AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791096906352
250 pages
GOUTTE D'OR (19/05/2022)
4/5   50 notes
Résumé :
Le jour, il est Zyed, galérien alcoolique et toxicomane. La nuit, elle est Chicha. Chicha se travestit dans le bois de Boulogne où elle a son arbre, ses copines et ses habitudes. Un soir, un client propose à Chicha de l’embarquer jusqu’à son domicile, moyennant une importante somme d’argent. Elle hésite, elle ne le sent pas, mais finit par accepter. Elle ignore alors qu’elle vient de se jeter dans la gueule du loup.

La nuit des hyènes est le neuvième ... >Voir plus
Que lire après La nuit des hyènesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
L'écriture de Zarca, c'est de la dynamite. Il a encore frappé très, très fort. Mais attention, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, âmes sensibles, s'abstenir ! ● Zyed est un jeune Maghrébin alcoolique et toxicomane qui, la nuit venue, devient Chicha, une prostituée du « Bois de Boubou ». Zarca, qui veut faire une sorte de reportage écrit sur un travesti prostitué du Bois, la rencontre et commence à discuter avec elle, par une soirée caniculaire d'août 2020, après le premier confinement. Les clients sont nombreux et déchaînés. L'un d'eux accoste Chicha dans sa Mercedes et lui propose de l'emmener chez lui. Elle ne fait pas cela d'habitude et ne sent pas le type, mais, parce qu'il a l'air riche, elle se laisse tenter. Il l'emmène dans une maison de Saint-Cloud. Elle va alors vivre une nuit d'enfer. ● Je sortais de la bluette gay d'Alice Oseman, Heartstopper, du thriller raté de Roland Portiche, Ernetti et l'énigme de Jérusalem, et du cosy mystery fadasse de Lucy Foley, L'Invité(e) de trop, eh bien, je suis servi avec Zarca, voilà une écriture qui défouraille et qui prend aux tripes. Il y a de l'action, du trash, la langue est vive, hallucinée, toutes les phrases sont cash et font mouche, pas un seul temps mort, le lecteur est malmené par les sévices infligés à Chicha, c'est un récit qu'on ressent physiquement. ● Zarca parvient à nous montrer tous les dangers auxquels sont confrontées les prostituées du Bois, à nous mettre en présence des casseurs de pédés qui n'assument pas leurs pulsions et ne réalisent leurs fantasmes que dans la violence la plus extrême. ● Chicha est attachante, d'autant que des aperçus sur son passé d'enfant abusé par plusieurs personnes de sa famille lui donnent de la profondeur. ● C'est là un magnifique livre uppercut qu'on ne peut aborder qu'en étant conscient de ce qu'on va y trouver.
Commenter  J’apprécie          469

J'avais découvert Zarca avec «Success story», coécrit avec Romain Ternaux. Roman trash et hilarant.

Changement de décor. le jeune Zyed, alcoolique et toxicomane le jour se transforme en Chicha la nuit, une travestie prostituée qui travaille aux Bois-de-Boulogne.

Habituée des lieux, Chicha y a ses repères et ses copines de trottoir. Les clients ne sont pas tendres. Mais ensemble, elles s'entraident et se consolent dans la picole et les produits pour tenir et oublier un peu la réalité.

Une nuit, Chicha accepte d'aller chez un type. Elle le sent pas, mais la liasse dans le porte-feuille la décide à le suivre. le mec, «le vautour», amène donc Chicha dans une maison à Saint-Cloud où 2 de ses potes s'invitent, «le cochon» et «le bulldog». Et là, c'est le début du cauchemar, de l'enfer, de l'abattoir... Les mots sont faibles pour qualifier cette nuit d'hyper-violence. Ils la violent, l'humilient, la torturent et y prennent du plaisir. Mais Chicha reste digne et dure au mal, ce n'est pas la pire de ses nuits...

Les trois hyènes, casseurs de pédés, homo refoulés macho sont pourtant bien des humains et ça fait froid dans le dos.

Ce livre remue et prend aux tripes. On le ressent dans son corps. Nausées, sueurs froides, boules au ventre s'invitent à la lecture. C'est insupportable. Il m'a aussi mise en colère, la fin m'a révoltée, d'autant plus que j'avais à peine lu le résumé et que je pensais lire une fiction.

Mais au delà de toute cette violence, le personnage de Zyed - Chicha est très touchant. Zarca, avec son style brut de la rue, rend un bel hommage à Chicha et à tous ses copains de l'underground.

