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EAN : 978B0CW1JNM6J
Harper Collins (03/04/2024)
4.03/5   32 notes
Résumé :
Malaisie, 1945. La famille de Cecily Alcantara court un terrible danger : son fils de quinze ans, Abel, a disparu, et sa fille cadette, Jasmin, doit s’enfermer chaque jour au sous-sol pour échapper au sort des jeunes filles de son âge, contraintes d’offrir du « réconfort » aux hommes de l’armée japonaise. Quant à sa fille aînée, Jujube, qui travaille dans une maison de thé fréquentée par des soldats japonais, elle nourrit une colère de plus en plus difficile à cach... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Avec La tempête que nous avons déchaînée, Vanessa Chan nous emmène en Malaisie pendant la seconde guerre mondiale.
Depuis que les Japonais occupent le pays, les disparitions de garçons et de jeunes filles sont monnaie courante. C'est d'ailleurs ce qu'il va arriver à la famille Alcantara, elle va subir la disparition de leur fils Abel,15 ans. Et pour éviter celui de la jeune soeur, celle-ci va devoir se cacher dans le sous-sol.
Pourtant tout prédestinait une bonne situation pour cette famille, mais tout a basculé du jour au lendemain !

C'est à travers la famille Alcantara et ces 4 personnages que l'écrivaine nous raconte l'histoire d'une Malaisie sous occupation, d'une part colonisée par les Britanniques en 1935 et 10 ans plus tard envahie et occupé par les Japonais en 1945.
Elle nous décrit les relations difficiles entre les malais et les Britanniques et l'horreur qu'ils ont subi sous l'envahissement et l'occupation Japonaise.
J'ai beaucoup aimé cette histoire ! J'ai adoré voyager en Malaisie, dont je ne connaissais finalement pas grand-chose de son histoire.
Je me suis laissé emporter par la plume de Vanessa Chan et je me suis attachée à chaque personnage de cette famille qui m'a bouleversé par tout ce qu'elle a dû traverser !

Voilà pour moi ce livre avec son histoire, plutôt difficile, ne m'a pas laissé indifférente, et ce fût une belle découverte que j'ai adoré lire !
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En lisant cet ouvrage que j'avais choisi pour sa couverture, je ne m'attendais pas à découvrir une lecture aussi riche... Et pour cause, La tempête que nous avons déchaînée revient sur un pan de l'Histoire mondiale dont je n'avais pas connaissance. Quand on pense à la Seconde Guerre mondiale, ce qui nous vient d'abord à l'esprit sont les événements qui se sont passés en Europe ou ceux où s'affrontent les grandes puissances mondiales... Et pourtant, on se rend compte en creusant un peu que nous avons un prisme assez réduit et réducteur de ce conflit...

Récit inspiré par sa propre histoire familiale aux origines malaisiennes, Vanessa Chan nous propose un récit aussi passionnant que bouleversant. Véritable page turner, je n'ai pas vu défiler les 400 pages du récit. J'étais pendue à la plume de Vanessa Chan décrivant les événements touchant la famille de Cecily Alcantara.

Roman historique à la double temporalité, j'ai aimé la manière dont les chapitres s'entremêlent avec les récits des membres de cette famille dont le destin est vite rattrapé. Même si les conditions sont difficiles et que l'espoir est mince en cette période de troubles, j'ai ressenti un sentiment d'espérance tout au long de cette lecture.

Je tiens à féliciter notre jeune auteure pour ce premier roman aux personnages attachants que j'ai trouvé très abouti. J'espère qu'en le découvrant, vous aurez comme moi l'agréable surprise d'avoir eu un coup de coeur.
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La période de la Seconde Guerre mondiale est une époque très scénarisée dans la fiction historique, mais le premier roman de Vanessa Chan propose la vision orientale du conflit alors que nous sommes davantage habitués au point de vue occidental. de la même manière, il offre le point de vue des colonisés plutôt que celui des colonisateurs.

