AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782234081222
198 pages
Stock (18/05/2016)
3.9/5   30 notes
Résumé :
Au Maroc, elle dérange. Trop libre. Trop franche. Trop vraie. Trop femme.
Loubna Abidar est devenue un symbole, l’incarnation d’une résistance. Jamais elle ne baisse les yeux, jamais elle ne retient ses mots. Elle en a acquis un surnom : « Abidar la dangereuse ».
Le succès international du film Much Loved (2015), où elle joue le rôle d’une prostituée, lui a valu d’être nominée pour le César de la meilleure actrice. Mais aussi d’être traitée de « pute »... >Voir plus
Que lire après La dangereuseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 30 notes
5
7 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
1 avis
Loubna,

De votre pays j'ai conservé mes jolis souvenirs d'enfance
« Much loved » m'avait ouvert les yeux sur ses souffrances
Vous vous définissez d'un sang ni arabe ni berbère
Issue de l'histoire douloureuse de vos père et mère

Hier, vous conversiez en secret avec la douce lune
Aujourd'hui vous scintillez, superbe étoile brune
Votre cri est celui de toutes vos soeurs d'infortune
Et votre exil le symbole d'une liberté inopportune.

Le chemin est difficile pour les porte-paroles
De toutes ces femmes bafouées, qu'on viole
Quand la prostitution est une institution,
Une option devenue… la seule solution.

César de la meilleure actrice
Votre prix n'est pas factice.
Commenter  J’apprécie          7011
Injonction paternel,
Exigeant la soumission
D'une enfant modèle :
Loubna Abidar.

Il cogne,
Il viole,
Il humilie !

Se pliant,
Se vendant
Au désir fou
De son bourreau de père
Elle se perd dans le méandre
de la souffrance.

Peur de soumission,
De reproches verbeux,
De critiques dégradantes.

Fuite à l'autre bout de soi
Pour enterrer les flots de souffrances.

Devenir l'autre
S'échapper d'elle-même à travers
Cette écran de télévision où
Elle rêve de devenir cette autre:
Une actrice.

Elle malaxe son chemin de vie
Pour échapper au
Miroir de souffrance
Vampirisant sa substance
Vivante.

Mais c'est une battante !
Elle relève la tête,
Elle se détache de l'emprise:
De son père,
Des interdits,
De la religion.

Elle se retrouve dans ce corps meurtri,
Qui danse,
Qui ondule
Sur des sons orientaux.

Elle se Shahrazade,
Et vit sa vie sans pudeur.
Elle expose son corps
Pour se retrouver,
Cicatriser :
Du Viol d'âme,
Du viol de coeur,
Du viol du son.

Soigner son intégrité,
Sa singularité,
Son unicité,
En allant au-delà d'elle,
Des limites,
De ses limites,
Outrepassant le
Conventionnel,
L'acceptable,
Le raisonnable…

Elle s'allie aux prostituées qui
n'ont pas choisi leur destin.
Elle a été elle-même abusée et
Son corps le sais,
Le sent,
Le partage…

Etre la porte-parole
avec le film
"Much Loved" de Nabil Ayouch.
Pour leur rendre
La parole
La fraicheur,
La délicatesse de ton.

Mais tout se déchaine
Apres ce film et elle
Vit le bannissement pour
des raisons qui la dépasse…

Choix sartrien…
Devait-elle faire ce film ?
Qui l'uppercut,
La détruit,
La fait fuir,
L'agresse,
La rejette
Mauvais choix ?
Commenter  J’apprécie          396
Un témoignage émouvant sur la vie de Loubna Abidar. Cette jeune marocaine a tenu le rôle d'une prostituée dans le film "Much Loved" de Nabil Ayouch.
Le film est interdit au Maroc.
Présente au festival de Cannes en 2015, elle a été sauvagement agressée quelques mois plus tard, à Casablanca.
Rejetée par les cliniques, humiliée par la police et menacée de mort,elle se réfugie en France, laissant derrière elle son mari et sa fille.
Ce récit raconte, sans détour, ni concession, son enfance, la violence de son père, son combat pour défendre les femmes du Magreb et pour faire avancer la cause des femmes.
Commenter  J’apprécie          213
C'est un livre lu il y a quelques années et relu actuellement. Je ne pourrais plus dire ce qui m'a motivé à acheter ce livre. Loubna Abidar est la narratrice. Elle nous parle des étapes de sa vie allant jusqu'à peu après son prix de la meilleure actrice dans le film « Much loved » du réalisateur Nabil Ayouche lui-même marocain.

