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4,07

sur 581 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que j'ai aimé le personnage de Holly !
Sacré chemin depuis le jour où Bill Hodges ( dans Mr Mercedes ) a remarqué cette jeune femme introvertie et timide devant une maison funéraire, il y a bien longtemps. Holly Gibney est désormais à la tête d'une agence de détective privée. Au début de SON roman, elle vient d'enterrer sa mère du Covid lorsqu'une femme appelle pour retrouver sa fille qui a disparu.

Dès le prologue, l'identité des coupables est connue : Emily et Rodney Harris, professeurs universitaires à la retraite, portant leur respectabilité, leur éducation et leur aisance financière comme autant de masques redoutablement efficaces pour dissimuler leurs forfaits au pluriel.

On pourrait croire que révéler ainsi d'emblée leur culpabilité affaiblir ait l'intérêt pour le récit. En fait, non, car Stephen King distille habilement des détails qui divulguent l'ampleur de leurs crimes sur le temps long, l'atrocité des actes eux-mêmes, mais aussi la folie qui les guide. On les observe avec une acuité attentive, scrutant chaque élément que l'auteur offre. L'enquête de Holly n'en devient que plus urgente. Et puis, c'est tellement plaisant de découvrir comment cette dernière va retrouver la piste de ces deux vieux psychopathes. le lecteur a un temps d'avance sur elle et se régale à suivre ses déductions et le cheminement de sa traque.

C'est cependant parfois trop long. Les passages sur l'écriture et le métier d'écrivain avec les frère et soeur Jerome et Barbara ( personnages trop parfaits pour être vrais ), bien que plaisants à lire, ne sont pas réellement utiles à l'intrigue.

Surtout, on sent Stephen King investi dans une volonté politique de donner son avis sur la société américaine. le portrait est sombre, celui d'une Amérique plus fracturée que jamais : attaque du Capitole, effet Trump sur l'air du temps, antivax, racisme systémique. Il tire à balles réels mais, même si je suis totalement d'accord avec son constat, j'ai trouvé que l'irruption de toutes ces références étaient lourdaudes et donnaient au récit un côté moralisateur lassant sous le poids des répétitions. Sans chausser de gros sabots, le contexte de 2021 en plein coeur de la crise Covid se suffisait en lui-même pour apporter de la profondeur presque horrifique au décor. Durant cette période aux Etats-Unis, le péril et l'isolement étaient partout, les morts flottent au-dessus du récit, hôpitaux et morgues pleins.

Malgré ces réserves et l'agacement qui en a découlé, j'ai pris, comme toujours, du plaisir à lire ce dernier opus de Stephen King. J'en reviens à Holly. C'est elle le coeur battant du récit. Superbe personnage, loyale, consciencieuse, ingénieuse mais dévorée par le doute et l'emprise d'une mère autoritaire dont les maximes continuent de la gronder même une fois morte. Holly est « une femme terrorisée à l'idée de se tromper, et convaincue d'avoir tort aussi souvent qu'elle a raison. »

Sa présence marquante éclaire tout le récit. Grâce au talent de King et la tendresse qu'il a pour son héroïne ( mais aussi Jérôme et Barbara ), on a l'impression que c'est elle qui prend les décisions, que c'est elle qui guide l'intrigue plutôt que d'être la marionnette de son auteur.

Elle « aime penser ( sans y croire totalement ) qu'une sorte de Providence opère dans la lutte du bien contre le mal, aveugle mais puissante, telle une statue de la Justice qui brandit sa balance. Une force à l'oeuvre dans les affaires humaines se tient du côté des plus faibles et des plus naïfs, face au mal. »

Au final, j'ai été touchée par la recherche acharnée de la vérité qui l'anime et anime tout le roman. Tant pis, si on est loin du thriller angoissant décrit par la quatrième de couverture. La vraie horreur, semble dire King, est celle de la condition humaine, la mort, la vieillesse et le deuil qui l'accompagnent.
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Hey, toi là ! Arrête-toi, deux secondes, va ! Arrête de scroller sur des vidéos de chatons ou sur une nana qui jongle trois bouquins à la main.