En prologue, l'autrice déclare que les grands-parents en Malaisie refusent de parler des quatre années d'occupation japonaise de 1941 à 1945, tant la situation était terrible. Et c'est précisément cette époque, et celle qui l'a précédée, qu'elle a choisi d'évoquer en retraçant l'expérience de la famille Alcantara : Gordon, Cecily et leurs trois enfants, Jujube, Abel et Jasmin.

Le roman débute en février 45 sur la disparition de jeunes garçons enlevés pour être internés dans des camps de travail.
" Quelques mois après l'invasion japonaise, les écoles commencèrent à fermer et les soldats à occuper les rues. Les Japonais firent plus de morts en trois ans que les Britanniques en cinquante. Cette brutalité surprit les paisibles Malais, habitués au flegme et à la moue blasée des Britanniques, lesquels avaient coutume de les laisser en paix du moment qu'ils obtenaient leurs quotas d'etain et de caoutchouc. "

Lorsque son fils Abel disparaît, les flashbacks qui commencent dans le chapitre suivant dévoilent le passé d'espionne de Cecily. Grâce à la position de son mari au sein de l'administration coloniale britannique, elle est entrée en contact avec un homme qui se présente comme Bingley Chan, un marchand de Hong Kong. Il s'agit en fait de Shigeru Fujiwara, un agent de l'armée impériale japonaise qui travaille secrètement pour renverser les Britanniques. Il attire Cecily avec son discours sur "une Asie pour les Asiatiques" , mais elle est aussi séduite par son charisme et phantasme sur une possible relation. Elle accepte de lui remettre des informations volées sur le bureau de son mari.

L'autrice fait de Cecily un personnage complexe, tiraillé entre ses désirs d'indépendance et son rôle d'épouse et de mère. Même s'il est difficile pour les lecteurs d'éprouver de la sympathie pour cette femme qui fait toujours les mauvais choix, il faut reconnaître qu'elle est un personnage fort qui refuse d'être enfermée dans les rôles étouffants qu'on veut lui imposer.
Avec des revendications féministes, elle veut contribuer au basculement de l'Histoire en oeuvrant pour la fin de la colonisation britannique.
D'autant plus qu'elle souffre du rapport de classes instauré par la classe dirigeante blanche de Grande-Bretagne envers les employés asiatiques. Même si la situation de son mari l'amène à côtoyer les occupants, elle éprouve " ce pincement de honte qu'elle ressentait chaque fois qu'une épouse britannique l'evitait chez un commerçant, ou chaque fois que son mari rentrait chez eux, tout exalté d'avoir reçu le vague assentiment d'un collègue blanc qui peinait à se souvenir de son prénom. "

La sexualité de Cecily est alors abordée pour exprimer le profond ascendant que le japonais exerce sur elle. En donnant cet appétit sexuel à une mère de famille, l'autrice assoit l'emprise exercée par Fujiwara et accorde à son héroïne une libido que certains seraient tentés de confisquer en raison de sa situation familiale.
"Cela faisait des mois que son ventre se nouait à chacune de leurs rares rencontres. En sa présence, Cecily avait l'impression d'être à la fois ivre et assoiffée."
"Il suffisait que Fujiwara prononce son prénom pour que chaque pore de sa peau exsude- de la sueur, du désir, de l'excitation, autant de réactions primaires qui donnaient à Cecily l'impression de se liquéfier."
Ce désir refoulé va se révéler plutôt positif pour elle et pour son entourage. On découvre alors une épouse épanouie, une mère attentionnée et une femme au foyer diligente. le sentiment amoureux s'exprime essentiellement dans la perspective de relations sexuelles et métamorphose la mère de famille car " la joie qui l'habitait agissait comme un bouclier."

Au fur et à mesure que la trahison de Cecily se développe dans les chapitres flash-back, les horreurs de 1945 se déroulent en parallèle pour chacun des enfants qui prennent en charge la narration.
On découvre la situation tragique d'Abel dans le camp de travail, et le fait qu'il ait été vendu aux Japonais par son professeur d'histoire à l'école de garçons, un missionnaire britannique nommé frère Luke qui prétendait aimer tous ses élèves.
Jujube, la fille aînée, sérieuse et responsable, doit assumer son travail dans un salon de thé mais aussi veiller sur sa famille puisque ses parents n'en sont plus capables depuis la disparition d'Abel et la gouvernance japonaise.
Parmi les nombreuses exactions commises par l'armée d'occupation, l'autrice révèle l'enlèvement de filles très jeunes qui sont envoyées dans des " centres de confort", qui sont en fait des bordels pour les soldats. La petite Jasmin, huit ans, est alors enfermée dans la cave jusqu'au jour où elle s'échappe et disparaît à son tour.

