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sur 133 notes
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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lu d'une traite, avec grand plaisir!.
L'écriture est éfficace et agréable.
Des histoires à tiroirs
sur les maltraitances des femmes
.. le mensonge et la lâcheté
Une juge d'instruction ouvre ces tiroirs...
Elle est habitée par le doute
depuis qu'elle s'est trompée.
Elle respecte les victimes et leur mémoire .
Elle voue son travail à éclairer les circonstances
de leurs agressions.
Un bel hymne à la solidarité féminine
dans un récit qui vous balade
en terrains très accidentés.
Bravo!

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"Chasser le souvenir de l'accident est une tâche impossible, il est sous la peau, dans chaque cellule du cerveau. Il faut vivre avec, ou alors se foutre en l'air. Ils ont choisi de vivre. Au moins essayer..."


De l'eau glacée, une course sur la digue, un contact brutal, un destin vide de sens, l'éclairage de la lune, un endroit préféré, vivre au ralenti, affronter le deuil, le vent qui se lève, une coccinelle, un signe du destin, le cliquetis des menottes, les mots qui ont un sens, une épreuve pour le couple, l'intime conviction, exprimer ses sentiments, une pochette bleue, une violence silencieuse, le découragement qui envahit, une vague d'énergie, un étrange sentiment d'urgence, une source de fierté, nager avec ses démons, une juge d'instruction, des morceaux de papier noircis, un horizon lointain, un menteur actif, le souffle coupé, la guerre des nerfs, les apparences fragiles, un mauvais présage, une infinie douceur, des tags, un silence d'armure, une rage sourde...


Je remercie sincèrement Bepolar et les Éditions Pocket pour ce roman psychologique intense et fragile.


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Une fois de plus, j'ai été attirée vers ce livre par sa couverture où on voit une silhouette minuscule sur une digue, entre ciel et mer, toute petite au milieu des éléments, au bout du bout de la terre. Image de solitude qui m'a hypnotisée.
Le roman s'ouvre sur une scène déchirante qui se grave dans le coeur et sur la rétine du lecteur/trice : Gabi, un enfant de 10 ans, se noie accidentellement sous les yeux de son père. Nous sommes en Bretagne, 11 mois après le drame. Les parents, Thomas et Anna, essayent de survivre. La juge Dominique Bontet doit prononcer la clôture de ce dossier mais elle a du mal à s'y résoudre, sentant qu'elle n'est pas allée au bout. Parallèlement, elle s'est saisie du dépôt de plainte d'Iris contre son mari, Patrice, pour violences conjugales. Tous les personnages vont se retrouver liés les uns aux autres et la vérité éclatera.
Par des retours en arrière qui se mêlent au présent, l'auteur nous fait rentrer dans l'intimité du couple formé par Anna et Thomas depuis 15 ans et nous laisse découvrir les fêlures imperceptibles, bien avant la mort de Gabi, qui vont devenir des fissures qui ébranlent le couple.
Ce roman met en scène deux hommes qui se sentent frustrés, dévalorisés par la société et dans leur couple, qui ne trouvent pas leur place à côté de femmes fortes; ils essayent de maintenir leur domination, au moins dans la sphère familiale, en s'enfonçant l'un dans la violence, l'autre dans le mensonge.
Ce roman nous offre également trois beaux portraits de femme : *Dominique, la juge, d'une profonde humanité, qui refuse de n'être qu'une machine appliquant la loi;
*Iris, la femme battue qui relève la tête et décide que la violence doit s'arrêter le jour où son mari lève la main sur ses enfants;
*Anna qui se détache de son mari, sentant en lui des zones d'ombre qu'elle affrontera courageusement.
Ces trois femmes vont se soutenir et s'entraider dans une sororité active qui leur permettra de se libérer de leurs entraves.
Le thème de la justice est très présent avec deux conceptions qui s'affrontent : l'humain contre l'administratif. le personnage de Dominique m'a rappelé celui d' Alma Revel de "La décision" de Karine Tuil; toutes deux se posent des questions sur leur métier de juge, traitent les justiciables comme des personnes avec leurs failles, leurs faiblesses, et non pas comme des dossiers, ne s'arrêtent pas à la surface des choses.
Un bien beau roman tout en subtilité où transparaissent tendresse et admiration de l'auteur pour des femmes qui vont au bout de leur conviction, de leur rôle de mère, de leur quête de vérité et de liberté.
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🌊NOYADES🌊
La mort d'un enfant est sans doute la pire tragédie au monde. C'est ce qui est arrivé à Thomas et Anna Sénéchal. le père a vu son fils Gabi mourir noyé sous ses yeux sans pouvoir le sauver. Qu'y a-t-il de plus horrible ?
Alors que l'affaire va être classée après un an, la juge Dominique Bontet, une femme opiniâtre et perfectionniste, décide de se pencher une dernière fois sur le dossier. À priori, la mort du petit garçon a tout d'un accident. Mais la juge a un pressentiment, elle est obsédée par l'idée d'avoir oublié un détail crucial...

