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3,99

sur 1054 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'Affaire Clara Miller est un polar atypique comme je les aime, parce qu'il fait le choix plutôt audacieux de ne pas miser sur un flot de rebondissements incessants mais parce qu'il infuse au fil des pages une ambiance hypnotisante oscillant entre mélancolie et balade rock désenchantée.

Bien sûr, il y une enquête, menée par le journaliste Paul Green, pour comprendre comment sa consoeur et grand amour ( platonique ) Clara Miller a pu être retrouvée morte au bord d'un lac, soit-disant suite à un suicide auquel il ne croit pas ... d'autant plus que d'autres corps de jeunes femmes sont repêchés au même endroit, pas très loin de la demeure d'une rock star internationale.

Mais ce qui frappe avant tout de façon plus qu'évidente, c'est le talent d'Olivier Bal à faire vivre ses personnages. Ils sont six, six destins liés, autant de narrateurs à raconter leur vécu des événements. Chacun joue sa propre partition pour dire ses ressentis les plus profonds.

Le «  je » de Paul Green, opiniâtre et intuitif, celui de Mike Stilth, la star isolée dans sa célébrité ( mélange passionnant entre Mike Jagger pour le caractère sexuel et sensuel qui se dégage de lui, Michaël Jackson pour sa mégalomanie et sa phobie paranoïaque du monde qui le pousse à vivre retranché de tout , et de Tom Cruise pour l'opacité de cire ), d'Eva et Noah, ses enfants anges damnés ; de Joan, l'attachée de presse qui a construit Mike et ne vit que pour lui ... autant de « je » qui composent un roman choral à la densité psychologique remarquable. Et ce sans jamais tomber dans le manichéisme. Au contraire, la vérité des personnages n'est qu'une des mille nuances de gris, la frontière entre le Bien et le Mal étant plus que poreuse, entre failles insurmontables, valeurs érigées en boussole et dilemmes permanents.

Cette perméabilité donne du relief à l'intrigue qui est brillamment construite, dévoilant minutieusement des indices en basculant entre deux époques : 1995 le temps de l'affaire en elle-même et 2006 sur les conséquences à long terme sur les personnages et notamment les enfants. L'émotion est omniprésente car l'auteur a laissé le temps à ces personnages d'exister, de se construire et d'évoluer. C'est d'ailleurs très judicieux d'avoir choisi ces deux temporalités : 1995, c'est l'époque où les célébrités perdent leur aura de mystère avec l'arrivée d'Internet et des réseaux sociaux intrusifs ; 2006, c'est le temps des nouvelles icônes, surexposées et blasées. Le portrait des années 90 et des excès sexe-drogue-rock'n roll est d'une grande justesse.

Ce polar très sensible et psychologique plane au-dessus de la violence des hommes et pourtant, il distille une forme d'urgence qui bouleverse dans les derniers chapitres. Les personnages féminins d'Eva et de Joan sont justes superbes, car c'est sans doute elles qui sont parviennent le mieux à trouver leur propre liberté, bien au-delà de la morale la plus entendue.

J'espère que ce roman, sorti aux pires moments quelques jours avant le confinement, saura trouver son public.
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Après deux premiers romans aux frontières du fantastique, balle au centre. Et passage du rêve à la réalité.

Mike Stilth, l'une des rock stars les plus médiatisées et vénérées, pensait vivre un rêve en atteignant les étoiles. Tout comme Joan Harlow, l'attachée de presse qui l'a en partie fabriquée.

Paul Green, lui, n'a pas réussi à percer le plafond pour devenir un journaliste phare. le voilà peut-être devant l'affaire qui le rendra incontournable. Parce qu'elle lui est aussi personnelle.

Et puis, la star adulée a aussi deux jeunes enfants, personnages incontournables de cette histoire.

Il m'arrive rarement de citer tous les protagonistes principaux d'une intrigue, c'est pourtant ici indispensable parce que le roman est choral. Chacun a voix au chapitre, en alternance.

Et quel roman ! Je découvre ici Olivier Bal, et c'est bien l'une des plus belles découvertes de ces derniers mois.

Dans une époque où tout va (trop) vite, dans un genre littéraire où les chapitres se raccourcissent toujours davantage, l'écrivain balaye cette mode et prend un contre-pied assez réjouissant. Thriller ou roman noir, près de 500 pages où il prend le temps de construire son histoire et surtout ses personnages. Si loin de ces chapitres balancés en deux pages, il développe la vie des protagonistes pour nous faire réellement entrer dans leurs têtes.

