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Il ne faisait pas bon vivre en 1914, où la Grande Guerre commence sa boucherie et met à genoux les populations européennes. Tarn Richardson place Les maudits à cette époque, dans le nord de la France. En mêlant la grande Histoire avec la petite, celle du quotidien des habitants avec le fantastique. Pour un résultat détonnant !

Vous avez du mal à imaginer une histoire de loups-garous dans les tranchées ? Croyez-moi, vous risquez de changer d'avis, vu la qualité du résultat. Présenté comme un hommage aux séries Z, ce roman se révèle d'une profondeur et d'une puissance plus grande que ça.

Il faut saluer au premier chef l'effort pour recréer l'ambiance de l'époque, et le contexte que l'intrigue va développer. Un travail considérable et formidablement bien mené pour décrire les conditions de cette sale guerre et la vie dans le nord du pays, où les privations deviennent la norme.

Un anglais qui décide de parler de la France du passé, ce n'est pas si fréquent. Il fallait à l'auteur un contexte pour son mélange de genres et son idée un peu folle, loin de beaucoup de livres mettant en scène des lycanthropes.

Au point de l'imaginer comme une trilogie, dont Les maudits est le premier de la série. Une tétralogie même, puisque l'écrivain a proposé ensuite un préquel gratuit sur son site. Nous verrons ce que l'éditeur français Sonatine fera à ce sujet, le deuxième livre sortant en tout cas la même année que le tome initial pour bien rester dans l'ambiance.

Sur le front à Fampoux, petite commune du Pas-de-Calais, deux tranchées se font face sans que rien ne bouge vraiment, à part le pilonnage en règle par les Allemands, chaque nuit, où les bombes pleuvent. Jusqu'à une nuit où le silence se fait assourdissant. Et où les soldats allemands semblent avoir déserté leur position. Et si une réalité plus surprenante se cachait derrière cette fuite incompréhensible ?

La reconstitution est étonnante, le boulot réalisé sur l'ambiance est épatant. Et à côté, ça saigne et ça gicle.

Voilà un roman qui effectivement n'invente pas sa (ses) légende(s) mais en propose un traitement étonnant. L'aspect religieux est étonnement très présent, puisque l'un des personnages principaux est un Inquisiteur, à une époque où ce genre de profil n'est plus sensé exister dans l'Église catholique.

Poldek Tacit est un homme dur, qui peut sembler sans émotion. L'alternance des chapitres entre 1914 et son passé personnel va permettre de découvrir l'homme torturé qui se cache derrière cette fonction d'inquisiteur, à travers son passé terrible. Et aussi ses capacités hors-normes.

Ce n'est pas le genre de la maison que de proposer des protagonistes lisses et bien sympas, mais l'auteur sait néanmoins faire passer des émotions entre ses scènes dures.

C'est vraiment la caractéristique de cette histoire, le mélange de genres. Livre de guerre, récit fantastique lycanthropique. Une grosse dose sur les dessous du Vatican, une louche de purification, et quelques scènes dignes de L'exorciste.

Une explication étonnante sur l'origine des loups-garous ? Et une critique au vitriol de l'Église catholique, des horreurs qu'elle a pu commettre en son nom dans le passé, et toujours en secret durant ce début de siècle.

Le roman propose son lot de scènes crues, mais sans excès. le sang coule, mais pas sans raison. Ce n'est pas un roman au rythme effréné, mais dense (500 pages), et qui permet vraiment de développer des personnages et une intrigue qui a la place de s'étendre.

Avec Les maudits, Tarn Richardson propose un roman atypique, hybride. Livre de genre assurément, mais qui en mélange plusieurs et qui se révèle plus profond qu'il n'y parait, la notion d'humanité et d'inhumanité y étant questionnée.