Un livre coup de poing et éprouvant, que je recommande aux moins sensibles d'entre vous.

Commenter  J’apprécie          160
Aujourd'hui je vais évoquer La nuit des hyènes le nouveau texte dérangeant de Johann Zarca. Cet écrivain est notamment l'auteur de Paname Underground et de Chems. Il a déjà exploré le milieu parisien du sexe et de la drogue. Avec ce nouvel opus il retrace la dernière nuit de son héroïne.
L'incipit commence ainsi : « Zyed émerge sur les coups de dix-huit heures, la tête dans le boule, la gueule froissée, la marque de l'oreiller dessinée sur le front. En sueur de la tête aux pieds, il comate un bon quart d'heure sur son matelas, pense à deux-trois trucs, à la nuit dernière, se refait le film, du crépuscule jusqu'à l'aube, mais, au final, ne se souvient pas de grand-chose. » Zyed descend dans le bar familier de son quartier puis quelques heures plus tard il deviendra dans une allée du bois de Boubou dans l'ouest parisien Chicha, travesti prostitué. L'action se déroule en août 2020, quelques mois après le confinement, par une chaude soirée estivale. Chicha va tapiner avec ses copines, elle a son coin, son arbre. Zarca qui est à présent rangé des voitures a l'intention d'écrire le portrait d'une pute, il passe la voir sur place, commence à discuter avec elle, puis la perd de vue dans les allées sombres du bois. La nuit des hyènes est la reconstitution littéraire des dernières heures de cette pute maghrébine qui gagne sa vie en vendant son corps pour une misère. Un type qui semble bien payer la sollicite, elle ne le sent pas trop, elle se méfie (le soir même elle a pris une raclée par un client de la veille qu'elle avait spolié) et pourtant attirée par l'appât du gain elle va le suivre dans sa voiture jusqu'à un pavillon à Saint-Cloud. Il est nerveux, peu disert, inquiétant. Une fois dans le logement le sexe et l'humiliation se mettent en scène. le lecteur assiste à l'intromission répétée d'une bouteille de champagne dans l'anus de Chicha avant la longue sodomie violente. Elle se sent mal à l'aise, elle voudrait partir, elle surnomme Yves son micheton le Vautour. Mais ils ne sont pas seuls dans la maison, deux potes vont s'inviter aux festivités sans raquer. Ce sont de véritables hyènes, en plus du vautour se trouvent présents le bulldog et le cochon. Chicha subit les pires outrages et insultes, l'humiliation portée par ces casseurs de pédés est extrême. le langage de Zarca porte son oeuvre et rend compte de la vérité de ces heures maudites où trois types jouissent à l'idée de buter un travelo. Cette masculinité sans limite est le pire de l'humanité, ce débordement de testostérone incontrôlé est avilissant. La nuit des hyènes est inspirée d'un fait divers ; force est de reconnaitre que la noirceur dépeinte par l'auteur est le duplicata de cet infra monde. Chicha est un personnage attachant, on devine le traumatisme de l'enfance qui lui fait croire que cette nuit d'horreur n'est qu'une passade, elle ne veut pas donner à ses bourreaux le plaisir de croire qu'ils la font souffrir. Face à la mort elle trouve la force de leur gueuler en tendant l'index : « tu le vois celui-là ? Fous-le-toi dans le cul, connard ! Et crois pas que c'était la pire nuit d'ma vie, crois surtout pas ça, je suis rodée. Des nuits comme ça, j'en ai connu des centaines avant mes douze ans, espèce d'ordure ! C'est toi, la poubelle, tu ressembles à un vautour ! »
La nuit des hyènes est un texte court et percutant, le style de Zarca est coup de poing dans la gueule, il continue à explorer les bas-fonds glauques et rend un hommage à cette prostituée tombée sous les coups de machos homophobes n'assumant pas leurs pulsions.
Voilà, je vous ai donc parlé de la nuit des hyènes de Johann Zarca paru aux éditions Goutte d'or.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
Commenter  J’apprécie          40
Bonjour les babeliophiles petit retour sur mon dernier livre de 121 pages sur ma liseuse..
Alors attention livre à ne pas mettre entre toutes les mains car très dur très violent sexuellement et cru, D'après un fait divers passé inapercu on suit Zyad le jour Chicha la nuit travesti au Bois de Boulogne. Chicha pour un somme rondelette décide d'aller au domicile de son client. Et la sera sa pire nuit d'humiliation,de coups de peur. L'auteur lui même passé par la prostitution,la drogue l'alcool nous livre un roman difficile et très bien écrit le seul reproche à faire c'est les termes wesh-wesh souvent employés dommage auteur que je lirais à nouveau ,mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.
Commenter  J’apprécie          100
Zyed est un jeune Algérien qui vit proche de la Porte de Clichy. Il est alcoolique, toxicomane mais semble être heureux.

