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EAN : 9782385771287
640 pages
Editions Récamier (16/05/2024)
3.84/5   22 notes
Résumé :
Le 24 février 2022, jour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Michel Rinocci, colonel de gendarmerie, surnommé « Rhino », se trouve sur le mont Igman, en Bosnie-Herzégovine. Il a été témoin de l'exhumation
d'ossements de plusieurs victimes bosniaques sauvagement assassinées pendant la guerre, en 1995.
Il était présent. Chasseur alpin dans les commandos montagne en mission de renseignement, il avait assisté impuissant à leur nuit d'agonie.
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Le 24 février 2022, alors que débute l'invasion de l'Ukraine, la procureure Jelena Campara localise sur le mont Igman, en Bosnie-Herzégovine, un charnier où reposent les cadavres d'un crime de guerre commis en 1995. Pour le colonel Rinocci c'est l'aboutissement d'une enquête débutée 27 ans plus tôt alors qu'il était dans les Chasseurs Alpins et qu'il avait observé Vuk (le loup) massacrer une famille.

Vuk, considéré comme décédé à la suite d'un banal accident de voiture, sort de l'ombre en aout 2021, à Paris, lors du cambriolage d'un hôtel particulier, ainsi que « la veuve », sa complice des crimes de guerre. Ces RESURGENCES du conflit qui a ensanglanté l'ex Yougoslavie hantent d'autant plus Rhino (colonel Rinocci) que son fils David part à Sarajevo participer à une présentation de jeux vidéo… et qu'il ne lui a jamais révélé la vérité sur sa mère et sa naissance 25 ans plus tôt. Dans l'avion David fait connaissance de Julie, chargée de relations publiques qui rêve devenir journaliste (modèle Florence Aubenas).

Simultanément, Emmanuel Novak traumatisé par la mort de sa fille, victime du Bataclan, intègre un groupuscule radical et part en Bulgarie prendre le volant d'un camion chargé de déchets radioactifs en vue de fomenter un attentat s'intégrant dans un complot « Rose des vents ». Ce mouvement identitaire finance avec des bitcoins émis par la Banque de Lurac (Xavier Plays), un réseau où se côtoient des mercenaires, des nazis et des orthodoxes proches de la paroisse de Sainte Geneviève des Bois et de la Cathédrale de la Sainte-Trinité de Paris.

Emmanuel, traverse l'Europe via Orava en Slovaquie, Mannheim, Nuremberg et arrive à Tournan en Brie … les charges nucléaires sont au coeur de l'Ile de France. Les terroristes utilisent des plaques d'immatriculation fugaces, démultiplient des camions identiques et communiquent via Encrochat. La menace terroriste approche son paroxysme.

En Bosnie-Herzégovine, David et Julie ont été repérés par la police où les fidèles de Vuk sont nombreux. David enquête sur sa naissance et cherche sa mère Samra qui aurait été victime des bourreaux de Vuk.

Diverses ENTRAVES compliquent l'enquête de Rhino à Paris et à Bratislava, et celle de David et Julie à Sarajevo et Zenica … mais « quand l'abime te regarde, tourne-toi vers la lumière ! »

Superbe roman noir, lourd de 636 pages, dont les RESURGENCES évoquent « L'enlèvement » de Vladimir Volkoff, les ENTRAVES suivent les routes du « Kaboul Express » de Cedric Bannel et la conclusion s'apparente aux twists de Michel Bussi et aux filiations ambiguës de « Un avion sans elles ».

Mais ce n'est pas qu'un roman noir et la préface du Général Christophe Gomart, le soutien (p 637) du Colonel Guillaume Ancel, auteur de « Vent glacial sur Sarajevo », donnent à cette intrigue une dimension historique, voire politique, dans sa dénonciation des crimes de guerre ou de l'hôpital psychiatrique de Kachtchenko en Russie.

