureuse de l'incendie blanc, cette fulgurance que provoque la cocaïne. Il crie aussi ses regrets, sa culpabilité de ne pas avoir pu empêcher l'inéluctable.

Peu de textes restituent avec une telle intensité la force d'un amour inconditionnel, aussi aveugle que désespéré. Antoine Catel dans ce premier roman parvient à nous faire partager superbement la palette des émotions ressenties par le narrateur.



162 pages Calmann Lévy 4 janvier 2023
#Incendieblanc #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Elle est partie la petite soeur . Emportée par la cocaïne , elle qui était si brillante , si pleine de vie et qui n'a pas vu dans la découverte de la nuit parisienne l'enfer qui la guettait. Pour honorer sa mémoire , son frère lui rend hommage à travers une magnifique lettre.

Très beau roman , touchant, humain, empli d'amour et d'empathie.
Dans une chronologie échevelée , on retrouve tout l'univers de la petite soeur . Les parents, la fratrie, le Cameroun , les nuits parisiennes, les grands parents , les rencontres douteuses en détox, les études brillantes , l'addiction galopante, la spirale irréversible vers la mort .

C'est bien écrit et pour avoir une telle intimité , une telle connaissance de la petite soeur , il fallait bien un frère aimant, et doué pour l'écriture.
On notera la magnifique apparition du texte d'une chanson de Damien Saez , je veux qu'on baise sur ma tombe, qui est , si cela est possible , encore magnifié par son incorporation à ce beau texte.
Un livre choc, dur et d'un amour éternel.
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Elle est partie. Elle s'est endormie pour l'éternité. La petite soeur a quitté ce monde, laissant comme un vide, une béance… de son regard profond, ses traits doux, son sourire timide, ne restent que des souvenirs… Et la douleur de son absence…

Antoine Catel raconte avec ses mots, avec sa poésie, avec sa tonalité chevrotante, tout l'amour qu'il porte à sa petite soeur partie trop tôt, trop vite.

Il écrit cette âme tourmentée, cette petite flamme fragile qui s'est brûlée les ailes dans le paradis artificiel de la cocaïne.
Il écrit sa culpabilité, son incompréhension, ses réactions malhabiles.
Il écrit l'espoir, le combat, l'enfer et la solitude.

Le texte de ce grand frère qui ploie face la douleur est d'une grande pureté. La vague d'amour qu'il porte à sa soeur est aussi puissante que l'addiction qu'elle combat.

C'est beau, c'est émouvant et c'est triste à la fois… Ça prend aux tripes, ça remue et on se plaît à croire que ces mots lui rendent hommage et qu'elle vivra encore un peu à travers eux…
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Un texte au scalpel pour décrire l'addiction, Antoine Catel propose avec Incendie Blanc un hommage du narrateur à sa soeur qui s'est perdue, trop jeune, trop fragile et trop entière dans le nuage de la cocaïne.

La couverture de ce premier roman est d'une grande élégance à l'image de ce texte exigeant et émouvant. Roman d'amour dédié à une soeur aimée pour la vie mais brûlée par l'explosion de rails de cocaïne.

Deux cures de désintoxication, deux psychiatres en même temps, et pourtant dans l'appartement de Frédéric, « la petite soeur pour toujours » et overdose s'écrit ensemble ce jour-là.

Alors, le narrateur, frère si proche, si semblable, remonte le temps, décrit les rapports avec « la petite soeur pour toujours », son vécu dans le passé, ses perditions et ses essais pour s'en sortir. La famille est présentée avec ses forces et ses failles : le grand frère Francis, la soeur Sophie, le couple parental avec la mère qui gère son malaise par l'alcool et surtout, l'échec des adultes à protéger l'enfant plus fragile, plus sensible mais aussi plus exclusif, plus demandeur…

Seulement, au cours de la lecture, je me suis trouvée en décalage complet avec Antoine Catel dans l'interprétation du malaise de cette soeur, chère au coeur du narrateur. Car, pour moi, un trouble psychique fonde complètement les symptômes d'addictions et non l'inverse !

Il n'empêche ! Antoine Catel décrit formidablement bien cette descente, naît de la nécessité « de plus » pour se sentir vivre, se sentir libre pour oublier la peur qui attire comme un gouffre i et fait mal. Et, avec des êtres hors normes, c'est à hors normalité, il y a toujours un moment ou à un autre, la culpabilité de l'entourage qui se manifeste.

En chapitres courts, Antoine Catel gère les retours en arrière et décrit bien les délires de l'addiction et le passage de la fête à l'enfer ! le leitmotiv produit son effet pour conter ce récit d'amour inachevé.

Un premier roman à la sincérité évidente et au style maîtrisé ! À découvrir
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Antoine Catel, pour son premier roman, a choisi d'écrire un récit autobiographique dont le personnage principal est sa petite soeur, trop tôt et tragiquement disparue. Ne me dîtes pas que je vous divulgâche à l'avance la fin du livre, car dès le début, l'auteur nous annonce le décès par overdose de sa jeune soeur à 22 ans.

Antoine Catel a choisi d'alterner tout le long du livre les chapitres : Un sur l'avant – avant l'overdose, l'enfance, les explications permettant de comprendre les fêlures, les fragilités de la jeune soeur dont on ne découvrira le prénom qu'à la dernière page – puis un chapitre sur l'après – qui commence toujours par « la petite soeur pour toujours » qui revient comme un leitmotiv -.

