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EAN : 9782361570910
487 pages
Editions Transboréal (16/04/2015)
4.93/5   7 notes
Résumé :
« Que représente l’amour pour vous ? » C’est la question que Marion Touboul pose aux Égyptiens depuis Assouan, en Nubie, jusqu’à la Méditerranée, en passant par l’oasis du Fayoum et la péninsule du Sinaï. Journaliste basée au Caire, elle a parcouru le pays à la rencontre d’hommes et de femmes ordinaires. Au détour du chemin, sur les rives du Nil ou dans la pénombre d’un cabaret, elle a tissé des amitiés et s’est fait accepter au sein de foyers riches ou modestes, ci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce fut un immense plaisir de lecture que ce livre de Marion Touboul : Amours Voyage dans l'intimité des Égyptiens.
Car c'est à un véritable voyage que nous convie la journaliste, également écrivaine-voyageuse, voyage dans une Égypte qu'elle connaît bien pour y avoir vécu sept années durant, voyage au pays complexe de l'amour et des relations amoureuses que le poids des traditions rendent encore plus difficiles sinon impossibles.
Avec sa comparse et amie photographe Françoise Beauguion, Marion Touboul a parcouru l'Égypte durant deux ans à la rencontre "d'hommes et de femmes ordinaires" en leur posant à chaque fois la question : que représente l'amour pour vous ?
Il a fallu beaucoup de tact et de respect aux deux jeunes femmes pour poser cette question dans un pays où la plupart des mariages sont des mariages arrangés, où les relations sexuelles sont interdites hors mariage, et où l'on pratique l'excision chez une grande majorité des filles...
Elles ont aussi pris beaucoup de risques pour elles-mêmes peut-être sans en avoir vraiment conscience.

Marion Touboul insiste sur la différence entre les villes et les campagnes. Il semble que dans certains villages, on soit plus libres de choisir un compagnon ou une compagne que l'on aime. Et un attachement entre mari et femme peut naître au fur et à mesure des années, une sorte d'amour fait d'habitudes et d'un certain respect, même si la femme est toujours soumise à son époux.
Il est aussi question des amours de jeunesse, des relations homosexuelles, ainsi que des relations qu'entretiennent beaucoup d'hommes avec des étrangères, des occidentales, plus libres et qui leur donnent du plaisir qu'ils n'ont pas avec les égyptiennes.

Je ne peux pas résumer ici tout ce livre qui est d'une grande richesse et qui nous fait bien sûr réfléchir à notre conception de l'amour et des relations amoureuses, nous qui sommes sensés pouvoir choisir un partenaire.
Sommes-nous plus heureux, savons-nous faire les bons choix ?

