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sur 815 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'histoire est simple, elle nous plonge comme souvent avec Maylis de Kerangal dans un univers inhabituel, à la fois clos sur lui-même et connecté au reste. Paula, Jonas et Kate se sont rencontrés dans une école de peinture bruxelloise où l'on y apprend la reproduction, le trompe-l'oeil ou le fac-similé, une école comme une porte fermée et ouverte sur l'art. (Est-on artiste quand on est faussaire de la réalité ? Une question comme un écho sur le rapport de la romancière à la fiction ) *.
Les histoires des trois vont se lier et s'entremêler pendant, et après. Mais c'est Paula Karst que la narration nous invite à suivre en prime, au gré d'une écriture virtuose, au vocabulaire musclé, à la fois générale et précise, aux détails fulgurants comme des coups de pinceaux dans le tableau d'une vie. J'ai été happé, bringuebalé, fasciné. Surtout dans la partie bruxelloise, et à la fin, au moment de Lascaux. Un monde à portée de main, celle des coups de pinceaux certes, mais aussi celle d'une écriture intense, vive, aux accents de balade un peu rock, et surtout très classe.

* édit suite à l'écoute tardive de cette vidéo de l'auteure : https://youtu.be/XLPV2V5G9ec
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Pendant deux ans après un bac terne, Paula a trainassé, d'une année de latence en droit à une prépa aux écoles d'art. Puis déterminée, elle a annoncé à ses parents : « Je vais apprendre les techniques du trompe-l'oeil, l'art de l'illusion » à l'Institut de la rue du Métal à Bruxelles - parcours chaotique de nombreux jeunes qui cherchent parfois longuement leur voie avant de parvenir à « secouer leur vie ».

Pour une fois, Maylis de Kerangal centre son roman autour d'une jeune femme, Paula, qui partage amitié avec Kate et colocation avec Jonas.
De leurs années d'école à leurs premiers apprentissages puis jobs, le récit dépeint avec justesse et émotion le quotidien, les doutes et les joies de jeunes étudiants artistes d'aujourd'hui. De Paris, Moscou, au fac similé de la grotte de Lascaux, en passant par les studios de Cinecitta, la variété de leurs expériences cadence le roman, évite toute chute de rythme, tout en instruisant le lecteur sur l’art subtil du trompe-l’œil.

Voilà pour le décor. La réalisation du tableau étant confiée à Maylis de Kerangal, le résultat au terme de 285 pages est époustouflant. Qu'il s'agisse du style, du choix extrêmement précis des mots, de leurs associations souvent si originales, de la qualité de la documentation, jusqu'au nom de l'héroïne Paula Karst dont je vous laisse découvrir la signification au terme du roman si vous ne la connaissez pas, tout semble ici magistralement maitrisé.
J'ai retrouvé avec jubilation le talent intact de l'auteur de Réparer les vivants : une intrigue resserrée autour d'un thème, une écriture précise et cadencée qui énonce autant qu'elle suggère. En résumé : une oeuvre de fiction originale et très réussie !

« Le trompe-l'oeil est la rencontre d'une peinture et d'un regard, il est conçu pour un point de vue particulier et se définit par l'effet qu'il est sensé produire. »
Remplacer le mot trompe-l'oeil par le mot roman et laisser agir l'effet de l'illusion...un monde est à portée de main.
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Bienvenue dans le monde du trompe-l'oeil !
En tout cas, j'espère que vous vous plairez autant que moi dans ce temple de l'illusion qui malgré tout trouve toujours des raccords avec la réalité, actuelle ou d'un autre âge.