Méfiez-vous de la pleine lune, vos hurlements risquent d'être couverts par ceux des loups-garous ! Pour la suite, je signe (avec mon sang) pour le tome deux.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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Quel meilleur repas pour un loup-garou qu'une bonne guerre de tranchées. L'action se situe en 14-18, on y retrouve des prêtres assassinés, un inquisiteur (le Vatican s'est bien gardé de dire au Monde que l'Inquisition n'avait pas cessé), des soldats mutilés (mais pas seulement par des bombes) et donc, des loups-garous. Avec, en cadeau, une version possible de l'existence de ces bêtes sanguinaires et rebutantes. Tout ça savamment orchestré dans un polar historique. Vous trouvez que ça fait beaucoup de mélanges ? C'est peut-être là que l'auteur est malin parce qu'on ne s'ennuie pas, et ça se goupille (guerre-goupille, ok je sors !) Intelligemment.
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Des loups-garous durant la Première Guerre Mondiale ? En film, j'aurais passé mon chemin, mais en livre, j'ai succombé à la tentation, notamment après avoir lu les critiques de mes collègues blogueurs ou babéliotes.

Le résumé pourrait faire penser à une histoire digne d'un film de série B, même de série Z, et si l'auteur leur rend un hommage discret, il a aussi pris la peine d'ajouter de la profondeur à son scénario et à ses personnages.

L'inquisiteur Poldek Tacit n'a rien d'un Sherlock Holmes lorsqu'il mène une enquête, se rapprochant plus d'un éléphant enragé dans un magasin de porcelaine… le mois sans alcool, il n'y participera jamais, ni même à la journée sans… C'est un soiffard qui boit pour oublier, cherchant la rédemption au fond des bouteilles, des verres.

Afin que l'on en apprenne plus sur cet inquisiteur violent et alcoolo, l'auteur alternera les chapitres de 1914 avec ceux parlant du passé de Tacit, ce qui éclairera notre lanterne quant à son comportement, nous permettant de comprendre. de l'excuser ? Ça, c'est vous qui voyez !

En plus d'avoir évité le manichéisme avec tous ses personnages, l'auteur a pris aussi le soin de développer son scénario, ne se tenant pas qu'à une histoire de loups-garous batifolant dans les tranchées tout en dévorant les soldats, donnant l'impression ensuite qu'ils ont été passés dans un mixer géant.

Ok, c'est peu ragoutant, ça fait monter la tension du lecteur, qui angoisse en imaginant les scènes d'horreur… Mais ce n'est pas qu'un récit d'épouvante ! L'auteur a soigné ses décors à tel point que j'ai eu l'impression d'être à Arras durant les bombardements d'octobre 1914, mais il a aussi bien détaillé ses récits dans les tranchées, parlant des conditions de vie terrible et des ordres débiles des gradés (qui n'allaient pas dans les tranchées).

Puis, l'auteur a soulevé les soutanes de l'Église et croyez-moi, ça y pue la mort ! Pourtant, il est prouvé que certains hommes d'Église ont tendance à aérer un peu trop souvent leurs soutanes… Oups, je sors ! Anybref, l'Église s'en prend pleine la gueule et se fait rhabiller pour l'éternité. Ma foi (oups), elle le vaut bien ! Dans ses chasses aux hérétiques, elle s'est transformé en serial killeuse et docteur ès tortures.

Voilà donc un roman qui pourrait sembler n'être qu'un récit digne d'une série Z et qui n'en est pas, car l'auteur a développé son scénario, ses personnages et il a évité de sombrer trop dans le gore, dans le sanglant, prenant soin de ne pas dépasser la ligne rouge ou de sucrer le sucre. Un bel équilibre dans l'hémoglobine !

Un roman historique parlant de la Première Guerre Mondiale qui se mélange adroitement avec le fantastique, les loups-garous étant des vrais (ne cherchez donc pas d'explications rationnelles, donc), sans pour autant que cela ne vire au grand n'importe quoi, puisque l'auteur maîtrise l'intégralité de son roman.

