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EAN : 9782072703249
112 pages
Gallimard (12/01/2017)
3.45/5   173 notes
Résumé :
"Je tricote pour le petit. Je lui fais une écharpe avec une vieille pelote de laine qui me restait, j’ai voulu l’utiliser mais c’est trop épais pour moi, et puis la couleur est moche… Mais enfin du moment que c’est fait main, c’est bien. C’est combien de centimètres une écharpe pour un bébé ? Un mètre ? Tu es sûre ? Mais un mètre c’est énorme pour un bébé non ?"
Charlène, la soixantaine, est restée jeune. Mais quand le vide l’envahit soudain, elle enchaîne le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
3,45

sur 173 notes
J'ai savouré ce tout petit roman, c'est du sucre d'orge sur un cactus, c'est d'une ivresse absolue.
Les pépiements de cette maman, un vrai régal, elle déploie une énergie folle à centrer tout autour de son petit nombril.
Méchante, Charlène ? Oh juste un poil, elle se défend, surtout maniaco-dépressive. Un peu casse-couille selon le fils, Charlène se défend, elle n'a pas eu des parents qui l'ont aimé. Comment aimer ses enfants quand on ne l'a pas été soi-même...

Tantôt sarcastique, terriblement égocentrique, toxique à souhait, tantôt elle se montre émouvante Charlène. Alors oui, elle ne parle que d'elle et ne se soucie guère de sa fille à l'autre bout du fil, mais ses discours sont drôles, entre le risible et la grande perspicacité sur le monde.
Quand Charlène n'est pas au téléphone, elle est sur les sites de rencontres, c'est jubilant tous les abrutis en mal d'amour qu'elle peut apercevoir sur son écran.
« Je me suis mise sur AdoptUnType. Tu ne payes rien et en plus tu vois les autres femmes, enfin, tu vois la concurrence. Il y en a une qui a écrit « j'ai besoin d'aide ». Carrément. Un sourire, un regard, c'est peut-être le début d'une belle histoire. Une autre qui s'appelle Bienperdue, elle demande qu'on lui fasse un petit signe. Elle est encore pire que moi, celle-là. Et elle : Aimez-vous les uns les autres, non mais, elle ne veut pas qu'on tende l'autre joue non plus ? C'est terrible tout ce que tu lis ici, terrible ».

Charlène n'a donc pas sa langue dans sa poche, elle s'exprime comme elle l'entend, et Carole Fives signe un roman à la plume roucoulante, cocasse, sensible, une plaidoirie idéale anti morosité.
Une mère comme Charlène, on ne la souhaite évidemment à personne, mais qu'est ce qu'elle est drôle !
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" Je te dérange?
Tu n'avais qu'à fermer ton téléphone .
Moi je suis debout depuis six heures alors....."
" Tu viens quand alors ?
Bientôt quand ? .
" La psy de l'hôpital m'a dit que j'étais bipolaire légère à tendance Borderline, comme si je ne savais pas ...."
Et voilà, c'est "LA MÈRE".
Voici un ouvrage décapant, énervant ,à l'humour noir grinçant qui m'a fait sourire et hérisser les poils....
L'auteur donne voix à Charlène, la soixantaine, restée jeune .
Elle se prend encore pour une jeune fille.
Elle laisse sur le répondeur de sa fìlle des monologues que nous suivons sans interruption, des messages gonflés de reproches et de récriminations à sa fìlle qui a sûrement autre chose à faire que la conversation....
" Tu me parles comme si tu étais ma mére.
N'inverse pas les rôles .
C'est MOI ta MÈRE.
Toi , tu n'es que la fille ..."
Charlène qui fume trop prendrait volontiers du whisky avec sa morphine et parle de son cancer en riant ....
Elle se plaint sans cesse , exerce une sorte de chantage affectif ou sentimental." TU viens quand?
Bientôt quand ?
Elle est centrée sur elle même, égoïste, envahissante, blesse cruellement , maladroitement , égratigne par ses réflexions désobligeantes , parle d'histoires d'héritage , culpabilise, moque méchamment sa belle - fìlle , déchire le coeur , mais paradoxalement aime ses enfants ...
Le lecteur est indigné, sensible aux fléchettes envoyées lors de courts chapitres, mal à l'aise , entre larmes et colére, à deux doigts de raccrocher...
Voilà : C'était Maman !!
On ne sait si l'on doit plaindre le fils et la fìlle ou LA MÉRE.
L'auteur décrit à merveille les voix qui se glissent près de nous et que l'on n'écoute peut - être pas assez ....trop occupés que nous sommes ? Je ne sais pas ....
Ce n'est que mon avis , bien sûr!


