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EAN : 9782823620795
256 pages
Editions de l'Olivier (15/03/2024)
3.66/5   239 notes
Résumé :
Paul a commis l’irréparable : il a tué son père. Seulement voilà : quand il s’est décidé à passer à l’acte, Thomas Lanski était déjà mort… de mort naturelle. Il ne faudra rien de moins qu’une obligation de soins pendant un an pour démêler les circonstances qui ont conduit Paul à ce parricide dont il n’est pas vraiment l’auteur.

L’Origine des larmes est le récit que Paul confie à son psychiatre : l’histoire d’un homme blessé, qui voue une haine obsessi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 239 notes
Quel prologue, époustouflant, qui place le lecteur dans l'intensité d'une tragédie antique ! Paul Sorensen, la cinquantaine, vient d'être arrêté pour avoir abattu son père post-mortem dans une morgue. Il présente son destin comme marqué par la mort, né d'une mère décédée en couches en même temps que son frère jumeau.

« Chacun de mes anniversaires commémore la mort de Marta et de mon frère. L'origine des larmes se trouve là, au fond du ventre de ma mère. Ce ventre dont je n'aurais jamais dû sortir. Ce ventre qui aurait dû m'ensevelir au côté de mon frère. Ce ventre qui m'a expulsé au dernier moment vers la vie sans que je ne demande rien ni que je sache pourquoi. de l'air est entré dans mes poumons pour la première fois au moment même où leurs coeurs ont arrêté de battre. »

Suite à son procès pour atteinte à l'intégrité d'un cadavre, il écope d'une année de prison avec sursis et d'une prise en charge médico-psychologique obligatoire pendant un an : une séance par mois, un sujet par mois.

Au départ, l'intérêt est happé par le personnage du père. On attend avec impatience le réquisitoire de Paul pour comprendre son geste inouï. Jean-Paul Dubois évacue rapidement cette attente car on comprend vite que le père incarne toute la sauvagerie et la violence du monde. Ce personnage est tellement outré, monstrueux dans ses actes et paroles, totalement impardonnable, qu'il en devient presque irréel, mais sa présence hante tout le récit par l'impact qu'il a eu sur la vie Paul.

La construction narrative est faussement simple. Douze chapitres, un par mois, un par séance, un sujet par séance, pour savoir si Paul va réussir à se décharger du fardeau de son existence et sortir du trou noir de la haine que lui inspire son père. Ce qui a aimanté ma lecture, c'est le portrait désespéré de Paul, un homme profondément seul, raconté par moultes digressions brillantes qui dessinent la réalité d'une vie fracassée et inconsolée ( « cet homme est entré dans ma tête, il y vit en ne laissant que désordre derrière lui. Il entre, sort, fait ce qu'il veut, n'importe quand, n'importe où. Même quand il n'était pas là, on l'avait en nous, comme une amibe, un parasite mental. »

La maitrise narrative de cette introspection labyrinthique est admirable, des détails inattendus venant faire écho à d'autres, de façon encore plus inattendue, autant de contre-poisons au venin paternel : le peintre coréen Kim Tschang-yeul, l'ancien secrétaire général de Nations Unies Dag Hammarskjöld, le moine néerlandais Thomas a Kempis entre autres. En filigrane, une réflexion bouleversante sur la mémoire se déploie, sur les mécanismes des souvenirs et de la perte. On n'échappe pas à sa mémoire.

C'est sans doute le roman le plus sombre de Jean-Paul Dubois, baigné dans une pluie perpétuelle quasi dystopique ( nous sommes en 2031 ) et pourtant, il y a bien une juste dose d'humanité qui vient, malgré tout, éclairer le noir de l'ensemble, accompagnée d'une tendresse parfois teintée de burlesque : le logiciel d'I.A. avec lequel discute Paul, si civilisé et courtois ; l'amour d'une mère adoptive ( inoubliable scène des jouets pris en photo ) ; la relation avec le génial psychiatre ( il souffre d'une maladie de l'oeil provocant un larmoiement continu qui l'oblige à sortir de son cabinet pour se mettre du collyre, de peur que ses patients pensent qu'il pleure à cause de ce qu'ils lui racontent ) et ses compagnons chiens.

