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EAN : 9782366582970
250 pages
KERO (15/03/2017)
3.84/5   54 notes
Résumé :
Sur une plage désertée par les estivants, Jean se plonge dans l’eau glacée. Quel que soit le temps, il part nager, pour oublier son corps trop vieux, oublier son petit-fils Léo, enfermé dans sa chambre et replié sur lui-même depuis son retour d’Afghanistan. Léo qui crie la nuit, Léo qui lui fait peur. À quel moment s'est envolé l’enfant rieur dont il était si proche ? Le jour où sa mère a disparu sans laisser de traces ? Ou lors de l’une de ses missions ?
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Jean refuse de devenir un vieux monsieur gémissant sur les méfaits de l'âge.Il nage tous les jours et tient son journal des baignades dans lequel il note l'état de la mer,ses états d'âme,ses rencontres,son quotidien.
Dès le début de l'histoire j'ai reconnu des sensations éprouvées,vu des images.
"La mer est lisse et grise.Un miroir que je pourrais briser en y posant le pied.Le miroir se fend pour me laisser passer."
"Deux anneaux de feu enserrent mes chevilles".
L'auteur m'a fait aimer ce grand-père qui ne comprend plus très bien son petit-fils traumatisé depuis son retour d'Afghanistan.Il se sent trahi par un voisinage qui,jusqu'alors,semblait l'apprécier.Il veut croire que son petit-fils est innocent de ce dont on l'accuse.L'auteur s'attache minutieusement à décrire les états d'âme de chacun des personnages dont aucun n'est vraiment secondaire.Elle sait nous entraîner dans les illusions,la frustration,les espoirs,les désillusions de chacun.On attend avec impatience de savoir ce qui s'est passé pour l'adolescente disparue,pour la mère dont on n'a pas compris la disparition autrefois.Je me suis surprise à ralentir mon rythme de lecture pour mieux savourer chaque avancée de l'histoire.
Le style de l'auteur est excellent.J'ai ,grâce à elle,voyagé,aimé,pleuré,souffert,ressenti de la nostalgie en suivant les personnages.Je suis vraiment conquise par sa façon de raconter une histoire.
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Lecture dans le cadre du prix des lecteurs du Livre de Poche 2018

Voilà typiquement le genre de bouquin que je n'aurais jamais acheté de moi-même. Un livre et un auteur qui me sont totalement inconnus, une quatrième de couv qui ne m'attire pas particulièrement. Erreur car j'ai fait une jolie petite découverte.

Sur une presqu'ile isolée, Jean, retraité et veuf, sent son corps devenir vieux. Tous les matins il va se baigner, se frotter à l'eau froide de la mer. Drogué à l'immersion dans l'eau glacée, Jean tient, tel un fil rouge, le journal de ses baignades.
Depuis quelque temps, son petit-fils de retour de mission en Afghanistan est venu le rejoindre dans ce bout du monde et rompre sa vie quasi monacale. Léo qui fut un enfant joyeux, est aujourd'hui un jeune adulte taciturne, mutique, inaccessible, à l'occasion violent. le lien qui les unissait est détruit.
Quand une adolescente disparait, les habitants de la presqu'ile ont vite fait de trouver en ce jeune homme un coupable idéal.
Jean, malgré des doutes, des aveux, refuse que son petit soit l'auteur d'un acte aussi affreux.
Il va falloir affronter la suspicion, l'acharnement des voisins, la rumeur.
En contrepoint, une femme raconte autre chose. La mère de Léo, par petites touches, laisse pressentir le drame qui traumatisera son fils tout autant que son expérience de soldat.
Au fil des pages le mystère s'épaissit.

En entremêlant un journal de baignade, une histoire de filiation et une trame policière, Christine Desrousseaux construit un récit prenant d'une écriture maitrisée et fluide.

Rythmé par les saisons et les marées, un roman battu par les vents et les vagues dans lequel j'ai littéralement plongé.
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Jean, le grand père, et Léo, son petit fils sont les deux personnages principaux. le roman est écrit sous forme de journal de baignade de Jean, qui chaque jour rejoint la mer. Christine Desrousseaux nous fait ressentir les sensations de la mer sur le corps humains, avec une description des paysages, du changement de la mer a travers les jours.
Mais, de troublants évènements se produisent dans le village de Jean, suite à l'arrivée de son petit fils Léo, qui revient de la guerre d'Afghanistan..

Le journal des baignades de Jean sont entrecoupés par des passages d'une femme qui nous raconte une partie de soi, de sa vie, et pas la plus facile, on suit la journal de cette femme, qui est en réalité la mère de Léo, qui va faire basculer la vie de Léo et de son père.

Christine Desrousseaux décrit avec brio et finesse la psychologie de chaque personnage par rapport a lors passé. L'écriture est belle, fluide, pleine de poésie, le suspense est bien présent, le roman est addictif jusqu'à la dernière page.

