Le titre et la couverture sont clairs :
Tereza Drahonovská a perdu ses cheveux.
Et tout le reste de ses poils.
(Comme Édouard Philippe.)
L'alopécie est mystérieuse, la science n'a pas vraiment cerné ses multiples causes : inflammation ? Stress ? Programmation génétique ?
Ce n'est de toute façon pas le propos de l'autrice.
Elle livre une sorte de journal d'alopécie, qui commence banalement avec un "Oh la la, je perds beaucoup de cheveux en ce moment, moi"… qui se poursuit avec de multiples examens et rendez-vous médicaux… qui se termine avec l'acceptation de la calvitie.
Et ça, pour une femme, c'est très très compliqué.
Tereza Drahonovská le précise bien : oui, c'est plus compliqué pour une femme. C'est
Coluche je crois qui disait "La femme sera l'égale de l'homme quand elle acceptera de perdre ses cheveux et de trouver que ça fait distingué" (je cite de mémoire).
C'est donc toute une interrogation sur la féminité et sur la séduction, en parallèle avec les décisions à prendre : je rase tout ? Comment on noue un foulard ? Ça coûte combien une perruque ? Aurai-je un jour le courage de sortir sans rien ?
(Spoiler : oui.)
Le tout ponctué d'humour : et oui, ne plus avoir à s'épiler les jambes c'est cool…!
Les illustrations de
Stepánka Jislová sont pleines d'humour elles aussi, et d'inventivité. Si on peut comprendre, vu le thème, le choix de la bichromie girly en rose et noir, c'est toutefois un petit peu lassant à la longue.
Traduit du tchèque par
Benoît Meunier.
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