Pour la suite, j'irai avec plaisir hurler sous la lune pour l'acheter chez mon dealer préféré !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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🐺Chronique🐺

« Il avait disparu des esprits comme la lune disparaissait chaque matin à l'horizon depuis des temps immémoriaux. »

S'il avait disparu, alors autant le rappeler, en plus ça tombe bien, ce soir, c'est la pleine lune. L'auteur, Tarn Richardson, va ramener à vos esprits, vos peurs les plus profondes. Il ne lésinera devant rien, pour vous éprouver. Mais ce soir, nous parlerons du loup, des loups de Fampoux, des loups-garous. Alors, évidemment, qu'au milieu du carnage de cette première guerre mondiale, un peu plus ou un peu moins de sang, ça ne changera pas la donne, mais tout de même, ces loups-là sont redoutables et certains n'aiment pas trop les voir sortir de leur tanière….Tacit Poldek est chargé de cette mission périlleuse mais il en a vu tellement d'autres, avec sa fonction d'inquisiteur, que cette chasse dans les tranchées n'est qu'une étape supplémentaire ardue sur le chemin de la foi. Mais la foi, est-elle encore en lui, en eux, en l'humanité quand la rage se déchaîne? Est-elle permanente ou fluctuante, avec tous ses hurlements? Est-elle hybride ou métamorphe, si l'heure est sombre?
Depuis la nuit des temps, les loups-garous intriguent, fascinent, terrifient, mais s'ils étaient là, ce soir, au coeur de l'Histoire est-ce que la terreur n'aurait pas un autre goût, une autre perspective, un éclairage plus fantastique au clair de cette lune? Est-ce que vous ne tremblerez pas d'une autre manière si on vous contait une légende plus probable de l'Hombre Lobo?

Alerte! Alerte! Ennemi dans la tranchée! Ennemi dans la tranchée!

Ce premier tome est bluffant, parce que l'on est sur la ligne de front, à tenter de comprendre les stratégies militaires, les meurtres inexplicables de deux prêtres et, il plane cette menace presque surnaturelle…Personne n'y croit, mais le chaos est si monstrueux que l'angoisse prend vite le dessus. La temporalité est orchestrée si judicieusement que les mystères et les personnalités ne se dévoilent que partiellement, laissant le doute infuser à bonne température. Alors l'ennemi sera de quel côté? Est-ce que sur un champ de bataille, on sait d'où il vient le Mal? Et qui décide du côté? L'armée? le Vatican? Les hommes? Qui est à même de choisir où est le bon chemin? Est-ce que le titre, la vocation, la fonction est suffisant pour envoyer des vies dans l'antre de l'enfer? J'ai aimé ces duos homme-femme, Henry et Sandrine, Tacit et Isabella, parce que chacun ramène la part bonne de l'autre. Même déséquilibrés, même vacillants, ce sont des personnages très réussis puisqu'ils viennent nous toucher avec leurs bontés plus ou moins visibles. Et dieu sait qu'en temps de guerre, la bonté est une denrée rarissime…

« -Il ne nous revient pas d'être tristes dans ce monde. »

Ne soyez pas donc pas triste car même le seigneur ne le voudrait pas! En plus, la chance que l'on a c'est que Les Maudits n'est que le premier tome d'une trilogie qui me parait d'ors et déjà fabuleuse! Et Les Déchus est déjà sorti! Vous ne pouvez que vous réjouir! En tout cas, je vous conseille vivement cette revisite du loup-garou! Mais là, où ça fait toute la différence c'est l'originalité de cette intrigue, à mi-chemin entre le thriller historique, l'horreur et le fantastique. C'est une prouesse, et ce mélange des genres est savoureux! Toutes les frontières sont brouillées, mais à la fin, il est impossible de ne pas être frappé par cette évidence: c'est un coup de coeur! Et je veux bien aller le crier à la lune, ce soir!
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Et si je vous disais que, alors que la Grande Guerre embrasait l'Europe, les soldats des fronts britanniques et allemands étaient décimés par des hordes de loups-garous ? Je suppose que vous me regarderiez légèrement de travers… mais ce n'est pas tout, pour éradiquer ces méchantes bestioles, le Vatican envoie sur place un inquisiteur impitoyable. Cette fois pas de doutes, j'ai une araignée au plafond ! Il faut appeler les hommes en blanc !!!

