AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Heures de Paris tome 1 sur 1

Jean-Philippe Domecq (Autre)Gustave Geffroy (Autre)Joris-Karl Huysmans (Autre)Jean Lorrain (Autre)
EAN : 9791093098586
259 pages
La Bibliotheque (08/10/2020)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Vers 1900, Ollendorff publie Les Minutes parisiennes, à savoir Paris heure par heure décrit par un écrivain et un graveur Et ce sont ces textes ollendorffiens de 1900 qui vont convier a` leur table les modernes, ces convives d’un sie`cle plus tard. A ces heures e´crites en 1900 vont correspondre heure a` heure, ou quasi, des heures e´crites en 2020. Sur plus d’un sie`cle, le lecteur lit successivement une heure ancienne et une heure actuelle. Pre´cipite´ de Paris qu... >Voir plus
Que lire après Heures de Paris, tome 1Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les éditions La Bibliothèque continuent le travail, exigeant, commencé à la fin du XIXe siècle : raconter heure par heure la vie des Parisiens et les quartiers de la ville.
En écho, en comparaison, des allers-retours sont proposés entre les minutes de 1900 et celles de 2020 par des auteurs et artistes contemporains de chaque époque.
Les auteurs ou témoins nous racontent, nous dessinent, nous photographient les quartiers de Paris et nous dressent le portrait de Parisiens, inconnus, voisins, amis, homme politique ou narrateur, à un instant t.

Ce premier tome offre une belle découverte des auteurs de la Belle Epoque et d'artistes contemporains. Cette lecture est idéale pour les amoureux de Paris, afin de voir l'urbanisation, la gentrification, la transformation de la ville. Les Parisiens, eux aussi, ont changé. Les classes ouvrières, les bourgeois, les groupes sociaux, ont laissé la place à l'individu déambulant seul dans un Paris anonyme, où les migrants sont exclus de l'autre côté du périphérique.

On retiendra, par exemple, Belleville à 7 heures du soir. En 1900, Gustave Geoffroy décrit la foule dans les rues à l"heure de l'embauche et de la débauche. Ces personnes sont croqués sur le vif par Joaquim Sunyer, pour capter les gestes, les attitudes, les caractères des uns, les professions des autres (fleuriste, propriétaire de café...). Ensuite, l'auteur nous raconte les relations amoureuses d'une fleuriste et la solidarité féminine. Gustave Geoffroy interroge ensuite un petit propriétaire, et on parle déjà de logement insalubre, de pression immobilière et de paupérisation. Il écoute ensuite une scène de ménage chez ses voisins et l'on entre subtilement dans leur triste vie familiale : le père harassé de travail qui se tourne vers l'alcool et la mère de famille qui peine à joindre les deux bouts pour nourrir la famille. Les loisirs des Parisiens sont aussi évoqués : les amourettes, les bistrots, les parties de pêche, le vélo, les excursions à la campagne sont des soupapes dans ce quotidien laborieux. Enfin, Gustave Geoffroy finit sa minute avec la rencontre de Gambetta avec des ouvriers du quartier, plein de revendications.

En 2020, Louis Stéphane Ulysse nous montre les changements du quartier de Belleville, les différences ; les fast-food sont les nouveaux cafés. Les music-hall ont disparu au profit de magasins et de grandes enseignes. La souffrance contemporaine des Parisiens est incarné par Momo, qui ne trouve plus de sens à sa vie, et se refugie dans les fêtes et la drogue. L'auteur montre le multiculturalisme actuel du quartier, le brassage des cultures et des religions. Il nous montre aussi les problèmes de racisme, de violences, et de pauvreté qui marquent la société contemporaine.

