AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Gérard Carré (Autre)
EAN : 9782377221264
368 pages
Jigal (20/02/2021)
4.44/5   31 notes
Résumé :
Léonard Delevigne est le tout jeune patron de la BAND, branche spéciale de la brigade des Stups de Paris en charge de la lutte contre le narco-djihadisme.
Milovan Milosevic, commandant dans la même unité, est le « presque » frère de Léonard que ses parents ont adopté lorsqu’ils étaient adolescents. À l’inverse de Léonard, Milo est un homme d’action, pulsionnel et intuitif, pour qui la fin justifie souvent les moyens.
Salomé Delevigne, une brillante avo... >Voir plus
Que lire après Tarmac bluesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
4,44

sur 31 notes
5
14 avis
4
3 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
De tout temps la police a infiltré le milieu en retournant des suspects pour disposer d'indicateurs. Gérard Carré inverse la logique et décrit ce qui se passe si la pègre tient un policier par les c…, le fait chanter et en fait un mouchard.

Tarmac Blues dessine les vies parallèles de truands et de policiers, engagés dans un duel à mort qui les mène de l'Ile de France en Ardèche en passant par les Ardennes. Armes, rackets, stupéfiants, sont les enjeux d'une lutte planétaire qui de l'Afghanistan à la France, via les Balkans ou le Moyen Orient, mêle délinquants et terroristes. La police les trace par tous les moyens humains et technologiques. Mais les luttes de clans opposent officiers et corsaires et des pirates se sont glissés sous l'uniforme …

Et, cerise sur le gâteau, si la discipline est la force principale d'une armée, elle est rarement pratiquée dans le « milieu » où les ambitions suscitent des initiatives ravageuses. Et il peut parfois arriver qu'un policier « interprète » un ordre pour le meilleur ou pour le pire.

Ce cocktail nous offre une intrigue haletante et inscrit son auteur au même rang qu'un Hervé le Corre ou un Olivier Norek.

Scénario riche qui se double d'une fine observation sociologique des bas fonds de nos zones sensibles qui sont un terreau idéal où germe la haine. Gérard Carré a vécu au coeur de ces territoires et écrit avec authenticité et empathie les difficultés de leurs habitants et la violence imposée par les bandes.

Théâtre dans lequel évoluent des hommes, des femmes et un chien, souvent couvert de plaies et de bosses, qui se révèlent au fil des chapitres. Jeanne, Kamel, Leïla, Léonard, Louise, Lucie, Maxime, Milo, Omar, Quentin, Salomé, Viking, nous emmènent en 365 pages dans un parcours qui ne laisse personne indemne. L'auteur est doué d'un style cinématographique, pratique une langue musicale, riche de dialectes ethniques, et nous offre le luxe de quelques vers émouvants et poétiques.

En conclusion, un des meilleurs romans noirs que j'ai lu ces dernières années. Un titre incontournable pour les amateurs du genre. Mais que les âmes sensibles s'abstiennent s'il vous plait !
Commenter  J’apprécie          971
Si vous aimez l'aventure, alors présentez-vous sur le tarmac de ce roman.
Tout du long, vous y rebondirez de chapitre en chapitre de manière trépidante dans une succession de scènes d'action sans voir le bout du tunnel.
Ici, pas de chapitre, aussi petit soit-il, sans action ; ça pulse, ça éparpille et ça défouraille sec...Et lorsque vous croirez que le combat va cesser faute de combattants vivants, il reprend ailleurs.

Vous y rencontrerez des flics véreux, des narcotrafiquants, des djihadistes d'Al-Qaïda, d'anciens activistes de l'ETA et des femmes courageuses…
Chacun des personnages développe sa partition personnelle selon des intérêts divergents et c'est cela qui donne de la densité à ce roman noir.

Les références musicales et littéraires sont légion, avec un une référence appuyée à Vernon Subutex.
J'y ai vu aussi une référence à “la fée carabine” lorsque Jeanne, septuagénaire, baba cool, au chien coiffé de dress-lock prend en main les opérations avec son combi VW dont la radio cassette crache “no woman, no cry”.