T'es au courant que le King nouveau débarque dans les rayons ?

Non, ben, te voilà prévenu.

Comme chaque année, il arrive et les libraires se frottent les pattes. C'est le tiroir-caisse qui va surchauffer.

Bon, le truc avec le king of the King, c'est que le monsieur est très prolixe et de temps en temps, il nous sert quand même une petite piquette qui pue un peu le réchauffé. Puis, la fois d'après, il nous fait grimper au plafond, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec ce mec.

Pour moi, sur ce coup-là, c'est bonne pioche !

On retrouve cette chère vieille Holly, figure récurrente de la trilogie Hodges, (elle reviendra aussi dans L'Outsider et dans une nouvelle du recueil, Si ça saigne, pour les fans hardcores). Et autant dire la vérité, mon pote, si tu voulais lire Holly, (perso, j'ai lu Holly, au lit, juste parce que ça me faisait marrer), sans passer par les épisodes précédents, j'crois que tu te plantes le doigt dans l'oeil (c'est le genre d'image qui plaît au King, tiens, d'ailleurs).

(Trop de parenthèses, là, je sais)

Ouais, ouais, on pourrait lire ce roman sans avoir feuilleté Mr Mercedes and co, mais tu passerais à côté d'un sacré bon truc. Et en plus, y'a quand même pas mal d'allusions tout au long du bouquin et ce serait un vrai gâchis de vouloir te précipiter juste parce que tu lis un ouvrage que s'il est tout beau, tout neuf. Ouais, je sais, les livres anciens, ça fait moins de likes sur Insta, mais fais-moi confiance, le jeu vaut la chandelle et tant pis pour Tik Tok, tiens.

Ici, le contexte postCovid fait partie du décor, et ce qui me frappe, c'est que la réalité semble pire que la fiction. Pour un peu, on se croirait dans un roman de Stephen King !
J'ai aimé la structure qui oscille entre l'enquête de Holly pour retrouver une pauvre nana disparue des radars et des flashbacks qui font monter la sauce autour de cette disparition.

C'est une réussite pour moi, j'ai pas pu lâcher ce roman et l'ai lu en quelques heures, lui sacrifiant de mon sommeil, d'où les cernes depuis hier. Ici, pas de surnaturel, mais nous ne sommes pas épargnés pour autant, hein, car les monstres, entre ces pages, n'y vont quand même pas de main morte…

Tiens, un dernier truc, avant de partir, parce que je suis un type sympa.

Je te conseille de becqueter avant de te lancer, car ce King-là risque de te couper l'appétit, mon pote.

T'es prévenu. Faudra pas venir pleurer, hein…

Lien : https://labibliothequedejuju..
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C'est l'histoire d'un kidnapping, celui qui ouvre le roman évidemment, mais surtout celui qui a vu un personnage voler le coeur de son créateur. Holly avait été initialement imaginée comme un personnage secondaire, avant de ne plus vouloir sortir de la tête de Stephen King.

Au point qu'il lui donne vie dans quatre romans (Mr. Mercedes / Carnets noirs / Fin de ronde / L'outsider) et une novella (Si ça saigne), avant qu'elle prenne définitivement le devant de la scène avec ce roman à son nom.

Aucune ambiguïté, c'est elle le centre de ce récit. Sainte Holly, pleine de failles, le Seigneur King est avec elle, bénie entre tous ses personnages.

Ce roman éponyme est une réussite, même si loin des meilleurs de l'auteur, parce que plus classique. du thriller à 100 %, évacuant le fantastique de certaines précédentes enquêtes, à tendance horrifique, qui va plonger dans la noirceur humaine. Mis en parallèle avec la lumière de Holly, omniprésente.

Ceux qui ont lu ses précédentes aventures / mésaventures auront grand plaisir à la voir évoluer. Plus sûre d'elle, même si elle est toujours fragile, prenant le lead depuis la mort de Bill Hodges (le flic qui lui a donné sa chance), toujours secondée par quelques protagonistes rencontrés précédemment.