« Wats avait la particularité, quand il était sec, d'avoir un pelage qui gonflait et magnifiait une stature. En revanche, une fois mouillée, sa toison s'effilochait misérablement, lui donnant l'apparence d'un gros rat. Il avait aussi de tout petits os, des pattes effilées comme des talons hauts et un museau aussi pointu qu'un pic à glace. J'avais donc deux chiens. L'un, sec, une vraie merveille. L'autre, mouillé, une totale affliction. Wats avait aussi cet étrange besoin, en voiture, de mettre son museau à la portière et de demeurer dans cette position, sans broncher, même au-delà des cent trente kilomètres-heures réglementaires. le vent plaquant les poils sur son museau déformait ses babines, lui donnant un visage effrayant, à tel point que j'avais honte de doubler un véhicule. »

Dubois est un des rares auteurs français à savoir manier avec autant d'élégance et d'intelligence tragédie et comédie. Il compose ici un roman d'une noirceur drolatique qui émeut autant qu'il désole.
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Passer entre les gouttes.
Sortez les bottes et les parapluies, il n'est question que de flotte dans le dernier roman de Jean-Paul Dubois. Risque de submersion.
En 2031, il pleut sans discontinuer sur Toulouse depuis plusieurs mois. La Garonne est en crue qui l'eut cru ?
Paul Sorensen vient de faire un aller-retour au Canada, non pas à cause de la météo, ni parce qu'il y a toujours une escale à l'érable pour Caribous mal lunés dans les romans du Goncourisé, mais pour rendre un dernier hommage à son défunt père, en… lui tirant deux balles dans la tête. Est-ce un crime de flinguer un cadavre ? Avis aux passionnés de la jurisprudence des prétoires de la pétoire.
« Tu ne tueras point ton prochain ». Au Sinaï aïe, pas de trace après ce commandement d'un post scriptum du genre « … surtout s'il est déjà mort ». La justice est bien ennuyée pour qualifier l'acte et Paul Sorensen, fabricant de housses mortuaires de son état, est condamné à suivre une thérapie pendant un an auprès d'un psy qui a toujours la larme à l'oeil.
Le roman décrit le contenu des séances mensuelles chez ce garagiste de l'inconscient et le récit fait l'étalage des névroses et traumatismes qui permettent de comprendre ce geste insensé. le père, ordure non recyclable, escroc, manipulateur, égoïste a tout pour déplaire. Mauvais père, mauvais mari, mauvais associé, bon à rien, mauvais en tout.
L'humour de Dubois permet d'éviter la noyade dans cet océan lacrymal bien sombre et je n'ai pas eu besoin de sortir ma bouée Canard, anneau de natation que je porte pourtant avec beaucoup d'élégance.
Ce roman pluvieux, qui ravirait Evelyne Dhélia, toujours en dépression en l'absence de dépressions, draine en arrière-plan un thème cher à cet auteur, celui de la solitude qui m'a particulièrement ému. A travers son personnage en carence d'affectation, prêt à se bercer d'illusions en Scandinavie sur les traces d'un grand-père (ancien secrétaire général des Nations Unies), ou son attachement à un chien mystérieux sur les plages de la Côte Basque, le récit souligne que les racines infantiles du sentiment de solitude sont incolores mais qu'elles ne disparaissent pas avec les cheveux blancs. La solitude s'apprivoise mais le solitaire ne se laisse pas apprivoiser.
Comme souvent avec cet écrivain fataliste, j'ai vu que les avis étaient partagés sur ce roman qui n'a rien de pleurnichard. Pour ma part, je n'ai pas eu besoin de sortir les rames et j'apprécie toujours autant la forme de connivence que le style de Jean-Paul Dubois instaure avec le lecteur que je suis. Ses histoires, légères ou sombres, me parlent, ses personnages renfermés me sont familiers. Et puis étant Toulousain, je suis aussi forcément un peu chauvin.
Livre offert par un rayon de soleil qui n'a pas la larme facile.
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Du Réel.

Jean-Paul Dubois fait partie de ces auteurs dont j'ai lu tous les ouvrages et dont j'ai tout aimé. Ou presque. Il y a « Hommes entre eux », par exemple, qui rentre dans ce que j'appelle pompeusement les périodes « off ».
L'Origines des larmes en fait indéniablement partie.
Je tiens à présenter par avance mes excuses pour le ton pompeux, légèrement ampoulé de ce petit billet sur lequel le nouveau style de mon cher auteur a déteint.
Je ne m'y attendais pas, il m'a pris par surprise. Il faut parfois un peu de temps pour rentrer dans un Dubois. Mais tout de même, là il a fallu de je retrouve mon Dictionnaire des mots rares et précieux !! Jugez vous-même:
Chancissure, cryptogamique, controuvé, ergastule, érubescence, aristarque, épiphora, conjonctivochalasis, baltique, péricaryon, tronies, empyreume, enbata, galerne, acide ursodésoxycholique etc.
Voilà par exemple pour les mots. Mais il faut aussi compter sur l'érudition des références :
Samuel Taylor Coleridge, Thomas a Kempis (connu pour un livre surprenant intitulé L'Imitation de Jésus-Christ) , Arnaud d'Amaury, Salomon van Ruysdael (peintre flamand du fameux Après la pluie) , Dag Hammarskjöld, Bo Besko, Kim Tschang-Yeul (l'homme qui peint des gouttes d'eau et dont le musée est sur l'île de Jeju, au sud de la Corée du Sud, où j'ai eu la chance d'aller) et tout est à l'avenant.