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Aaaaaaaaaahhhhhhh!!! Vous avez une tension artérielle un peu faiblichonne? Quelques pages d'Une femme au téléphone et vous friserez l'hypertension!

Je ne connaissais pas du tout Carole Fives et je me suis laissée tenter par les conseils de ma libraire. le roman consiste en une suite d'appels téléphoniques de Charlène, la soixantaine solitaire, à sa fille quadragénaire et écrivain. Qu'elle lui laisse des messages sur répondeur ou qu'elle lui parle, on est toujours sur un équilibre précaire. Pour être franche, ça penche surtout du côté toxique de la mère. Mais ce n'est pas de sa faute, elle est bipolaire anxio-maniaco-dépressive. Et atteinte d'un cancer qu'elle soigne par chimio. Et ses parents n'étaient pas ceux qui lui auraient fallu.

Du coup, on pourrait se laisser attendrir par cette femme plus toute jeune. Si ce n'est qu'elle se révèle souvent cruelle et atroce dans ses paroles:
"C'est toi? Ton frère est dans ma chambre avec la petite, elle joue avec la Barbie que je lui ai achetée à Noël. Tu t'en souviens, Valentine, ta poupée, c'est mamie qui te l'a payée! Tu l'aimes bien? J'espère, parce qu'elle m'a coûté un bras. Elle a de beaux cheveux ta Barbie, Valentine, on voit qu'elle n'a pas eu de chimio!". Sympathique grand-mère pour la gamine de 15 mois.

En quatrième de couverture, Bernard Pivot affirme dans le JDD qu'il n'a jamais tant ri. Je ne serais pas aussi affirmative. C'est vrai que certains propos sont drôles, mais façon humour caustique et grinçant. Qui laisse un arriere-goût amer. Derrière les aigreurs de Charlène transperce une solitude qu'elle s'acharne à combattre à coups de sites de rencontres. Et bien sûr, de coups de fil à sa fille, même si c'est pour l'agonir d'horreur le plus souvent ("Tu es morte pour moi", "Et puis tu n'es pas un prix de beauté non plus, que veux-tu trouver de mieux?", etc). Les relations mère fille sont rarement simples et Carole Fives le démontre à la perfection. Certains éléments m'ont rappelé des choses vécues.

Au final, j'ai bien fait d'écouter ma libraire. La construction du roman est originale et rend le sujet très vivant. J'oscille entre l'envie d'étrangler Charlène et l'envie de la prendre en pitié. En tout cas, c'est finement et efficacement mené par Carole Fives. Je compte bien aller voir ce que cette auteure a d'autre à proposer...
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J'ai lu ce roman sur les conseils de la bibliothécaire, alors qu'on parlait du dernier roman de Carole Fives, parmi les nombreux romans sortis pour cette rentrée 2018. Je voulais faire la connaissance de l'auteure.

Au bout de dix pages, je voulais refermer le roman, car une mère toxique et étiquetée bipolaire, qui harcèle ses enfants, je connais bien, je pratique au quotidien !

En fait, grosse surprise, je me suis laissée prendre au jeu, j'ai reconnu des phrases, des accusations et des discours culpabilisants sur les craintes liées à l'héritage ou la spoliation éventuelle, et c'est tellement caricatural, que cela porte à rire, et à prendre au second degré.