Si vous ne connaissez pas le passé de Holly, cela a peu d'importance, à part quelques noms de méchants passés qui sont évoqués cette histoire se suffit à elle-même.

L'intrigue est bien menée, sans énormes surprises, en prenant le temps nécessaire et sans surjouer. Avec les 100 dernières pages qui sont un modèle du genre, jeunes auteurs prenez-en de la graine.

Le Mal se présente cette fois-ci sous un jour bien singulier, ne comptez pas sur moi pour vous en dévoiler quoi que ce soit, ce serait criminel. Ces histoires de kidnapping vont prendre un tour particulier.

Un récit encore plus maléfique parce qu'il n'est pas surnaturel, l'auteur le dit dans sa postface, c'est très juste. Rien n'est plus abominable que ce qui pourrait réellement survenir. L'imagination des Hommes est sans limite quand il s'agit d'atrocités.

Holly va suivre son intuition, et des cordes lancées par l'Univers. Ce qu'elle va découvrir la marquera au moins autant que les horreurs passées.

Une enquête efficace, mais l'étoile qui brille est bien la touchante Holly. L'écrivain a mis tout l'amour possible dans ce personnage, toutes ses envies pour la faire vibrer (et souffrir, ça reste quand même le King).

Comme souvent, le roman est l'occasion pour lui de dépeindre son pays. Avec la cassure actuelle de l'Amérique, mis en exergue par la crise du Covid, marqueur de son temps. Cette fracture, qui semble irréparable, se retrouve dans chaque rencontre, la plus banale soit-elle. Avec un SK engagé, clairement.

Et comme souvent, l'auteur parle aussi de littérature, en biais, montre sa grande culture en la matière, dont son goût pour la poésie (ce qui en étonnera peut-être certains).

N'attendez pas un rythme effréné, ce n'est pas le genre de la maison. Chaque pièce est mise en place comme il le faut, parallèle entre les méchants de l'histoire et l'investigation de Holly. Jusqu'au grand final qu'on attend, qui va tout de même prendre une tournure renversante.

Stephen King maîtrise tous les sujets, tous les genres, quand il s'agit de raconter des personnages et de parler du Mal à l'état pur. Holly est l'éclat de ce thriller sombre, elle le méritait bien.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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« Holly » de Stephen King & Jean Esch. Albin Michel. 28 Février 2024.
Un Livre très récent qui créa beaucoup d'engouement, certains y voyaient Noël avant l'heure.
On parlait déjà de « Holly » dans plusieurs Livres du « King » (la trilogie Bill Hodges) Voilà qu'il lui consacre (enfin ?) un Roman à son nom. Il n'y a pas besoin de Lire les romans d'avant … Holly est un personnage « choyé » par son Auteur… Elle est d'ailleurs beaucoup moins introvertie qu'avant. Tous les personnages bénéficient d'un grand Travail d'écriture.
Un Ouvrage qui reprend les codes du Thriller à 100% !! Assez psychologique, on voit l'être humain sous divers aspects… Holly joue un peu le Rôle de « lumière » ici ; -) « Spark in the Dark » (un des chansons que j'avais écrite). On parle du mal à l'était pur. (Ce serait un compliment pour le mal xd !?...).
Ça parle du Covid !! (Quelle angoisse !). Moi aussi j'étais pour les Vaccins (je dis ça mais ce n'est pas le sujet !).
C'est aussi l'histoire d'une disparition et d'un enquête.
Que cachent ces « retraités » actifs » intemporels ? Qu'est-il arrivé à Bonnie Dahl ? Qu'en est-il des époux Harris ?
Bonne Lecture, Bon Dimanche !
Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Ce nouveau roman du King ne comporte pas de monstres planqués sous le lit ou dans un caniveau, et pourtant, je me demande si les Méchants de ce thriller ne sont pas pires qu'un Grippe-Sou (le clown dans ÇA) !

Lorsqu'on a affaire à un monstre issu du monde fantastique, on peut se consoler en se disant qu'il ne fait pas partie des humains. Mais lorsque l'on a des assassins qui font partie de notre monde, font partie de l'élite, moi, ça me fout encore plus les chocottes !