Plongez de manière attentive dans ce premier tome des minutes parisiennes ; le passé éclaire toujours le présent ! Ces descriptions de Paris se retrouvent dans un livre de belle facture, à la mise en page soigné et au papier de bel qualité.
Merci à Babelio et aux éditions La Bibliothèque pour ce voyage dans le temps !
Commenter  J’apprécie          60
Merci au "Masse Critique" et aux Editions de la Bibliothèque pour cette découverte.
J'ai trouvé que c'était une belle idée que de mettre en parallèle, en résonance, des Heures de Paris écrites en 1900 et des Heures de Paris écrites en 2020. L'exercice n'est pas évident, mais rend très bien compte des évolutions de la vie parisienne.
A chaque heure son auteur, à chaque auteur son quartier. 1900 d'abord, 2020 ensuite. Quels changements! Bien sûr, les quartiers (Belleville, Gare du Nord, Grenelle, Bastille - pour ce premier tome) ont subi de profondes transformations, mais les gens aussi ont changé, et le regard des écrivains sur ces quartiers aussi. C'est ce qui a rendu ma lecture "mitigée".
Les auteurs de 1900 parlent du quartier, mais aussi des gens, de leurs vies, de leurs habitudes. Les récits sont très vivants. Les auteurs de 2020 évoquent "leur" quartier et parlent...d'eux. J'ai trouvé cette approche dommage. Cependant, elle contribue à rendre compte des évolutions de Paris : Paris où en 2020 on se regarde soi, où on ne fait plus attention à l'autre. La vie se résume à ce qu'en vit l'auteur. Même l'évocation des voyageurs de la Gare du Nord ne sort pas de ce point de vue.
Seul LS Ulysse échappe à ce travers en nous entraînant dans une aventure qui ne peut se passer qu'à Belleville.
Cela ne m'empêchera pas de lire les deux autres tomes prévus, parce que j'aime Paris, parce que l'exercice n'est pas facile et que la curiosité prend le pas sur le reste. Et en plus, les Editions de la Bibliothèque sont très belles.
Commenter  J’apprécie          80
Ce livre a pour ambition de dresser un pont entre Paris 1900 et Paris 2020 : est-ce que Paris, cette ville aux multiples facettes, un siècle plus tard, est toujours la même ?
Les éditions La Bibliothèque mettent en parallèle les ecrits et illustrations des minutes parisiennes originelles avec des écrits et dessins contemporains afin de répondre à cette question.
Je ne connaissais pas particulièrement ce projet éditorial du début XXe. Ce livre en dresse un portrait complet où l'on comprend les motivations et difficultés de cette entreprise littéraire et artistique.
Chaque recit est un focus, un arrêt sur image sur la vie quotidienne... Tel un kaléidoscope, sans en saisir un sens global, une unité faisant une histoire... Ces morceaux, s'ils sont beaux laissent un goût d'inachevé, rende l'oeuvre et la ville insaisissable et incitent à la réflexion.

Les écrits mis en parallèle m'ont néanmoins intéressés de manière inégale.
Ainsi, certaines thématiques m'ont interpelées : le chapitre "Interview d'un petit propriétaire" pp 32-36 de Gustave Geffroy décrit bien les déboires d'un propriétaire pour trouver des locataires fiables qui auront les moyens de payer leurs loyers et qui ne dégraderont pas l'habitat.
Ce portrait de 1900 pourrait tout à fait être transposé, pratiquement à l'identique, à notre siècle.
J'ai souri lors de la lecture des bicyclistes parisiennes dans leurs tenues improvisées (p 113- texte de Jean Lorrain, 1893).
Les illustrations de Théophile Alexandre Steinlen ont le charme suranné des illustrations des romans lus dans ma jeunesse.
Pour 2020, j'ai apprécié la description de la gentrification du quartier de Belleville en contraste avec les personnes vivant dans le dénuement des campements près du périf (p. 78, récit de L-F Ulysse). J'ai rêvé à la contemplation depuis la fenêtre de J-P Domecq au-dessus de la gare du Nord. J'ai été amusée par la transposition de "L'Origine du monde" en bikini (p. 206) et la description des réflexions de l'artiste qui se cherche (texte et superbes croquis de Nadja) est une mise en abyme de notre société qui cherche un sens. Ce récit était le plus philosophique de ce livre.

