Mafalda me fait toujours le même effet : un sourire béat affiché sur ma face, lorsque je sors un de ses albums.
L'ayant découverte sur le tard, je prends le temps de déguster ses albums sans me presser, parce qu'une fois que j'aurai tout lu, il ne me restera plus rien d'aussi fin, caustique, percutant... Sauf Calvin & Hobbes !
Une fois de plus, j'ai lu avec délectation les petits strips de notre gamine intelligente et en avance sur son temps, riant aussi des réflexions de sa bande d'amis, que ce soit les ambitions de vente de Manolito ou celles de Susanita, qui se rêve mariée avec des enfants et tout le confort de vie possible.
Felipe est un rêveur et Miguelito, son opposé, puisqu'il est anarchiste. Et puis, il y a Guille, le petit frère de Mafalda, qui m'a bien fait rire aussi.
Mafalda a une vision acérée du monde, de la politique, des humains et elle ne se prive pas de tacler le tout, sans méchanceté, avec acuité, avec acidité, même, mais toujours avec cette pointe d'innocence enfantine, bien qu'elle soit plus avancée que les enfants de son âge.
Dans les bédés de Mafalda, les dessins sont assez simplistes, tout comme la palette de couleurs, mais l'auteur a su soigner les expressions de ses personnages et il a mis tout son talent dans les dialogues, dans les réflexions des protagonistes et c'est là le plus important, car finalement, c'est intemporel !
Mafalda, j'adore, mais ça, vous l'aviez deviné, non ?
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Ah, Mafalda ! Il lui suffit d'une petite remarque envoyée pile au bon moment et toujours bien piquante pour moucher les enfants comme les adultes, quel que soit le sujet abordé ! Mais dans cet album, elle va se faire une copine prénommée Liberté, qui est encore plus petite qu'elle, et encore plus percutante. Mais oui, c'est possible !
Dans cet album, le fil conducteur est le manque d'argent des parents de Mafalda qui se sont endettés pour acheter une voiture. Et oui, c'est ça les classes moyennes...
Et puis il y a les copains : la superficielle Susanita qui n'a qu'un seul rêve : se marier, il y a Manolito le commerçant, Felippe l'angoissé, et enfin Miguelito, celui qui ressemble le plus à Mafalda. Toute cette petite bande a un regard sur le monde sans concessions et ils sont même parfois vraiment désabusés pour leur âge. Pour eux, l'enfance n'est vraiment pas le temps de l'innocence...
Les gags sont souvent drôles même si je trouve que ça a un peu vieilli, et c'est toujours un vrai plaisir de lecture. Par contre je pense que certaines références ne sont plus tellement compréhensibles pour les ados d'aujourd'hui.
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Mafalda est mon personnage préféré de bande dessinée. Cette petite fille trop intelligente, trop politisée, trop sarcastique, trop révolutionnaire (et trop alarmiste!) pour son âge (et en général, car même les adultes n'ont pas sa culture et sa conscience sociale!) est tout simplement craquante et irrésistible. Toutefois, je crois qu'il faut un minimum d'ouverte et de culture générale pour apprécier l'oeuvre.
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[Mafalda, en train d'adresser une prière à Dieu.]
- À la maison, ça ne va pas fort parce que papa n'a pas encore touché son mois. Je sais que je ne peux rien te demander de matériel... Mais je te demande d'améliorer l'état de la situation... Ou la situation de l'état.
- Qu'est-ce qu'elle tape, ta mère ?
- Elle fait des traductions. Et le salaire de papa, il sert à payer l'appartement.
Ma mère parle français.
Les français écrivent des livres en français.
Et elle, elle les copie comme on parle nous, et avec ce qu'elle gagne,
elle achète des pâtés et des trucs comme ça.
Il y a un type... attends...
comment il s'appelle ?
Jean-Paul... Jean-Paul Belmon... Non !
Jean Paul... Sastre, je crois...
- Ah ! Sartre ?
- C'est ça ! Eh bien, le dernier poulet qu'on a mangé, c'est lui qui l'a écrit.
Miguelito : - La nature s’est bien moquée de nous ! Tu ne crois pas qu’elle aurait pu nous donner la capacité de voler, comme les oiseaux ?
Mafalda - Mais on peut ! il y a des boeing, des fusées, des navettes spatiales !
Miguelito : - Des prothèses tout ça !
Je profite de la fête des mères pour saluer toutes les mamans !
Et pour rappeler à certaines masochistes que laver, repasser, éplucher, frotter, lessiver...
ne veut pas dire laver sa conscience, repasser son amour-propre, éplucher son ennui, lessiver sa vie...
De la soupe ! Toujours de la soupe !
Pourquoi ça, maman ?
Pourtant, on s'aime !
Tu as de l'amour pour moi...
... et j'ai de l'amour pour toi !
Pourquoi risquer de rompre notre idylle ?