Roman lu en tant que juré du prix des lecteurs Livre de Poche 2018 ; un très belle découverte pour ma part, car ce n'est pas un livre que j'aurai acheté et lu de mon plein gré. Je suis donc conquis par "Mer Agitée" de Christine Desrousseaux.
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Jean, la soixantaine passée, habite une presqu'île, un de ces petits villages côtiers où tout le monde se connaît sans savoir vraiment qui est son voisin. Depuis que son petit-fils Léo a trouvé refuge chez lui, militaire en permission après une mission en Afghanistan, Jean écrit un journal "Journal de mes baignades". C'est vrai qu'il y tient à ses baignades quotidiennes, et il ne s'agit pas de le mettre en garde contre les dangers auxquels son vieux corps s'expose lorsqu'il nage dans ces conditions, quelque soit le temps. Pour lui, les baignades sont une manière de se libérer l'esprit en s'immergeant dans cette eau froide, tandis que son journal lui permet de penser aux doutes qui l'assaillent, aux inquiétudes qui perturbent son existence. Car Léo n'est plus l'enfant qui a passé de nombreuses vacances d'été chez son grand-père, un enfant pas forcément expansif et joyeux, mais un gosse curieux, concentré, attentif à l'existence du monde concret autour de lui, aimant observer la nature, y puisant un savoir personnel. Léo ne dort plus, mange à peine, ressemble chaque jour davantage à un mort vivant, est complètement renfermé sur lui-même, et devient même irascible pour un rien. Un soir, éméché, Léo agresse une jeune femme. Quelques jours plus tard une autre disparaît. Les gens parlent. La rumeur s'amplifie. Léo est-il coupable ou innocent ? Jean va-t-il pouvoir le défendre et le protéger ?

Mer agitée est un roman prenant, émouvant, à l'atmosphère dramatique et intense. La présentation des événements sous forme de journal, et la distillation des informations essentielles au compte-gouttes, assurent un rythme de lecture plutôt dynamique.
Les personnages sont attachants, avec une psychologie recherchée. Jean, malgré son côté ours mal léché, a un comportement juste, touchant, plein de sagesse, vis à vis de Léo et des autres protagonistes de l'histoire.
Christine Desrousseaux nous mène habilement en bateau et notre conviction de culpabilité n'a de cesse de tanguer sous l'effet des vagues de cette mer agitée.
Au-delà de ce drame, c'est aussi un superbe roman d'amour, une explication sur le stress post traumatique, et une réflexion sur les jugements et les regards des autres.

Mon blog littéraire : http://bibli-oli.blogspot.be
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Quand tout est contre vous…

Jean, le narrateur, décide de se baigner tous les jours maintenant que les vacanciers ont déserté les plages. Il tient un Journal de ses baignades qui l'aident à se réapproprier son corps, à faire le point mais aussi à tenter de comprendre son petit-fils Léo rentré d'Afghanistan qui ne va pas bien du tout. Il ne dort pas, fait des cauchemars, est d'une humeur très sombre, il est presque devenu un étranger pour son grand-père qui ne reconnaît pas l'enfant qui venait passer ses vacances auprès de lui chaque année. Pire encore, un soir qu'il était ivre Léo a agressé et frappé une jeune fille. L'affaire n'a pas de suites, Léo ayant accepté de présenter ses excuses aux parents et à la jeune fille. Mais lorsque quelques jours plus tard, une autre jeune fille est retrouvée violée et étranglée non loin de leur demeure, il n'en faut pas plus pour que tout le village considère Léo comme coupable.

Je remercie NetGalley ainsi que les Éditions Kero pour la lecture de ce Service Presse. Dès le départ, nous découvrons que Léo souffre de stress post-traumatique et nous nous demandons quels évènements il a pu vivre même si nous nous en doutons plus ou moins vu qu'il rentre d'Afghanistan mais comme il refuse de parler ou de se soigner, le suspense demeure. Ensuite, autre blessure très importante, sa mère Antonia a disparu alors qu'il avait six ans et nul ne sait ce qu'elle est devenue. Léo reste la plupart du temps enfermé dans sa chambre et l'une de ses rares sorties s'est soldée par l'agression d'une jeune femme qu'il a frappée et poursuivie de ses insultes alors qu'il avait trop bu. Aussi quand le cadavre d'une adolescente est retrouvé, nous ne pouvons pas nous empêcher de nous demander : « et si c'était Léo ? » Nous ne voulons pas qu'il soit coupable mais le doute demeure.

Les personnages créés par Christine Desrousseaux sont attachants et proches de nous. Chacun a ses failles et fait au mieux pour vivre avec. Jean, le grand-père de près de soixante-dix ans, refuse de se laisser vaincre par la vieillesse et il se baigne dans la Mer du Nord quel que soit le temps, quelle que soit la température. La Mer est ici un personnage à part entière et elle ajoute sa poésie et sa sauvagerie au texte. Léo est touchant même si parfois j'ai eu envie de le secouer pour le faire réagir et j'ai croisé les doigts pour qu'il ne soit pas le coupable.