Et ces deux-là sont gratinés ! Abjects, effroyables, sadiques, machiavéliques et qui brisent un des tabous de nos sociétés (que je peux comprendre dans certaines situations extrêmes, comme sur un radeau ou après un crash d'avion, mais pas ici). Sûr que ça vous coupera l'appétit !

Comme dans un bon vieil épisode de Columbo, nous saurons directement qui est responsable des enlèvements, puisque le roman commence avec cet épisode. Après ce retour dans le passé, le récit alternera ensuite entre l'année 2021 (et son putain de Covid) et des événements qui se sont produits quelques années auparavant.

Diabolique mise en scène, je trouve, parce que la tension a monté tout de suite, avant de redescendre et de jouer au yo-yo durant plus de 500 pages. le King me tuera un jour, mais je ne lui en voudrai pas, j'aime qu'il joue avec mes nerfs.

Quel couple, les Harris ! Tiens, le King aurait-il voulu faire un clin d'oeil à un autre auteur américain portant ce même nom et père littéraire d'un méchant phénoménal, qui m'avait foutu les chocottes aussi (mais en pire, il était infiniment plus cynique, lui) ? Lui seul le sait…

Il faut du talent, pour faire tenir une enquête sur la disparition d'une jeune fille durant plus de 500 pages, mais le King le possède, en plus du souffle pour tenir la distance et il a étoffé l'enquête d'Holly avec d'autres disparitions suspectes et des petites histoires qui arrivent à ses personnages principaux que sont Holly, Jérôme et sa soeur Barbara.

L'ami Stephen a, une fois de plus, inséré ses peurs (maladie, vieillesse, dégénérescence de la mémoire) et ses avis personnels, notamment sur le mec à la cravate rouge et perruque orange (encore un grand méchant qui me fait peur), sur les antivax et les complotistes qui ne croient pas à l'épidémie de covid-19, sans oublier les flics, tous racistes et assassins de pauvres types qui n'avaient rien fait qu'avoir un feu rouge de cassé.

Alors oui, je suis d'accord avec une partie (le racisme tue !), mais un peu plus de nuance n'aurait pas fait de mal, parce que non, je refuse de croire que TOUS les flics américains sont des salauds de racistes assassins et que toutes les personnes, qui ont refusé les vaccins, étaient des antivax ou des complotistes. On peut avoir peur des vaccins, on peut se poser des questions et ce manichéisme était un peu facile (et indigne d'un auteur tel que le King).

Et puis, il y a Holly… Personnage que j'avais adoré dans la trilogie de "Mr Mercedes", dans Outsider et dans la nouvelle qui lui était consacrée dans "Si ça saigne". Un personnage que j'adore. Dans ce roman, elle est au premier plan, et elle n'arrive pas après la fête, comme dans Outsider.

Elle méritait bien ça, même si le King ne va pas l'épargner et la laisser un peu se perdre dans des considérations, notamment, sur sa dépendance à la clope, sur les drogues, sur sa mère (qui a dépassé toutes les bornes, je suis d'accord). Holly est intelligente, mais elle mettra plus de temps que Columbo pour résoudre cette affaire, qui n'était pas simple, il faut bien le dire. Les auteurs étaient insoupçonnables.

Anybref, j'ai adoré ce nouveau roman du King, même s'il est différent de son fonds de commerce habituel : le fantastique. L'horreur est présente, mais ça va encore, j'ai connu des passages plus dégueu que ceux que j'ai lus dans son roman et ses méchants foutent moins les chocottes qu'un Gripe-Sou (ÇA) ou que le mec à la moumoute orange (lui, c'est le haut du panier, avec ses potes Vlad, Kim et consorts).

Un roman plus policier que fantastique, plus terre à terre et qui peut être lu indépendamment des autres romans, mettant en scène Holly, même si, entre nous, ne pas les lire serait une erreur, car vous louperiez du grand King (et dans le fantastique, là) !

