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Cela fait déjà un certain temps que Sans-Voix rêve de démontrer sa valeur au reste du clan. Au moment où il parvient enfin à prouver sa bravoure en neutralisant une proie aussi redoutable qu'énorme, qui devrait pouvoir assurer la survie des siens pendant un moment, une menace encore plus terrible s'abat subitement sur eux : les humains ! Rare survivant d'un véritable massacre, Sans-Voix se retrouve capturé au fond d'une cage, puis dressé afin de combattre dans les arènes.

Dix ans plus tard, alors que Sans-Voix est devenu le « Dieu-Fauve », véritable machine à tuer, une catastrophe naturelle vient non seulement décimer la majorité de la tribu, mais libère surtout le « Dieu-Fauve » de ses geôliers…

Si le lecteur se retrouve en manque de repères en entamant ce roman graphique, ne sachant pas où Fabien Vehlmann vient de le propulser, ni à quelle époque, il ne mettra cependant pas longtemps à reconnaître les travers d'une civilisation humaine en quête de pouvoir et vouée à une fin tragique. Dès la couverture, le « Dieu-Fauve » vient d'ailleurs incarner toute la violence des hommes, celle qu'il n'utilise pas seulement pour survivre, mais également pour asservir et pour dominer, voire même souvent, uniquement afin de se divertir.

Se nourrissant des coups, de la souffrance et de la peur qui constituent dorénavant son quotidien, Sans-Voix se transforme progressivement en Dieu-Fauve tout en accumulant une rage et une soif de vengeance qui ne demandent qu'à s'exprimer. À ce titre, le graphisme dynamique de l'artiste espagnol Roger Ibáñez Ugena, alias Roger, s'installe immédiatement au diapason de cette violence qui enveloppe le récit et qu'il parvient à rendre à la fois élégante, gracieuse et mortelle. Ce dessin vif et nerveux qui faisait déjà fureur lors des scènes d'action de l'excellente série « Jazz Maynard » fait une nouvelle fois mouche en alternant des séquences plus contemplatives qui s'étendent sur de larges cases à des scènes de combats au rythme endiablé.

Découpé en quatre chapitres qui se font brillamment écho et qui donnent chaque fois la parole à un narrateur différent, ce récit choral particulièrement sombre ne laisse finalement que peu d'espoir à ses protagonistes. La violence engendrant la violence, cette fable universelle alliant profondeur et cruauté mène inévitablement à la tragédie… tout en nous invitant à réfléchir aux conséquences de cet engrenage de violence qui conduit à l'agonie du monde !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Que reste-t-il après la fin ? Les arbres sont morts. il ne reste ni gibier, ni fruits. le clan doit partir pour de nouvelles terres, c'est Nouvelle-mère qui l'a décidé. le jeune Sans-voix est prêt à la suivre partout et à la défendre s'il le faut. Il est déjà fort, il le sait, il le sent et il veut montrer son pouvoir au reste du clan.
Après "La cuisine des ogres" (en mars chez Rue de Sèvres) le scénariste Fabien Vehlmann nous livre encore un scénario d'une inventivité rare. En partant de l'histoire de Sans-voix, un jeune singe blanc, il déroule dans une construction chorale (chaque chapître un point de vue) un récit heroic-fantasy de fin de civilisation, noir et violent. 
C'est à l'artiste espagnol Roger que revient la mission de mettre en images cet univers créé de toutes pièces. Des animaux, quelques humains survivants après le déluge, parmi eux des esclaves en quête de liberté... le dessinateur de "Jazz Maynard" fait merveille et parvient à incarner toutes les violences qui constituent la problématique centrale de l'album.
"Le dieu-fauve" est un album difficile à raconter... Il faut se plonger dedans sans trop savoir à quoi s'attendre. Tout en respectant quelques codes du récit de fin du monde. Fabien Vehlmann parvient à surprendre le lecteur à chaque chapître. Une étonnante réussite !
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Un conte philosophique très sombre.
Si j'ai d'abord été refroidie par l'ambiance très noire lorsque j'ai feuilleté rapidement la Bande dessinée, j'ai ensuite été plutôt séduite par ce livre.
En effet, la narration adoucit l'illustration, l'histoire rend la violence des illustrations acceptable, elle justifie cette violence en nous proposant un point de vue, une argumentation. le lecteur peut y adhérer plus ou moins entièrement.
Les illustrations sont très belles dans des tons de gris ou de marron. La narration est assez inattendue pour une bande dessinée car il ne s'agit pas de dialogues mais de narration qui accompagne l'illustration avec des points de vue différents.
Cette BD nous amène à réfléchir aux notions de pardon, d'indépendance, de choix individuels et collectifs , de notre capacité ou incapacité à changer le cours de choses , d'usage de la violence et de sa justification.
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● Les auteurs, l'album (112 pages, 2024) :
On avait déjà apprécié Roger le dessinateur espagnol : c'était un polar, Jazz Maynard, assez violent, au dessin très moderne.
Des caractéristiques que l'on retrouve dans cet album le Dieu-Fauve avec un scénario de Fabien Vehlmann.