Quel plaisir de suivre ces étudiants en « peinture en décor » dans l'école de la rue du Métal, à Bruxelles, « une maison de conte, cramoisie, vénérable, à la fois fantastique et repliée » !
Quelle jouissance de suivre mot à mot la description des tons qu'ils vont utiliser, de leurs mélanges, de leurs coups de pinceau, et au-delà, de leurs rêves.
Vraiment, chaque phrase pour moi a été un régal, et je pèse mes mots : j'ai apprécié par tous les pores ce roman sensuel par excellence, visuel, tactile, onctueux.
Roman plein d'imagination aussi, d'envol vers d'autres contrées, d'autres temps. Car lorsque Paula Karst, la jeune peintre faussaire, peint des marbres ou des bois, elle rejoint la matière et les conditions de leur création.
« Les faussaires travaillent à creuser des trous dans la réalité, des passages, des tunnels, des galeries »
Que ce soit sous le ciel gris de la Belgique ou dans les brumes de chaleur de Rome et sa Cinnecita, que ce soit dans les tentures cramoisies du salon d'Anna Karénine à Moscou ou à Lascaux lors de l'édification de « Lascaux IV », Paula s'investit tout entière, se fond, s'annihile dans l'instant créateur et par là rejoint l'éternité.

N'oublions pas qu'il faut vivre, il faut manger, il faut gagner sa croûte, comme on dit prosaïquement.
Après ce temps béni des quelques mois d'études à l'école de peinture de Bruxelles (et là, Maylis de Kérangal nous relate des faits réels, l'école van der Kelen – Logelain est une institution réputée), Paula et ses deux amis, Jonas et Kate, se lancent à l'assaut des chantiers dans toute l'Europe. La complicité créée lors de l'apprentissage se recompose à des moments précis où chacun raconte son corps-à-corps avec la matière.

C'est un roman gourmand, qui s'enracine dans la matière pour mieux s'en détacher. Difficile de me faire comprendre autrement que par ces mots...J'ai vécu, littéralement, ma lecture ; je m'en suis repue, j'ai absorbé toutes ses strates.
Art, psychologie, profondeur, couleurs, senteurs : ce roman est un coup de pinceau magistral et m'a présenté le monde à portée de main.

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Ralalaa ça va être compliqué...
Suis-je la seule à trouver plus laborieux de chroniquer une merveille, que de descendre une daube, je vous le demande ?

Car ici, oui oui, c'est de merveille dont il s'agit, et si Maylis de Kerangal renouvelle invariablement l'univers de ses romans, ce n'est visiblement pas au détriment de leur qualité.

Politique et génie civil dans "Naissance d'un pont", médecine de pointe chez "Réparer les vivants", cette fois voilà-t-y pas qu'elle nous initie à la peinture, à la technique du trompe-l'oeil plus précisément, dans une originale et sensuelle incursion chez « les copistes, les braqueurs de réel, les trafiquants de fiction ».

Et de cet art complexe que l'on pourrait croire mineur, l'auteure exprime une captivante théorie de l'illusion. « Copier c'est apprendre à voir ». Cette réflexion révèle son ampleur au fil du parcours initiatique de la jeune Paula qui, de Bruxelles à Lascaux en passant par Cinecittà, tentera d'affirmer son art en s'appropriant la mémoire du monde et la vérité de sa propre histoire.

L'imaginaire et l'écriture exceptionnelle de Maylis de Kerangal partent toujours loin mais ne me perdent jamais, et sa manière singulière et virtuose d'allier détails techniques et poésie pure m'a de nouveau enchantée, fascinée par ce roman éblouissant tant par le fond que par la forme.

Mais en parler, décidément… c'est compliqué !!


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Sur un sujet pas évident, la peinture de décors en trompe-l'oeil, Maylis de Kerangal réussit un nouveau roman passionnant, intrigant et surtout très instructif, comme elle l'avait superbement fait avec Réparer les vivants, sur un thème complètement différent.