Un roman qui m'a refait penser aux années Covid, aux comportements débiles de certains, aux peurs des uns et des autres, aux questionnements que j'avais et sur le fait que je ne savais plus toujours sur quel pied danser. Lisez-le, nom d'une pipe !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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C'est avec ferveur que j'ai lu ce dernier, J'exprime un seul regret c'est d'avoir penser que je puisse le lire en one-shot. Quelques lacunes au niveau des personnages, de leur intégration.
Je me suis renseignée sur la toile afin d'avoir la chronologie.

L'on dit toujours de Stephen King c'est “Le maître de l'horreur” et pourtant il n'y a pas que ce qualificatif même si il y a des moments indigestes, nous sommes face à un bon thriller doublé d'émotion (pour moi )
Oui j'en ai eût diverses…de l'effroi pour l'histoire, de l'empathie pour certains comme Holly bien entendu et surtout pour la poétesse.

Derrière ma lecture se sont retrouvés beaucoup de faits réalistes comme la pandémie, l'homophobie, le racisme.

J'ai vraiment aimé ma lecture, elle a frôlé le coup de coeur si comme je le mentionnais au début, la théologie Mr Mercedes aurait été lue
Ce fût une lecture passionnante malgré cette lacune.
j'ai littéralement dévoré le livre si je puis m'exprimer ainsi.

-Ce que je retiendrai de ma lecture…ne jamais se fier aux apparences !

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Holly détective privée accepte de travailler sur la disparition de le fille de Penny Dahl, Bonnie. En interrogeant des jeunes près du lieu où on a retrouvé le vélo de Bonnie, elle va comprendre qu'il y a peut être une autre disparition un certain Stinky (Peter Steinman). Plus elle avance dans l'histoire plus elle trouve d'autres disparitions. Y a-t-il un lien entre elles ?
Un couple de professeurs, lui faisait partie du département des sciences de la vie et elle du département d'anglais ont une drôle occupation pour leur retraite
On n'a pas simplement des histoires banales de disparitions, il ne faut pas oublier que c'est Stephen King qui est l'auteur du roman. On plonge progressivement dans l'horreur. Malheureusement on comprend bien les tenants et les aboutissements même si on se dit que s'est inimaginable
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🏠Chronique🏠

« Le calme est revenu dans Ridge Road. Autour des lampadaires s'enroulent des filets de brume.
Comme des halos. »

Qu'est-ce que le calme? le calme est-il provisoire ou idéal? Ridge Road, qui pourrait croire que ce nom de rue serait le théâtre des pires horreurs? Je ne voudrais pas spoiler mais rien n'est plus alarmant que le calme d'une rue. Les gens sont toujours trop bruyants, trop expansifs, veulent voir et être vu, font et défont toutes sortes d'activités. le calme d'une rue ne laisse présager qu'un danger, passé ou futur, mais danger réel…En fait, le calme est alarmant, notamment quand il est introduit par Stephen King….Meme s'il y met des mots comme « halo » , même s'il invite la poésie, tu sais même épidermiquement que ça va basculer. C'est une constante chez cet auteur, et c'est pour cela qu'on l'adore. le calme lasse vite, finalement, alors place à l'horreur! Et dieu merci, je ne cours pas dans cette rue! Mais revenons à Ridge Road, puisque c'est là, que nous allons passer un temps, avec la brume et les halos, et quelques réminiscences qui ont laissé des traces partout dans le monde…

« Je m'appelle Holly Gibney. Je suis détective privée… »