De nombreux personnages de Vanessa Chan se posent la question de savoir ce qui fait une "bonne" ou une " mauvaise" personne.
Mais la réponse est d'autant plus difficile qu'elle change en fonction du contexte ou dans le cadre de situations traumatisantes.
La promesse de Fujiwara semblait bénéfique pour la Malaisie mais n'a apporté que des crimes et des violences. Malgré ses bonnes intentions, Cecily a donc mis sa famille et son pays en danger.
Comme si elle en avait le pressentiment, elle déclarait au début du roman :"N'est-ce pas ce qui fait l'homme, d'être à la fois bon et mauvais ?."


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En 1945, Cecily vit la guerre comme une déchéance. Son mari a perdu son poste de fonctionnaire quand les Britanniques ont quitté le pays, chassé par les Japonais. Quand son fils, Abel, disparait, elle sait que tout est de sa faute, mais personne ne doit savoir, ni ses filles, Jasmin et Jujube, ni son mari, Gordon.
J'ai terminé ce roman, espérant toujours réussir à éprouver de l'empathie pour les personnages, mais je n'y suis jamais parvenu. Et à part de parler de l'occupation de la Malaisie, d'abord par les Britanniques, puis par les Japonais, le roman n'aborde jamais la vie dans ce pays et pourrait se passer à peu près n'importe où. Et c'est logique puisque le seul but de Cecily et son mari, c'est d'être le plus blanc possible et le plus intégré à l'intelligentzia britannique, rejetant tout ce qui pourrait amener une tâche sur leur CV (amis compris). Tout ce qu'il faut pour ne pas les apprécier.
Il y a aussi énormément de passivité de la part des personnages, tant les parents que les enfants. Chacun d'entre eux se révolte intérieurement de ce qui se passe, mais aucun n'agit vraiment : Cecily s'enferme dans sa chambre en attendant le retour de son fils, Abel boit pour noyer sa douleur mais ne résiste jamais, Jujube sert les dents face aux Japonais mais obéi en baissant la tête, Jasmin refuse de rester cachée pour la protéger.
Je suis ressortie de ma lecture sans émotion aucune avec une indifférence pour le destin des personnages et une histoire qui m'a laissée de marbre.
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Une lecture en demi-teinte pour ma part : J'ai aimé ce livre, j'ai aimé le lire, mais j'en attendais quand même un peu plus.
Les points forts : Vanessa Chan nous fait découvrir un point de vue sur la seconde guerre mondiale que, pour ma part en tout cas, je ne connaissais pas bien, à savoir la conquête et l'exploitation d'une bonne partie de l'extrême-orient par les Japonais, dont la Malaisie ou se passe le récit.
J'ai aimé la narration à plusieurs voix et l'équilibre délicat entre raconter des choses très dures sans donner au lecteur l'envie de fuir.
Les points faibles : Vanessa Chan se base en grande partie sur des témoignages de cette période. Même si je trouve cohérent de vouloir donner la parole à des malaisiens sur cette partie de l'histoire, ce choix à pour conséquence de déséquilibrer le récit : un seul personnage raconte la période avant la prise de pouvoir des japonais en Malaisie, trois personnages racontent l'après. J'ai trouvé un peu dommage de n'avoir qu'un point de vue sur cette partie de l'histoire.
Le rythme est également un peu déséquilibré, avec quelques longueurs vers les deux tiers du livre, avant la conclusion finale qui est par contre très prenante.
En bref, un livre intéressant comme première approche de cette période de l'histoire, des personnages attachants et une intrigue prenante. Attention, quelques passages assez durs, voir éventuellement choquants :
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C’est la guerre qui fait ça. Elle nous fait du mal.
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