Au Maroc les filles ont une importance minime. Son histoire a donc mal démarrée puisqu'elle est l'aînée d'une fratrie, les parents attendaient un garçon. le ménage des parents était souvent dans la discorde. Il battait sa femme et Loubna.

« J'ai six ans. On est assises mes cousines et moi. L'oncle Saïd s'assoit avec nous et demande à chacune ce qu'on voudrait faire quand on sera grandes. Je réponds : Je veux être belle comme les putes. Je veux être habillée et maquillée et bien coiffée comme les putes, être une femme libre comme les putes. Ces femmes belles, maquillées et libres qui jouent dans les films et que j'admire, je les appelle des putes parce que c'est le seul mot que j'ai appris. Chaque fois que ma grand-mère me voit les dévisager à l'écran, elle me lance ce sont des putes. »

« A neuf ans, je dois à contre coeur quitter ma grand-mère et mes cousines. Mon père ne travaille pas, ma mère fait des ménages et elle a besoin de moi l'ainée, pour garder mon frère et ma soeur bien plus jeunes. Mon père me bat. A treize ans, je ne supporte plus et lui dit : Tu n'es pas un père, tu n'es pas un mari, tu es un raté ! Tu n'a plus ta place ici, dégage ! Je l'invite avec fermeté à s'isoler à la terrasse. Il vit tout seul comme un clochard sans que personne ne lui adresse la parole. Ma mère repense souvent à cette scène. Pour elle ce jour où j'ai fichu mon père à la porte est le point de départ de notre vraie vie. »

Loubna Abidar apprend que Nabil Ayouch s'apprête à tourner un film sur les prostituées. Elle apprend également qu'Ayouch veut faire appel à de vraies prostituées et pas à des actrices professionnelles. Loubna se présente alors au casting et se dit prostituée. Loubna a convaincu Ayouch lors du premier casting. Finalement un prétendante au rôle principal est retenue mais se désiste en dernier moment. Loubna est choisie pour le rôle principal.

En mai 2015, Much loved est sélectionné au festival de Cannes. Loubna monte les marches avec Nabil Ayouch au milieu des gens de cinéma, des stars dans des robes sublimes. Quelques jours plus tard Loubna est proclamée meilleure interprétation féminine.

Elle rentre au Maroc. Loubna se fait agressée à Casablanca. Les soi-disant biens pensant de l'Islam ne veulent pas de prostitution au Maroc, elle n'a fait qu'assumer un rôle d'actrice. Pour sa protection elle émigre en France mais Bernardo et sa fille Luna reste au Maroc. Sa jeune fille doit achever ses obligations scolaires.

Commenter  J’apprécie          71
J'ai découvert ce roman grâce à Mélanie et grâce à Netgalley que je remercie. C'est un roman autobiographique. 

C'est l'histoire de Loubna Abidar, actrice marocaine qui a joué le rôle d'une prostituée dans un film intitulé "Much Loved". Elle nous raconte comment suite à ce film elle a été reniée par son pays. 

En effet, dans la religion musulmane c'est très mal vu. Elle s'est attaquée à un sujet assez tendu, assez difficile à aborder. 

Elle nous raconte aussi les différentes coutumes de son pays, les traditions. Elle aborde aussi la condition de la femme dans cette société. C'est difficile à imaginer car en France cela diffère tellement. C'était intéressant. Mais c'est vrai qu'elle s'attaque à des sujets qui peuvent fâcher. 

Son histoire m'a donné très envie de voir le film afin de pouvoir mieux la comprendre. Ce film a été interdit au Maroc. le film a l'air un peu brutal sur les conditions des prostituées. C'est pour cela que je suis curieuse de découvrir ce film.

L'auteur ne va pas par quatre chemins pour nous dire ce qu'elle a envie de dire. Elle nous dit les choses telles quelles et ne prend pas de pincettes.

