Joséphine Baker

Freda Josephine McDonald, de son vrai nom, est née en 1906 dans le Missouri. Elle est la fille d'un musicien et d'une danseuse. Elle-même est plus tard devenue danseuse comme sa mère, ayant toujours aimé la musique puis s'exposer, faire rire, se déguiser. Dès l'adolescence, elle organise des spectacles dans son quartier, puis intègre ensuite un groupe d'artistes de rue. Avec lui, sa vie prend un tournant radical lorsqu'elle quitte les Etats-Unis pour l'Europe, là elle se produit dans les plus grandes salles de spectacles. Elle décide de poursuivre sa route seule, et c'est en France et dans les pays du continent qu'elle connaît un franc succès alors que dans son pays de naissance, elle fait l'objet de discrimination et de racisme.

Mariée plusieurs fois, ayant parcouru le monde dès ses plus jeunes années, Joséphine Baker représente la femme libre des années 1960. Sa vie mouvementée lui a permis de voyager dans le monde entier et de faire de belles rencontres notamment dans une Europe touchée par la Première Guerre Mondiale. Durant les années 1920, c'est l'euphorie d'une époque où des artistes de divers horizons se produisent.
Puis, lors de la 2ème Guerre Mondiale, elle continue à chanter pour les soldats, tout en profitant de sa célébrité et de sa position pour participer à la résistance avant d'être approchée par les services secrets.

Plus tard, elle achète un château en Dordogne, et adopte douze enfants de pays différents qu'elle surnomme sa "Tribu arc-en-ciel", une fraternité haute en couleur qu'elle élève à la campagne avec amour et respect sans distinction.

Joséphine Baker est une femme aux milles vies, ayant connu la discrimination aux Etats-Unis, la reconnaissance et la fortune en France, pays où elle se produit jusqu'à sa mort en 1975.
L'artiste est ainsi entrée au Panthéon en 2021.

Cet album est une belle production biographique riche et complète grâce au graphisme de Catel Muller et à la plume de José-Louis Bocquet. le texte et les dialogues sont fournis, tous les épisodes de la vie de l'artiste sont dessinés et mis en valeur. Rien est oublié, que ce soit le contexte, les périodes troubles, le monde du spectacle et du cinéma.

J'ai beaucoup aimé trouver en fin d'ouvrage une chronologie détaillée et les biographies de toutes les personnes que Joséphine Baker a rencontré au cours de sa vie. Mistinguett, Ernest Hemingway, Colette, Sacha Guitry, Jean Gabin ou encore Grace Kelly, pour les plus connus, font partis du paysage. L'artiste a également côtoyé d'innombrables personnalités, notamment Fidel Castro, Charles de Gaulle et Martin Luther King.

Ce roman graphique est une réussite. J'avais déjà lu "Olympe de Gouges" il y a quelques années des mêmes auteurs, j'y ai reconnu le coup de crayon de Catel Muller aux tons noir et blanc que j'avais beaucoup aimé et l'humour de José-Louis Bocquet. Une belle lecture que j'ai pris plaisir à découvrir et que je relirais très certainement.

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Lorsque l'on mentionne le nom de Joséphine Baker, la première image qui s'impose est sans doute celle d'une belle jeune femme à la peau d'ébène se déhanchant peu vêtue sur des airs de jazz. Si ses numéros de danse dans les cabarets parisiens ont effectivement contribué au succès de celle que l'on surnommait à l'époque « la Vénus noire », il serait erroné de réduire son parcours à sa seule carrière de danseuse de revue. Troisième roman graphique publié chez Casterman par le duo Catel & Bocquet, cette biographie illustrée revient sur les moments clés de la vie de l'artiste qui fut, on peut le dire, fort bien remplie ! Danseuse, actrice, chanteuse, pilote, résistante et surtout l'une des premières icônes noires du XXe siècle : Joséphine Baker suscite l'enthousiasme et l'admiration des foules partout où elle passe. Pourtant l'affaire était loin d'être gagnée. Sans être malheureuse, son enfance à Saint-Louis n'est pas un conte de fée : outre le manque d'une véritable figure paternelle, c'est surtout la pauvreté et la ségrégation raciale qui marqueront durablement la petite Tumpie. Un racisme durablement ancré qui lui vaudra un début de carrière mitigé aux États-Unis jusqu'à ce qu'on lui propose de se produire en France où elle conquière véritablement et définitivement son public. S'en suivent des années de succès : des tournées à n'en plus finir, de nombreuses histoires d'amour, des tragédies, aussi (le décès de sa soeur et de son beau-père, une fausse couche, des ruptures douloureuses...).