Un monde à portée de main m'a entraîné sur les pas de Paula Karst qui, à 20 ans, est entrée à l'Institut de peinture, rue du métal, à Saint-Gilles (Bruxelles) où elle s'est liée d'amitié avec Kate et Jonas.
Maylis de Kerangal m'a fait vivre les doutes, les difficultés d'une étudiante qui quitte le cocon familial parisien, abandonne des rêves pour plonger dans un monde rude et sans concession mais où elle réussit à exprimer son talent. Pourtant, les difficultés la submergent. Elle veut abandonner pendant que : « Jonas est l'étoile de l'atelier et s'en tire fort bien seul, c'est ce qu'elle réplique d'un ton dur ; il est aérien, indifférent, farouche, prend ses repas dehors et ne rentre que pour dormir, de sorte que Paula ne le croise guère qu'à l'école où cela fait longtemps que quelqu'un d'aussi doué n'a pas franchi la porte. »
J'ai beaucoup aimé vivre au plus près de ces artistes au rôle ingrat mais qui obtiennent des résultats extraordinaires. le livre offre de tendres moments, d'une complicité émouvante et si bien décrite. Malgré cela, pour réussir, ils souffrent dans leur corps mais : « Ils sont tout terrain et polyvalents, s'adaptent à toutes les pratiques, à tous les protocoles, à tous les rythmes, c'est d'ailleurs en cela qu'ils sont utiles, c'est pour cela qu'on les embauche. » Suivre Paula dans les divers travaux qu'elle mène après l'école bruxelloise est passionnant, surtout quand elle est à Rome où elle peint des décors à Cinecitta qui, hélas, n'a pratiquement plus que la téléréalité et les spots publicitaires pour maintenir une activité.
Enfin, alors qu'un moment important du livre nous avait emmenés dans une carrière de marbre, le cerfontaine, une belle séquence, c'est à Montignac (Dordogne) que nous nous retrouvons enfin pour la réalisation des panneaux de Lascaux IV, réplique intégrale de cette merveille de la préhistoire.
Maylis de Kerangal en profite pour nous conter, par Paula interposée, l'histoire, connue certes, mais à laquelle elle ajoute certains détails que j'ignorais. Je n'en citerai qu'un. Simon Coencas (13 ans), un des jeunes découvreurs de la grotte, était, avec sa soeur, « seuls survivants de la famille, internée à Drancy, déportée, puis assassinée à Auschwitz. »

Tout le charme d'un livre comme celui-ci est de nous apporter des informations, des découvertes d'un monde pas ou peu connu et de nous faire vivre avec des personnes qui tentent de réussir leur vie malgré difficultés et obstacles. Un grand plaisir de lecture.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Nous suivons dans ce roman une jeune femme Paula, une fille moyenne, protégée, assez glandeuse mais qui a l'idée de secouer sa vie.

Le récit commence à l'école de peinture de Bruxelles, où Paula est venue apprendre la technique du trompe-l'oeil, l'art de l'illusion. Un recrutement hétéroclite, des étudiants sans le sou et des filles au sang bleu, élevées dans des instituts privés. Elle va se lier d'amitié avec Kate et Jonas. Jonas, son coloc dans un appartement vaste mais mal chauffé, un élève doué. Il s'agit seulement d'habiter ensemble mais ils n'aiment pas que d'autres se glissent entre eux. Kate elle, fait partie de ces filles qui agrandissent l'espace.

Maylis de Kerangal nous raconte cet apprentissage, lever à six heures, coucher à minuit, loin des réseaux sociaux. Une vie d'ascèse pour acquérir la technique du trompe-l'oeil, l'art de l'illusion. Paula va faire connaissance avec son corps, la pratique est atelier est physique, une charge de travail violente d'autant plus que jusque là elle n'a que peu épuisé sa jeune personne. Elle s'accroche, écoute, note.

Après cette formation, les routes des trois amis se séparent, Kate galère à Glasgow, tandis que Jonas est débordé. Paula enchaîne des chantiers modestes s'assurant une autonomie matérielle fragile mais réelle. Elle est devenue vulnérable, elle méconnaît sa solitude, accumule les coups de coeur de forte intensité qui flambent comme des feux de paille sans laisser de traces. Un contrat de quelques mois va emmener Paula dans les studios cinématographiques de Cinecitta. Maylis de Kerangal nous fait pénétrer dans ce monde de faux-semblants où tout est factice.