L'auteur décrit magnifiquement le climat qui peut exister dans une communauté qui vit repliée sur elle-même. Dès que le meurtre est découvert, tout le monde se retrouve suspect. Et il est tellement plus facile d'accuser et de condamner le dernier venu que de chercher la vérité. Mais cela va beaucoup plus loin et cela devient franchement méprisable : c'est dans l'adversité que la lâcheté et la bêtise humaines se révèlent alors pleinement. Pour tout le village, cela ne fait aucun doute, Léo est le coupable et ils ne vont pas chercher plus loin. Jenny et Magali sont également deux autres personnages bouleversants d'humanité.

Christine Desrousseaux nous décrit tout en finesse la psychologie des différents protagonistes. Elle nous raconte l'histoire de Léo et de Jean avec simplicité, d'une plume fluide et élégante. Les scènes qu'elle dépeint sont d'une grande force et nous touchent en plein coeur. Mer agitée est avant tout un excellent roman mais il peut aussi être classé dans les thrillers psychologiques car l'auteur maintient le suspense jusqu'à la fin.

Au final, une lecture bercée par le chant des vagues et addictive.

Lien : http://au-pays-de-goewin.ove..
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critiques presse (1)
Actualitte
17 juillet 2017
Si ce n’était déjà pris, Christine Desrousseaux aurait presque pu intituler son roman Le vieil homme et la mer... Mais il aurait dans ce cas manqué une dimension, celle de l’intrigue policière qui en structure l’écriture.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
_ Vous n'avez pas connu Adèle ? Elle se baignait toute l'année. A plus de soixante-dix ans. De janvier à décembre. Elle disait qu'elle n'irait pas le jour où il neigerait. Et ici, la neige c'est une rareté.
Marie a froncé les sourcils.
_ Et ça lui a réussi ?
_ Ca dépend de ce que vous entendez par réussir, a rétorqué l'homme. Elle est morte, comme tout le monde.
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J'aurais pu y passer, cette autre fois, je le sais, je reviens souvent en pensée à ces quelques minutes où tout aurait pu basculer et mon esprit s'égare à imaginer mon absence définitive de ce monde. En prenant de l'âge, j'avais pensé qu'il serait plus facile d'accepter l'inéluctable, qu'un glissement indolore s'opérerait en moi pour affronter le néant, ou plutôt l'idée du néant, en vieux sage. Ce n'est pas le cas. Je suis toujours dans la même sidération quand je pense à ma propre mort. L'âge ne m'a rien appris. La mer continuera à aller et venir sur cette plage, les algues à étendre leur chevelure sur le granit, les goélands à criailler dans le ciel, et moi je ne ferai plus partie de cet univers. Je ne manquerai ni à la mer, ni aux oiseaux, ni aux algues, simplement je serai absent du paysage. A ma place, il n'y aura personne, rien, nada...
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C'est le seul reproche que je peux faire à Solange, elle a tendance à me considérer comme une personne âgée qu'il faut ménager. Chaque fois, je me crispe intérieurement. Je connais mon âge, je sais que mes cheveux, mes poils et ma barbe sont blancs, que ma peau est ridée, que je me fatigue plus vite qu'il y a trois ou quatre ans. A part mon âge, rien dans mes capacités ne me sépare de n'importe quel individu plus jeune. Je n'aime pas qu'on me range dans la petite case "vieux" avec le corollaire qui va avec : diminué, faible, incontinent, impuissant (et donc obsédé) malade ou en passe de l'être, étourdi, limite Alzheimer.
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12 octobre
Le jour peine à se lever. Le ciel est gris avec des masses violacées qui plongent dans la mer. Le contraste fait paraître l’eau plus verte, d’un vert pâle de lac artificiel. Je ne sais pas ce qui produit ce même effet d’oubli à chaque baignade : l’eau glacée, le paysage mouvant, le ciel qui touche l’horizon, les mouvements synchronisés de la nage, la respiration qui s’amplifie ? Quand je me baigne, aucune pensée parasite ne vient me hanter. Je suis dans le pur présent.
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J'entre dans les vagues et nage lentement. Des nuages s'amoncellent à l'est, le ciel y a pris une teinte de plomb tandis qu'il est encore d'un bleu italien à l'horizon de l'océan.
Soudain des gouttes crépitent autour de moi, mitraillent la surface lisse de l'eau. L'averse frappe ma nuque, mes épaules, mon crâne, tandis qu'étrangement le reste de mon corps est à l'abri dans l'épaisseur calme de la mer. Drôle de sensation de se sentir protégé par cet élément liquide si vaste...
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