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4,18

sur 878 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le titre d'abord, certaines critiques ensuite dont, et surtout celle d'Oliv, m'ont dirigé vers cette lecture, il y a des signes parfois qui font que l'on sait qu'on finira par lire un livre, et puis disons le, j'ai aussi trouvé la couverture vraiment belle.
Je m'attendais à de la littérature "fantasy", et j'ai été surpris de lire en fait un conte fantastique inspiré du folklore et de la mythologie slave, en cela je vais faire confiance à Oliv.
J'ai beaucoup apprécié cette ambiance Russe médiévale, les gens du peuple, les humbles, superstitieux par nature vont être majoritairement représentés dans cette histoire qui s'apparente donc à un conte.
Le poids, le carcan devrais-je dire, de la religion est mis en relief, en opposition avec ce qui va faire la trame principale de l'histoire, à savoir le monde invisible des esprits.
Vous apprendrez un peu de russe, l'auteur utilisant beaucoup de termes à bon escient, ce qui va donner une touche dépaysante très agréable, vous saurez ce qu'est un "domovoï" ;) (un lexique est proposé en fin de livre).
C'est une histoire qui va nous instruire à différents niveaux, sur les plans culturels, mythologiques et historiques, même si l'auteur admet dans ses notes avoir pris quelques libertés sur ce point.
Pour conclure j'ai bien aimé, et ce, même si je pense que cette histoire pourrait être classée en littérature jeunesse car l'héroïne est bien jeune ma foi, il lui arrive beaucoup de misères aussi.
Un livre facile à lire, plutôt très soft en terme de violence, à noter l'absence de guerrier invincible et impitoyable, ici la subtilité et l'imagination triomphent ;)
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Je ne connais strictement rien à l'histoire de la Russie sauf sur la période du XXe siècle dans les limites de ce que j'ai appris à l'école donc autant dire très peu de chose. le folklore Russe m'est lui aussi tout aussi inconnu. C'est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis plongé dans ce premier tome qui me faisait de l'oeil depuis un moment maintenant notamment grâce à sa très belle couverture.

Cette lecture fut une belle découverte, je me suis laissé tranquillement porter par l'histoire qui se met doucement en place. Durant tout une première partie je me demandais vers quel horizon l'auteure allait nous emmener, le début de l'intrigue est lent, nous découvrons la vie d'une famille dans un village de Russie à l'orée d'une forêt, une vie rude, rural dans le froid et la neige mais heureusement les esprits protecteurs du foyer sont la et fournissent leur aide profitant des offrandes que lui fait la famille. La petite Vassia, dont la mère est morte quelques heures après la naissance à la capacité de voir ces derniers, on suit cette dernière grandir tandis qu'une menace se rapproche mettant en péril la vie de toute ce village. L'ambiance devient de plus en plus sombre au fil de la lecture alors que l'étau se resserre sur la famille, que le danger grandit. La jeune fille fera grâce à ses dons de son mieux pour protéger les siens et ne manquera pas de courage pour ce faire.

J'ai beaucoup apprécié la découverte de tout ce folklore Russe, la découverte de conte tel que celui de Morozko, la montée en puissance de l'intrigue avec cette ambiance de plus en plus sombre, dramatique qui se met en place lors de la lecture jusqu'à une fin de tome que j'ai trouvé plutôt réussi. J'ai trouvé les personnages très bien traités et tous très intéressants à suivre à commencer par Vassia qui est un personnage attachant, indépendant, prêt à tout pour protéger ses proches. Son père, dur mais plein d'amour pour sa fille qu'il ne veut pas voir grandir, la grand-mère Dounia qui tente le plus longtemps possible de préserver sa petite fille de tout ce monde invisible des dieux et des esprits. Les personnages du prêtes Konstantin ou encore Anna la belle-mère de Vassia sont eux aussi très intéressant et bien traité. La profonde terreur notamment ressentie par Anna qui a elle aussi la capacité de voir les esprits protecteurs et se croit folle explique toutes ses réactions lors de ce tome. Si le personnage est horrible envers Vassia tout au long de la lecture je l'ai trouvé aussi d'un côté très humain toutes ses actions étant fondé sur sa peur et le désir de protéger sa fille.