« Allô ? Vous revenez quand ? Vous ne vous rendez pas compte ? Égoïstes ! Je suis là, je vais crever et, vous, vous allez travailler, vous voyez vos amis, comme si de rien n'était » » P 18

On est en présence d'une femme centrée sur elle-même et ce qui lui arrive, dépourvu d'affects et d'empathie, qui laisse des messages parfois d'une cruauté inouïe, qui mégote sur les cadeaux qu'elle peut offrir pour Noël par exemple, finissant par dire qu'elle n'a plus de sous et que c'est aux enfants de faire un cadeau…

Carole Fives décrit très bien les relations qu'elle a avec les autres, qu'il s'agisse de ses enfants, ou de sa meilleure amie, les propos désobligeants, quand on ne fait pas comme elle veut ; tout est toujours de la faute des autres, ce qui donne une scène géniale : elle s'endort avec sa cigarette allumée et met le feu à sa perruque et donc au lit ce qui lui vaut une hospitalisation et bien-sûr, c'est de la faute de ses enfants, ce qui donne :

« Comment vous avez pu me laisser seule dans cet état ? Vous êtes complètement irresponsables, ton frère et toi. Il serait temps d'être adultes au lieu de penser qu'à vous. Vous êtes en dessous de tout. Des nuls, des moins-que-rien. » P 29

Elle veut absolument rencontrer l'homme de ses rêves, alors il y a des passages très drôles, notamment quand elle s'inscrit sur Meetic, adopte un mec, ce qui donne des rencontres cocasses… ou quand elle préfère voir ses enfants et surtout ses petits-enfants, via Skype, car elle estime que c'est suffisant, ou encore quand elle tricote pour les petits avec des restes de laine (une écharpe kaki, pour un bébé !)

L'écriture rythmée, toute en énergie, de Carole Fives m'a beaucoup plu. J'ai bien rigolé, et je vois les choses d'une autre manière, donc mini thérapie !!!

Challenge Pyramide
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Un 'Allô Maman bobo' inversé.

Charlène, la petite soixantaine, se plaint à sa fille par téléphone.
Souvent, très souvent. Plusieurs fois par jour, sans doute.
On n'entend jamais les répliques, on se doute de certaines réponses au vu des réactions maternelles, on sent que la fille ne doit pas vraiment pouvoir en placer une, on imagine, on pense à sa propre réaction devant un tel discours, face à un tel fatras de mauvaise foi, de franchise blessante et de chantage affectif.

Parce que cette mère est gratinée.
Elle se dit malade, atteinte d'un cancer, dépressive, elle va mourir, elle a peur, elle est seule, son mari l'a quittée depuis longtemps ('un monstre, votre père'), d'ailleurs ses enfants l'oublient, la négligent, surtout elle, sa fille, le frère a toujours été tellement mieux, c'est un Capricorne, ah non, lui non plus n'a pas le temps, il la délaisse aussi, et sa gamine à celui-là, quelle capricieuse, on vous a pas élevés comme ça, on leur passe tout, mais elle l'adore, elle est tellement mignonne...

A travers cette complainte tragicomique à la fois réaliste et caricaturale, se dessine le portrait effrayant d'une mère qu'on n'arrive pas à cataloguer – toxique, bipolaire, cruelle, égoïste, envieuse, bête, méchante, impudique ? Un peu tout ça, sans doute.
On espère ne pas être perçue ainsi par ses propres enfants, moins déstabiliser et épuiser son entourage...