C'est un appel de Jonas qui va l'envoyer sur le chantier de la construction de la réplique de la grotte de Lascaux et une fois de plus l'écriture de Maylis de Kerangal fait merveille pour nous décrire ce travail de copiste et surtout la fabuleuse histoire de cette cathédrale préhistorique, de sa découverte à son exploitation mercantile, justifiant une fermeture actée par André Malraux pour sauver ce patrimoine exceptionnel. Paula va se retrouver dans le lieu de la peinture originelle en lien direct avec les premiers artistes de l'humanité.

Difficile d'exprimer ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman. C'est une impression de beauté, beauté de l'écriture, comme un peintre Maylis de Kerangal nous fait entrer par petites touches précises dans le monde de la peinture, elle s'approprie les termes spécialisés, les techniques, tout est précis, détaillé. Mais l'auteur sait aussi peindre les sentiments, l'amitié et l'amour. Je n'ai pas trouvé la lecture de ce livre facile, je pense qu'il faut le lire doucement pour en apprécier toute la grâce.


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C'est un roman qui porte bien son titre puisque c'est tout le travail de l'artisan et de l'artiste qui est mis en exergue dans ce récit. Paula est peintre, elle réalise des trompes l'oeil tout comme ses condisciples, Jonas et Kate, de l'école d'art. Elle vit de contrats plus ou moins précaires grâce au talent de ses mains. C'est donc le portrait de cette jeune femme, avec ses doutes, et de son métier que propose Maylis de Kerangal et c'est PASSIONNANT : il faut dire que l'écriture, très imagée et très dense de l'auteure, magnifie cette histoire. j'ai adoré !
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Un roman qui sent la térébenthine, qui explose de couleurs du jaune cadmium, au bleu Ceylan, des trompes l'oeil qui nous emportent dans des mondes antiques. C'est fascinant pour peu qu'on apprécie l'art, et plus particulièrement la peinture.
J'ai adoré suivre PAula de son apprentissage à ses premiers pas de petits chantiers aux grands décors de cinéma. J'ai aimé sa relation avec Jonas, qui forme, se fond et fusionne comme deux âmes soeurs.
C'est une prouesse de nous embarquer tout le long d'un roman avec cette passion de fausser le regard juste avec un pinceau, des couleurs, et beaucoup de talent.
C'est remarquable, palpitant, passionnant. Après on aime ou pas, mais j'ai trouvé original cette idée de sujet pour un roman, ce n'est pas courant, sur pour un métier qui tend à disparaître au profit de l'illusion technologique.
Faire vivre cet art par le biais d'une lecture, c'est aussi nous faire prendre conscience qu'il y a des métiers qui méritent un peu plus de lumière et de reconnaissance.
A lire pour ce qui aime les couleurs qui n'ont pas peur de se tacher, qui ont souvent un pied dans la marge pour mieux admirer un monde à part.
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Madame de Kerangal,
Je viens de finir votre livre et pour tout vous dire, je l'ai trouvé d'une très grande beauté.
Je l'ai commencé un soir alors que j'avais une grosse journée derrière moi. Et dès la première page, je l'ai refermé. Pourquoi ? Parce que cette première page - celle qui décrit Paula descendant l'escalier - je l'ai trouvée tellement parfaite dans cette espèce de mimétisme génial entre ce que l'on nomme communément le fond et la forme que je me devais d'attendre d'être plus reposée pour en apprécier toute la splendeur. Car Paula Karst, on la VOIT dévaler les marches : votre phrase mime si magnifiquement ce mouvement, le long d'un escalier en colimaçon - j'ai vu ça comme ça - qu'on sent jusqu'à l'air qu'elle déplace. Elle est là, à portée de main, elle aussi. Quel magnifique portrait de personnage ! Une page et tout y est.