J'ai beaucoup aimé aussi l'utilisation par l'auteure de plusieurs mots Russes qui facilite l'immersion dans ce roman dépaysant et finalement toute l'ambiance générale qui se dégage de l'intrigue. Par ailleurs ce premier tome pourrait se suffire à lui-même avec un début et une vraie fin. Je suis du coup vraiment curieux de voir ce que proposera l'auteure par la suite et vais vite me pencher sur les deux autres tomes car la saison correspond à merveille je trouve pour lire cette trilogie.
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Avant de lire "L'Ours et le Rossignol", j'étais partagé entre des sentiments contradictoires. D'une part, une certaine impatience à l'idée de découvrir un roman se déroulant dans un contexte russe médiéval (sachant que, si l'on s'en tient aux romans disponibles en langue française, les auteurs s'y étant aventurés doivent pouvoir se compter sur les doigts d'une main). D'autre part, mon instinct de lecteur aguerri avait fait se déclencher plusieurs alarmes : un premier roman d'une jeune auteure américaine, une héroïne adolescente au caractère rebelle, le premier tome d'une trilogie... Quelques critiques rassurantes de blogueurs en qui j'ai toute confiance ont eu raison de mes hésitations. En fin de compte, j'ai bien fait de me lancer dans l'aventure, et malgré mes réticences envers le format trilogie, je lirai certainement les prochains tomes lorsqu'ils seront parus.

D'une certaine manière, l'héroïne de "L'Ours et le Rossignol" est un personnage archétypal de conte russe : son prénom évoque à la fois la Princesse-Grenouille (Vassia est d'ailleurs comparée à une grenouille par ses frères et soeurs) et Vassilissa-la-très-belle qui, comme notre héroïne, est élevée par un père veuf et, lorsque celui-ci se remarie, se retrouve brimée par sa belle-mère. Katherine Arden a eu la bonne idée de donner à cette belle-mère un rôle un peu plus complexe que celui de simple méchante : comme Vassia, Anna a le don de voir les créatures surnaturelles qui demeurent invisibles au commun des mortels... sauf que, fervente chrétienne, elle rejette ces visions qu'elle assimile à des manifestations démoniaques, la faisant passer pour folle. Cette différence entre les deux femmes illustre l'ambivalence des esprits du paganisme russe qui, selon les circonstances, peuvent amener la paix et l'équilibre ou le chaos et la destruction. La roussalka et le liéchi, le vodianoï et le domovoï, Baba Yaga et Morozko... Tous apparaissent dans ces pages, en personne ou mentionnés au détour d'une histoire narrée devant le poêle. Ces figures traditionnelles des contes et du folklore russes sont tellement attendues qu'on se sentirait floué si elles étaient absentes ! En revanche, j'ai été plus surpris d'y rencontrer des personnages historiques : les grands-princes Ivan Ier et Ivan II de Moscou, saint Serge de Radonège, le futur Dimitri Donskoï... Autant d'éléments indiquant que nous sommes au milieu du 14ème siècle. À cette époque, la Russie était encore sous le joug mongol (les princes versaient un tribut au khan de la Horde d'Or) mais elle allait bientôt entamer le processus qui la mènerait à l'indépendance. Ce choix de placer l'intrigue dans un tel contexte m'a beaucoup plu, mais quitte à faire appel à de grands noms de l'histoire russe, j'aurais préféré que ceux-ci soient davantage exploités. Peut-être le seront-ils dans les tomes suivants ? J'imagine déjà une réécriture de la bataille de Koulikovo avec des créatures mythiques luttant aux côtés des Russes pour bouter les Tatars hors du pays !