Et si je vous disais que derrière un scénario aux allures de grand portnawak digne d'un film de série Z des années 70, se cachait une intrigue bien plus profonde que ne le laissent présager les apparences. Et si en plus les personnages avaient une réelle profondeur. Ça semble fortement improbable, et pourtant, Tarn Richardson l'a fait !

L'auteur situe le coeur de son intrigue sur le front nord de la France, à Arras et ses environs pour être précis. Les troupes britanniques et allemandes se font face, embourbées dans leurs tranchées, subissant tour à tour bombardements et assauts. Un face à face qui va prendre une toute autre toute tournure quand une troisième force va s'inviter dans ce jeu de massacre… Et en la matière le les loups-garous sont experts, teutons ou britishs c'est du pareil au même, juste de la barbaque sur pattes.

D'emblée le personnage de Poldek Tacit, l'inquisiteur, vous apparaîtra comme détestable à tout point de vue. Au fil des chapitres des flashbacks permettent de revivre son parcours personnel et professionnel, un parcours pour le moins éprouvant. Je n'irai pas jusqu'à dire que l'on en arrive à l'apprécier et à le comprendre, mais ça temporise tout de même notre première impression.

Je reste intimement convaincu que Tacit s'est fait enfumer (pour être poli) par l'Église concernant le drame ultime qui a forgé son personnage froid, violent et implacable – à confirmer par la suite. C'est dans l'alcool qu'il trouvera son refuge, boire pour oublier et ne jamais oublier de boire.

Il faut dire que l'Église catholique et le Vatican n'ont pas vraiment le beau rôle dans le roman de Tarn Richardson. Un vrai nid de frelons asiatiques ! J'avoue sans complexe que j'ai pris un réel plaisir à découvrir leurs magouilles, conspirations, manipulations et autres coups bas. Une approche qui permet à Tarn Richardson de revisiter l'origine des loups-garous, et force est de reconnaître que cela colle parfaitement à son intrigue.

Dans son combat contre les loups-garous de Fampoux, Tacit pourra compter sur une alliée de poids en la personne de soeur Isabella, une religieuse pour le moins atypique initialement mandatée pour enquêter – à charge – sur l'inquisiteur.

Parmi les autres personnages phares de l'intrigue, on peut citer le lieutenant Henry Frost, un officier britannique engagé sur le front d'Arras, ainsi que la mystérieuse et irrésistible Sandrine Prideux.

Les amateurs d'hémoglobine y trouveront aussi leur compte, les loups-garous ne faisant pas vraiment dans la dentelle quand ils décident de se faire un gueuleton entre potes. Toutefois le gore est bien dosé, inutile d'en faire des tonnes pour appuyer son propos.

Les Maudits est le premier opus d'une trilogie (The Darkest Hand en VO), le second opus est d'ores et déjà annoncé par Sonatine pour le mois d'octobre ; c'est avec grand plaisir que je répondrai présent à l'appel des loups.
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Guerre 1914-1918, la bataille fait rage sur la ligne de front à l'est d'Arras. le lieutenant Henry Frost donne l'ordre à ses hommes de lancer l'assaut. Mais dans la tranchée adverse, les soldats allemands sont déjà morts, dépecés par des créatures sanguinaires surgies des ténèbres… Au même moment, dans la cathédrale de la cité atrébate, le corps du père Andréas est retrouvé déchiqueté. A peine a t-on aperçu une ombre s'enfuir du monument… le Vatican décide d'envoyer sur place l'inquisiteur Poldek Tacit pour protéger l'Eglise de ses ennemis…