L'humour affleure souvent dans les dialogues lorsque les personnages ne sont pas en tension (voir citation).

L'auteur donne même un rôle à un scénariste de séries TV de 68 ans , tiens, tiens…

Gérard Carré nous fait plaisir, pas chiche sur les manoeuvres de chacun en concentrant plusieurs scénarios (normal, c'est son métier qui parle) dans un même roman qu'il mène de manière haletante.

Commenter  J’apprécie          340
G. Carré frôle le génie de l'intrigue. Voici un pur polar, (sur)prenant, dynamique, que je vais décrire par des nombres pour une fois : toutes les 20-30 pages, on se dit qu'on touche à la fin de l'histoire et non ! il reste encore 200, puis, 150, puis 100 pages. Ça commence par 2-3 protagonistes puis on fini avec une douzaine sans jamais se perdre dans les noms, tant leur histoire personnelle est marquante. 370 pages haletantes. de meurtres en attentat (!), les intrigues se mélangent, s'imbriquent avec l'arrivée de chaque nouveau personnage, qui croit qu'il peut aider, ou au contraire qu'il peut profiter de la situation, et à chaque fois ça se complique, encore et encore. J'ai (très) rarement vu un sac de noeuds pareil, (et pourtant c'est pas mon premier polar, coutumier du genre !). Franchement bravo. Et je ne dis pas ça parce que ça se passe entre autre, chez moi, entre Valence et Lamastre.
Commenter  J’apprécie          320
Un superbe policier, Tarmac blues de Gérard Carré.
C'est le premier de cet auteur que je découvre et j'en suis ravie. Il y a une tension soutenue tout le long du récit, on ne s'ennuie pas une minute. Je vais employer un mot un peu fort mais j'adore ce contexte. Pour moi il n'est pas dur tant l'action vous emporte, je n'ai pas eu le temps de réfléchir.

Salomé sort du centre d'échographie obstétrique, le terme se rapproche rapidement. Son taxi l'attend mais elle ne rentrera pas, elle est enlevée pour faire pression sur son mari, Léonard Delevigne, commissaire aux Stups de Paris.
Le réseau Viking, porte le nom de leur chef, il est en prison mais avec tous ses sbires ils ont remarqué qu'il y avait une balance parmi eux et compte sur le policier pour découvrir son identité.
Lucie, sera sa geôlière. Va-t-elle l'aider ou non ?
Elles vont croiser Jeanne dans un vieux combi car, la tension entre ces deux femmes est très forte, pleine d'étincelles.
Leïla voudrait bien respecter la dernière volonté de son frère mais elle rencontrera Kamel, le lieutenant de Viking qui voudrait bien récupérer la clé USB qu'elle doit remettre seulement à Milo. Ce dernier est comme un frère pour Léonard, beaucoup de chassés-croisés très intenses.
Nous ferons aussi la connaissance de Louise, Maxime, Omar, Quentin.
Ne vous en faites pas il y a pas mal de personnages mais on ne se perd pas, c'est très bien structuré.
Je vous le conseille, je pense que vous ne le regretterez pas.
De très beaux avis ont été fait sur ce livre, vous pourrez vous faire une idée.
Bonne lecture à tous.








Commenter  J’apprécie          1910
Un vrai Roman Noir tel que je les aime. Voilà comment je pourrais résumer mon sentiment après la lecture de Tarmac Blues de Gérard Carré.
Alors que Salomé , sa femme enceinte vient d'être enlevée, Léo flic à la brigade des stups se trouve à la merci d'un dangeueux criminel : Par amour, peut il renoncer à tous les idéaux auxquels il croit ?
C'est à cette question qu'il va ête confronté tout au long de ce roman.
Au gré des chapitres, de nouveaux personnages font leur apparition : flics ripoux, malfrats de la pire espèces, médecins urgentistes, djihadistes, baba cool septuagénaire….
Si retrouver Salomé reste la priorité, ces multiples rencontres apportent toute sa richesse à l'histoire .
A la manière d'une série TV, l'auteur, lui-même scénariste, nous dresse un portrait sans concession
de la société et de l'époque.
La violence et la mort sont présentes à chacunes des pages. Malgré cela, les personnages sont
beaucoup plus complexes, chacun à sa part d'ombre et la frontière entre le bien et le mal est très fluctuante.
C'est particulièrement le cas de deux personnages, Lucie et Jeanne. Chacunes à leur manière apportent une touche d'humanité à cette histoire.
Commenter  J’apprécie          190

Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Allongé sur sa couchette, Viking lit le dernier James Ellroy. C'est Vieux JB qui le lui a offert pour ses soixante ans. Il n'y comprend pas grand-chose, trop d'intrigues croisées, de protagonistes, de références imbitables. Mais il adore le style. Cette violence des mots, crachés en rafale comme le staccato d'une kalache. Ce cynisme sanglant de personnages qu'il a l'impression de côtoyer depuis sa prime enfance. Des flics pour la plupart. Juri adore les flics corrompus. Il leur doit sa longévité. Ils sont la preuve définitive que la conscience humaine a un prix. Qu'il suffit d'aligner le bon chiffre pour que la morale change de camp. Retourne sa jupe de cuir comme une vieille pute. Moody Blues ou pas, c'est extra ?
Commenter  J’apprécie          290
« Comme l'eau qui tombe des montagnes, vers la mer
Un souffle nouveau balaiera la terre
Sur les murs les rêves des enfants, des enfants
Feront tinter la musique
Du vent

Mon amour, regarde la mer
Nous le prendrons un jour ce bateau
Plein de ces fous qui rêvent de cet autre univers
Que transporte la mémoire
Du vent

Ce drakkar perdu au gré de l'océan
Figure de proue d'un autre temps
Que poussent les génies
Cette graine de vie
D'amour
Sur tes rives
Liberté »
Commenter  J’apprécie          414
D'autres images déferlent pêle-mêle dans son esprit, nourrissant sa paranoïa... Un manteau teinté de rose dans La Liste de Schindler. Coquetterie géniale de réalisateur qui resta gravée dans la mémoire de Salomé comme l'image ultime de la Shoah. Cette autre fillette, abattue plus de soixante ans plus tard par Merah dans la cour de son école. Le calvaire d’Ilan Halimi, torturé à mort par un gang de barbares. Le sourire posthume de Mireille Knoll...

Salomé ne s'est jamais sentie aussi « juive » qu'en cet instant !
Commenter  J’apprécie          280
Léonard braque à droite, s’immisce aux forceps dans l’amalgame des véhicules imbriqués, explose la barrière bicolore menant aux voies sur berge interdites à la circulation.
Il engage l’ Audi sur la voie désormais réservée aux piétons, rollers et autres cyclistes. Ça gesticule vénère au passage de l’ovni tonitruant qui viole sans vergogne l'espace de jeu citoyen mis à leur disposition par la Mairie de Paris.
Commenter  J’apprécie          180
Cette défiance, Leila l'avait déjà ressentie toute petite, dans ce territoire perdu de la République qui l'avait vue grandir au coeur des années quatre-vingt-dix. De la part d'une population "de souche" lui faisant bien sentir qu'elle ne serait jamais qu'une pièce rapporttée dans cette France où elle était née.
Mais également de la part de tous les Momo, Fathia, Béchir, Aminata et autres Nafissatou avec lesquels elle avait partagé l'insousciance et les barres de kinder sur les toboggans de son enfance, qui l'écartèrent progressivement de leurs jeux, au prétexte qu'elle ne pratiquait ni le ramadan, ni aucune de ces coutumes folklo-religieuses importées de pays fantasmés dans lesquels ils n'avaient jamais mis les pieds.
Le cul entre deux chaises. C'était sa fêlure, à Leila. Son tatouage indélébile.
Commenter  J’apprécie          50

autres livres classés : banditismeVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (67) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2894 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}