C'est pour ce genre de découverte, qu'on adore être jurées pour le Prix Nouvelles Voix du Polar. Et sans ce Prix, on serait sans doute passées à côté de cette pépite. Journaliste et grand voyageur comme nous, Fabrice Tassel conduit son intrigue avec une maîtrise implacable et son analyse de la psychologie des personnages est d'une finesse extrême. Si le roman parle aussi de la violence masculine sur les femmes, il interroge surtout l'image qu'on se fait de ce que devrait être un homme. Lâcheté ou courage, sens de la famille, des responsabilités, engagement dans le couple, sincérité, mensonges, doutes... Les hommes du roman sont faibles tandis que les femmes font preuve d'un courage quotidien.
On a particulièrement apprécié la juge Bontet qui nous a fait penser au juge Roban de la série "Engrenages" (pour ceux qui connaissent). Tassel nous montre les interactions entre la vie familiale de la juge et son boulot et c'est passionnant.
Quant au final.... on s'en parle en MP quand vous l'aurez lu ?

Il vous tente ?
Bisous et bonne journée 😘Fran et Flo 🍒
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Avec ce roman noir, Fabrice Tassel nous interpelle et nous laisse sans voix.

Dominique Bontet est juge d'instruction. Elle a la réputation de clore une affaire juste avant le délai légal car les victimes ont droit à toute son attention. Elle a la charge de deux affaires qui vont se télescoper. le décès accidentel d'un petit garçon de 10 ans Gabi Sénéchal et Iris le Bihan qui subit des violences conjugales.L'auteur nous retrace son questionnement, déroule la vie des Sénéchal avant et après le drame. Trois parties, deux temporalités.

Fabrice Tassel met en scène trois femmes dont les destins s'entremêlent. Et si elle était un homme, est-ce que son analyse aurait été la même ?
Il est question du deuil, d'emprise psychologique sur conjoint, violence invisible, vérité et mensonge, famille, paternité, désir d'enfant, d'amour et de courage.

⚖️ J'ai aimé assister au fonctionnement de la justice, entrevoir ce qu'est l'intime conviction. La juge a aussi ses zones d'ombre.
« Un tiers juge, un tiers éducateur et un tiers psy » et son mari « greffier de ses états d'âme »