L'avant, c'est l'histoire d'une famille de 4 enfants « 4 petits blancs » nés en Afrique, en Mauritanie plus précisément, se déplaçant au gré du travail de la mère au Cameroun puis en Côte d'Ivoire. Après le décès brutal du père, ils reviennent vivre en France. La mère se remarie avec Jean-Claude « un noir » peu présent qui précipite le naufrage et la dépression de leur mère. Une vie itinérante, pas très structurante, et surtout pas ou peu de repères paternels. Heureusement la présence des grands-parents Papou et Mamine leur ont apporté un peu d'équilibre et de l'affection que leur mère devenue alcoolique, suicidaire ne pouvait plus leur apporter. » La petite soeur en garderait, tout au long de sa vie, le coeur lardé ». S'ensuivent également le décès par accident de son oncle vétérinaire bienaimé par accident et un avortement, il n'en fallait pas plus pour fragiliser la petite soeur et la voir se réfugier dans la drogue. Une petite soeur surnommée « la vieille » par des voisins africains car « elle fixait son entourage avec une intensité déconcertante ». Toujours en recherche d'affection – sa mère en perdition également ne lui apportait pas le réconfort espéré -, elle s'est mise à rechercher les sensations fortes. C'est une mort par overdose, pas une tentative de suicide – l'auteur insiste beaucoup là-dessus - car elle a essayé plusieurs fois de se sevrer. Deux cures de désintoxication pour échapper à son addiction à la cocaïne, mais chaque fois elle replonge. C'est l'explication du titre : l'incendie blanc c'est la cocaïne, un feu difficile à éteindre, toujours sous-jacent. Il existe différentes phases dans l'addiction, mais c'est un engrenage infernal. Même si c'est une jeune femme intelligente, brillante, curieuse – elle est en 3ème année de médecine – son enfance trop chaotique a été parsemée de trop nombreux drames qui l'ont fragilisée. « Elle semblait comprendre les pensées des adultes mieux encore qu'eux-mêmes ». Son addiction l'a rendue bipolaire, elle était tellement en souffrance qu'elle se scarifiait et s'était entourée de personnes toxiques. David, son amant – violent – lui, finira interné en hôpital psychiatrique. Frédéric, son ami toxico, qui est le dernier à l'avoir vu vivante, lâche, s'est empressé de supprimer les traces de leur consommation de cocaïne.

L'après, c'est d'abord la sidération du frère lorsqu'il apprend le décès de sa petite soeur. C'est l'enterrement, la vie sans l'absente. C'est la culpabilité du frère car lui aussi s'est essayé à la cocaïne en sa compagnie et n'a pas vu venir le danger et surtout que la veille de l'overdose il a refusé de passer la soirée avec elle, trop fatigué. Culpabilité qui le poursuit inlassablement. Il refuse d'admettre que sa soeur est morte. J'ose espérer que l'écriture de ce livre, le fait de s'épancher, de mettre de l'ordre dans ses idées, lui aura permis d'avancer dans son chemin de deuil. Par des mots très sobres, une plume poétique, Antoine Catel nous livre un très beau livre d'amour fraternel.

Bel hommage à sa « petite soeur pour toujours ! »
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critiques presse (1)
LaCroix
27 février 2023
Le premier roman d'Antoine Catel rend hommage à celle qui restera sa petite soeur « pour toujours » et raconte avec sensibilité un deuil impossible à faire.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La petite soeur avait la clarté d’une aube , elle était belle d’une beauté funambule, de mésange, d’une beauté nocturne, elle était un la au piano et un jour de fête. Un opéra blanc.
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Je crois toujours que les toxicomanes sont faibles et qu'ils devraient en être honteux . Au sein de cette société qui valorise la force , je ne les perçois que comme des lâches qui passent volontairement à côté du monde . Je pense encore qu'ils font ça rien que pour nous faire chier , nous , les normaux , les sains , les beaux , les puissants et les puissantes . Nous qui n'avons rien à nous reprocher . Aucun défaut , aucune faiblesse , aucune tare , aucune cicatrice . Qu'ils ne peuvent pas , qu'ils ne veulent pas . Et de toute manière , depuis le début , qu'ils n'avaient qu'à pas . Qu'on ne récolte que ce qu'on sème . Je pense qu'ils n'en ont tout simplement rien à foutre et que tout ce qui leur arrive est finalement bien fait pour eux .
Ma petite soeur est toxicomane et je suis d'une ignorance coupable . J'aimerais pouvoir dire que je suis un héros , que je sais ce qu'il lui faut , que j'ai la solution , que tout va bien se passer . Qu'elle n'est pas seule à combattre .
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Et même s'il y a l'horizon du matin qui vient trancher la plénitude, la petite sœur- jeune et convulsée - veut se convaincre qu'il y a, dans ces plaines d'amour s'étendant à perte de vue, ne serait-ce qu'une part infime du réel.
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La petite sœur écrivait dès qu'elle avait un moment de libre [...] elle recelait en son âme une sensibilité telle qu'elle demandait déjà à s'exprimer à outrance avant même de pouvoir être comprise. Une richesse intérieure aussi vaste qu'une civilisation étouffée, un volcan de nuit.
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C'est comme ça, finalement, que tout commence pour la petite sœur. Par cette mélancolie que rien ne rattrape.
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