Le roman a beau être vendu comme de la fantasy adulte, compte tenu de la jeunesse du personnage principal j'avais quelques appréhensions... Lesquelles n'avaient pas lieu d'être. La naïveté, la mièvrerie n'ont pas leur place dans cette Russie septentrionale, couverte de forêts impénétrables, où l'hiver semble ne jamais prendre fin et où les conditions de vie sont particulièrement rudes. Certes Vassia est rétive aux conventions, indépendante, en décalage avec les hommes et les autres femmes de son entourage, mais elle n'est pas l'une de ces trop nombreuses héroïnes de romans historiques affublées d'une mentalité d'Occidentale actuelle. En tant que petite-fille d'une femme-cygne et arrière-petite-fille du roi des mers, elle est liée au monde surnaturel, aux esprits de la forêt... On évite ainsi un anachronique discours féministe : si Vassia refuse de se voir imposer un mari, ce n'est pas tant parce que de telles pratiques sont injustes, mais parce qu'elle perdrait ainsi sa liberté d'aller et venir seule dans la nature, et qu'elle serait séparée de ces esprits qu'elle comprend mieux que quiconque. J'avoue néanmoins avoir frémi d'horreur en voyant Konstantin, le jeune et beau prêtre récemment arrivé au village, développer une attirance contrariée pour Vassia... Fort heureusement, la romance nous sera épargnée. Ouf !

Il n'y a pas grand-chose à dire sur le style d'écriture de Katherine Arden : ça manque peut-être un peu de personnalité, mais c'est tout à fait satisfaisant, d'autant plus qu'il s'agit d'un premier roman. D'ailleurs les quelques maladresses sur lesquelles j'ai buté m'ont paru relever de la traduction. Connaissant bien le sujet de la Russie médiévale, j'étais à l'affût d'éventuelles erreurs, approximations ou anachronismes, qui sont finalement rares[*]. On ne peut pas dire que j'ai dévoré ce roman, je l'ai lu assez lentement, petits bouts par petits bouts, mais j'étais à chaque fois impatient de reprendre ma lecture pour replonger dans l'ambiance si particulière de Lesnaïa Zemlia, ce petit village russe perdu dans la forêt. En fait, "L'Ours et le Rossignol" vaut plus pour son atmosphère que pour son intrigue. Pendant la majeure partie du récit (grosso modo, les deux premières parties sur les trois qu'il comporte), on suit l'évolution des différents personnages, Vassia en premier lieu, sans trop savoir où l'auteure compte nous amener. Tout s'éclaircit dans les derniers chapitres, qui laissent davantage de place à l'action, la menace latente est enfin identifiée et on frôle à cette occasion l'un des pires clichés de la fantasy : le réveil d'une force maléfique pluriséculaire... une affaire qui a le bon goût d'être promptement réglée. Comme il s'agit d'une trilogie, j'espère qu'on continuera sur cette lancée et qu'on ne tombera pas dans la facilité de la quête héroïque pour sauver le monde, menée par une jeune fille dotée de pouvoirs extraordinaires... Katherine Arden a su éviter cet écueil dans ce premier tome, je lui fais donc confiance pour la suite !

[*]
Marina est la fille d'Ivan Kalita, et Anna est la fille d'un des fils d'Ivan Kalita, pourtant il est dit que les deux femmes ont le même grand-père. La Horde mongole a accumulé des richesses au cours de trois siècles de pillages, alors qu'elle n'a pénétré en Russie qu'un siècle plus tôt. Il y a des moines à Kiev depuis cinq siècles, alors qu'en réalité le christianisme n'y a remplacé le paganisme que depuis trois siècles et demi. L'un des personnages est comparé à un ours de Sibérie, sauf que la Sibérie n'existe pas encore : les Russes n'exploreront et ne conquerront les régions au-delà de l'Oural que deux siècles plus tard.
Enfin, le travail d'Aurélien Police est toujours de qualité et cette couverture est esthétiquement très réussie, mais ça m'embête d'y reconnaître la cathédrale Saint-Basile alors que celle-ci sera bâtie au 16ème siècle et qu'elle ne prendra son aspect actuel que bien plus tard... C'est un peu comme si on illustrait un roman sur la guerre de Cent Ans avec la silhouette du château de Chambord. Mais comme c'est russe, ça va, personne n'y verra rien !
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C'est suite aux conseils d'une amie que j'ai décidé de me lancer dans la trilogie Winternight. J'en avais beaucoup entendu parler mais j'avoue que le résumé ne m'avait pas charmée plus que cela. La notion de religion me faisait un peu peur, surtout avec ce côté « dévot ». Au final, grand bien m'en a pris d'écouter la « propagande » car j'ai passé un excellent moment avec L'ours et le rossignol, si bien que je vais enchaîner avec le tome deux.