J'ai beaucoup aimé la richesse de l'écriture de Marion Touboul, sa limpidité, sa grâce.
Elle porte un regard bienveillant sur le monde et les êtres, sachant en dévoiler la beauté et la volupté.
J'ai souvent pensé, au cours de ma lecture, à une danseuse étoile. S'il existe un équivalent en écriture, alors Marion est une écrivaine étoile.
Son travail révèle un grand respect de l'humain qui se garde bien de juger, une curiosité et une ouverture à l'inconnu, une grande ouverture du coeur.
Je recommande vivement cette lecture qui nous offre une description très complète du sujet tant sur le plan de l'intimité que d'un point de vue culturel, historique et politique.
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Là-bas, la Terre semble bénie des Dieux. Elle parait avoir été dessinée pour que l'Homme vive en parfaite harmonie avec son milieu.
Là-bas, le soleil est généreux et le fleuve qui traverse ces terres - le majestueux Nil - apporte les bienfaits indispensables à la vie de ces femmes et de ces hommes à l'accueil naturel.
Mais là-bas, est-ce que les gens sont heureux? Est-ce qu'ils vibrent d'un amour immodéré pour l'être qui pour eux est le plus cher? Est-ce qu'ils vivent dans la même harmonie que la Terre qui les a enfantés?
C'est là-bas que Marion Touboul, journaliste et auteur de ce livre, a vécu pendant plusieurs années, avec un désir permanent de se fonder dans les paysages et de côtoyer une population Égyptienne très diverse.
Là-bas, elle ne cherche pas la pyramide, le temple ou le musée. Elle cherche plutôt l'Amour chez les Égyptiens, un vaste sujet.
Aujourd'hui, la Société parait prisonnière de ses traditions. Dans toutes les rencontres de Marion, chaque individu a la volonté de vivre l'Amour au plus profond de lui-même.
Mais, là-bas, la plupart du temps, les mariages sont arrangés, imposés. Cruels sont, donc, les séparations entre amants d'un jour, les maîtresses étrangères cachées, des homosexualités tues.
Là-bas, on refuse que le désert avance et qu'il assèche également les coeurs.
Sur la place Tahrir au Caire, on a cru à un véritable printemps Arabe, à une nouvelle aube pour l'Egypte. Marion Touboul a d'ailleurs suivi les événements pour des médias occidentaux.
Mais aujourd'hui, là-bas, on est revenu comme avant. Les choses n'ont pas changé. Elles régressent sans doute aussi.
Sauf que là-bas, le coeur et l'âme des égyptiens sont tellement immenses, qu'ils sont toujours prêts à rebondir.
Bravo à Marion Touboul. J'étais parti pour lire quelques pages de ce voyage le long du Nil, et j'ai été comme happé par ces Histoires d'Amour. J'en suis sorti un léger hébété. L'écrit, le ton employé, les descriptions ne m'ont jamais lassé des 485 pages à lire. Je suis donc tombé sous le charme.
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J'ai beaucoup apprécié ce livre "Amours Voyage dans l'intimité des Égyptiens". Je l'ai trouvé par hasard - ou par Providence! - à la foire du livre de Bruxelles. Mon attirance (assez romantique et fantasmée je l'admets ) pour l'Egypte, m'a fait flasher et je l'ai acheté... Quelle chance! Cette approche ouverte, respectueuse, sans jugement mais avec beaucoup de remises en question de toutes ces personnes et de toutes ces situations diverses et variées! Une telle bienveillance est rare, dans les écrits ou de façon générale, les media. J'ai voyagé avec Marion Touboul tout au long de ce pays attachant, de rencontre en rencontre, en admirant son audace et en l'enviant. Quelle richesse humaine! Que d'ouvertures vers l'autre si l'on s'autorise à faire confiance!
Merci, Marion, pour ces superbes moments passés avec vous et toux ceux que vous avez rencontrés et qui vous ont accueillie. J'ai retrouvé dans vos descriptions des choses que j'ai moi-même pu voir ou ressentir là-bas. au cours de mes voyages au Caire, logeant dans le quartier El Zaher. J'ai moi aussi fait de très belles rencontres, moins intimes, et moins profondes que les vôtres, aussi par la méconnaissance de la langue arabe. Mais néanmoins, elles restent toutes présentes dans mon coeur. j'ai vécu à ces occasions comme vous la fin de Moubarak , l'élection de Morsi et les manifestations anti Morsi avant de finir avec al Sissi lors de notre dernier voyage. Vous décrivez l'atmosphère de ces périodes avec beaucoup de justesse et sans l'habituel jugement supérieur des démocrates occidentaux.
J'engage chacun à ouvrir votre livre et à se laisser voyager au coeur du Proche Orient et du coeur humain!
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Comme des extraits assez larges sont proposés sur le site de l'éditeur ici, encore ici, et puis là, je ne vais pas m'attarder sur l'écriture (fluide, évocatrice dans les descriptions, assez tonique pour ne pas lasser le lecteur, bref ce que j'aime dans ce type de lecture) ni sur tous les thèmes abordés, mais essayer de présenter simplement.