Et si c'est pour le moins déconcertant, il faut dire qu'on s'y fait rapidement en épousant la personnalité de notre anti-héros, Paul Sorensen.
Vous le savez peut-être, il y a des récurrences dans l'oeuvre de Dubois : les personnages principaux se nomment Paul ou Jean-Paul, on y rencontre des chiens et des avions et même assez souvent des tondeuses à gazon…

Paul est né en 1980. Sa mère et son jumeau n'ont pas survécu à sa naissance. Il a été élevé à…Toulouse (évidemment!) par le pervers, l'odieux, l'abominable Lanski, son géniteur. Mais aussi par l'aimable Rebecca, sa mère adoptive. Marta, la mère biologique, lui lègue ...son patronyme.
L'action se déroule en 2031. Après une longue période de sécheresse, il pleut continuellement depuis deux ans. Paul a repris l'entreprise de Rebecca à la mort de celle-ci et vend des housses mortuaires très haut de gamme. L'entreprise, Stamentum, se porte à merveille en ces périodes troubles.
Mais voilà, Paul est jugé pour avoir tiré deux balles dans la tête de son père déjà mort et gisant à la morgue.
Il sera condamné à une obligation de soins : pendant un an, il devra être suivi par un psychiatre pour cet étrange parricide.
L'action (si l'on peut dire, il ne se passe pas grand chose…) peut se dérouler tranquillement .
Au fil des quatorze séances, Paul va se confier plus ou moins aimablement au Dr Frédéric Guzman qui souffre, lui, d'un sévère épiphora : son oeil droit pleure, pleure sans arrêt.

Ce livre est une réflexion puissante et, comme toujours chez l'auteur, drôle et désabusée, sur…l'origine des larmes.
Il y aura beaucoup d'eau, on y parlera beaucoup de la mort mais le vrai sujet est ailleurs, bien sûr. Ce livre est une aimable dissertation sur le réel. Mine de rien. Aux détours de toutes ces histoires d'intelligence artificielle, de maladies à prions, de photos de jouets et de l'incroyable chien Watson. L'épisode le concernant est un petit morceau d'anthologie, extrêmement drôle, sans doute le meilleur moment du livre.
Il y sera beaucoup question de Nom du Père à partir de l'abominable Thomas Lanski à la fois omniprésent et forclos, doublement forclos, on le comprendra lors de ces fameuses séances. La relation qui va s'installer entre Guzman et Paul aura de quoi surprendre !
Je disais donc le réel ou le Réel, comme vous voudrez, qui fait dire à Paul, retournant l'aphorisme : « Pourquoi y-a t'il Rien plutôt que quelque chose ? »

Je ressors songeur de ce livre mélancolique, vous laissant mes impressions à chaud. S'il n'a rien à voir avec « Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon » qui lui a valu le Goncourt 2019, ce n'est pas pour autan un livre d'intello. Un peu quand même. Disons d'intello semi-dépressif alors. Mais parfaitement abordable, dès lors qu'on aura compris qu'il s'agit de second degré !

Mais bon, ne boudons pas notre plaisir!
Dubois tisse une oeuvre aussi déroutante que passionnante, en dehors des chemins battus, et bientôt en alerte submersion permanente…

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Le plus américain des auteurs français nous livre une sorte d'anti-Portnoy sous la forme de confessions à un psy d'un homme pas vraiment obsédé sexuel comme le personnage de Roth, mais plutôt un homme futuriste et anesthésié du désir, un anonyme du sexe qui bavarde de préférence avec une intelligence artificielle dénommée U.No. C'est la justice qui l'oblige à ouvrir la porte à l'interaction thérapeutique – en l'occurrence un psychiatre malade de son oeil qui pleure sans cesse, car Paul avait essayé sa propre voie de guérison : tuer le père, deux fois plutôt qu'une, lui mettre deux balles dans la tête. Un meurtre qui n'en est pas tout à fait un, une sorte de nouveau crime parfait, sûrement pour se libérer et sans le savoir désamorcer la peine ferme, étant donné qu'aux yeux de la justice Paul avait connaissance de l'état préalable de cadavre du père à la morgue, avant de l'occire à nouveau.
Un Paul. Un de plus pourrait-on croire. Mais à l'allure peut-être plus allégorique cette fois. On est en 2031 du côté de Toulouse, les crues bouillonnantes de la Garonne ont succédé à la sècheresse, et Paul Le narrateur connaît l'origine de ses larmes dans la pluie qui tombe à verse, à moins que ça soit plus simplement l'humanité qui pleure. Une hypermnésie inexpliquée de sa naissance lui fait savoir depuis toujours qu'il est né avec un trou en lui en ce 20 février 1980 (30 ans après l'auteur), en ayant perdu par la même occasion son frère jumeau et sa mère. Une vie en échange de deux autres. Pas vraiment étonnant qu'il ait eu besoin 51 ans plus tard de faire des trous dans la tête de son géniteur pervers, celui-là même qui lui offrit pour son sixième anniversaire un canari dont il avait arraché la tête avec ses dents. En plus de la pluie, c'est bien la mort qui trainera ainsi ses guêtres au fil de cette légère dystopie toulousaine, elle s'inscrit en lignée funeste dans la vie de Paul : « Dans notre famille, et dans l'entreprise Stramentum qu'elle dirige, il faut bien convenir que la mort est sans conteste notre égérie, notre actionnaire principale, que je suis le fade héritier de cette firme macabre et très certainement, aussi, le continuateur de la sombre génétique qui l'inspire. »