J'ai eu un peu de mal au début, je l'avoue. L'univers se met très doucement en place, et il faut attendre un bon tiers avant que les choses deviennent plus palpitantes. Ensuite, il était assez difficile de lâcher le roman. On y retrouve l'ambiance si particulière du folklore slave avec ses régions froides, son petit peuple, et la rudesse de ses habitants. Si vous aimez Naomi Novik, et que vous avez accroché notamment à La fileuse d'argent, vous pouvez vous lancer les yeux fermés.

Avec une ambiance digne des frères Grimm, nous découvrons donc Vassia, une enfant qui a le don de double vue dans un monde où la religion chrétienne prend de plus en plus de place. Entre les anciennes croyances et la nouvelle, elle va devoir trouver un équilibre pour ne pas trop faire de vagues, mais aussi permettre à sa ville et ses proches de survivre face à une menace qui se fait de plus en plus pressante.

Si vous me lisez depuis un moment, vous savez que je ne suis pas fan des aspects religieux surtout s'ils ont une tendance fanatique. Ici, c'est le cas, et on y voit tout ce que je déteste : l'utilisation de la peur face aux autres qui ne collent pas au moule, les menaces, l'hystérie, la folie, le manque de discernement… Et c'est d'autant plus pénible car l'héroïne n'a rien contre Dieu, et qu'elle demande juste à vivre sa propre vie. Elle pardonne aussi face à tout ce qu'elle subit. L'époque et le statut de Vassia, une jeune femme, font aussi que tout cela est plus exacerbé. C'est le seul point que je n'ai pas apprécié donc, même s'il se prête clairement à l'histoire.

Vassia est le gros atout de L'ours et le rossignol. Nous la suivons de son enfance à son adolescence ce qui permet d'appréhender le personnage de façon plus globale. J'aime son côté sauvage, sa vision de la vie, sa franchise et son indépendance. Sa perception du monde magique lui donne encore plus ce rôle de sauveur et elle devient le symbole de la tolérance, le pont entre deux mondes. Son « combat » prend ainsi une dimension encore plus forte. Elle se bat dans l'ombre et contre l'intolérance des autres pour une cause juste. Et j'ai hâte de voir ce que cela va donner.

Pour l'histoire, comme je le disais, cela commence doucement pour ensuite monter crescendo. le fait de découvrir le folklore slave, de voir ce monde dur et froid, les enjeux politiques comme religieux est très intéressants. J'ai particulièrement aimé quand Vassia prend son rôle à bras le corps et qu'elle devient cette sauveuse de l'ombre. Ses interactions avec Morozko ou bien sa famille sont très bien traitées jouant sur des sentiments variés et complexes qui ajoutent à la profondeur du récit.

Un premier tome vraiment palpitant qui prend le temps de poser ses bases et qui nous donne également de quoi être tenu en haleine. L'ours et le rossignol est sombre, froid, cruel mais aussi teinté de touches d'espoir et d'amour. J'ai hâte de découvrir la suite.
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Pas une habituée du Fantastique mais ai bien apprécié ce livre ci, 1er Tome d'une trilogie "Trilogie d'une nuit d'hiver".

Les deux premières parties laissent présager la troisième qui est axée essentiellement sur le fantastique.

Tiré d'un Conte Russe où le froid, la neige et le gel sont omniprésents.
La chaleur - foyer protecteur de toute la famille.

Poésie et cruauté se livrent bataille dans la Forêt de l'Ours ou Vassia va rencontrer le Roi de l'Hiver, Morozko, un démon aux yeux bleus auquel elle ne pourra résister ; lui sur sa jument blanche qui va plus vite que le vent, elle sur son étalon bai, Soloveï, qui prendra soin d'elle et dont elle comprend le langage.

On y rencontre toutes sortes d'esprits des bois et aussi l'Oupyre, un vampire.

Vassia a dès son plus jeune âge le pouvoir de communiquer aux choses et aux bêtes.
Elle parle aux esprits et aux chevaux.

Petite, mais vive, rousse avec des yeux expressifs et un petit visage singulier elle croit aux contes de fées, s'en nourrit, et s'imprègne des esprits qui se manifestent à elle.

"Un Chêne vert au creux de l'anse.
Sa chaîne d'or fixée au tronc,
Un chat savant, dans le silence,
Nuit et jour déambule en rond.
A droit, il chante une rengaine,
A gauche, il ronronne en secret".