Un livre inattendu, qui ose mélanger les genres en proposant d'une part un récit de guerre et d'autre part un conte fantastique qui propose une version audacieuse des origines de la lycanthropie. le récit se déroule sur plusieurs lieux et temporalités : à Arras et environs durant la première guerre mondiale où les soldats des parties opposés se trouvent confrontés à une force surnaturelle: des attaques ont lieu et déciment les armées. Au Vatican, à la fin du 19ème siècle, où l'on revient sur les « débuts » du jeune inquisiteur Poldek Tacit, héros de ce roman, dont on va suivre le parcours au fil des ans, de son enfance dévastée à sa mission d'exorcisme dans le nord de la France. Les rencontres qui jalonnent son périple le guident vers les origines du mal.

La place accordée aux considérations religieuses est très importante, plus prégnante que les scènes d'action et de guerre. Les scènes d'action sont assez rares, et trop rapidement traitées, ce qui impose un rythme un peu trop lent à mon goût (mais ce n'est que mon ressenti), toutefois les réflexions occasionnées par cet aspect religieux, sur la nature humaine, sont intéressantes. Les personnages sont approfondis, surprenants et l'on prend plaisir à les suivre au long d'un récit sombre et réaliste (malgré les loups-garous!).

A la lecture de la 4ème de couverture, j'étais véritablement très curieuse de découvrir ce roman car l'action est en partie située dans ma région natale, raison pour laquelle (en dépit du mélange de deux genres qui ne m'intéressent pas plus que cela), j'ai choisi de le lire. Mais sur ce point, j'ai été déçue, car hormis le fait que la région arrageoise est réellement située sur la ligne de front, l'auteur aurait pu choisir n'importe quelle autre bourgade, le résultat était le même : pas d'approndissement géographique et culturel et pourtant il y avait des tas de choses à dire (ne serait-ce que employer le terme « Boves » pour désigner les souterrains qui lézardent les sous-sols de la ville). Tant pis pour mon chauvinisme nostalgique (ou pas), mais ces loups-garous dans les tranchées pourront convenir à ceux qui aiment les récits de guerre mâtinés d'une dose de fantastique et d'horreur… Je remercie les Editions Sonatine via NetGalley pour cette lecture originale!
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Quand Sonatine a annoncé lancer sa collection de pulps horrifiques, j'étais intriguée. Et, lointain souvenir de Dog Soldiers et de L'Heure du loup, j'ai choisi Les Maudits de Tarn Richardson en espérant que le thème du loup-garou me passionnerait suffisamment pour passer outre celui de la Première Guerre mondiale et des tranchées. Et si finalement, les loups-garous (dénommés ici Hombre Lobo) promis ne servent à quelques rares scènes surtout de prétextes pour faire avancer l'histoire, j'ai apprécié ma lecture, très « pulp » comme promis, avec donc les qualités et les défauts du genre.
Nous sommes à l'automne 1914, dans le nord de la France, près d'Arras. Dans les tranchées, les soldats anglais sont stupéfaits de découvrir que le camp d'en face a été laminé : hormis quelques membres épars, beaucoup de sang mêlé à la boue et une poignée de soldats en état de choc, la tranchée allemande est vide. En ville, un jeune prêtre est retrouvé massacré par un animal dans la cathédrale. Pour en savoir plus, l'Église dépêche Poldek Tacit, son meilleur inquisiteur. Mais son passé troublé le met également sur la sellette.
Les Maudits va donc suivre trois histoires en même temps : l'enquête de Poldek et son lien avec la Messe pour la Paix prévue bientôt à Notre-Dame de Paris, les démêlés du lieutenant Henry Frost et sa rencontre avec la si séduisante et mystérieuse Sandrine, et des flash-backs sur le passé de Poldek. Ne vous fiez pas à son statut ni à sa façon de régler les problèmes surnaturels, Poldek n'a quasiment rien à voir avec Nicolas Eymerich, l'inquisiteur de Valerio Evangelisti. Et son Église catholique encore moins avec la réalité des faits, plus préoccupée qu'elle soit par la chasse aux orthodoxes et le camouflage de ses actions passées, que par la bonne santé de ses ouailles, le développement de sa foi ou le renforcement de son pouvoir politique. Nous avons donc ici une religieuse rousse incendiaire missionnée spécialement pour tenter les religieux et éprouver leur foi, un embrigadement militaire et des complots qui semblent plus s'inspirer de Warhammer que d'une entité religieuse habituelle. Tenez-en compte, ne vous vexez pas si vous êtes croyants et laissez-vous distraire par ce polar horrifique sur fond de guerre, en sachant que les trois lignées temporelles se retrouveront à la fin avec plus ou moins de bonheur. Et que Poldek Tacit reviendra en octobre avec le deuxième volume de ses aventures : Les Damnés. Quelles nouvelles créatures affrontera-t-il ?


Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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Un roman à la trame dense et complexe à la croisée des genres: thriller historique, fantastique, sur fond de religion.

Vous vous dites que cela doit faire un mélange indigeste ? Et bien pas du tout. J'ai été très étonnée de voir comment tout s'articulait parfaitement afin d'offrir aux lecteurs une intrigue intelligente et maîtrisée de bout en bout.

Nous sommes en 1914, à Arras, en pleine première guerre mondiale. Lors d'un raid nocturne sur les tranchées côté français, les soldats vont découvrir un massacre qu'ils ne comprennent pas du côté des allemands.
En parallèle nous suivons Tacit, un inquisiteur envoyé par l'église, enquêter sur le meurtre d'un prêtre dans la ville.

Tarn Richardson nous immerge superbement dans cette époque sombre, où les restrictions affaiblissent la population, où les soldats s'épuisent dans les tranchées, où l'église agit dans l'ombre de la guerre. Les secrets sont bien gardés et l'auteur n'épargne pas le milieu catholique où la corruption et les machinations règnent.

Un roman dense je disais donc car l'auteur alterne ses chapitres entre le passé avec l'enfance de Tacit et le présent avec son enquête, mais il alterne également les points de vue avec pas mal de personnages. Il faut donc être concentré dans sa lecture pour ne pas perdre le fil.

Il ne faut pas s'attendre non plus à de l'action à gogo. Tarn Richardson prend bien le temps de poser son univers, ses décors et son intrigue. Malgré tout je n'ai ressenti aucun ennui. Il y a des moments de tension et d'horreur où l'hémoglobine gicle de partout, il y a également la tension de l'enquête pour Tacit, mais également des soldats qui se retrouvent confrontés à l'inconnu.

J'ai beaucoup aimé l'origine du mythe des loups-garous revisité par l'auteur.

Une lecture atypique donc, de par le mélange des genres qui ravira les lecteurs amateurs de roman sortant des sentiers battus.

Je remercie encore une fois les éditions Sonatine ainsi que NetGalleyFrance pour la lecture de ce roman.
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Un thriller fantasy où les Loups-Garous hantent les tranchées de 1914-18 ! Conseillé aux adeptes des séries Z !

"Les Maudits" est le premier tome d'une trilogie mettant en scène les aventures de l'inquisiteur torturé appelé Poldek Tacit. Même si l'on peut qualifier ce roman de thriller historique, il s'agit aussi d'un roman fantastique où les créatures lycanthropes, qui se terrent dans les tranchées, menacent le pays. Je remercie @SonatineEditions et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce premier opus de l'auteur anglais Tarn Richardson car il m'a donné envie de découvrir la suite.

La scène s'ouvre en Octobre 1914 à Arras dans les tranchées où le lieutenant anglais Henry Frost donne l'assaut contre l'armée allemande. Contre toute attente, l'ennemi n'offre aucune résistance : dans la tranchée adverse, les cadavres des soldats allemands gisent, leur corps atrocement déchiquetés...