Jean-Paul Dubois est connu pour ses habitudes – notamment ses personnages de Paul, les tondeuses, les chiens ou les voitures, le fait d'écrire ses romans en un mois – il se reconnaît entre mille dans son art de planter un décor saugrenu pour dérouler le fil d'une prose savoureuse, désenchantée, ironique. Les habitués pourront être surpris ici avec cet écart à peine futuriste qui flaire notre société pour visiter la solitude, la névrose, la perversion ou la crise écologique, mais ils retrouveront leur Paul, pas tout à fait comme les autres, qui semble mêler ses larmes à la pluie incessante d'un dérèglement généralisé. Tout cela rythmé par les sessions mensuelles avec le psy, et l'occasion pour l'auteur de greffer à la vie de Paul nombre de sujets et de réflexions parfois érudites, comme un état de sa mémoire activée par son travail ramassé sur un mois.
Voilà en tout les cas le nième roman d'un auteur toujours en forme qui continue de se renouveler en se réécrivant, un roman profond, noir et beau, à la drôlerie sous-jacente. Un de plus...
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La souffrance étant inévitable, mieux vaut souffrir avec JP Dubois que sans lui.
C'est sensiblement mon ressenti à la sortie de ce roman. Pourtant, avec cet auteur, je suis souvent très bon client, dithyrambique même. Mais là, crotte de bique, je n'y parviens pas.
Dans ma phrase de préambule, remplacez « JP Dubois » par « Jésus » et vous obtiendrez un des propos du livre le plus imprimé au monde après la Bible. Il a été écrit par Thomas a Kempis et sert à l'une des nombreuses et intéressantes digressions qui font le charme des ouvrages de M. Dubois.
Vous prendrez aussi connaissance, à moins que vous soyez plus érudit que moi, de l'existence d'un homme fascinant : Dag Hammarskjöld, secrétaire général des Nations Unies de 1953 à 1961 et qui plus est prix Nobel de la paix, et… grand-père de Paul, le personnage principal du roman. Seul souci, Dag, n'a jamais eu d'enfant…
Vous rencontrerez également le peintre coréen Kim Tschang-Yeul, un Dieu vivant, connu pour ses multiples et merveilleuses représentations de gouttes d'eau.
Éventuellement et poétiquement, l'origine des fameuses larmes.
Mais les larmes chez M. Dubois ont de multiples origines. La plus flagrante, la plus lumineuse est la Mort. La mort de sa mère, la mort de son frère jumeau. Cependant, dans ce roman, rien n'est lumineux, tout est obscur, noir, plombant.
La mort y est d'ailleurs traitée comme une vraie délivrance de l'âme torturée, martyrisée, suppliciée de Paul, au point qu'il aille tuer Thomas Lanski son géniteur de 2 balles dans la tête 15 jours après sa mort. Cet homme abject le mérite amplement, je l'ai mesuré au fil des chapitres lors des rencontres mensuelles de Paul et de son psychiatre M. Guzman.
Cette obligation est le fruit pourri de la condamnation de Paul pour avoir ôter la vie à un cadavre.
Cet échange mensuel constitue « le corps » du roman : « Rouvrir les livres de peine, les almanachs de chagrin, les albums d'humiliation, entendre à nouveau jaillir cette voix de carnassier, voir ses mâchoires mastiquer les jours de nos vies. »