Cette balade de gens malheureux va vous ballotter d'une vie à une autre, interconnectées, avec un sens de la narration assez exceptionnel. Un vrai ballet mortifère autour de décès de jeunes filles, et dans un milieu qui perd la mesure. Avec un père attentif doublé d'un rocker excessif, qui surprotège ses gosses ; cannibale. Avec un journaleux qui traque la vérité pour de bonnes et de mauvaises raisons, en usant de méthodes directes et douteuses ; balèze. Et deux « héritiers » à deux moments de leurs vies qui se noient dans leurs failles ; balafrés.

Cinq voix à suivre en alternance, pour comprendre cette histoire dans sa globalité. Cinq destins que l'auteur nous conte avec un talent emballant.

Olivier Bal balise le terrain minutieusement, avec des personnages qui balisent chaque jour davantage face à l'ampleur du scandale qui se dessine. Alors que le clan de la rock star crie à la cabale, l'enquête journalistique de terrain progresse pour tenter de donner un sens à la pierre tombale de Clara Miller…

Entre la formidable capacité à caractériser en profondeur les personnages, et la qualité et la limpidité de l'écriture, mon coeur balance. Sans compter que l'intrigue, même si elle est de facture assez classique, est vraiment prenante. Et que l'ambiance des années 90 aux USA est très bien rendue.

Il faut du talent pour savoir gérer de nombreuses strates de gris dans un bon roman noir, sans aucun manichéisme. Déballé, c'est pesé : L'affaire Clara Miller est un roman noir formidable. Et Olivier Bal est un nom à retenir !
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
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Une star interstellaire qui culmine aux sommets des hit-parades et du box-office mondiaux (un croisement très probable entre Elvis, Mickaël Jackson et Tom Cruise, voire même Johnny Hallyday ou Claude François), une promotion capitale à assurer pour la sortie d'un film hyper attendu donnant lieu à une interview pour un canard à sensations qui va mettre le feu aux poudres (on a le droit de toutes les imaginer), tel est l'intro, le pitch,  l'argument de ce thriller annoncé nous mettre les nerfs à vif et dont l'histoire nous est relatée selon les divers points de vue de ses différents protagonistes, à travers des chapitres bien identifiés répartis sur plusieurs époques...

On découvre donc une méga-star à l'apogée de sa carrière voire au tout début de son déclin (son successeur autoproclamé va même sérieusement agacer le dieu vivant) face à un journaliste un peu aigri mais pugnace qui se promet de faire tomber l'icône qu'il soupçonne coupable d'homicides à répétition en brandissant une photo de cadavre qui va ensabler un mécanisme pourtant bien lubrifié : le grain de sable importun dans l'engrenage millimétré d'une machine gigantesque, tentaculaire aux remugles nauséabonds (peut-il en être autrement des remugles ?)!

On y parlera :
- de show, de business…et du show-business à la colonel Parker créé autour d'Elvis Presley ou celui de Sinatra et de sa mafia,
- du rapport à la célébrité et de la difficulté d'exister dans la durée (pas les macarons),
- de la solitude engendrée par cette célébrité extrême, pour soi comme pour son proche entourage,
- de succession, d'héritage, de filiation et de la difficulté d'être ‘l'enfant de',
- de drogue et de sexe bien sûr, triptyque incontournable avec le rock'n'roll,
- de l'incompréhension et du ravage produits par des scènes violentes reçues par de jeunes enfants,
- de journalisme d'investigation et de paparazzades,
- du remord de n'avoir pas su ou pu protéger un être aimé,
- de GPA et de mère porteuse ou plutôt de ventre porteur tant cette dernière est méprisée,
- de pulsions instinctives et irrépressibles,
- d'orgies décadentes, de plaisirs inavouables, d'overdoses multiples, de cadavres récurrents et de réputations à ménager, même par la corruption ou pire, si nécessaire.

On sera pris de vertige, de nausées, de dégoût mais aussi de pitié ou de révolte, tout un éventail changeant de sentiments et de sensations qui nous feront tourner la tête et les pages de ce roman à une vitesse folle, comme embarqués malgré nous dans un manège hystérique dont le système de freinage a été saboté, poussés sur un toboggan abrupte ou la raison est perdue, éperdus que nous sommes de dérouler le fil de cette pelote qui nous fait perdre haleine, nous étrangle, nous étouffe, nous asphyxie et, en même temps, nous ligote, volontaires, à notre siège de lecteur appâté et épaté deux fois plutôt qu'une (avec pâté de campagne, je n'ai pas trouvé)

De la belle ouvrage pour qui aime ces thrillers qui nous laissent exsangues, pour qui ne se contente plus de simples tempêtes mais préfèrent les vents pires et se repaître du sang de ces victimes dont le calvaire blanchit nos nuits voulues sans sommeil pour cause de lecture comme blanchit le derme devenu diaphane quand le liquide vital s'est dissipé, goutte à goutte, page après page.