Les portraits psychologiques sont très bien taillés. Anna est très attachante. Même les personnages secondaires sont intéressants.
Excellente lecture, très subtile, poignante. L'accident – une noyade – semble avérée et pourtant ! L'auteur manie avec talents, le sous-entendu, le non-dit… La dernière page m'a laissé pantoise.
Et à la place de Thomas qu'aurions-nous fait ?
Un auteur dont je vais m'attacher à connaître l'univers. Excellente lecture ! Alors qu'attendez-vous pour le lire ?
Lien : https://www.plkdenoetique.co..
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La vie est joyeuse, joueuse mais peut aussi avoir ses travers. Anna et Thomas connaîtront quelques troubles, mais quel couple n'en a jamais vécu ? Un soir après une dispute, Thomas sortira avec Gabriel, leur fils. Malgré la tempête ils iront sur la digue, jusqu'au moment où ce dernier se prendra les pieds dans un anneau d'amarrage et chutera dans une mer déchaînée. L'existence de chacun sera à jamais tourmentée, les mensonges révélés.
Une belle histoire, une belle écriture, quelques rebondissements, il ne manquait pas grand chose pour en faire un gros coup de coeur.
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Roman dont j'ai beaucoup apprécié la lecture, c'est un jolie coup de coeur pour moi. Il y a dans ces quelques pages un condensé d'humanités dans lequel le lecteur est vite emporté. Car au delà de l'histoire ; une juge d'instruction qui revient sur le dossier du décès accidentel d'un enfant, le roman nous parle surtout des hommes, de leur réflexion, émotions, hésitations et convictions.

J'ai trouvé dans cette lecture un je ne sais quoi de très touchant. Les personnages sont parfaits, on y croit, on les croit. C'est simple, ou pourrait presque même dire que c'est banal ; et pourtant c'est précisément ce qui rend le propos d'autant plus poignant. Toute la complexité de l'histoire est basé sur les âmes humaines qui se croisent, vivent et se perdent sans certitude de se retrouver.
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On dirait un très bon roman

Fabrice Tassel avec ce quatrième roman nous embarque avec une histoire aux multiples entrées. le petit Gabi, 10 ans, vient accidentellement percuter un obstacle sur le port et se noie. « Tant de doutes pour une scène si brève, si cruellement simple ». Anna et Thomas, ses parents doivent vivre avec la perte d'un enfant et lutter contre l'érosion de leur couple. « L'appartement rempli par le vide, à se regarder sans plus trouver les mots (…) à rester sous la douche, à redouter d'en sortir, (…) à attendre que le lendemain soit différent ».
De l'autre côté de la barrière, Iris et Patrice affrontent un autre mal : celui de la violence. Comme dans l'immense majorité des cas c'est la figure féminine qui subira les coups de son mari. On serre les dents et on admire le courage. Fabrice Tassel avec une douceur et une simplicité dans les mots fait résider dans les petits détails l'entièreté de ce que nous sommes. La langue résonne, les faits vacillent, les esprits s'engluent, les corps s'effritent et on succombe aisément à ce roman d'une grande limpidité. Comme un fleuve qui s'agite, les yeux s'humidifient au contact du poids des mots et on succombe à la puissance de ce roman.

Entre les deux, Dominique Bontet, juge d'instruction, un mois avant la clôture du dossier, s'interroge sur les deux affaires. Réagirait-elle différemment si elle avait été un homme, si l'agresseur avait été une femme ? Je remercie Fabrice Tassel de donner une voix au juge le plus puissant de France, si souvent enfermé dans une froideur palpable. Ici, Dominique Bontet se confie à son mari, boit, fume, et surtout doit vivre avec les voix des victimes et des bourreaux sans relâche.