Parce que nous la connaissons déjà, on ne va pas refaire les présentations. Holly, est cette héroïne que le King aime bien faire revenir, évoluer, mettre en scène. Et comme nous l'adorons, ça tombe bien, ce tome lui est entièrement consacré! Dans ce nouveau roman, elle vient de perdre sa mère, de ce virus tristement célèbre maintenant, le Covid. Partagée entre son chagrin, sa colère, sa peur, nous la suivons en pleine crise sanitaire, dans une enquête de kidnapping pour le moins étrange. Faire des interrogatoires, avec ou sans le masque, avec ou sans geste barrière, vaccinés ou pas, ne facilite pas ses affaires, et par-dessus le marché, elle se retrouve surtout, bien seule. Et bien que le doute l'assaille, elle ne m'a que, plus étonnée, par sa force de caractère et sa ténacité sans faille. Malgré l'atmosphère asphyxiante de cette période politico-sociale très stressante, elle ne lâche pas son objectif de retrouver quoi qu'il arrive Bonnie Dahl. Même quand l'horreur se fait monstre, elle est encore là, à collecter mille et un détails pour résoudre une enquête encore plus retorse que prévue…

« Oui, très bien, donnez-leur le temps de digérer tout ça. »

C'est un thriller non seulement efficace, mais mortellement addictif. Je l'ai dévoré comme on dévore de la crème glacée…Stephen King réussit, encore, le prodige de nous surprendre en plongeant dans les entrailles de la psychologie humaine. Sans même de fantastique. L'homme est à ce point, effrayant de cruauté, que même sans artifices, il poussera chaque fois plus loin, dans les limites du possible et de l'imaginable. Et Stephen King nous confirme qu'il n'y a pas d'âge pour s'y embourber jusqu'au cou. Mais malgré cet effet anxiogène, ce tome-ci, aura ma préférence sur toute la saga, parce que la poésie rehausse l'horreur. Elle est partout, tout aussi sensorielle, tout aussi affamée. Elle ne se contente pas de faire des halos, des petits effets de lumière. Non, elle transcende la peur. Elle est puissance et vocation. Elle est nécessaire pour dépasser l'intolérance, le désordre, le mal à l'état pur. Et rien que pour cela, c'est purement exaltant! Merci au King pour avoir troubler l'épouvante par la magie de la poésie. Elle prend encore plus de sens, et de courage à s'enhardir contre le terrible qui habite certains…Grandiose!

« Parfois, l'univers vous lance une corde. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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Un peu déçu je l'avoue par ce dernier opus de l'un de mes auteurs préférés: loin de moi l'idée de dire que c'est mauvais, je l'ai lu en quelques jours et ne me suis (peu) ennuyé, mais je n'ai pas retrouvé le souffle de ses grands romans ici ("Shining", "La ligne verte", "ça", "29/11/63" ou même le précédent "Billy Summers"). Un très bon début, puis après plus grand chose: c'est toujours bien écrit, les petits détails font tout le sel, mais l'intrigue est "plate". En plus, ce livre est sans doute un peu trop ancré dans le réel, avec ces rappels constants au Covid et à Trump: pas que j'apprécie le bonhomme, mais étai-il nécessaire d'en parler tant ici ? Alors il reste quand même un portrait de tueurs originaux, qu'on découvre très tôt mais qui de page en page gardent toute leur originalité, férocité et faiblesses. Quant à Holly, elle m'a parfois énervé, et rarement touché. Mais peut-être que je prends de l'âge et que les lectures du maître ne sont plus pour moi?
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Avec ses grands talents de conteur Stephen King nous fait entrer dans la tète de Holly Gibney l'enquêtrice privée du "Findners Keepers". Elle cherche la cause des disparitions de jeunes gens aux alentours de Ridgde Road dans les années 2012 à 2021.
En pleine période Covid dans une Amérique en dessus-dessous, King ne manque pas d'écorcher l'homme à la grande cravate rouge, l'auteur du slogan MAGA qui ne porte pas de masque et entraine ses fans vers la "nouvelle grippe".
Il nous présente une belle palette de personnages intéressants : Holly Gibney le personnage central de l'histoire, son frère Jérôme écrivain, Bonnie Dahl une jeune fille de 24 ans en situation critique, Barbara sa jeune amie elle aussi écrivaine, Olivia la célèbre poétesse centenaire ...
S. King, limite prolixe, dévoile l'avancée de cette enquête avec une lenteur savamment distillée. Elle peut friser l'irritation, voire un certain ennui. Sauvé par un final à sensation, j'ai tout de même trouvé ce roman un peu trop long.
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