Au même moment dans la Cathédrale d'Arras, le Père Andreas est retrouvé sauvagement assassiné, le bras gauche arraché. le Vatican envoie l'inquisiteur Poldek Tacit mener l'enquête pour découvrir le coupable. Selon le Cardinal Poré, il s'agit d'une attaque d'un "Hombre Lobo". Mais, pour l'inquisiteur Tacit, il s'agit d'un meurtre déguisé car un Loup-Garou aurait complètement dévoré le corps du Père Andreas. Et bientôt, un second meurtre du même genre est commis sur le Père Aguillard...

La structure narrative bien maitrisée alterne entre passé et présent puisque, même si la scène se passe en 1914, il y a de nombreux flashbacks en 1889-90. Ils sont centrés sur l'enfance douloureuse de Tacit et sur son arrivée dans un monastère catholique où il est recueilli en tant qu'orphelin. Il suit ensuite une formation pour devenir inquisiteur et protéger l'église catholique contre les hérétiques, les fantômes, les sorcières et les loups-garous.

Les chapitres courts (104 !) donnent du rythme et permettent d'avancer rapidement dans ce thriller divisé en 7 parties. Même si j'ai trouvé que les deux premières accordaient plus d'importance aux descriptions qu'aux scènes d'action, l'histoire devient plus palpitante à partir de la troisième partie car le rythme va crescendo jusqu'au dénouement. Dommage que l'épilogue soit un peu trop abrupt !

Les personnages secondaires manquent un peu de profondeur psychologique, mais le lecteur finit par s'attacher au personnage principal de Tacit qui évolue au fils des pages. le duo atypique entre Tacit et Soeur Isabella (son évaluatrice en tant qu'inquisiteur) se complète parfaitement, comme celui d'Henry Frost et Sandrine Prideux.

Ce que j'ai préféré, c'est la structure morcelée par l'alternance des récits enchassés des nombreux personnages qui permet de préserver le suspense de manière efficace. A la fin de ce premier opus, le lecteur a vraiment envie de savoir quel sort est réservé à Tacit enfermé dans la prison de l'inquisition.
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Aujourd'hui je voulais vous parler du meilleur roman d'horreur que j'ai lu depuis longtemps, juste après les Stephen King (faut pas non plus tomber dans l'exagération hein).
Quand j'ai reçu en début d'année le superbe catalogue des éditions Sonatine et que j'ai vu que non pas 1 mais 4 romans horrifiques étaient au catalogue, je me suis mise à trépigner d'impatience. Puis, quand j'ai eu en main Les Maudits, l'appréhension m'a gagnée car je suis très très difficile question lectures « fantastiques/horrifiques ».
Quelle ne fut dont pas mon plaisir de découvrir un roman hybride avec beaucoup de « L'Exorciste » dedans et pas mal, même si j'aurais aimé en avoir un peu plus, de lycanthropes, ou loups-garous si vous préférez. En revanche, je vous le dis tout de suite, on est loin des gros toutous version gentils loups-caniches de Stephenie Meyer qui, avouez, n'ont jamais fait peur à personne.
Tarn Richardson ne se contente pas de mixer deux des thèmes les plus effrayants de la littérature horrifique, non, il plante le décor dans les tranchées de la Grande Guerre, mêlant faits historiques à sa fiction démoniaque. C'est aussi ce qui donne au roman un petit côté « le Nom de la Rose ».
Bon, il y a aussi un peu d'amour au milieu, juste un peu, de quoi garder une lueur faiblarde d'espoir.
C'est très bien écrit, c'est passionnant, ça éclabousse un peu il est vrai. Quand on prend le meilleur de la littérature de genre, qu'on y mêle l'Histoire, il en ressort des romans forts et j'attends avec encore plus d'impatience la suite prévue en fin d'année.
C'est rare chez moi, mais c'est un vrai coup de coeur.
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