Marion Touboul a su me toucher dès le prologue, où elle évoque (brièvement) son vécu familial et personnel, juste assez pour m'entraîner à sa suite. Journaliste, elle connaît la langue arabe, a vécu en Egypte (pour diverses raisons elle réside dorénavant en Espagne) et les rencontres dont elle fait part ont eu lieu globalement entre la fin de Moubarak président et 2015. Pas besoin de connaitre à fond les événements, elle y fait parfois allusion, mais en relation avec l'atmosphère ou l'accueil des villageois surtout, laissant parfois leur peur de l'étranger présenté comme un espion prendre le pas sur leur hospitalité légendaire et réelle.

Hospitalité que Marion et Françoise (allez, je peux utiliser vos prénoms?) recherchent afin de poser leur fameuse question (sans doute tournée autrement selon les cas) 'Que représente l'amour pour vous?'. Ce livre est fait des réponses de dizaines d'hommes et de femmes, mariés ou pas, habitant la ville et la campagne. Calmement, patiemment, sans forcer, et avec respect, elles obtiennent des réponses parfois inattendues, mettant au jour du bonheur ou du drame. N'évitant aucun sujet intime ou délicat, tels l'excision ou la prostitution des jeunes gens auprès des touristes européennes, sans oublier la dure réalité vécue par les homosexuels. Poids de la famille, mariages arrangés, même dans les grandes villes où les femmes exercent un métier. "Elle rêvait d'amour à l'Occidentale avec la pudeur à l'Égyptienne. Un modèle à inventer"

Certains finissent par aimer leur femme: "Elle est comme ma soeur. Si elle venait à disparaître, je serais perdu. Aimer, c'est être complice avec quelqu'un dont on connaît le passé et les parents. On n'a pas de secrets l'un pour l'autre. C'est un amour pur et durable, pas comme celui dont on parle dans les séries télévisées. L'amour passionnel, c'est très rare ici.""Moi je crois en l'amour qui naît après le mariage dans la vie quotidienne." Une vision de l'amour rapprochée de celle de la mère d'Albert Cohen dans le livre de ma mère.(page 226). L'auteur sait présenter les multiples facettes du problème, sans juger ou critiquer, avec des références prises dans notre histoire ou littérature occidentale. Une occasion de réfléchir pour nous aussi à ce qu'est l'amour.

Pour terminer ainsi
"Difficile de définir l'amour car il en existe autant de visages que d'êtres. Point de solution miracle pour le faire fructifier. de notre voyage se dégage pourtant un enseignement : l'amour n'est jamais acquis, il se mérite. (...) L'amour est comme cette lueur à l'avant d'un vélo dans la nuit, quine reste allumée qu'à la force des mollets.Pour que l'étreinte du départ devienne éternité, sans cesse entretenir la fragile lumière."

Ce questionnement ô combien personnel et parfois secret se révèle finalement pour moi une découverte de l'Egypte, des villages isolés aux grandes métropoles, et de son histoire récente. J'ai vogué sur une felouque, crapahuté dans le désert du Sinaï, marché sur les routes poussiéreuses, fréquenté les boîtes et les cafés, assisté à des mariages...