La nuit, il devient Chicha, prostituée du Bois de Boulogne, entourée de ses copines de trottoirs Berta, Ludo et Pauline.

Début août 2020, une grosse berline s'arrête devant Chicha. Un homme à l'air plutôt friqué, lui demande d'aller chez lui. D'habitude Chicha refuse de se rendre chez ses clients mais ce gars là, bien qu'à l'allure patibulaire, a l'air d'avoir du fric.

Peu de temps avant, Chicha retrouve Zarca qui passe la voir pour écrire un bout de papier sur elle. Zarca et Zyed se sont rencontrés au service des addictions de l'hôpital. Ça a tout de suite matché entre eux... Comme Zarca ne veut pas nuire au travail de Chicha, il lui dit qu'il repassera plus tard.

Chicha a fini par monter dans la Merco du mec et se retrouve dans une maison de Saint-Cloud. Chicha commence à se demander si elle a fait le bon choix mais l'appât du gain est le plus fort.

A travers ce roman, Zarca nous raconte la dernière nuit de Chicha prise aux mains de bêtes humaines qui vont lui faire subir les pires sévices.

C'est violent, cru, glauque. Ce que ces "casseurs de pédés" font subir à Chicha est inhumain, innommable.

Ce roman est tiré d'une histoire vraie, "un fait divers passé inaperçu"... Un roman qui rend hommage à Chicha que j'ai trouvée très attachante par ailleurs.

Le monde de la nuit du Bois de Boulogne y est décrit de façon brute. Je n'imaginais pas une telle jungle, un tel déchaînement de haine envers ces "travailleurs de la nuit".

Peu importe la couleur de peau, la vie qu'elle mène, aucune personne au monde n'a le droit de subir autant de cruauté !

Merci pour ce roman coup de poing, percutant !
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J’ai rencontré Chicha au service addicto de l’hôpital René-Muret, à Aulnay-Soub’. En vrai, c’est Zyed que j’ai rencontré ce jour-là. Quelque chose m’a tout de suite touché chez ce gars, je ne sais pas, sa tronche de mec qui a dégusté, de type qui s’entête à vivre ou, plutôt, à survivre. De manière générale, j’aime bien les acharnés, qui ne respirent pas le bonheur mais persévèrent, crachent sur la faucheuse, trinquent mais rêvent de dévier leur trajectoire de vie, d’enculer le déterminisme, de sortir de l’impasse, d’arrêter de se détruire, mais ne savent pas comment faire. Les espérants, les résilients, les survivors.
Commenter  J’apprécie          200
Zyed s’écarte du sentier, se noie dans les abysses du bois de Boulogne. Il s’arrête au pied de son arbre, enfin celui qu’il a décrété sien. Il dépose son sac de sport à terre et, vite, il se désape. Dans son kes, il récupère sa jupe jaune flashy et son débardeur rose bonbec. Il enfile ses fringues et fixe sa perruque brune en carré plongeant sur son crâne rasé. Il chope son sac à main, range son flash, ses clopes, son vieux téléphone et sa maille dedans. Son sac de sport restera toute la nuit au pied de son arbre – personne ne vient jamais là. Zyed troque ses baskets contre des escarpins et il se maquille à l’aveugle, dans l’obscurité du bois. Pas la peine de s’emmerder à faire dans le détail, ses clients le verront mal dans les ténèbres, et puis ils cherchent rarement la grâce et la subtilité auprès de lui. Il s’étale un rouge brillant sur les lèvres, se paillette un peu la ganache, foire le mascara. Et Zyed se transforme en Chicha. Et Chicha regagne le trottoir.
Commenter  J’apprécie          52
Chicha n’est pas comme certaines femmes de l’allée de la Reine-Marguerite, belles et hormonées, parfois opérées et dont les taros pour une passe peuvent grimper à quarante dolls. Non, Chicha casse les prix en fonction du micheton, accepte beaucoup de choses, à peu près tout. Ses yenclis veulent du sale, du hardcore, du ce-qu’ils-font-pas-chez-eux.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Johann Zarca (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Johann Zarca
Payot - Marque Page - Johann Zarca - Drag
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (127) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3710 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..