(Alexandre Pouchkine)
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J'ai lu ce livre un peu par hasard car le sujet me semblait intéressant et surtout différent de ce que j'ai l'habitude de lire.
Cette histoire m'a plongée dans le folklore russe avec un peu de fantasy, une héroïne attachante, rebelle et volontaire (comme je les aime).
J'ai découvert et appris beaucoup sur quelques créatures présentes dans les croyances russes ainsi que leurs rôle protecteurs, vengeur et autres ainsi que l'harmonie qu'il peut exister entres elles et les hommes.
J'ai passé un agréable moment de lecture, je lirai probablement la suite.
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Robin Hobb dit du premier roman de Katherine Arden : " L'Ours et le Rossignol est un roman admirablement tissé, sur la famille et sur les rudes merveilles cachées au coeur de l'hiver."

Ces rudes merveilles de l'hiver cachées ce sont tous ces êtres fantastiques : le domovoï, le vazila, la roussalka, l'oupyr et bien d'autres...
Vous ne les connaissez pas ? Qu'à cela ne tienne, en lisant ce roman, vous ferez la connaissance de ces personnages issus du folklore slave et tout droit sortis des contes traditionnels russes.

Ce roman nous plonge au coeur de la Rus' médiévale et nous narre l'histoire d'une famille de l'aristocratie et plus particulièrement celle de Vassia, jeune fille hors du commun, si proche de la nature et dotée du pouvoir de voir ces esprits protecteurs des maisons, des écuries, des marais, des bois... Ce qui la rend singulière aux yeux des autres et parfois mal perçue par d'autres et notamment par sa nouvelle belle-mère et le prêtre fraîchement débarqué.

Mais , ne soyons pas trop bavarde...
L'Ours et le Rossignol est le premier de la " Trilogie de la nuit d'hiver" et je me délecte à l'avance de la lecture des suivants.
Si j'ai parfois trouvé certaines longueurs à ce roman, j'ai globalement aimé ce roman s'apparentant à un conte et pris beaucoup de plaisir à suivre le personnage de Vassia, une héroïne comme je les aime, proche de sa famille, de la nature et si bienveillante avec les animaux et surtout avec ses esprits avec lesquels elle communique.
Pour autant, certains personnages ne trouveront pas grâce à ses yeux et c'est tout ce qui fait le sel de cette histoire.

La suite m'attend. Je vais m'y plonger dès maintenant !
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Pour le premier tome de sa trilogie, Katherine Arden a choisi de s'inspirer de la culture russe dont elle nous fait découvrir une partie de l'histoire et du folklore. Un choix audacieux, surtout pour un premier roman, mais qui s'avère payant puisque « L'ours et le rossignol » nous livre une très belle histoire qui ne séduit pas seulement par le dépaysement qu'il procure mais aussi par de nombreux autres aspects. le roman met en scène la fille d'un petit seigneur russe vivant dans un territoire reculé où le confort est assez sommaire. Cet environnement, que d'aucun jugerait trop hostile, fait le bonheur de la petite Vassia qui, en dépit des restrictions habituellement imposées à son genre, passe son temps à vagabonder dans la forêt sous le regard bienveillant de son père et de ses frères aînés, amusés par l'espièglerie et la témérité de la benjamine. L'arrivée d'une nouvelle femme dans le foyer et du prêtre charismatique qui voyage dans son sillage va toutefois venir perturber le quotidien de la maisonnée et remettre en question la liberté dont jouissait jusqu'à présent la jeune fille. Car celle-ci et sa belle-mère partagent visiblement le même secret, celui de pouvoir voir les créatures légendaires habituellement invisibles aux yeux des mortels dont ils peuplent (avec plus ou moins de discrétion) les maisons, les lacs ou les forêts. Seulement si la petite Vassia semble faire peu de cas de son don et ne voit aucun mal à communiquer avec les créatures qui croisent sa route, sa belle-mère, fervente chrétienne, y voit le signe du diable et est bien décidée à les faire disparaître en imposant une piété irréprochable à tous les membres de la communauté. Autrefois considéré avec bienveillance, le comportement de la jeune fille se met alors à susciter l'agacement, puis la défiance de ses congénères, alors même qu'elle devient parallèlement l'enjeu d'un conflit opposant de puissantes et anciennes divinités.

