Où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir... Par contre, où il y a "gène" (admirez la subtilité du détail), il y a du plaisir ! Surtout dans un thriller aussi bien fichu que celui de
Thilliez.
Un gène... Oui, tout le sens du mot tient dans un accent.
La génétique, lorsque les gènes sont éthiques, tout va bien. Mais la génétique, lorsque les gènes ne sont pas éthiques, alors là, bonjour les dégâts ! Quand à l'éthique, lorsqu'elle bafouée sans gêne, cela nous donne quelques cadavres disséminés de-ci, de-là. Décimés, aussi.
A contrario, la génétique sans gêne et sans éthique, cela nous donne un super thriller de 600 pages, ce qui est tout le contraire d'étique (sans le "h", le mot signifie "maigre", cadeau bonus pour briller en société).
Bon, trêve de jeux de mots faciles, passons aux choses sérieuses.
Le roman commence fort, très fort... dur, même.
Pour les crimes, les auteurs ne font toujours pas dans la dentelle (de Bruges), mais plutôt dans le registre "abattage". Gore toujours...
Et pour deviner la résolution de tout cela, cours toujours.
C'est vrai, comment trouver le rapport entre des psychopathes gauchers et un homme de Cro-Magnon ? Hé, fallait y songer à un scénario pareil.
C'est fou, c'est tiré de choses vraies, tout se tient et on en sort la tête brouillée par des tas de questions et une envie de lire tous les "Sciences et Vie" qui parlent du sujet.
Toute l'histoire est la suite indirecte du Syndrome [E] : indirecte car nous avons juste les personnages qui sont les mêmes, un peu plus écorchés, et, même si
Gataca peut se lire seul, il vaut mieux commencer par le Syndrome, pour comprendre comment Lucie et Sharko en sont arrivés là.
De nouveau une enquête qui commence et dont on ne sait pas du tout comment l'auteur va arriver à nous faire la transition. de nouveau, les routes de Lucie et Franck vont se croiser. La souffrance est omniprésente, elle nous donne la main et ne nous lâche plus.
Leurs enquêtes vont aller de chaque côté et de nouveau, se croiseront pour mieux s'imbriquer l'une dans l'autre, nous donnant le chaînon manquant.
Des rebondissements, des crimes gores, des cadavres comme s'il en pleuvait, un tempo bien rythmé, sans vraiment le temps de souffler, si ce n'est quelques petits moments plus calmes, mais pas endormant.
Un style clair, même si j'ai repéré une faute d'orthographe flagrante dans un morceau de texte. Nous en faisons tous, mais dans un roman, une faute aussi basique que les terminaisons en "é" ou en "er", c'est un peu fort de café. Oui, je n'ai que cela comme critique, ce qui est bien peu...
Happé dans le livre, je me suis coupée du monde réel, entrant de plein fouet dans l'étude du génome humain, dans l'ADN et toute la génétique, l'évolution,... bref, si je meurs demain, je serai moins bête.
Faudra que je note tout ce que j'ai appris pour le ressortir à la prochaine réunion de famille, tiens.
Thilliez est un sadique, je le savais, et, aux pages 494-495, je me suis prise un de ces coups de pied dans mon fondement, je ne vous dis pas... violent ! Je me suis exclamé "ah ben m****, alors !". du tout grand, j'avais rien vu venir.
Un très grand auteur et un très bon thriller... A découvrir si ce n'est déjà fait.
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