L'ouvrage revient également sur des épisodes peut-être moins connus de la vie de Joséphine Baker, à commencer par ses nombreux engagements politiques. On apprend par exemple qu'elle participa activement à la Résistance tout au long de la Seconde Guerre mondiale en fournissant des informations aux Alliés ou en se produisant devant les soldats et les blessés. L'artiste s'engage aussi auprès des enfants en intervenant auprès de plusieurs orphelinats partout dans le monde et en en adoptant elle-même douze, chacun originaire d'un pays différent et formant ainsi une véritable « tribu arc-en-ciel ». C'est sans surprise qu'on la retrouve également aux côtés de Martin Luther King à lutter pour les droits civiques des noirs et la fin de la ségrégation aux États-Unis. S'il est toujours nécessaire de procéder à des « coupes » lorsque l'on entreprend de revenir sur la biographie d'une personnalité à la vie aussi riche que celle de Joséphine Baker, l'ouvrage se révèle malgré tout assez complet (près de six cent pages tout de même) et nous permet de nous faire une idée assez précise de la personnalité de l'artiste. Encore une fois le travail de documentation effectué par les deux auteurs est impressionnant, le roman graphique fourmillant d'anecdotes, de références historiques et de clins d'oeil à quelques autres personnalités emblématiques de l'époque (De Gaulle, Mistinguette, Jean Gabin, Brigitte Bardot, Grace de Monaco...)

Un roman graphique d'une grande richesse et qui rend un bel hommage à cette artiste talentueuse qui parvint à s'imposer en véritable icône. Joséphine Baker prend donc avec succès la suite d'Olympe de Gouge et de Kiki de Montparnasse, deux autres femmes auxquels Catel et Bocquet avaient déjà consacré une biographie. Une quatrième serait d'ailleurs déjà en préparation...

Suite à l'exposition proposée par le Musée de la Résistance et de la Déportation de Toulouse, rendant hommage à Joséphine Baker, j'ai voulu continuer à découvrir cette femme exceptionnelle.
Je ne la connaissais pas vraiment. Je me souviens avoir longtemps été choquée, enfant et ado, de ces photos la représentant sur scène simplement vêtue d'une jupe de banane, je trouvais ça tellement dégradant... mais L Histoire a montré qu'elle ne se limitait pas à ces spectacles tellement appréciés par le public français et parisien.
L'exposition, qui est maintenant terminée, était très enrichissante au niveau du contexte à la fois américain au sujet des "races" comme ils disent et français pendant l'Occupation mais aussi, auparavant, cette fierté colonialiste qui a fait naître ces horribles villages africains à venir observer dans les plus grandes villes européennes, car ce sont dans ces mondes que cette femme, noire, libre , a évolué, s'est fait sa place, sans cesser de sourire et de s'amuser.
La difficulté dans un roman graphique biographique, c'est de tout dire et ici, il aura fallu cinq cent pages pour faire le tour de la vie de cette grande artiste humaniste, dans ses contradictions. C'est beaucoup, et pourtant, ce roman ne fait qu'esquisser la nature complexe de cette personnalité qui a su s'accommoder dans un univers raciste et sexiste, très patriarcal, dont elle a accepté certaines exigences pour en sortir plus forte.
Le récit est parfois décousu, les multiples rencontres qu'elle a faites dans sa vie forcément vite abordées, peu expliquées, et il faut souvent se référer aux notices biographiques en fin de livre pour comprendre l'importance que ces rencontres ont eu des deux côtés.
Difficile aussi, dans un tel exercice, de ne pas être un brin caricatural ou du moins de ne pas simplifier les traits de certains des protagonistes, d'éluder les tenants et aboutissants de certains événements. Son rôle pendant la guerre, par exemple, m'a semblé assez vite expédié par rapport à ce que j'ai pu voir dans l'exposition à Toulouse.