Évidemment, par instant, j'ai été happé par les phrases magiques qui déferlent et m'aspergent en pleine face comme le ressac de la vie. Bien sûr, j'ai apprécié les habiles digressions de cet auteur, notamment sur l'intelligence artificielle et sur le dérèglement climatique mais, noyé d'ambivalence, j'ai ressenti un plaisir certain à tourner la dernière page, comme pour repousser la mort trop présente, trop palpable.
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critiques presse (11)
Lexpress
30 avril 2024
Le Toulousain, discret lauréat du Goncourt 2019, publie "L’Origine des larmes", rédigé selon un rituel précis et nourri par le puzzle de sa mémoire.
Lire la critique sur le site : Lexpress
SudOuestPresse
30 avril 2024
Dans ce roman terrible, Jean-Paul Dubois parle d'un homme fracassé par la personnalité glauque et obsédante de son père, même après la mort de celui-ci.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LeJournaldeQuebec
30 avril 2024
Mettant un peu de côté sa drôlerie habituelle, l’écrivain français Jean-Paul Dubois signe une singulière histoire de vengeance.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeMonde
08 avril 2024
Pourquoi tuer son père, surtout s'il est déjà mort ? Bluffant nouveau Dubois.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
29 mars 2024
Lit-on un roman tragique ou, au contraire, furieusement comique ? On se le demande devant l'histoire d'un pauvre pantin sous l'averse.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
26 mars 2024
Dans son nouveau roman, “L’origine des larmes”, le Goncourt 2019 emmène son lecteur dans un futur proche, où le monde part à vau-l’eau et où on peut tuer son père… mort deux semaines plus tôt.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
22 mars 2024
L'auteur de 74 ans nous présente un homme solitaire, qui préfère la compagnie de l'intelligence artificielle et des chiens à celle des hommes, et dont l'existence a été en grande partie fracassée et gâchée par un père abject.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LesEchos
19 mars 2024
L'écrivain diabolique signe un drôle de drame où les pleurs d'un homme brisé se mêlent à la pluie sans fin d'une France au climat déréglé. L'histoire mi-tragique, mi-comique d'un vrai faux parricide, de la folie des hommes incarnée par un père destructeur.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeSoir
18 mars 2024
Le nouveau roman de Jean-Paul Dubois tente d'expliquer un geste insensé : « L'origine des larmes ».
Lire la critique sur le site : LeSoir
OuestFrance
18 mars 2024
« L'Origine des larmes » paraît ce vendredi 15 mars en librairie. Le Prix Goncourt 2019 interroge la possibilité d'une vie épanouie face au manque d'amour avec un récit poignant.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Bibliobs
15 mars 2024
Dans son dernier roman l'ami Dubois autopsie la névrose d?un homme. C'est au final aussi beau que triste, aussi profond que désespéré.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
(Les premières pages du livre)
Scrotum et Stramentum
Il pleut tellement. Et depuis tant de temps. Des averses irréversibles qui semblent surgir de partout, la nuit comme le jour. Parfois une accalmie laisse entrevoir une parcelle du ciel d’autrefois, bleu lavé, mais très vite assombri par de sombres vagues de nimbocumulus. Cela fait deux années que le temps s’est graduellement détrempé, transformant cette ville de briques sèches en une vallée lessivée par un régime de pluies. Tantôt ce sont de brusques et violentes tempêtes qui décoiffent les toits, tantôt de longues et patientes averses épuisent les arbres et font enfler les fleuves. La punition des eaux épure les rues, accable les charpentes et habite nos vies.
Je suis à la maison, devant la fenêtre de mon bureau, et je regarde les bourrasques qui bousculent les arbres. Cela fait des années que je n’ai pas ressenti autant de calme au fond de moi. Je sais que ces instants sont précieux car ils ne reviendront pas avant longtemps. Après ce que j’ai fait, et cela me surprend à peine, je n’éprouve pas de regret ni d’angoisse. En dépit du déluge, je suis apaisé, comme un homme fatigué qui a fini sa journée. Je sais que l’on va bientôt venir me chercher et m’interroger. Je suis là, prêt à dire ce qui doit l’être. Je ne redoute rien de ce qui vient. J’attends et je profite humblement de cette pluie robuste et têtue qui détrempe nos vies.