Etouffant ! D'autant plus étouffant, qu'ici, on étouffe tout, un cri, un hoquet, une victime mais surtout l'affaire !

Et tout fan de lecture que je suis, celle-ci m'a tenu en haleine même si le thriller n'est pas mon genre premier de prédilection.
Derrière ces chapitres par agrafes retenus, j'ai trouvé bien plus que des crimes à venger: un climat, une histoire, la description d'un milieu où d'une époque qui nous disent combien il peut être difficile de seulement exister même par l'au-delà, les affaires portant souvent le nom des bourreaux plutôt que celui de la victime qui, ici, s'appelait Clara Miller.
 
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Bien que mes PAL débordent, je n'ai pas résisté à m'acheter en poche : L'affaire Clara Miller d'Olivier Bal.
Son cadavre est remonté, comme celui d'autres femmes, à la surface de l'eau. Six au total…
Là-bas, dans les forêts du New Hampshire, le lieu maudit porte un nom : le lac aux suicidées.
Clara Miller était journaliste. Comme Paul Green, le reporter du Globe qui débarque sur l'affaire. Il avait connu Clara étudiante, et ne croit pas un instant à la thèse du suicide.
Un homme l'intrigue : Mike Stilth, l'immense rock star retranchée à quelques kilomètres de là, à Lost Lakes, dans un manoir transformé en forteresse.
L'artiste y vit entouré d'une poignée de fidèles, dont Joan Harlow, redoutable attachée de presse qui veille sur son intimité et se bat comme une lionne dès que l'empire Stilth est attaqué.
Mais Paul, lui, a tout son temps. Dans sa vieille Ford déglinguée, il tourne inlassablement autour du domaine.
Avec cette question : et si, du manoir, la route menait directement au lac ?
L'affaire Clara Miller est un très bon thriller, qui a su me surprendre de la première à la dernière page.
Il est important de lire ce roman au calme car il y a plusieurs narrateurs, à plusieurs époques. Comme tout est bien indiqué au début de chaque chapitre, jamais je ne me suis perdue.
Des cadavres remontent à la surface d'un lac, qui se situe à proximité de la propriété d'une riche rock star. Un homme que tout le monde adule. Il vit à l'écart avec ses deux enfants, qui sont coupés de tout et ne sortent jamais.
Mike Stilth est un personnage très complexe, il a de nombreuses fêlures, il est très intrigant. Je ne l'ai pas réellement apprécié, mais je ne peux pas non plus dire que je l'ai détesté. Il est surprenant surtout. Sa façon de s'occuper de ses enfants m'a étonné. Il les aime, c'est évident ; mais sa façon de les surprotéger m'a mis mal à l'aise. On ne peut pas interdire à des enfants de sortir de chez eux, de voir de quoi est constituer le monde ou encore de regarder la télévision. Ils ne sont pas malheureux, ils ont tout ce qu'ils veulent y compris un parc d'attraction mais est ce suffisant ??
Noah et Eva sont deux enfants très attachants, j'ai pris plaisir à les suivre même si certains passages font mal au coeur, notamment quand ils grandissent.
Ce manoir réserve de sacrés surprises, et pas que des bonnes.. Paul Green en est persuadé. La vie de ce journaliste est pleine d'actes manqués, y compris son histoire avec Clara Miller. Il aurait aimé qu'ils soient plus proches mais cela ne s'est jamais fait... Alors, il a décidé de découvrir ce qu'il lui ai arrivé, pourquoi elle est morte. Car elle n'a pas pu se suicider, c'est impossible.
Alors il enquête, quitte à prendre des risques, y compris celui de se faire tuer.
J'ai souhaité lire L'affaire Clara Miller car le résumé m'intriguait et une amie m'avait parlé en bien de ce roman. C'était aussi l'occasion de découvrir la plume d'Olivier Bal, que j'ai trouvé très agréable à lire. Il nous emmène sur de fausses pistes, il a réussi à m'intriguer et surtout, à me captiver. Je ne regrette absolument pas ma lecture et je vous recommande sans aucune hésitation ce roman.
Ma note : un très gros cinq étoiles.
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Ah les thrillers...
Je ne sais pour vous, mais de mon côté c'est un peu je t'aime moi non plus...
Un jour on tombe sur une pépite qui vous fait battre le coeur et tourner les pages frénétiquement.
Un jour on tombe sur un boulet qu'on se traine comme une journée morne de printemps pluvieux. Et il y en a du boulet !
Du scénario vu revu et rerevu, qui vous donne l'impression d'avoir déjà lu le roman 15 fois.
Du scénario tellement abracadabrant qu'on ne sait plus où on habite.
Du sanguinolant juste pour faire genre, comme un mauvais film d'horreur des années 70.
Du vite lu, vite oublié, avec grosses difficultés d'empathie pour les personnages : kleenex.

