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EAN : 9782021432541
120 pages
Seuil (28/11/2019)
4.12/5   17 notes
Résumé :
Reda se lève et marche d'une extrémité à l'autre de la chambre.

Reda
tu vas le payer, je vais te buter moi sale pédé, tu m'as insulté de voleur, je vais te faire la gueule pédale.

Édouard, voix intérieure
voilà pourquoi. Il désire et il déteste son désir. Maintenant il veut se justifier de ce qu'il a fait avec toi. Il veut te faire payer son désir. Il veut se faire croire que ce n'était pas parce qu'il te désirait que vous... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
♥ « Mieux vaut être fou que mort »
(P.12)

La veille de Noël, Paris. Il marche seul, ses livres sous le bras, de telle sorte que les passants puissent évaluer l'entendue de son intelligence. Il fait froid, la nuit a déposé son manteau de velours sur le jour. Il erre. Il regarde le sol, avance lentement, il a quelque chose en tête, des tourments, des doutes dont il espère peut-être se débarrasser au gré de ses errances. Et puis, une voix, une injonction - en réponse, le refus.

♥ « dis-moi au moins ton nom… » (p.59)

Non… enfin. Mentir, oui, dire n'importe quoi, un prénom, n'importe lequel et l'espace d'un instant attiser la curiosité, l'envie chez cet autre qui interpelle. le semer, être rattrapé, essayer de fuir. Pour enfin céder. Aux supplications, aux éclats de voix, à l'appel du corps. Cet autre qui désormais n'est plus un étranger. Une nuit, rien qu'une nuit…

♥ « La part de moi qui résistait à Reda avait disparu. Elle était morte. » (p.82)

Elle était nuit de passion et d'union, elle devient prémices d'une matinée d'horreur. Après l'amour, ce qui semblait être amour, il y a le déversement de la haine, de la rage, et jaillit l'envie de tuer. Devenu proie, devenu rien, sa vie est entre les mains de Reda.

♥ « Je m'attache trop vite aux autres » (p.99)

Et guérir quelle peine née de l'enfance, quel manque, quelle incomplétude ?

♥ « Si le langage est le propre de l'homme alors pendant ces cinquante secondes où il me tuait je ne sais pas ce que j'étais » (p.114)

Libérer la parole, la rendre acte. le récit prend vie, à nouveau ; il y a la douleur, mais il y a la guérison, une voie vers le pardon.

A travers cette pièce de théâtre, Édouard Louis explore sa douleur, il raconte la tentative d'homicide dont il a été victime, la fait vivre, et les voix de son entourage, comme autant de perspectives possibles, une multitude de questions, de points de vue pour comprendre les mystères et les méandres de la nature humaine, sa nature humaine.

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J'admire les livres d'Edouard Louis par sa vision sociologique et son ascension sociale également.

J'ai lu Histoire de la violence il y a quelque temps, c'était un livre poignant et difficile à lire, pourtant je parviens facilement à me détacher du récit habituellement.

Je souhaitais lire une pièce de cet auteur, qui n'en joue pas (ou très peu ?) en France malheureusement. le roman prend vie dans cette pièce, même si j'ai trouvé le roman lui-même vivant. On passe de la scène entre Edouard et Reda, à la scène avec sa soeur. C'est une pièce animée et une autre vision que l'on pourrait avoir eu à la lecture du roman.
C'était très intéressant de voir son roman adapté en pièce de théâtre, une bonne idée pour ceux qui aimerait s'initier à la lecture de pièce mais qui appréhende !
Edouard Louis, nous attendons de voir tes pièces en vrai en France !
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Le commentaire de Lynda :

Je suis assez ambivalente face à ce récit, présenté sous forme d'une pièce de théâtre.
La pièce est écrite et présentée après la parution du roman du même nom.
J'ai eu un peu de difficulté avec la présentation sous forme de personnages de la pièce de théâtre, j'ai trouvé qu'il était facile de s'y perdre. Mais le fond, la trame de la pièce est bien là et bien évidente et surtout bien intéressante une fois que l'on s'est adapté à la forme de l'écriture.
Un drame, un viol homosexuel qui vient happer le protagoniste de plein front, qui vient gâcher sa vie et sa conscience.
La pièce de théâtre met en scène, bien sûr le ou les personnages, mais les voix intérieures également, entre autre Édouard, la voix intérieure nous montre une facette violente, haineuse.
Reda n'accepte pas du tout son désir homosexuel, de là toute cette violence surtout verbale, une tentative de museler ces voix qui le détruisent qui le poussent vers une violence inouïe.
Attention, la lecture est difficile, très riche en émotions, on ressent avec beaucoup de force les sentiments de Reda. Une lecture différente, une lecture qui brasse et qui choque. Une lecture qui donne envie de connaître davantage cet auteur, ce que je me promets quand même de faire !
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Réecriture du récit « Histoire de la violence », Edouard Louis et Thomas Ostermeier s'associent pour monter le texte en pièce de théâtre. L'auteur et le metteur en scène publient cette réécriture de l'histoire d'Edouard Louis pour la porter au théâtre.