D'autres arrêts sur image m'ont laissé de marbres ou semblé peu à la hauteur des autres écrits : le récit cocasse de Momo (Une histoire irracontable de L-F Ulysse) digne des cours de recré pp 53-64, dresse un portrait du quartier Belleville tel un melting pot des religions cohabitants dans le quartier.

J'ai découvert les éditions La Bibliothèque à travers ce livre et j'avoue que c'est une belle surprise : l'ouvrage est de qualité aussi bien par son aspect physique que son contenu. le format est agréable, le papier de qualité, une mise en page aérée, les textes, illustrations et références choisis avec soin... le tout forme un bel objet qu'on a envie d'ouvrir enrichi par la variété des styles d'ecriture et des graphismes (gravures, croquis, cartographie,...) avec de nombreux détails sur leur contexte de création et leurs auteurs ou illustrateurs.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Si j'essaie de montrer, au début de ce petit livre, le vie de la rue, la vie de la foule, avant de dire quelques aspects précis, quelques rencontres particulières, c'est pour donner un exact point de départ à cette promenade à travers le réel. La vis sociale trouve dans la foule son élément premier. Quelles que soient les forces dirigeantes qui s'établissent, les influences individuelles qui s'exercent, il faut bien en venir à en connaître l'existence permanente de cet élément à la fois stable et changeant. Lorsqu'une période d'agitation cesse, lorsqu'une influence de classe ou d'individu prend fin, que reste-t-il?
Il reste l'Histoire, il reste l'esprit humain, accru ou changé - et il reste l'humanité, les millions d'êtres qui continuent de vivre, qui reçoivent et transmettent le dépôt qui leur est confié.
Commenter  J’apprécie          20
Dans les années 90, tout le monde connaît Momo à Belleville. C'est un enfant du quartier. Il rend toutes sortes de services en disant qu'il travaille à Canal. Un soir, il se retrouve dans une fête pleine de chair et de poudre. Les femmes sont des stars, les hommes sont puissants. Tout clignote de partout. Un coup, Momo est dans le noir; un coup, Momo est dans la blanche, mais au dernier coup, c'est le gars de la météo qui est dans Momo.
Commenter  J’apprécie          40
Toute une vie de misère, de déceptions, de disputes, est bientôt racontée en quelques instants, par cette fenêtre de Faubourg ouverte sur le silence et la chaleur du soir.
Commenter  J’apprécie          00
Faire des tableaux sépia de personnages banals dans la vie banale.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Jean-Philippe Domecq (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Philippe Domecq
13e édition du Prix Psychologies-Fnac de l'Essai 2019. le Prix Spécial est décerné à Jean-Philippe Domecq pour son livre "L'amie, la mort, le fils" dédié à Anne Dufourmantelle (éd. Thierry Marchaisse). "Un texte d'une qualité extraordinaire, d'une sensibilité, d'une poésie, d'une profondeur et, j'ose le mot, d'une spiritualité – qui ne dit pas son nom – étonnante. Un livre absolument bouleversant, très difficile à qualifier, hors de tout, et je pense même hors de lui-même" (Christilla Pellé-Douël, Psychologies Magazine, extrait du discours de remise du Prix).
Présentation du livre : Anne Dufourmantelle a péri le 21 juillet 2017 pour sauver des enfants de la noyade en Méditerranée, dont le propre fils de l'auteur. Elle était psychanalyste, philosophe, romancière, auteure d'une oeuvre reconnue de par le monde. Sa notoriété culturelle ne suffit pourtant pas à expliquer l'émotion considérable qui s'est répandue à l'annonce de sa mort, en France et au-delà, jusqu'auprès de gens qui ne l'avaient jamais lue ni entendue. Ce récit de chagrin livre le portrait d'une femme exceptionnelle, en même temps qu'il médite sur les rapports père-fils, l'origine du sacré et l'aura d'un être qui avait « la passion de l'amitié »
En savoir plus : http://www.editions-marchaisse.fr/catalogue-lamie-la-mort-le-fils.html
+ Lire la suite
autres livres classés : parisienVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3231 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}