● On aime :
❤️ On apprécie le dessin très moderne (habituellement on n'est pas trop fan) rehaussé d'une mise en page très dynamique, presque agressive, et tout cela convient parfaitement à cette histoire.
❤️ On aime bien le scénario de Vehlmann qui nous plonge dans des temps inconnus où quelques clans survivent sur Terre avant qu'un cataclysme ne vienne rebattre les cartes.
Le montage est assez original en plusieurs chapitres : chacun d'eux se focalise sur l'un des personnages de l'histoire pour une conclusion assez inattendue, avant le chapitre suivant.
Chaque partie nous dévoile un peu plus des dessous cachés de l'intrigue et remet en cause les apparences des volets précédents.
❤️ de cet album exsudent violence et chagrin. le chagrin des soumis qui attendent que sonne l'heure de leur vengeance, quand la violence sera la leur et non plus seulement celle de leurs maîtres.

● L'intrigue :
Dans des temps inconnus, quelques clans survivent sur Terre avant qu'un cataclysme ne vienne rebattre les cartes et bouleverser les hiérarchies établies jusqu'ici entre maîtres et esclaves.
Dans ce monde, il est d'usage de dresser des singes pour en faire de redoutables combattants.
Pour celles et ceux qui aiment les singes.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Dans un monde où la brutalité des Hommes rivalise avec celle de la nature, le destin de Sans-Voix, un jeune singe blanc, prend une tournure tragique. Après avoir prouvé sa valeur au sein de son clan, il se retrouve capturé par des humains avides de pouvoir, devenant ainsi le redoutable "Dieu-Fauve". Sous la plume inventive de Fabien Vehlmann, ce récit épique mêle violence, survie et vengeance, explorant les sombres recoins de l'âme humaine à travers une trame choral captivante.

L'artiste espagnol Roger Ibáñez Ugena, alias Roger, donne vie à cet univers impitoyable avec un trait dynamique et saisissant. Son style vif et nerveux, déjà acclamé dans "Jazz Maynard", s'accorde parfaitement avec l'atmosphère de violence et de désespoir qui règne dans "Le Dieu-Fauve". Les scènes d'action sont d'une intensité palpable, tandis que les moments contemplatifs sont magnifiquement rendus à travers des compositions évocatrices.

"Le Dieu-Fauve" est bien plus qu'une simple bande dessinée ; c'est une expérience immersive qui vous transporte au coeur d'un monde en proie au chaos. À travers une narration complexe et des illustrations captivantes, Vehlmann et Roger nous offrent une réflexion profonde sur la nature de la violence et de la survie. Oscillant entre noirceur et poésie, cet album ne manquera pas de vous laisser une empreinte indélébile. Une lecture incontournable pour les amateurs d'histoires audacieuses et provocantes.
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Une histoire sombre, noire qui commence par celle de ce singe, appelé Sans Voix. Jeune singe qui doit se battre pour trouver sa place dans son clan. Après une victoire sur un énorme saurien, il savoure sa victoire quand sa famille subit une attaque féroce, ils sont décimés hormis Sans Voix. Emprisonné dans une cage, il va apprendre à se battre, à devenir un tueur. Après la première histoire, on suit la destinée de Sans Nom en fil rouge, devenu une arme qui se libèrera du joug des humains et se vengera de façon sanglante de ces ex geoliers, et en parallèle on va découvrir la destinée de quelques humains issu de la tribu qu'il a côtoyé ; le poète, la guerrière et l'héritière. Des destinées éclairs, au sein d'une civilisation qui dépérit, d'une famille déchue. Un graphisme à la hauteur de l'ambition de ce conte sauvage et cruel, où le jeune singe n'est pas le plus sanguinaire de tous, il poursuit sa vengeance à la hauteur des pertes qu'il a subit, les humains n'ont pas forcément les mêmes circonstances atténuantes que lui.
Déstabilisant mais magistral et superbement illustré. A lire!
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Comme il est difficile de mettre des mots sur ce livre ! C'est la mise en avant du destin d'un jeune singe blanc qui nous donne à voir toute la noirceur de l'humanité confrontée à sa propre fin. À mesure qu'on change de point de vue, et donc d'angle, l'histoire nous apparaît sous un autre jour : toujours terrible, toujours affreuse, mais toujours avec des enjeux qui cherchent à justifier l'ultraviolence. C'est sombre, c'est dur, mais c'est probablement ma lecture graphique la plus impactante depuis le début de cette année !
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📚Adopté par Nouvelle Mère, Sans-Voix, le jeune singe blanc, doit faire ses preuves.La tribu est affamée et l'arrivée de Longue-Queue, un crocodile en fin de vie, paraît providentielle.Contrairement aux autres jeunes de la tribu, Sans-Voix ne se jette pas immédiatement dans la bataille.Il analyse en attendant patiemment le moment opportun pour frapper la créature et sortir victorieux de ce combat.Pour le jeune singe, cette exploitation signe son acceptation au sein du clan.Mais la joie est de courte durée pour le Dieu-Fauve !