Après avoir passé le réveillon de Noël avec ses amis, Edouard Louis rentre chez lui, et sur son chemin il croise Reda. Les deux jeunes hommes rentrent chez lui, tout semble aller pour le mieux jusqu'à ce que Reda braque et viole Edouard Louis. Après l'événement, s'ensuivent le récit, l'impossibilité de raconter et puis la confrontation avec les autres, les médecins, la police, la famille.

A la lisière entre le récit et la pièce de théâtre
D'abord écrit sous la forme du roman, le texte adapté garde une forme très littéraire et proche du roman. Dans sa forme, on reconnaît les caractéristiques du théâtre, mais dans le fond, cela reste très proche du roman original. Ecrit sous forme de grandes tirades qui alternent entre Edouard Louis et sa soeur, Clara, le récit se construit autour de ces deux personnages. « On s'adapte vite à la peur. On cohabite avec elle beaucoup plus facilement qu'on ne l'aurait prédit. »
Lien : http://untitledmag.fr/au-coe..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
(...) les études avaient plutôt été pour moi une conséquence de la fuite. J'ai d'abord fui. Les études, l'idée des études a émergé beaucoup plus tard.
J'aurais pu me faire ouvrier, comme mon frère, dans une usine à trois cents kilomètres de chez mes parents et ne plus les voir ; la fuite aurait été partielle. Il serait resté en moi la présence de mes oncles, de mes frères : le même vocable, les mêmes expressions, les mêmes habitudes alimentaires, vestimentaires, les mêmes intérêts, et plus ou moins le mème mode de vie.
Il n'y avait que les études qui me permettaient une fuite totale.
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On dit qu'on ne peut pas sortir du langage, qu'il est le propre de l'être humain, qu'il conditionne tout, qu'il n'y a pas d'ailleurs, d'extérieur du langage, qu'on ne pense pas d'abord pour ensuite organiser ses pensées par le langage mais qu'il n'y a de pensée que par lui, qu'il est une condition, une nécessité de la raison et de la vie humaine - si le langage est le propre de l'homme alors pendant ces cinquante secondes où il me tuait je ne sais pas ce que j'étais.
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(...) ce n'est pas seulement parce que tout, dans ses manières, dans ses habitudes, que tout dans ses façons de penser t'agresse et t'exaspère. C'est aussi que tu n'arrives plus à la voir depuis que tu as compris la facilité et l'indifférence avec lesquelles tu la négliges. (...) elle sait de quelle froideur tu es capable et tu as honte. Tu sais que lui rendre visite te force à te confronter à ta cruauté. Tu sais qu'être avec Clara te force à voir ce que tu ne veux pas voir de toi et tu sais que tu lui en veux pour ça, à cause de ça. Parce que Clara te force à voir qui tu es.
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le bruit est l'une des seules choses qu'il est presque impossible de fuir ou de contrer. (...) mais le bruit, on ne peut rien faire contre lui, on ne peut pas le saisir, aller gifler un homme parce qu'il claque la porte n'aurait servi à rien, le bruit était partout, à toutes les heures du jour et de la nuit, presque autonome par rapport aux personnes qui étaient censées les produire, le bruit entrait dans le corps par le conduit auditif et se répercutait dans chaque parcelle de l'organisme.
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J'utilisais du savon, du shampooing, de l'après-shampooing sur mon corps pour le parfumer le plus possible, c'était comme si son odeur était incrustée en moi, dans moi, entre la chair et l'épiderme, et je grattais toutes les parties de mon corps du bout des ongles, je les ponçais, avec force, acharnement, pour atteindre les couches internes de ma peau, les débarrasser de son odeur.
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Videos de Édouard Louis (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Édouard Louis
Edouard Louis présente son livre "Monique s'évade", publié au Seuil. Dans ce dernier, l'auteur aux multiples succès raconte l'histoire de Monique, après deux décennies avec son deuxième mari, elle a bravé l'incertitude pour trouver refuge, seule avec ses enfants, au coeur de Paris. Mais la douleur refait surface, implacable. Les mots blessants, les humiliations, elle les subit encore, cette fois-ci aux côtés d'un gardien d'immeuble. Trois maris, trois alcooliques. le poids des années s'abat sur ses épaules alors qu'elle s'interroge, tourmentée : "Ai-je commis une faute ?". L'écho de ses tourments atteint son fils, Édouard Louis, écrivain en exil. Dans ce livre poignant, Monique aspire à une nouvelle vie, affranchie de tout fardeau masculin. le courage de partir, de tout recommencer, prend forme dans son désir de liberté.
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