Oui, je regarde et j’attends. Je n’ai plus que cela à faire. Je regarde le ciel de cette aube vagissante, je pense à cette maison qui sait tout, à ces murs qui ont tout vu, à toutes ces choses familières qui m’entourent et qui ont tout entendu durant tant d’années. Mais elles ne me seront d’aucun secours. Elles ne diront rien, ne témoigneront pas. Elles demeureront à leur place, me laissant le soin de faire face à ces heures et ces jours et ces nuits qui m’attendent. À ces questions inutiles, ces interrogations déplacées. Se défendre n’est jamais chose facile quand on est seul et que l’on ignore le remords. D’une certaine façon je suis indéfendable et d’ores et déjà condamné à perpétuité à porter la dépouille souillée de l’aïeul. Et peu importe que ce vieillard fût un diable.
J’attends que l’on vienne me chercher.
Mon père, Thomas Lanski, est mort voilà deux semaines, à l’Hôpital général de Montréal, à l’âge de quatre-vingt-deux ans. Mutique, paralysé, il a passé la dernière année de sa vie dans cet établissement. Après son décès, son corps a été conservé durant six jours dans le dépositoire de cette institution. Lorsque j’en ai été officiellement informé, j’ai pris l’avion pour le Canada afin de faire rapatrier sa dépouille et régler les démarches administratives auprès du consulat de France à Montréal. La semaine dernière, lui en soute et moi en cabine avons embarqué sur le vol Air France AF349 à destination de Paris. Quarante-huit heures plus tard, débarqué à l’aéroport de Toulouse et transféré nuitamment, le corps de mon père a été déposé dans une morgue de banlieue, vissée dans un ancien abattoir réhabilité, proche d’un des centres hospitalo-universitaires de la ville.
Durant le vol de Montréal à Paris, une dame assise à mon côté est morte pendant le trajet. Émergeant dans la pénombre climatisée d’un sommeil qui paraissait paisible, sa tête s’est tournée vers moi semblant vouloir saisir une idée qui la fuyait, puis a pris une lente inclinaison vers l’avant, et c’était fini. Le personnel de bord a signalé que le vol allait devoir dévier de sa trajectoire et faire une escale technique pour se poser, au cœur de la nuit, à Shannon, dans le comté de Clare, en Irlande. Sans en préciser le motif, mais insistant pour que chacun demeure à sa place.
C’est là que le corps fut débarqué sur une civière. L’éclairage au sodium du tarmac surlignait la silhouette des hommes qui s’affairaient autour de l’ambulance portes grandes ouvertes. Ils rangeaient calmement leurs accessoires comme les remballent des ouvriers à la fin de leur journée. À cet instant j’ai songé à la famille de cette passagère qui à cette heure-là, blottie au creux d’un autre fuseau horaire, dormait encore dans la quiétude de l’ignorance.
Le fait que j’aie fréquenté plus de morts que de vivants durant ma vie a sans doute contribué à ce que cet événement, pourtant rare dans un avion de ligne, ne m’ait pas surpris ni bouleversé outre mesure. Dans la soute, je suis convaincu que Thomas, lui, a dû s’amuser de la situation en voyant son fils sans qualité côtoyer au plus près une nouvelle fois un corps sans vie. Dans notre famille, et dans l’entreprise Stramentum qu’elle dirige, il faut bien convenir que la mort est sans conteste notre égérie, notre actionnaire principale, que je suis le fade héritier de cette firme macabre et très certainement, aussi, le continuateur de la sombre génétique qui l’inspire.
Je m’expliquerai longuement là-dessus.
En attendant ceux qui doivent venir, j’écoute avec attention le bruit régulier de l’eau ruisselant dans les chenaux, je respire le pétrichor, cette odeur froide, organique, de la pluie se mêlant à la terre, et regarde passer les heures qui, elles aussi, avec lenteur, s’écoulent. Parfois, il m’arrive de me dire que je ne vaux peut-être pas mieux que mon père, ce Thomas Lanski-là. Si tant est que cet infâme nom fût véritablement le sien.
Ils sont arrivés tout à l’heure, vers 6 heures et quart. Trois hommes ruisselants, souillés par l’averse. Des visages interchangeables. Ils se sont présentés à moi et, après avoir vérifié mon identité, m’ont signifié le début de ma garde à vue avant de me demander de les suivre.
Je range quelques affaires dans un petit sac de voyage. J’ignore tout de la durée et de l’itinéraire de celui que j’entreprends. Je vais devoir traverser tellement de pans de mémoire, arpenter tant d’années. Revisiter sa vie, en répondre, est une expédition incertaine, périlleuse et lointaine.
Avant de monter dans la voiture de mes gardiens, je regarde la maison et, à cet instant, je sais qu’elle aussi me dévisage. Elle me murmure la phrase que m’avait dite la seconde femme de mon père vers la fin de son existence : « Il n’y a que deux dates qui comptent dans une vie. Celle de ta naissance et celle de ta mort. »