🖊Le Dieu-Fauve de Fabien Vehlmann et Roger est un récit poignant mais difficile à appréhender. Âpre et terriblement violent, le scénariste écrit un conte primal mettant en scène la violence intrinsèque de notre espèce. La vengeance qu'elle engendre n'est que le fruit d'une vision unique qui ne prend jamais en compte l'autre, qu'il appartienne ou non au clan. le récit est d'autant plus difficile à digérer qu'aucun des personnages n'est littéralement bon ou mauvais. Leur nuance démontre une forme d'incompréhension teintée d'une vision restreinte du bien commun. Même si ce bien commun est l'amélioration de la condition des plus faibles. Roger illustre l'ensemble avec talent. Son dessin comme ses couleurs renforcent la puissance de cette tragédie. Un récit coup de poing qui laisse un gout amer dans la bouche.

🧔chronique complète : https://www.mtebc.fr/le-dieu-fauve-vehlmann-roger/
!
Lien : https://www.mtebc.fr/le-dieu..
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Ces derniers mois, le rayon BD voit affluer des oeuvres d'une belle et grande noirceur. Il y eu Quelque Chose de Froid, qui ressuscitait le souvenir du film noir, puis le monumental La Route de Manu Larcenet, sur lequel tout a déjà été dit et écrit, par moi et par d'autres. Là, l'auteur Fabien Vehlmann (la série Seuls) et le dessinateur Roger viennent glisser une nouvelle pièce dans la machine à broyer du noir avec le Dieu-Fauve.

De manière allégorique, et très indirectement, ce que Vehlmann et Roger décrive dans cette bande dessinée est un cercle ; leur récit s'ouvre et se ferme ainsi sur l'histoire de ce singe blanc qui fut violemment arraché à sa vie sauvage après avoir assisté au massacre de sa meute par une tribut probablement d'origine africaine. N'ayant depuis connu que la brutalité des combats et de la captivité, ce primate va profiter d'une libération inopinée pour retourner sa rage contre ses oppresseurs. Entre ces deux points, se déploie un récit choral au cours duquel les auteurs nous font glisser d'un point de vue vers un autre ; un aède, une assassin et une jeune esclave. « Chacun a ses propres raisons d'être violent, et ça pose une vraie question de fond qui renvoie, quelque part, à l'actualité en Ukraine ou au Proche-Orient : y a-t-il des violences justifiables ? Et : un monde sans violence est-il possible ? J'ai tendance, pour ma part, à dire que non. » déclare Fabien Vehlmann dans le journal L'Avenir. La violence appelant la violence, chacun de ces arcs narratifs, on le devine aisément, connaîtra donc une fin tragique.

A travers cette fable, Vehlmann parle évidemment de la violence des Hommes, mais aussi et surtout du bruit et de la fureur dans lesquels les civilisations s'éteignent. le trait de Roger, vif et acéré, rend ce sous-texte plus incisif encore. le Dieu-Fauve apparaît dès lors comme une oeuvre dynamique, riche, pertinente et poétique. Il n'y a pas une vérité à y chercher, mais plusieurs, selon le point de vue adopté. En cela, Vehlmann et Roger réclament de leurs lecteurs un minimum d'empathie pour leurs personnages – chose qu'ils parviennent à obtenir.
L'unique reproche que l'on pourrait leur adresser réside dans les chapitres consacrés au singe blanc ; l'apport du texte pour ce personnage empêche selon moi de profiter pleinement de la capacité du dessin à produire du récit et de l'émotion. Un défaut qui reste mineur face à la qualité de l'ensemble.
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"Rappelez-vous qu'au regard des Dieux, la fin d'une civilisation n'a pas plus d'importance que la mort d'une libellule".

C'est un récit puissant, violent, sanglant. Une histoire de traque, de force et de survie.

Le singe Sans-Voix est privé de sa liberté par des humains. Arraché aux siens dans la plus grande des violences, il va être dressé au combat par sa cruelle maîtresse.

Une vague immense va causer des dommages sans précédent. Les peuples sont désorganisés, les clans décimés... la terrible guerre pour le pouvoir est lancée.

Impossible que cette histoire laisse le lecteur indifférent ! Un vent d'émotions nous submerge et ne nous lâche pas. Les dessins soignés et précis participent à l'immersion et à notre sentiment de désespoir.

Chaque chapitre va suivre son personnage, ce qui est agréable mais a aussi tendance à perdre le lecteur durant quelques planches.

Ce récit noir mais extrêmement bien construit est percutant ! Il prouve à quel point l'homme peut se montrer cruel...
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