La lecture demande de l'attention car les personnages sont nombreux, très nombreux, mais disparaissent parfois très vite (à l'insu de leur plein gré), les acronymes administratifs, policiers et judiciaires peuvent prêter à confusion. La cruauté de certaines scènes dissuadera les âmes sensibles (les crucifié(e)s ne ressuscitent pas) et l'allusion aux « déserteurs du chemin des dames » heurtera la sensibilité de la communauté LGTBQ+ 😉

L'écriture dévoile un grand serviteur de l'état et un homme de coeur, souffrant peut-être d'hétérotaxie, doué d'un réel talent pédagogique pour présenter l'organisation complexe de nos polices et services de renseignements.

Eric Emeraux manie subtilement l'humour en décrivant le PDG « diplômé des grandes écoles HEC, l'Essec, l'Edhec et Néoma » de la BDL … banque dont la ruine m'a rappelé une vacherie d'Emmanuel Todd dans « La défaite de l'occident » : « les revenus plus élevés des plus éduqués traduisent le fait que les avocats, les banquiers et tant d'autres planqués du tertiaire sont, en meute, d'excellents prédateurs. Voici donc la perversion ultime à laquelle le développement de l'éducation a abouti : la multiplication de diplômés crée une multitude de parasites.

Si le lecteur français veut se faire peur et se demander pourquoi son pays s'appauvrit, au lieu de beugler contre les fonctionnaires ou contre les immigrés, il n'a qu'à méditer sur le nombre des étudiants en écoles de commerce, gestion, comptabilité et ventes, dont le nombre est passé de 16 000 en 1980 à 239 000 en 2021-2022. »

PS : Vent glacial sur Sarajevo
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Avant toute chose, un grand merci à Babelio et aux éditions Récamier pour l'envoi. C'est toujours un beau cadeau !
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J'ai aimé ce bouquin, j'ai été prise par l'histoire. Mais je vais quand même commencer par mon étoile en moins. La présentation du livre associait Yougoslavie, siège de Sarajevo, crimes de guerre et traque des criminels en question. Mon petit bémol tient au fait que ces sujets ne sont pas aussi exploités qu'attendus (par moi). En effet outre ce sujet, vous aurez du suprémacisme blanc européen, des secrets de famille, du complotisme terroriste.... Un peu trop sans doute, ce qui peut parfois perdre.
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Ça c'était mon bémol. Car sinon j'ai dévoré le bouquin, plus particulièrement les pages sur Sarajevo, son siège, la position des troupes françaises sous l'égide de l'ONU, les répercussions de l'ancienne et historique amitié franco-serbe. Une sacrée piqûre de rappel !
Des personnages bien dessinés : Rhino officier français en charge de la traque des criminels, ancien casque bleu en Yougoslavie. Tout ce qui tourne autour de ce personnage est clairement maîtrisé par l'auteur qui a exactement le même passé. Donc très intéressant.
Autour de lui vont graviter son fils, une jeune arriviste, des anciens soldats français et des criminels de guerre Serbes.
Une histoire un chouia alambiquée mais prenante. 650 pages que je n'ai pas vu passer !
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Je voudrais remercier les éditions Récamier noir et Babelio pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique. La quatrième de couverture m'avait beaucoup plu, et j'ai commencé ma lecture avec un enthousiasme qui s'est rapidement dissipé. Je regrette de n'avoir pas accroché à ce (long) texte, sans doute plein de qualités, mais je suis complètement passée à côté.
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On comprend dès la lecture de la « Préface » du général Gomart que Éric Emereau sait de quoi il parle : il était le chef de l'OCLCH (l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine). Ce roman est basé sur son expérience personnelle, et l'aspect documentaire se révèle solide et intéressant. le roman se déroule sur deux plans temporels : de nos jours (2021-2022) et dans un passé récent (1994 essentiellement). Dans les deux époques, on suivra le colonel Michel Rinocci (dit Rhino), tantôt dans la traque d'un criminel de guerre que tout le monde croyait mort, Vuk (le loup), et qui vient de réapparaître, tantôt en pleine guerre de Bosnie-Herzégovine. Je me suis égarée dans les ramifications des différentes enquêtes. J'ai perdu pied dans le nombre impressionnant de personnages dont certains n'apparaissent que très brièvement, mais dont on connaît quand même le prénom. Je me suis carrément noyée parmi les sigles ou acronymes innombrables, comme dans les notes de bas de pages qui donnent leur signification. Disons que cela ne facilite pas la lecture… Pour avoir un résumé clair de ce gros roman, je vous renvoie à la critique de @Migdal qui en donne un excellent aperçu.
***
Ce qui m'a le plus gênée dans ma lecture, ce sont les multiples maladresses linguistiques. Il y en a tant qu'elles ont perturbé ma lecture : après une trentaine de pages, j'ai commencé à les guetter et à les attendre… J'ai été étonnée que le nom d'un personnage varie de « Rose » à « Roze », ce dernier étant plus fréquent. Dérangée par la confusion entre certains mots : sigles / acronymes, médiéval / moyenâgeux. Exaspérée par le nombre incalculable d'anacoluthes assurément involontaires : « Absent, il lui laissa un message vocal » ; « Paralysé, ses yeux se voilèrent » ; « Sans prévenir, il entendit dans son dos un son mécanique ». Ouf ! Je m'arrête là. Rendez-vous raté pour moi. Tant pis : ce livre passionnera sans aucune doute d'autres lecteurs !
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« Il n'y a pas de guerre sans crimes de guerre » montre le premier thriller d'Éric Emeraux. Au moment où la Russie envahit l'Ukraine, le colonel Michel Granier-Rinocci dit Rhino découvre un charnier en Bosnie-Herzégovine. II est directeur de l'Office Central de Lutte contre les Crimes contre l'Humanité et les crimes de haine, en fait l'acronyme OCLCH.