Sur les relations à distance mère-enfant adulte, lire aussi 'Avec Maman', de Alban Orsini - plus tendre, plus doux...
___
♪♫ cité par l'auteur :
https://www.youtube.com/watch?v=MmbRa04Ekc8
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critiques presse (3)
LeMonde
10 juillet 2017
Le stand-up involontaire et crépitant d’une ex-soixante-huitarde frustrée, plus boulet que toxique, bipolaire mais avec humour (celui de l’auteure, pas le sien). Un must pour se défouler des mères fatigantes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
01 mars 2017
Carole Fives au plus près d’une mère touchante et envahissante.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Telerama
11 janvier 2017
Carole Fives sait donner voix à ceux qui se glissent ainsi près de nous, telles des ombres, et qu'on écoute mal.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
[ site de rencontres ]
Oh mon Dieu, qu'est-ce qu'il écrit, celui-là ? 'Refuser de lever les morts, les laisser dans nos coeurs !' C'est beau ! Lui alors...
'Et des fleuves de larmes brûlantes...' Mais il a l'air drôlement psy le type, qu'est-ce qu'il raconte ?
'J'aspire enfin à m'aimer moi-même...' Et des tartines et des tartines...
'A défaut de t'épouser, j'épouserai l'univers...' Ah bon. Hé bé. Il est en pleine thérapie, ce bonhomme ! Il faut être suivi pour écrire de telles conneries sur un site de rencontres, mais je vais lui écrire, moi, je vais lui répondre illico : 'Ça avance ton analyse mon vieux ? Chez qui tu vas ?'
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Arno, il est, il est… Mais c’est un dieu… Ma préférée c’est sa chanson sur sa mère, il parle de ses yeux, de sa beauté… Et puis d’un seul coup, toc, il parle de ses pieds qui puent, ça retombe, je te dis pas le choc, c’est super, «Dans les yeux de ma mère, il y a toujours une lumière, la la la la la la la… ».
Est-ce qu’il est marié Arno ? Tu crois qu’il prendrait une vieille comme moi ? Je l’aimerai, moi, et ils aiment ça, être aimés, les hommes.
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[ une mère de 63 ans à sa fille ]
J'ai raccroché par erreur. Désolée, avec ce nouveau portable, je galère. Il s'éteint tout le temps, écran noir, tu voudras bien regarder un peu avec moi quand tu viendras ? Si, je t'assure, la vidéo s'active toute seule quand on m'appelle. Encore ce matin, un copain qui me dit « C'est fou Charlène, tu es en chemise de nuit et tu bouges dans le téléphone. » La honte, j'étais à peine levée, j'avais encore ma tête de réveillon. [...]
Et le fond d'écran ? Tu sais comment ça se change ? Non, parce que c'est ta tête que j'avais mise en fond d'écran, mais là j'en ai marre, je voudrais bien voir autre chose.
(p. 61-62)
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Je ne comprends pas comment ils faisaient avant, les gens, quand il n’y avait pas de psy. Je veux dire, ils devaient tous mourir complètement fous ! Et tous ces gens qui n’ont jamais fait de thérapie, mais vraiment, ils puent le mal-être à plein nez, non ? On a envie de leur hurler «mais va te faire soigner !». Les gens qui ne sont pas suivis, ils sont tous un peu arriérés !
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[ mère à sa fille ]
Tu me parles sur un ton devant lui non mais tu te crois intelligente ? Tu me fais des remarques, tu m'engueules devant un étranger, mais, au final, c'est toi qui te ridiculises ! Il faut être adulte, maintenant, il faut faire des efforts. Et ce pauvre garçon, ce qu'il était gêné ! Il est adorable, en plus, très posé, très poli, plein d'attentions pour moi, le contraire de toi. Tu n'en trouveras pas beaucoup des comme ça. [...] Je l'aime vraiment beaucoup. Si tu n'en veux pas pour toi, je le prendrais bien pour moi. Et ce qu'il est grand, et bien bâti, et ces cheveux ! C'est rare pour un homme d'avoir encore ses cheveux à son âge, tu sais, non vraiment il est épatant. Et puis tu n'es pas un prix de beauté non plus, que veux-tu trouver de mieux ?
(p. 77)
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Videos de Carole Fives (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carole Fives
« Moi, je ne réalisais pas vraiment ce qu'on allait faire là-bas. On vivait minute par minute, et c'est ça la vie, finalement, c'est : minute par minute, le reste, c'est du vent. »
Dans un road trip tendre et déchirant, Carole Fives dresse avec délicatesse le tableau d'un clan confronté à l'indicible et donne la parole à ceux qui restent.
Paru aux éditions JC Lattès en août 2023.
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