Le roman met en scène une Russie médiévale fantasmée qui ne manque pas de susciter la curiosité du lecteur. Si l'essentiel de l'intrigue se déroule sur les terres reculées du père de l'héroïne, l'auteur nous livre également quelques aperçus de la cour de Moscou et de ses intrigues. On y découvre une société très hiérarchisée, reposant sur le modèle féodale et dans laquelle la religion chrétienne occupe une place de plus en plus importante. On assiste alors à l'émergence de personnalités charismatiques qui adoptent la posture de missionnaires luttant pour faire disparaître les anciennes pratiques et imposer le dieu chrétien en lieu et place des divinités autrefois vénérées. C'est un véritable choc des cultures que nous dépeint Katherine Arden, et le roman fait à ce sujet beaucoup penser à l'ouvrage d'Andrus Kivirahk, « L'homme qui savait la langue des serpents », qui dépeignait lui aussi la montée du christianisme dans une Estonie empreinte de magie. Dans les deux cas, le choix de l'Europe de l'Est comme décor permet aux auteurs de mettre en scène un bestiaire qui change de l'ordinaire. le roman met ainsi en lumière des créatures moins impressionnantes que les traditionnels dragons, licornes et compagnie, puisqu'ils appartiennent davantage au « Petit peuple », ces divinités à priori insignifiantes censées peupler les maisons, les écuries ou les forêts et auxquelles les gens du commun adressent leurs offrandes. Domovoï, roussalka, vazila (esprit des chevaux), banick (esprit des bains), roi de l'hiver et son frère, liéchi… : voilà un petit panel des créatures rencontrées au fil des pages, et ce pour le grand plaisir du lecteur à qui est ainsi fourni l'occasion de se familiariser avec le folklore russe et ses particularités. Cet aspect fait d'ailleurs beaucoup penser à une autre oeuvre parue récemment en France, la série « La cour d'Onyx » dans laquelle l'autrice Marie Brennan met elle aussi en scène un bestiaire du même type, inspiré cette fois du folklore anglais.

Si le dépaysement procuré par le cadre russe contribue indéniablement au charme du roman, il ne s'agit pas de sa seule qualité, loin de là. Quoique relativement simple, l'intrigue est ainsi très bien pensée et surtout bien construite, se dotant peu à peu des allures de conte (la magnifique couverture signée Aurélien Police illustre d'ailleurs parfaitement cet aspect). Ainsi, en dépit d'un rythme relativement lent et de nombreux passages mettant en scène le quotidien tout à fait ordinaire de la famille de Vassia, le roman ne souffre d'aucune longueur ni d'aucun moment de flottement qui feraient retomber l'intérêt du lecteur. On découvre au contraire avec beaucoup de curiosité la vie de cette petite communauté, avec ses joies et ses drames, ses habitudes et ses bouleversements. le surnaturel occupe dans un premier temps une place très limitée dans l'intrigue, avant de prendre davantage d'importance au fur et à mesure du récit, jusqu'à atteindre son paroxysme lors d'un final impressionnant. L'un des plus grands atouts du roman réside cela dit dans la qualité de ses personnages, à commencer par l'héroïne elle-même. Difficile en effet de ne pas se prendre d'affection pour cette petite fille curieuse et aventureuse confrontée aux carcans imposés par la religion et la société patriarcale dans laquelle elle a grandi. Les autres personnages ne sont pas en reste et, si tous sont loin d'être attachants, chacun d'entre eux bénéficient néanmoins d'une personnalité soignée et nuancée. C'est le cas notamment du prêtre nouvellement arrivé dans la communauté, un personnage qui n'a rien de l'archétype du fanatique décérébré et cruel trop souvent mis en scène et qui ne manque pas de susciter la curiosité du lecteur, à défaut de sa sympathie. Les autres membres de l'entourage de Vassia sont un peu moins présents mais tous sont suffisamment bien caractérisés pour qu'on s'y attache sans mal.