À 55 ans, son héros porte des rides d'amertume, qui saillent de plus en plus, tant il devient difficile pour lui de côtoyer les horreurs des crimes les plus graves. Heureusement, il revient de trois semaines de vacances. Mais déjà ses supérieurs le mettent sur la touche pour sa trop grande liberté d'action.

Éric Emeraux entraîne son lecteur dans un domaine souvent secret et méconnu, celui de la section de gendarmerie s'occupant des crimes de guerre, notamment ceux des Balkans, qualifiés de crimes contre l'humain. Il crée un personnage, Rhino. « Comme le rhinocéros, il vit en solitaire la nuit et adore la boue, qui est sa plus grande protection contre les nuisibles. »

À partir d'un braquage, Rhino et son équipe remontent la piste d'un dangereux criminel de guerre et trafiquant notoire, Mirko Nikolić, dit Vuk, qu'il croyait pourtant mort. La poursuite s'avère difficile et contraint le gendarme à revoir ses certitudes. Il n'en réchappera pas sans dommages intimes importants.

Les crimes de guerre, notre actualité !
Avec les retours en arrière durant la guerre des Balkans, le lecteur est impressionné de confondre Bosnie et Ukraine, Serbes et Russes. Ainsi ce roman policier atypique s'inscrit dans une actualité de façon déstabilisante. La fiction a des accents de vérité. Surtout, dans la seconde partie, où s'emmêle encore l'action de Moscou, la salle du Bataclan avec une maladie congénitale, devenue signifiante.

Le style accumule les faits, les détails et les personnages comme s'il voulait être exhaustif. L'écrit se veut aussi pédagogique. Il explique les différents services, leurs procédures, leurs avancées techniques et les conséquences géopolitiques.

Cette accumulation peut en lasser certains et pourtant la quête des origines du fils de Rhino, aidée de la jeune Julie, devient rapidement le fil conducteur qui permet de suivre les nombreux rebondissements.

Une traque plutôt qu'une enquête,
Éric Emeraux ne propose pas une enquête. La découverte des éléments du braquage avec la recherche des origines induit une traque aux ramifications nombreuses et complexes.
En plaçant adroitement des extraits des journaux tenus par Rhino, il laisse entrevoir la figure humaine d'un héros, cadenassé dans l'étroitesse des ordres à suivre, des enquêtes à mener et des résultats à trouver.