La biographie sous forme de roman graphique est à mon avis intéressante mais pas suffisante pour réellement aborder une personnalité, on y perd en profondeur, mais ça a le mérite d'ouvrir à la découverte.

Bien sans conteste. Mais j'ai préféré Olympes de Gouge.
Là c'est vrai c'est bien, mais moi qui voulais en découvrir plus sur son passé de résistante et sur la fin de sa vie, j'ai peut-être été un peu déçue par cette partie.
J'ai aimé les premières pages sur son enfance, ses premiers pas. Ensuite c'est une succession de noms de théâtres et de villes où on voit Joséphine Baker danser. Un théâtre / une danse, un théâtre / une danse. Sur de nombreuses pages....
Donc le roman graphique est bien mais pas aussi bien que je l'espérais. Mais encore c'est un bémol sur une BD vraiment bien documentée, bien dessinée. Il faudra que j'essaye "Kiki".

Après Kiki et Olympe, Catel et Bocquet consacrent un volumineux ouvrage à une autre femme d'exception : Josephine Baker.
Fille des rues mariée à 13 ans, danseuse de rang se démarquant par ses grimaces, meneuse de revue, résistante, amoureuse, mère courage...tous les aspects de la personnalité complexe de cette femme moderne et indépendante sont racontés avec brio.
Le dessin est virevoltant, dansant, et sert magnifiquement un scénario parfaitement documenté qui a toutefois tendance à devenir, par moment une galerie de portraits.
Et rien n'est laissé au hasard : la fin du livre est consacrée à une suite de biographies reprenant les différentes personnalités croisées par celle qui restera toujours, dans la mémoire collective, la danseuse à la ceinture de bananes.

Magnifique livre graphique tant par la qualité du dessin que par le scénario. Ce livre raconte l'histoire de Josephine Baker qui est une danseuse et chanteuse noire américaine qui est venue vivre en France dans les années 1920.
J'ai beaucoup aimé ce livre

Incroyable roman graphique qui retrace toute la vie de cette icône que fut Joséphine Baker.

Cet ouvrage est extrêmement riche aussi bien en dessins qu'en événements biographiques.
Son incroyable parcours est étudié à la loupe.

On commence à suivre Joséphine petite fille, où ses conditions de vie sont rudes.
Elle est issue de la minorité et subit le racisme.

Mariée très jeune, Joséphine va découvrir les hommes et le pouvoir qu'elle peut exercer sur eux.

On va la voir débuter sa carrière et la manière dont elle y est arrivée, puis, comment elle va devenir une célébrité outre atlantique, car oui, elle va quitter l'Amérique pour la France, pays des droits de l'homme qui n'interdit rien aux noirs.

Hormis sa carrière et ses amours qui agitaient la presse, elle fut connue également pour sa tribu arc en ciel, puisqu'elle adopta 12 enfants.

Elle avait beaucoup d'amour à donner: elle aima sa vie d'artiste, son public, ses amoureux mais surtout ses enfants.

Ouvrage magnifique, tout en noir et blanc qui sent bon l'exotisme, la joie de vivre de cette incroyable femme, l'ouverture d'esprit, la tolérance, le respect et la liberté.

Cet album fait partie de la collection "les clandestines de l'histoire".
Toujours très bien documentée, intéressante, cette série retrace l'histoire des femmes qui ont marqué l'histoire.

