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EAN : 9782711862214
405 pages
Réunion des Musées Nationaux (25/03/2015)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Figure majeure de l’histoire de l’art, Diego Velázquez (1599- 1660) est sans conteste le plus célèbre des peintres de l’âge d’or espagnol.

L’exposition met son oeuvre en dialogue avec de nombreuses toiles d’artistes de son temps qu’il a pu connaître, admirer ou influencer.

Elle se penche également sur la question des variations de styles et de sujets dans les premières compositions de Velázquez, le passage entre naturalisme et caravagis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'exposition Velázquez que propose le Grand Palais à Paris de mars à septembre 2015 méritait bien ce bel ouvrage pour la qualité des oeuvres exposées (même si certains regrettent l'absence des « Ménines »… mais on ne peut dépouiller le musée du Prado de tous ses joyaux) et pour la première rétrospective parisienne jamais organisée.

J'ai eu l'opportunité de suivre dans les salles une conférencière, érudite en histoire de l'Art comme en Histoire « tout court ». Elle m'a permis une compréhension parfaite de l'homme dans son époque et une mise en perspective du mécénat royal dont il a profité toute sa vie.

On ne peut en effet comprendre les tableaux que par la connaissance de la monarchie des Habsbourg espagnols, le destin dramatique de Philippe IV d'Espagne, piètre monarque politique mais passionné d'art et protecteur d'artistes. Cette pauvre monarchie qui s'étiole, laminée par les décès, mortalité sans doute due à l'excès de consanguinité, et qui fait apparaître dans les portraits royaux (enfants compris ), une tristesse et un maintien digne dus à une étiquette implacable, accentués par une culture catholique rigide.

De nombreuses oeuvres d'artistes côtoient sur les cimaises les tableaux du maître : travaux de commandes et d'ateliers (les peintures de Velázquez n'étaient pas signées et cela entraîne encore de solides querelles d'experts). il faut bien constater que certains peintres n'avaient pas son rayonnement pictural. Les répliques du magnifique portrait du pape Innocent X en sont la preuve flagrante.
Mention spéciale quand même pour son gendre Mazo qui offre un portrait de famille des descendants de Velázquez très touchant.

Une exposition que je recommande vivement et d'où je suis ressortie, incorrigible que je suis, avec un livre de très belle facture
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[Exposition. Paris, Grand Palais, 25 mars-13 juillet 2015] – "Velázquez" – Réunion des musées nationaux-Grand Palais, 2015 (ISBN 978-2-7118-6221-4 et 978-2-35031-508-9)
Exposition réalisée en collaboration avec le Musée du Louvre et le Kunsthistorisches Museum de Vienne – textes de Guillaume Kientz etc, chronologie de Laetitia Perez – format 30cm, 405p.

Evidemment, cette exposition ne comprenait ni "Les ménines", ni "Les lances ou la reddition de Breda", ni "Les fileuses" : ces tableaux monumentaux et/ou fort coûteux à déplacer, n'ont probablement encore jamais quitté le musée du Prado de Madrid, et de toute façon le Grand Palais ne serait guère en mesure de les héberger.

Dans ces conditions, la vedette incontestée et incontestable de cette exposition était "La Vénus au miroir", placée d'ailleurs au centre du parcours. Un tableau sidérant à plus d'un titre.
D'abord dans son contexte historique, qui en fait une oeuvre "unique" dans le sens le plus littéral du terme : il s'agit du seul nu de cette ampleur peint par Vélasquez, et pour cause ! Dans l'Espagne de Philippe IV et du comte-duc d'Olivares, une telle oeuvre (peinte vers 1650) aurait pu lui coûter la comparution devant l'Inquisition, avec une issue pour le moins incertaine.
Vélasquez est d'autant plus conscient de ce risque qu'il a peint, vers 1620, le "Portrait de soeur Jeronima de la Fuente" (présent dans cette exposition), qui brandit son crucifix comme une masse d'arme en arborant un air aussi aimable que Margareth Thatcher dans ses meilleurs moments. Par ailleurs, il peint sa Vénus quasiment en même temps que le "Portrait du pape Innocent X" ( tableau lui aussi présent dans cette exposition), qui n'a pas l'air bien commode non plus. le peintre se séparera rapidement de sa Vénus auprès d'un marchand.

Vélasquez peint ce tableau dans une grande discrétion si ce n'est en grand secret (on ignore à quelle date exactement, on ne sait même pas s'il le peint en Italie ou en Espagne), il sait que ce sera son seul grand tableau de nu féminin, il y a donc longuement réfléchi, toutes les sources concordent pour affirmer qu'il est alors influencé par Rubens, certains écrivent qu'il aurait même peint ce tableau pour rivaliser avec lui, en s'inspirant toutefois de l'Hermaphrodite endormi de l'époque romaine, sur son matelas sculpté par le Bernin au XVIIe (oeuvre présentée à proximité immédiate du tableau).
Soit, mais ceci est loin d'expliquer la composition pour le moins fort peu conforme aux productions de son mentor, caractérisées par ces chairs féminines surabondantes débordant de partout.

Soyons francs et sans fausse pudeur : Vélasquez peint-là l'un des plus beaux nus féminins de dos, tout juste suffisamment callipyge, ce dos velouté et nacré s'interrompant sur une des plus magnifiques paire de fesses féminines imaginables, prolongées par des jambes aux proportions canoniques (oh !)...
Mais Vélasquez est malin, il ne s'arrête pas à cet aspect charnel, il nous envoie le mystère du visage estompé renvoyé par le miroir, défiant ses admirateurs de son regard direct. Par ailleurs, ce miroir nous renvoie à celui des ménines...

Pour moi qui suis un fervent admirateur et régulier visiteur de la Bethsabée de Rembrandt – peinte en 1654 soit tout au plus quatre ans après cette Vénus – je note tout à la fois la grande différence entre les postures de ces deux corps féminins, mais aussi les analogies dans la composition des fonds, uniquement peuplés de draperies luxueuses, accompagnant magistralement les courbes des corps...

Cette exposition donnait également à voir des portraits royaux fort connus, la "forge de Vulcain", la "tunique de Joseph" ainsi que le magnifique "Pablo de Valladolid", présent surgi d'un espace tellement incertain.

Autre intérêt imprévu et peu annoncé : l'exposition Vélasquez se terminait par une petite exposition dans l'exposition consacrée aux oeuvres de son gendre Martinez del Mazo, ainsi que quelques tableaux des peintres ultérieurs se réclamant du maître, les "velasquenios".

Tout ceci et bien d'autres choses dans ce magnifique catalogue, indispensable dans toute bonne bibliothèque d'histoire de l'art.
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