En trois parties de longueur inégale, trois actes typiques d'une tragédie, Fabrice Tassel vient questionner les tourments masculins dans une époque où les relations hommes-femmes sont débattues. le couple est placé au centre de l'échiquier, par ce qu'il doit vivre et par sa survivance à travers les épreuves qu'il doit surmonter. Un petit mensonge peut avoir des grandes conséquences, vous y croiserez Jean-Claude Romand et Fabienne Kabou en filigrane. Mentir comme échappatoire, mentir pour éviter le conflit, mentir pour éviter tout effort de lucidité, mentir pour triompher. Thomas «  sera t-il un jour quelqu'un d'autre que l'homme qui a perdu son fils ? », arrivera t-il à sortir de ce schéma victimaire ? Il est en effet question de courage dans ce roman, celui supposé des hommes et celui affirmé des femmes. Sans jamais forcer le trait, l'auteur vient déstabiliser la figure masculine en la mettant devant toutes ses contradictions. Oui, on peut parler de roman féministe, de roman lucide et éclairé sur ce qu'est devenue notre société. Mais il s'agit aussi d'un roman sur le poids de nos phrases ou de nos choix. Tout comme sur dureté de la justice et de sa capacité à enfermer les individus dans des numéros de dossier qui finiront dans les archives. J'ai une tendresse particulière pour Dominique Bontet qui s'avère être « un tiers juge, un tiers éducateur et un tiers psy » mais qui, sensible à son intime conviction, demeurera combattive.

« Ceux qui vivent sont ceux qui luttent »

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Pierre Fourniaud, l'éditeur et boss de la Manufacture de Livres vient de recevoir le trophée du meilleur éditeur de l'année et ce n'est pas un hasard.
A la Manufacture, depuis des années, je découvre de merveilleux textes qui amènent toujours à s'interroger, à réfléchir, à voir plus loin que le bout de son nez.
C'est encore le cas avec On dirait des hommes de Fabrice Tassel.
Le roman s'ouvre sur la disparition d'un petit garçon dans les vagues, son père ne réussit pas à le sauver. Un banal accident ? Pas pour la juge Bontet qui voit passer à longueur de journée dans son tribunal des femmes victimes d'un compagnon violent, des femmes qui veulent sauver leurs enfants de cette violence. Tous les hommes paraissent, dans ce tribunal, être des monstres violents et sans sentiments alors, avant de clore définitivement le dossier du petit Gabi, elle reconvoque le papa, Thomas pour lui expliquer la fin de la procédure, près d'un an après le décès déclaré de l'enfant. Mais quelque chose la dérange sans qu'elle sache quoi…
J'avoue, ce roman m'a dérangée parce qu'au fil du déroulé, non seulement on lit la détresse de femmes violentées, mais aussi on pénètre dans l'intimité des parents de Gabi, Anna et Thomas.
Et si j'ai été autant bousculée c'est autant par l'histoire que par cette écriture toute en non-dits, un peu fourbe pour le lecteur qui sombre irrémédiablement dans ce roman noir.
On en ressort avec un relent d'amertume au fond de la gorge.
Une lecture belle et forte.
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On dirait des hommes de Fabrice Tassel est un roman noir psychologique qui fait écho à l'excellent roman La décision de Karine Tuil.
En effet, dans son roman l'auteur aborde également la lourde responsabilité qui pèse sur les épaules d'un juge d'instruction.

On fait la connaissance ici d'une juge d'instruction Dominique Brontet qui a la réputation de ne jamais clore un dossier avant un délai légal. D'après elle, les victimes méritent qu'on leur accorde jusqu'à la dernière seconde.

Sur son bureau, il y a le dossier du petit Gabriel et de ses parents, Anna et Thomas. Il s'agirait d'un tragique accident: le petit garçon a couru sur la jetée, buté sur un anneau d'amarrage et chuté dans les eaux sombres. Mais malgré des faits dramatiquement simples, la douleur du couple et le sentiment d'impuissance du père,  Dominique Bontet n'arrive pas à conclure.

Dans son bureau, on croisera également Iris, Patrice et leurs deux enfants. Une famille déchirée dont le couple s'accuse mutuellement de violences ...

Grâce à une plume savamment dosée, le doute s'installe et les questions arrivent petit à petit, jusqu'à remettre en cause complètement notre point de vue du départ.

L'auteur, à travers le regard de cette femme forte, nous invite à l'extrême prudence et surtout à regarder au delà des apparences. Et c'est ainsi qu'on se prend au jeu. On veut découvrir la vérité mais pour cela, il faudra faire face à la noirceur de l'être humain: mensonges, emprise, violences...



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