Car, Éric Emeraux poursuit plusieurs objectifs. Témoigner de la bravoure et du courage de ses compagnons comme un hommage à des hommes qui s'oublient au service de la justice et de la France, mais surtout pour le respect de l'humain.

Rendre compte des exactions. La lecture en est éprouvante et incite à abandonner notre naïveté. Pendant les périodes de conflit, il semble que la violence ne connaisse aucune limite. Alors, dans ce dédale de détails, les personnages de David, et son amie Julie, apportent une fraîcheur qui sauve de la noirceur ambiante.

De façon plus concise
Ancrée dans une réflexion plus vaste sur la nature humaine et ses pires dérives, la narration d‘Éric Emeraux se concentre sur la traque d'un criminel de guerre impuni des Balkans, auquel il est intimement mêlé.

Ce roman policier inclut des citations de Rimbaud par David, la danse des prisonniers de van Gogh et fait référence au roman d'Ivo Andrić, le Pont sur la Drina.

Malgré tout, Quand l'abîme te regarde, « alors tourne-toi vers la lumière », susurre Rhino à notre oreille parodiant une citation de Nietzche. Alors, comme le rappelle Raymond Aron, cité par Éric Emeraux :« Peut-être la suprême vertu, en notre siècle, serait-elle de regarder en face l'inhumanité sans perdre la foi dans les hommes. » Sous le mode ludique, ce thriller nous y invite parfaitement !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Et quel abîme ! Les traumatismes laissés par les guerres sur les individus, les soldats au plus près de l'action , voire sur les nations . Ce roman noir est écrit par un ancien officier de gendarmerie spécialisé dans la lutte contre les crimes de l'humanité et les crimes de haine.
D'où, un roman certes mais tellement bien documenté.
Le colonel Rinocci reprend du service 27 ans après une mission en Bosnie-Herzégovine où il a été témoin entre autres crimes de guerre de l'assassinat d'une famille et gravée dans sa rétine du calvaire d'une jeune fille à la robe rouge. Un charnier est découvert en 2021.
Rinocci repart, et reprend sa traque inachevée ,celle de « Vuk » cet assassin donné pour mort mais ressuscité pour d'autres ignominies.
Ce gros roman raconte la traque , d'autres personnages importants viennent s'y greffer :le fils de Rinho, David, son amie Julie , Emmanuel, un homme traumatisé qui a perdu sa fille au Bataclan, et une multitude de noms de personnages secondaires viennent s'y accoler , heureusement que ce roman est bâti sur 630p, on a le temps de s'y retrouver !
Pas très habituée aux thrillers , j'ai pourtant été embarquée page après page, l'écriture est soignée et ne manque pas parfois de réflexions ironiques sur notre société. D'autre part, c'est très certainement le souci de l'authenticité qui rend ce livre attachant .
Merci aux Edts Récamier et à Babelio pour cet envoi.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
« Peut-être la suprême vertu, en notre siècle, serait-elle de regarder en face l’inhumanité sans perdre la foi dans les hommes. » Raymond Aron
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« Quand l’abîme te regarde
Tourne toi vers la lumière »
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Quand tu n’as plus peur de la mort, tu as encore moins peur de la vie.
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Nos Cigales sont des balles qui atteindront leur cible. Elles sont nos martyres. L'humiliation est le meilleur carburant pour alimenter le feu de la haine. Sa hiérarchie a vraiment eu une excellente idée de le remiser dans un placard à l'OTAN.
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Il ferma les yeux et, comme souvent, surgirent du néant les cauchemars peuplés de morts. D'abord les homicides, en quelque sorte l'artisanat. Puis, les crimes contre l'humanité, l'industriel.
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Vidéo de Éric Emeraux
Eric Emeraux, ancien colonel de gendarmerie, spécialiste de la traque des criminels de guerre
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