Mais je vous rassure, pour ce qui est de cette Clara Miller, de mon côté le coup de foudre fut immédiat. de ces thrillers qui sortent du lot et qui vous marquent. Je me suis régalée, comme il y a quelques années avec La Vérité sur l'affaire Harry Québert.
Un rythme parfait, de transitions entre les époques fluides et haletantes, une histoire bien ficelée, et des personnages au bord de la rupture comme en les aime. Mention particulière pour notre enquêteur/journaliste anti-héros, tout à fait attachant.
Pas de cadavre à déplorer à tous les coins page, bonne dose de sanguinolant, déroulement de l'enquête logique et sans être abracadabrant, des déséquilibrés bien équilibrés.
Bref, un bon thriller qui rentre dans mes coups de coeur millésime 2021.

Alors faut-il le lire ? Oui !!! Je prévois de passer mes prochaines vacances avec Paul Green, dans La forêt des disparus...

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Double Chronique sur Collectif Polar
Paroles de Flingueuses
Jean- Paul : L'Affaire Clara Miller est un polar très atypique.
Isa : Please allow me to introduce myself… le prologue démarre fort sur une musique des Stones. Me voilà donc embarquée dans le troisième roman d'Olivier Bal, le premier que je lis de cet auteur.
Dans une ambiance troublante, angoissante et oppressante, ce roman oscille entre deux époques (1995 et 2006) où l'expression « drogue, sexe et Rock and roll » prend tout son sens.
Ce roman n'est pour moi ni un polar (l'enquête menée par le journaliste Paul Green sur les filles retrouvées noyées dans le lac des suicidées est anecdotique) ni un thriller, mais bien un roman noir. Très noir. Un roman psychologique qui dépeint avec une extrême justesse le milieu du show-biz américain des années 90. Six destins sont analysés par l'auteur à la première personne du singulier un peu à la manière d'un journal intime. Olivier Bal prend le temps (500 pages) d'installer cette galerie de personnages pour lesquels nous éprouvons au fil de la lecture de nombreux sentiments : dégoût, empathie, colère, compassion. Ici point de gentils héros et de méchants criminels. Juste des hommes et des femmes avec leurs blessures, leurs souffrances, leurs émotions. Et malgré les différents lieux, les différentes époques et le destin de ces six personnages, l'auteur parvient à nous balader sans jamais nous perdre.
J'ai tout de même un bémol que je tenais à expliquer même si j'ai obtenu par l'auteur la réponse à mes interrogations. Je trouve la couverture trompeuse. le bandeau rouge (je sais ne jamais se fier aux bandeaux…) engageant le lecteur à croire qu'il va lire un polar. Or ici point de rebondissements et de fausses pistes. le titre nommant Clara Miller ainsi que la photo nous incitent à penser que l'histoire de Clara va être omniprésente. Qu'elle est la clé de tout. Et ce n'est pas le cas. J'ai donc attendu pendant toute ma lecture quelque chose qui n'est jamais arrivé.
Malgré cette petite déception qui est toute personnelle, j'ai passé sincèrement un excellent moment de lecture. J'ai adoré ce voyage dans l'Amérique des années 90 (Amérique et période dont je suis un peu nostalgique). J'ai adoré le style et la façon de décrire tous ces personnages et ces émotions. Une prouesse, car cela faisait bien longtemps que je n'avais pas dévoré un pavé aussi rapidement. Merci Olivier.
Jean Paul : Je n'ai pas pu lâcher ce roman que j'ai lu en quelques heures.
Le rythme donné au récit par Olivier est lent et hypnotique… Il distille petit à petit les secrets qui font de ce roman un grand livre…
Sexe, drogues et Rock n' Roll !
Bienvenus à Lost Lakes
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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J'ai déjà lu « La forêt des disparus » avec le journaliste Paul Glen, mais en fait c'est « L'affaire Clara Miller » qui vient avant… c'est bien de moi, ça. Bon, ce n'est pas gênant ; ou du moins, cela ne m'a pas gêné.
Décidément, j'aime Olivier Bas ! je trouve qu'il sait créer une ambiance, faire vivre des personnages et des situations, et nous surprendre. Il est original dans le paysage du polar français.
Enfin, français, c'est beaucoup dire car nous sommes transportés aux USA, et pour qu'on le sache bien, nous avons droit à des effets de style, genre :« C'était nos terres avant tout. Nos putains de terres. » « Une bonne à rien. Une putain de bonne à rien. »