La clarté du jour n’est plus la même qu’avant. Sous le poids des nuages d’orage, mois après mois, la lumière a décliné. Il n’est pas rare, certains jours, de devoir allumer l’électricité dès le milieu de l’après-midi. L’humidité habite en chacun de nous, pèse sur nos poitrines et une atmosphère de chancissure imprègne l’air que nous respirons.
Les pneumatiques de la voiture, menée bon train dans les rues détrempées, font éclater les flaques en gerbes d’eau. À l’intérieur nul ne parle et seule la radio de bord égraine par moments des messages de patrouille qui se désagrègent dans l’indifférence des fonctionnaires.
Une odeur de tissus moisis tapisse les couloirs réglementaires de l’hôtel de police.
Je suis assis devant une table administrative plaquée d’un faux bois maladroit qui a depuis longtemps renoncé à donner le change.
Face à moi, un homme hésitant s’exprime à tâtons. Il s’est présenté. Comme une ombre. Sa voix éraillée fabrique des mots qu’il semble extirper péniblement de sa gorge. Il n’y a pas si longtemps il était encore jeune. Aujourd’hui son visage présente déjà des traces fugaces de lassitude et de renoncement. Dans le dos de cet inspecteur, une porte de verre, opaque et sablée, barrée d’une plaque noire gravée qui révèle la nature de notre rencontre : « Interrogatoires, salle no 1 ».
L’homme a des yeux cernés de noir, des yeux de mineur qui remonte du fond. Il n’est pas sans conséquence d’archiver ainsi chaque jour les minutes du dégât des hommes. Le hasard nous a mis face à face dans ce que j’appellerais une intimité procédurale. Nos rôles sont assez convenus. Je dois parler, et lui, transcrire.
D’abord les faits, bien sûr. Ceux qui ont motivé la garde à vue. Commencer par ça. Pour le reste, c’est-à-dire l’essentiel, on verra.
Je me nomme Paul Sorensen. Pour des raisons que j’ignore, et que nul n’a jamais pu m’expliquer, j’ai été enregistré à l’état civil sous le nom de ma mère biologique, Marta Sorensen, morte à ma naissance, emportant avec elle mon frère jumeau, le 20 février 1980, à 21 h 30. Cette nuit-là, mon père est ailleurs. Il dîne, paraît-il, en ville. Il n’apprendra la mort de sa femme et celle de l’un de ses fils que le lendemain avant de confier la charge du survivant à un parent et de partir illico pour deux semaines de villégiature dans le sud de l’Italie. Cinquante et un ans plus tard, cet homme est décédé comme je suis né, seul, à l’hôpital de Montréal.
Hier soir, 17 mars 2031, aux alentours de 23 heures, je me suis rendu à la morgue qu’il m’arrive de fréquenter occasionnellement en raison de mes activités professionnelles. Malgré l’incongruité de l’horaire j’ai demandé à l’un des préposés de garde de me conduire jusqu’à la dépouille de Thomas Lanski, mon père. L’homme, qui m’avait reconnu, ne fit aucune difficulté. Et lorsque je lui révélai le but de ma visite, déposer le corps de mon père dans une des housses mortuaires que nous fabriquons chez Stramentum, il m’offrit même son aide pour glisser le cadavre congelé de Lanski dans son nouveau body bag familial. Une fois le transfert accompli, et le cadavre à nouveau déposé dans son tiroir de conservation, il se retira, me laissant me recueillir devant Lanski. J’emploie son nom seul à dessein, ce nom souillé, car il m’est très difficile de prononcer le mot de « père » le concernant. On se fait tout un monde de ce que je vais maintenant raconter. Mais non. Les choses se font naturellement, presque paisiblement, elles s’enchaînent dans une quiétude mentale alimentée par une haine sereine, une sauvagerie légitime couvée depuis l’enfance. J’ai donc baissé la fermeture éclair de notre Stramentum modèle 3277 jusqu’à ce que le corps nu et vieilli de Lanski soit à nouveau dévoilé. J’ai regardé ces vieilles chairs, viandes fripées d’où
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L'amour s’apprend par capillarité. Au jour le jour. En un goutte-à-goutte silencieux qui se délivre sous nos yeux. L'enfant apprend avec les yeux. En reniflant les molécules qui flottent dans l'air, quand il voit la main de son père caresser la nuque de sa mère, la bouche de sa mère embrasser le cou de son père, quand il observe tout cela, il sait que c’est bien, que c’est bon, qu'on peut appeler ça l'amour ou comme l'on veut, mais que c'est agréable d’être avec quelqu'un qui un soir vous dit: "T'u es mon amour et moi le tien, ça tombe bien." p. 166
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Selon le compte-rendu du docteur Van Nuwenborg, la mort est due à une «ELA, embolie du liquide amniotique, complication imprévisible de l’accouchement associant un collapsus cardio-vasculaire sévère, un syndrome de détresse respiratoire aiguë et une hémorragie avec une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD). L'un des deux enfants que portait la patiente est également décédé sans avoir réellement vécu. Dépourvu d'identité, non enregistré, nous ne savons pas ce qu’est devenu son corps. Il a pu être traité en tant que “pièce anatomique” ou alors comme “déchet” selon les définitions en usage. Dans tous les cas il a été détruit. Son jumeau, lui, a survécu».
