Qu'on se le dise, je suis le premier à pester sur le marketing aguicheur mais je suis également le premier à me laisser tenter par une magnifique couverture de livre, bande dessinée ou comics. Ouais, je suis faible, que voulez-vous. Bref, vous savez donc comment j'en suis venu à lire le premier tome de Long John Silver : grâce à sa superbe couverture. Et puis parce que j'aime la piraterie. Bah ouais, j'ai beau être faible je n'en reste pas moins un mâle alpha qui a obligatoirement, à un moment donné de son enfance, jeté son dévolu sur la confrérie des pirates. Et à tel point que j'avais eu le bateau des pirates en Playmobil à l'époque. Et j'vous préviens, pas touche aux Playmobil c'est sacré ! Et idem pour les Lego !
Long John Silver c'est une adaptation très « libre », ou en quelque sorte un hommage au format BD, du roman
l'île au trésor de
Robert Louis Stevenson, dans le sens où il ne s'agit ni d'une retranscription sous forme de bulles, ni de la suite du roman éponyme. Non,
Xavier Dorison se contente simplement de reprendre le personnage de Long John Silver introduit par
Stevenson en son temps, et de conter ses aventures de la manière qui lui chantera.
Autant vous le dire tout de suite par contre, l'auteur sait se faire désirer et vous n'allez pas en apprendre énormément sur les péripéties du vieux loup de mer. Non. le scénariste préfère plutôt prendre son temps pour poser les fondations de la saga et introduire de la meilleure manière qui soit les personnages. Ce parti pris est-il pour autant gênant ? Absolument pas. Les personnages sont tous intrigants à leur manière, même ceux secondaires, et c'est donc avec un plaisir certain que nous assistons à la mise en place solide des enjeux et aventures à venir.
En prime, nous avons le plaisir de voyager au coeur d'une somptueuse Angleterre du XVIIIe siècle, dessinée façon coup de crayon aquarelle par
Mathieu Lauffray. Cet aspect baveux colle à merveille avec cette Période Moderne poisseuse où la pimpante bourgeoisie côtoie intimement la misère. C'est beau, vous l'aurez compris, cette charmante noirceur.
Une chose est sûre : la lecture de cette épopée ne fait que commencer pour moi et, je l'espère pour vous aussi si ce n'est pas encore fait. Ce serait dommage d'avoir vu le joli minois d'Orlando Bloom avec son charisme frôlant les valeurs négatives (EH OH CALMEZ-VOUS MESDAMES, RESAISISSEZ-VOUS ET ARRÊTEZ DE HULER CAR JE PEUX AUSSI HAUSSER LE TON), et de passer à côté des palpitantes aventures de Long John Silver. Car oui, elles s'annoncent au moins aussi fascinantes que celles d'un certain pirate hurluberlu et alcoolique, mais somme toute sympathique je vous l'accorde. Mesdames, vous penserez à vous passer un linge humide et frais sur le visage car la simple évocation de Johnny Deep vous a fait suer à grosses gouttes. Un peu de dignité bon sang.