Katherine Arden frappe fort avec ce premier roman qui nous fait voyager à travers le folklore russe aux côtés d'une petite héroïne touchante de sincérité et d'innocence. Un joli conte à découvrir ! A noter que, si le roman se suffit parfaitement à lui-même, celui-ci s'inscrit dans une série de plusieurs tomes dont le second, « La fille dans la tour », est paru en août dernier (la chronique arrive d'ici peu).
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Cela commence comme dans les contes russes. Et l'on est très vite dans l'ambiance : la neige, le froid, la glace sont au rendez-vous à Lesnaïa Zemlia. Il faut attendre que les rivières soient gelées pour pouvoir rejoindre – en deux semaines – Moscou.

À Moscou, justement, lorsqu'il s'y rend pour se remarier, et trouver un bon parti pour sa fille, il tombe sans le savoir dans une sorte de traquenard politique : en effet, le pouvoir souhaite à la fois éloigner Anna Ivanovna, la fille d'Ivan Ivanovitch, qui a des visions, et éviter que le Prince de Serpoukhov ne puisse revendiquer le trône. Aussitôt, on propose à Piotr d'épouser Anna et au Prince d'épouser Olga, la fille de Piotr.

Et puis arrive à Lesnaïa Zemlia Konstantin Nikonovitch, un prêtre, peintre d'icones, aux vastes ambitions. Et, dans la Russie devenue chrétienne, ce dernier se croit investi d'une mission : traquer les anciennes croyances, et les extirper des terres les plus reculées.

Tout est alors en place : la jalousie d'une femme pour une femme plus jeune et qui attire davantage le regard ; le désir inavouable – y compris à lui-même – d'un prêtre ; la tentation de le transformer en une lutte féroce contre les démons. Ces thèmes sont en réalité d'une actualité brûlante : ce qu'une religion peut masquer, l'oppression des femmes par la tradition – désormais, on serait tentés de dire « le sort des femmes sous le joug du patriarcat » -.

Il y a eu, pour moi, un passage un petit peu plus « mou », vers le milieu du livre, en gros de la page 150 à la page 250. Certains passages sont assez elliptiques – ou mon imagination n'est pas suffisamment slave pour me permettre de visualiser ce qui se passe. L'âme slave, justement, avec sa mélancolie, sa lenteur brutale, sa cruauté douce, traverse toutes les pages.

Mais, arrivés à la fin, on a très envie de savoir qui, de Morozko, le roi de l'hiver et des morts, ou de son frère, l'emportera. Et si Vassia, dont, probablement, les véritables origines ne nous seront révélées que plus tard, trouvera cette liberté qui l'anime… Quoi qu'il en soit, et surtout lorsqu'il s'agit du premier tome d'une trilogie, arriver au bout et avoir envie d'en savoir davantage, c'est carrément bon signe, non ?

Alors si vous aussi vous avez comme un goût pour les steppes gelées, les polevik et les liechi, ou si vous avez envie d'une bonne scène bien gore mettant en scène une oupyre… ne cherchez pas ! Un ours, un rossignol, habillez-vous chaudement, et en route !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/1..
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Je vais faire court (si vous voulez des avis plus circonstanciés, vous pouvez lire ceux d'Oliv et Boudicca).
C'est un très bon roman basé à la fois sur l'histoire et la mythologie slave, même si l'auteure prend des libertés (et l'explique à la fin). Comme en ce moment, je suis à fond dans les archétypes, les mythes et contes etc avec Jung et von Franz, on peut dire que c'est une synchronicité de plus qui a fait que j'ai encore plus apprécié, même si dans le fond il ne se passe pas grand chose...

C'est enchanté et enchanteur, plutôt bien écrit malgré quelques répétitions (peut-être dues à la traduction, je ne sais pas).
Ce n'est pas du tout gnangnan (et pourtant vu le pitch, j'avais un peu peur de ça), Vassia est une jeune fille intéressante et cohérente, et les personnages mythologiques mystérieux à souhait.
(oui je sais, j'ai un a priori négatif de base, mais j'avoue que les jeunes auteurs d'aujourd'hui me stressent un peu à faire des personnages tellement superficiels qu'on dirait des bulles de savon, j'ai été échaudée plus d'une fois...).
Bon je croyais que c'était un one-shot (et ça peut se lire comme tel) mais je pense que j'achèterai les suivants, sitôt qu'ils seront sortis en poche.
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