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Pour découvrir qui sont vraiment les égyptiens et ce qu'il y a dans leurs coeurs, leurs rêves et leurs limites, le poids de la religion, de la société, du regard des autres ... Un voyage drôle, tendre, une exploration intime, pleine d'humour et de sensibilité... des rencontres comme des perles, qui se dévoilent grâce à la confiance et la douceur dont on su faire preuve l'auteur et la photographe de ce livre
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
C'était pour de tels moments étranges que je me delectais de ces rencontres imprévues. Confortablement installées dans leur salon, ces femmes tombaient les masques devant nous qui n'étions à leurs yeux ni tout à fait des hommes, ni tout à fait des femmes, mais un entre-deux, une sorte de troisième sexe. Quatre heures que nous les observions, et nous avions des fourmis dans les jambes. Pourtant nous n'avions pas le droit de nous lever, c'était elles qui nous apportaient la bassine d'eau après le repas pour nous laver les mains, elles qui allaient chercher des couvertures supplémentaires quand nous avions un peu froid. Être assises nous offrait la chance d'observer le fascinant ballet de leurs jambes qui s'agitaient au-dessus de nos têtes. Elles avaient toutes des pieds plein de corne, qui vogaient librement dans des chip-chip (des claquettes). Des pieds qui n'avaient jamais été enfermés dans des souliers, des pieds solides et résistants, à l'image du cœur de ces femmes qui ne devaient pas pleurer ou se plaindre souvent.
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Il y avait à proximité du véhicule un homme seul, assis sur un banc. Un dieu grec n'aurait pas eu une allure plus soignée et sensuelle. Il se tenait les jambes croisées, une main sur la hanche, l'autre tenant un thé brûlant, une barbe de trois jours parfaitement taillée, la peau claire, le visage robuste, le front bombé avec des sourcils prononcés et un nez aquilin. Tous ses gestes étaient lents, voluptueux, réfléchis et délicats. Je m'amusais à le voir souffler délicatement sur son thé et plisser ses grands yeux sous l'effet de l'onde moelleuse. Vieil, il avait pourtant cette façon de fumer en cassant le poignet qui me rappelait les danseuses des cabarets enfumés du Caire. Ce mélange d'énergie masculine et de féminité me subjuguait. J'avais devant moi le passeur du Nil photographié par Reza. Sans doute cet homme à la peau dorée, beaucoup moins foncée que les Nubiens, venait-il du Saïd, cette région agreste que nous avions traversée en train. Je le voyais, d'un flegme sans égal, discuter avec d'autres passagers. Il avait le charme époustouflant des hommes qui ignorent leur beauté. Dans sa gallabeya bleue qui épousait parfaitement son corps, on aurait dit un grand seigneur.
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« En quittant la piste de danse, mon regard s'arrêta sur cinq hommes debout sur un muret tels les Dalton, tous dans la même position : bustes bombés, bras croisés, pieds légèrement en canard. Ils dominaient la foule avec autant de fierté qu'un Bonaparte en conquête. Leurs gallabeya dansaient dans le vent, moulaient leurs flancs, leurs hanches et leurs fesses tant et si bien qu'on voyait à travers les contours de leur slip... Quant à la partie large de leur tenue qui volait dans l'air, elle était la parfaite réplique des voiles des bateaux. Il suffisait d'ajouter le Nil sous leurs pieds pour obtenir cinq felouques. Ces hommes du Nil emportaient ce fleuve partout avec eux, même dans leurs poses les plus innocentes. »
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L'idée de parler d'amour n'effraya pas les épouses ; au contraire, cela les réjouit. Samah, installée sur notre canapé face aux hommes, se lança la première, devant son mari :"Il y a beaucoup de choses que j'aime... J'aime mon pays, mes parents, mes enfants."
Elle s'arrêta là.
- Et ton mari ?
-Oh non, avec lui c'est pas de l'amour... Si seulement il pouvait de temps en temps me faire un compliment, rien qu'un mot gentil, je serais si contente... Les femmes ici sont comme toutes les autres : elles aiment la tendresse.
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Une grande partie de l'alimentation de la famille reposait sur cet imposant animal roux, bichonné comme un enfant, que nous avions aperçu depuis la chambre d'Aya. Abou et Oum Islam devraient pourtant s'en séparer lors du mariage de Heba, leur fille aînée, pour l'offrir comme le veut la coutume à la belle-famille. Un véritable arrachement à en croire le silence que provoqua cet aveu.
"C'est pour ça qu'on pleure ici quand on met au monde une fille. Elle ruine la famille !" confia Oum Islam.
Les femmes qui avaient enfanté un garçon tournèrent alors leurs mains vers le ciel et, les yeux fermés, remercièrent Dieu.
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