La mémoire médicale, clinique, s'arrête là. Ensuite j'ignore par quel mécanisme la mienne a pris le relais, comment j'ai pu ressentir ce froid glacial se plaquer sur ma peau sitôt que l’on m'a retiré du ventre de ma mère, comment l'absence soudaine de mon frère m’a plongé dans le vide et l'effroi. Je ne vais pas revenir sur les mécanismes mémoriels que j'ai déjà évoqués dans ma déposition, et qui ne sont qu’une hypothèse sans doute maladroite pour tenter d’expliquer les arcanes de cet archivage, mais ce dont je suis certain, c'est que depuis ce 20 février, depuis ce premier jour, il y a un trou en moi. Je ne sais pas l’exprimer autrement. Il y a un trou au fond de moi. Creusé à mes mesures. Suffisamment profond pour m'accueillir. Il habite en moi. Parfois je le sens, il bouge, change de position ou prend toute la place. Il patiente, il a tout son temps. Il attend que je tombe dedans. Et alors il se refermera. Pourquoi je dis cela? Parce que tout a commencé ainsi. À l’instant même de ma naissance, j'ai senti cette béance s'ouvrir en moi. p. 61-62
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Une maladie à prions, dite Gerstmann-Sträussler-Scheinker. Maladresse, instabilité de la marche, difficulté pour parler, perte de coordination musculaire, démence progressive, atteinte des muscles respiratoires. En général le calvaire ne dépasse pas cinq années. «Votre mère souffre d’un GSS.» Le médecin m'a ensuite demandé si d’autres personnes de la famille en sont ou en avaient été affectées, car il s'agissait là d’une maladie héréditaire. Je n'osai pas lui dire que j’ignorais tout de cette famille, tant du point de vue génétique que généalogique. Je n'étais pas l'enfant de Rebecca, mais celui de Marta.
En apprenant la nouvelle, les premiers mots de ma mère furent : «Tu crois qu’il reviendra quand il saura?»
Par un de ses amis, en lui spécifiant bien les raisons de ma demande, j’obtins les coordonnées de mon père. Trois ans durant je lui ai téléphoné toutes les semaines. Écrit chaque mois. J'ai essayé de faire intervenir des proches. Mais pour lui, sa femme était déjà morte. Quant à moi, je n'aurais pas dû naître. p. 81
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Il est quand même à noter, au-delà de l’aspect symbolique et maladroitement mythologique de cette histoire, que j'aurai passé toute ma vie professionnelle à travailler pour la mort et donc à être nourri par elle. Et je me dis que c'était peut-être cela les termes de l'échange initial et odieux: la vie de mon frère et de ma mère contre l'assurance d’un gîte, d’un couvert puis d'un rassurant bulletin de paye avec en prime, endormies au fond d’un tiroir du bureau maternel, une épaisse liasse d'actions de la Standard Oil, célèbre compagnie pétrolière appartenant à la galaxie rockefellerienne, dissoute depuis 1914 pour ne pas s'être conformée à la loi antitrust édictée par l'administration américaine. p. 122
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Vidéo de Jean-Paul Dubois
Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donnent rendez-vous chaque samedi à 14h00 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • • Norferville de Franck Thilliez aux éditions Fleuve Noir https://www.lagriffenoire.com/norferville.html • J'avais une maison à Los Angeles de Dany Jucaud aux éditions Stock https://www.lagriffenoire.com/j-avais-une-maison-a-los-angeles.html • Darwin - le dernier chapitre de Michel Moatti aux éditions Hervé Chopin https://www.lagriffenoire.com/darwin-le-dernier-chapitre.html • Retour à Whitechapel de Michel Moatti et Stéphane Durand-Souffland aux éditions 10-18 https://www.lagriffenoire.com/retour-a-whitechapel-1.html • Imaginer Calder de Géraldine Jeffroy aux éditions Arléa https://www.lagriffenoire.com/imaginer-calder.html • Grâce à toi papa de Kobi Yamada et Natalie Russell aux éditions le lotus et l'éléphant https://www.lagriffenoire.com/grace-a-toi-papa.html • Grâce à toi maman de Kobi Yamada et Natalie Russell aux éditions le lotus et l'éléphant https://www.lagriffenoire.com/grace-a-toi-maman.html • Journal intime de mon coeur de Clémentine du Pontavice et Ghada Hatem-Gantzer aux éditions EDL https://www.lagriffenoire.com/journal-intime-de-mon-coeur.html • L'Origine des larmes de Jean-Paul Dubois aux éditions de l'Olivier https://www.lagriffenoire.com/l-origine-des-larmes.html • Marie-Antoinette de Charles-Éloi Vial aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/marie-antoinette-9.html • Les lieux du pouvoir: Histoire secrète et intime de la politique De Collectif et Sébastien le Fol aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/les-lieux-du-pouvoir-une-histoire-secrete-et-intime-de-la-politique.html • Salazar: le dictateur énigmatique de Yves Léonard aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/salazar-le-dictateur-enigmatique.html • L'ogre maigre de Sophie Chérer et Émilie Sandoval aux éditions Neuf Poche https://www.lagriffenoire.com/l-ogre-maigre.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • #editionsfleuvenoir #editionsstock #editionshervechopin #editions1018 #editionsarlea #editionslelotusetlelephant #editionsdelolivier #editionsperrin #editionsneufpoche
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