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Critique de fbalestas


Je me suis prise d'intérêt pour Aki Shimazaki et ses petits récits dans Actes Sud : dans un format court mais néanmoins suffisant pour déployer une histoire, elle nous livre des récits où les situations sont parfois cocasses (« Sémi » où une femme âgée en maison de retraite ne reconnaît soudainement plus celui qui est son mari) parfois étonnant (« maïmaï » où La mort subite de la séduisante libraire Mitsuko prend tout le monde par surprise, aussi bien les clients de sa librairie que son propre fils handicapé) mais toujours bien senties.

Ici dans « No-no-Yuri », l'héroïne, Kyoko, est une Japonaise tout ce qu'il y a de plus moderne : parlant couramment l'Anglais elle travaille au début de l'histoire pour le patron d'une firme américaine implantée au Japon, pour lequel elle est secrétaire de direction.

Tout va très bien pour elle, de physique hautement séduisante, elle a autant d'amants qu'elle le souhaite, mais dès que l'un d'entre eux lui propose le mariage elle rompt et fuit rapidement pour passer à autre chose. Pas question de liens durables pour elle, elle porte haut la valeur de l'indépendance, aime être appréciée de son patron pour ses qualités irréprochables, et profite de tous les avantages de la proximité d'un cadre dirigeant.

Las, son patron adoré prend une retraite anticipée pour s'occuper de sa femme malade, et quitte le Japon pour les Etats-Unis. Son remplaçant, le sémillant Mr Green, la prend immédiatement à ses côtés comme secrétaire, mais bientôt les fils s'emmêlent, et il devient aussi son amant.
Mal lui en prend à notre héroïne moderne de confondre ainsi travail et 5 à 7, car ce qui devait arriver arrivera, et Mr Green tombera amoureux, ce qui est rédhibitoire aux yeux de notre héroïne moderne.

No-no-Yuri c'est aussi le nom d'un lys, fleur reproduite au dos d'une poterie réalisée par la soeur artiste, un personnage qu'on aurait aimé voir plus développé parce que minoré dans ce récit.

Quelques tourments plus tard, et quelques rencontres avec sa famille traditionnelle qui ne comprend pas son entêtement à vouloir privilégier le travail à tout le reste, laisseront Kyoko tomber sur un os final … car elle découvrira par hasard qu'elle peut tomber amoureuse elle aussi à son tour.
Plutôt caricatural en effet en « Working girl » prête à tout comme dans un film américain, et avec une fin en queue de poisson, cette lecture m'a néanmoins agréablement distraite, et je n'en veux pas à Aki Shimazaki si celui-ci est un peu inférieur aux autres : je continuerai à regarder ce que peut écrire cette autrice japonaise vivant au Canada et écrivant des « séries » bien avant que ce style de narration devienne un phénomène de mode sur les écrans.
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