Un bon roman, à lire.
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Pourtant un peu lassé des thrillers et policiers, j'ai dévoré en trois jours l'Affaire Clara Miller d'Olivier Bal. Il s'agit du premier roman de cet auteur que je lis, et sûrement pas le dernier. L'histoire raconte l'enquête autour du suicide de Clara Miller et de cinq autres jeunes femmes, toutes retrouvées dans le même lac, surnommé de façon charmante mais fort appropriée le lac aux Suicidées.

Chaque chapitre présente le point de vue d'un des six personnages centraux, et l'originalité réside dans la rédaction à la première personne du roman entier. Ils prennent donc tous la parole au fil des chapitres et le lecteur se retrouve dans la peau de chacun, tous très différents, mais malgré tout avec un portrait psychologique très détaillé. Tous n'ont pas droit à la même attention bien évidemment. Paul Green, journaliste, reste la colonne vertébrale du livre. Ce dernier a une théorie sur la mort des suicidées et mène l'enquête coûte que coûte pour tenter de lever le voile sur la mort de Clara, avec qui il avait fait ses études. Mike Stilth, immense star de rock et acteur de cinéma, est le cliché de la star droguée, mégalo et paranoïaque. Il offre des chapitres et des pensées totalement différents de ceux de Paul. Quelques chapitres sont également consacrés à Joan Harlow, l'agente de Mike, personnage qui prend de l'importance au fil des pages. Enfin, impossible de ne pas citer Noah et Eva, les deux enfants surprotégés de Mike, qui auront sûrement bien besoin d'un suivi psy pendant toute leur vie.

La temporalité est également intéressante, puisque certains chapitres se déroulent en 1995 lors de l'enquête initiale, puis d'autres en 2006 après quelques événements que je ne citerai pas… Cette construction permet au lecteur de s'amuser à relier les différentes informations distillées par les personnages et à chercher ce qui a bien pu se passer pendant cette décennie dans la vie de Mike, Noah et Eva.

Efficace est le mot qui résume le mieux ce roman. Sous une apparente simplicité, l'intrigue est diablement bien construite. J'ai été séduit par la plume de l'auteur, par sa capacité à bâtir des personnages forts, qui flirtent tous avec le cliché (enfin, Mike y tombe totalement) mais qui se rattrapent par une grande profondeur. Je recommande.
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Ce premier roman d'Olivier BAL n'est clairement pas mon dernier !
C'est un véritable coup de coeur pour ce polar atypique.
En effet l'auteur décide de donner la parole à chacun de ses personnages principaux et dans un ordre absolument pas chronologique. C'est totalement déroutant, inhabituel, mais ça crée un rythme incroyable au récit. La quête de la vérité pour Paul, des personnages torturées et psychologiquement instables, chacun raconte des bribes de vie qui vont constituer (ou reconstituer) l'affaire Clara Miller. Entre sexe, drogue, argent, soif de pouvoir, besoin de reconnaissance, Olivier BAL nous entraîne dans un sombre recoin du show-business et nous offre un polar totalement addictif !
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Clara Miller, journaliste, son cadavre est remontée à la surface comme d'autres filles.
Six filles, un lac surnommé "le lac aux suicidées". Mais quand est il vraiment ? Toutes ses filles ce sont vraiment suicidées ? Ou une autre horreur ce cache derrière ses mortes ?
Paul Green, journaliste également et ami de Clara ne croit pas à son suicide ! Mais comment être sur lorsqu'on c'est perdu de vue ? Malgré tout il va fouiller pour le meilleur... Et pour le pire !

Mon premier roman d'Olivier bal, je vous l'annonce d'entrée de jeu, c'est un véritable coup de coeur !
Je suis tombée sous le charme de sa plume !
J'ai adoré la construction de ce roman, un roman à plusieurs voies, ou chacun raconte sa vie, sa visions des choses !
Mettre en scène un journaliste j'adore !
J'ai était touché ! Une immersion totale, l'écriture est tellement fluide !

Bref un énorme coup de coeur, je vais évidemment poursuivre mon aventure avec ce magnifique auteur ! Un grand merci Mr Bal de m'avoir fait passé un tel moment !
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