Et le lendemain, je me suis laissée aller au plaisir, à l'éblouissement. J'avais aimé (j'allais dire, comme tout le monde) Réparer les vivants, mais là, Madame de Kerangal, votre écriture a encore gagné en maturité : vos phrases sont amples, rythmées, sensuelles et généreuses. Elles donnent, se donnent, s'offrent à ceux qui comme moi s'en délectent.
Je ne connais guère d'auteurs contemporains qui aient une plume aussi somptueuse que la vôtre. Je relis peu de livres, sauf quelques « classiques » triés sur le volet, mais le vôtre, je l'ai relu, par gourmandise, et je le relirai encore.
Je parle beaucoup de l'écriture - c'est mon dada - mais si vous le voulez, abordons le sujet que vous avez choisi, il vous va si bien...et je dirai plus loin pourquoi…
Vous devez connaître les jeunes adultes pour en parler comme vous le faites, vous exprimez si bien leurs gestes, leurs mimiques, leurs tics et leurs trucs. Combien de fois je me suis exclamée : « c'est vraiment ça ! », reconnaissant les jeunes qui m'entourent au quotidien. J'avoue aussi m'être projetée dans les haussements de sourcil du père découvrant d'un air toujours un peu étonné les nouvelles inventions de sa fille. En effet, Paula, l'héroïne, décide, après avoir tenté quelques expériences post-bac, de se lancer dans des études d'art, enfin plus exactement de copiste : elle veut apprendre à recopier la nature, à peindre des décors en trompe-l'oeil. Créer l'illusion. Reproduire le réel à la perfection de façon à ce que l'oeil se méprenne, fasse fausse route avant de rétablir la vérité. le marbre cerfontaine, l'écorce du tulipier, l'écaille de la tortue. Paula doit être capable de tout reproduire et il va lui falloir se soumettre à un travail acharné et à une discipline de fer pour atteindre la perfection. En sera-t-elle capable ? Elle s'est inscrite dans une école rue du Métal à Bruxelles et très vite, elle songe à abandonner. Travailler debout pendant des heures en respirant des odeurs de térébenthine : un cauchemar ! C'est son coloc Jonas qui va lui faire comprendre que pour peindre les choses, il ne suffit pas de les voir, il faut les connaître, intimement, les incorporer : « Apprendre à imiter le bois, c'est « faire histoire avec la forêt », « établir une relation », « entrer en rapport ». Il lui faut, pour accéder à l'essence des choses, au coeur de ce qu'elle peint, être sensible à « la vitesse du frêne » à « la mélancolie de l'orme », à « la paresse du saule blanc ». Ce sera pour elle la seule façon d'accéder à ce monde magnifique et de découvrir toute la beauté et la vérité de ce qui est là, à portée de main...
L'art du trompe-l'oeil n'a plus aucun secret pour vous, Madame de Kerangal : vos mots et vos phrases rendent si bien les mouvements, les attitudes, les corps et les matières que l'on s'y tromperait. Vos phrases ont en elles la forme du réel, le rythme du monde et la syntaxe de la vie. Elles nous ont même donné la clef d'un univers auquel nous n'avions pas accès bien qu'il soit là, sous nos yeux. C'est toute la puissance de la littérature, celle de nous permettre de voir, par le biais de la fiction, ce qui est là, près de nous, mais que nous ne voyons pas.
Nous avons besoin qu'un magicien nous ouvre avec ses mots la voie vers ce monde qui est le nôtre.
Merci, Madame de Kerangal, de nous enchanter ainsi !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Passionnant. Brillant.
J'ai été envoûtée par cette écriture si spéciale, emportée par le flot de ses longues phrases magnifiques. Elle emploie des mots justes, forts, au bon moment, au bon endroit.
Au delà de l'écriture, la connaissance de ses sujets est parfaite. Elle sait de quoi elle parle, elle s'est bien et profondément documentée que ce soit sur le trompe-l'oeil, sur la vie des intermittents de l'art, sur Cinecittà, sur le fac-similé de Lascaux IV etc.
Quant au processus de création, elle a bien compris que l'artiste voyait déjà l'oeuvre sous la surface avant de commencer le travail, même un travail de copie.
J'ai été grisée par cette lecture.
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