C'est assez dur ce qu'elle a vécu et c'est même difficile à imaginer mais son histoire nous rapproche d'elle. Elle se confit, elle se livre à nous.

Ses sentiments face aux différents situations sont très bien exprimés, très intenses, cela prend le lecteur aux tripes. 

Loubna est une femme très intelligente, très forte avec de l'ambition. Elle ne se laisse pas abattre et garde la tête haute. Elle assume son rôle jusqu'au bout, qui n'est pas un rôle facile à réaliser. Mais on voit aussi que c'est une femme blessée par la vie et elle en garde des cicatrices physiques et psychologiques. 

J'ai passé un sacré moment, j'ai été partagée entre plusieurs émotions. Je suis passée de la colère à la tristesse en passant par la joie. 

C'est une grande femme qui a eu le courage de se livrer et pour cela je lui tire mon chapeau. Comme je l'ai dit j'ai hâte de la découvrir en tant qu'actrice. 

On pense souvent que le Maroc est un pays libre mais finalement il reste encore des sujets qui fâchent. C'est intéressant de voir les façons de penser de chaque ethnie. Mais il faut avoir un esprit ouvert car nous ne sommes pas là pour juger. 

Une très bonne lecture, très pertinente qui m'a fait découvrir beaucoup de choses que j'ignorais, c'était très intéressant. 
Commenter  J’apprécie          50


critiques presse (1)
Telerama
18 mai 2016
Plus qu'une simple autobiographie, La Dangereuse est un livre de combat.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Devant ma glace, je danse. Ces danseuses orientales en noir et blanc, vues et revues sur l’écran de télévision, je passe des heures à imiter leur silhouette. Je me déhanche, me dandine, me tiens les hanches des deux mains, me tire les cheveux vers le haut en choucroute, les relâche d’un coup de nuque. Seule ma mère connaît le secret de cet entraienemenet sans relâche.

Page99
Commenter  J’apprécie          350
Loubna Abidar est l'incarnation d'une résistance. Le symbole de toutes les femmes que la tradition patriarcale, misogyne et machiste divise en deux catégories: les pures et les putes. Une femme qui montre son corps est une pute. Une femme qui parle de son corps est une pute. Une femme qui prend la parole est une pute. Une femme qui tient tête est une pute. Une femme qui a du plaisir est une pute. Une femme qui éprouve de l’amour est une pute. Une femme qui dit non à un homme est une pute. Une femme qui revendique sa liberté est une pute. Une femme qui est une femme est une pute. Toutes les femmes sont des putes.
Commenter  J’apprécie          70
Vous ne connaissez pas le hammam, vous les Françaises. Le vrai, je veux dire. Pour les femmes marocaines, le hammam c'est comme aller chez un psy, c'est le grand bain du corps et de l'esprit, une à deux fois par semaine . On y va pour se laver, on y va pour se parler, se vider, enlever tout le stress du quotidien et la saleté de nos hommes.
Commenter  J’apprécie          130
Le 5 novembre 2015, en sortant de la gare de Casablanca, Loubna Abidar se fait tabasser par un groupe d’hommes qui l’ont reconnue. Les cliniques où elle demande à se faire soigner, le visage en sang, refusent de la recevoir. Au commissariat, les policiers l’accueillent avec des moqueries. Le lendemain matin, elle fait sa valise, dit au revoir à son mari et à leur petite fille, part pour l’aéroport et prend le premier avion pour la France.

Sa faute ? Avoir osé incarner une prostituée au cinéma. Dans « Much Loved », du réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch, elle joue magistralement le rôle principal, celui de Noha, jeune femme de tête et de cœur qui mène comme elle peut sa vie de prostituée marocaine.

Page10 (Marion Van Renterghem)
Commenter  J’apprécie          30
Je suis fière d'être une prostituée tel que vous l'entendez, messieurs les barbus. Une femme libre est une pute, une femme guerrière est une pute? Je vous l'annonce solennellement, droit dans les yeux: je suis une pute.
Commenter  J’apprécie          110

Video de Loubna Abidar (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Loubna Abidar
Loubna ABIDAR : "On m'appelle la dangereuse" TV 5 Monde
autres livres classés : marocVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (109) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1742 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..