A travers ce roman graphique biographique, l'illustratrice Catel et l'auteur Jean-Louis Bocquet retracent la vie d'une artiste au grand coeur. Bien que Josephine Baker n'ait jamais connue une gloire aux USA à la mesure de celle acquise en Europe, elle n'en demeure pas moins une figure incontournable du siècle dernier. Mais au-delà de son parcours artistique polyvalent, puisqu'elle fut danseuse, chanteuse, actrice et meneuse de revue, la présente biographie n'oublie pas non plus la femme. Une femme éprise de liberté que seuls la scène et l'argent pouvait affranchir. Ainsi, grâce à ses talents et sa personnalité mais aussi à un contexte culturel et social favorable à l'émergence voire à la promotion de tout ce qu'elle pouvait représenter et incarner d'exotisme, Josephine Baker fut plus que jamais libre d'aimer selon ses désirs et son coeur, de rassembler sa tribu "arc-en-ciel" et enfin de lutter. Et lutter, Josephine Baker l'a semble-t-il toujours fait et ce que ce soit tour à tour contre la pauvreté, le racisme ou encore tous les idéaux néfastes que représentait le nazisme.

Au final, et sans grand étonnement, je connaissais assez peu les diverses facettes de Josephine Baker. le présent livre a remédié à cela et m'a semblé très complet. En effet, en plus de la biographie très bien structurée et illustrée, l'ouvrage comporte un résumé chronologique de la vie de Josephine Baker, une bibliographie conséquente ainsi que des portraits plutôt développés de chacun des "grands noms" croisés au cours du récit. Enfin, l'envie m'en a pris de jeter un oeil à quelques contenus Youtube et ils se sont fait l'agréable écho de ce que je venais de lire.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018 : Un roman graphique ou un manga

Une très jolie BD pour une belle personne.
J'avais beaucoup apprécié les précédents romans graphiques des auteurs : Kiki de Montparnasse et Ainsi soit Benoîte Groult (Catel seule) et une fois de plus, je ne suis pas déçue.
Le trait me semble un peu plus épais que dans les précédents mais les visages sont souvent très expressifs en particulier celui de Joséphine dont les mimiques font sourire.
Le roman graphique est consistant mais la vie de Joséphine BAKER est tellement riche qu'on a parfois l'impression que certaines périodes ne sont pas assez détaillées.
Il est clair que c'était une femme formidable, talentueuse et généreuse.
Je connaissais la "légende" dans ses très grandes lignes et ce beau roman en images m'a permis de la connaître vraiment.
A lire par les amateurs de bd et par les autres aussi !

Une belle petite bio en BD de Joséphine Baker, sur qui je ne connaissais que les grandes lignes.

C'est quand même une bonne brique, bien complète qui s'étend de sa naissance à sa mort. (Bien des biographies dans ce genre s'arrêtent en plein milieu pour tenter d'avoir un arc narratif plus satisfaisant. Ce qui ne fonctionne jamais.)

Les illustrations sont chouettes et colorées. Je me suis surpris à interrompre ma lecture plusieurs fois pour aller sur Youtube et regarder des danses de Baker et... Wow, le dessin est fidèle et vivant! Je croyais que ses grimaces constantes étaient caricaturales... Pas du tout!

La recherche biographique est bien faite et l'un de ses fils a collaboré à la trame du livre. La BD réussi aussi à ne pas faire de Baker une figure trop romantique. Ses incohérences, ses défauts, des incohérences, sont entêtement mal placé, ses coups de tête irréfléchis... Tous cela est bien présent et en faire un personnage beaucoup plus intéressant et... Réel.

J'ai aussi beaucoup aimé la sensibilité avec laquelle la question du racisme est abordée. D'un côté, on y voit constamment Baker répéter qu'il n'y a pas de racisme en France. Ce qui a du sens, pour quelqu'un qui vient d'un milieu où les lynchages étaient encore pratiqués. En même temps, la BD montre bien que la Revue Nègre était bien l'oeuvre de blancs employant des noirs pour leur faire jouer un primitivisme projeté par le regard colonisateur.