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EAN : 9782070363735
390 pages
Gallimard (26/04/1973)
4.28/5   7743 notes
Résumé :
À l'aube de la vie, le narrateur se fait une promesse: ces années qui l'attendent, il les déposera aux pieds de sa mère pour réparer toutes les souffrances qu'elle a endurées. Il tâchera de combler tous ses désirs et de compenser par la gloire les humiliations que cette Russe immigrée, seule et sans un sou, a dû subir pour pouvoir déposer avec fierté, tous les jours, le bifteck du déjeuner dans l'assiette de son fils unique et adoré, ne se réservant que le gras de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (570) Voir plus Ajouter une critique
4,28

sur 7743 notes
Je viens de relire Promesse de l'aube, je ne le regrette pas, je manque d'adjectifs pour encenser ce livre magnifique.C'est l'histoire de l'amour fou ,d'une mère pour son fils, l'autobiographie de Romain Gary.
Sa mère Nina Borisvoskaia,artiste,fille d'un horloger, très belle, mariée, divorcée, remariée , divorcée encore, qui a quitté sa famille, à l'âge de 16 ans,excessive, aimante, forte,va tout faire , pour Romain d'une façon démesurée,mythique , extravagante, belle.
Romain Gary nous raconte sa vie sous l'éclairage unique de cet amour agaçant parfois ,à cause des réactions de sa mère, inappropriées ou violentes dans la démesure,qui le gêneront pendant son enfance.

L'écriture est magnifique, chaleureuse, on sent l'amour souffler sur cet ouvrage, les anecdotes s' enchaînent pour notre plus grand plaisir, c'est un livre merveilleux que l'on referme avec regret!
La fin est douloureuse lorsque l'auteur atteint ses buts, sa mère est décédée.
On reste ébahi devant de tels liens d'amour, une telle leçon d'humanité, de chaleur humaine, doublés d'un humour et d'un style magnifique, vivant.
Quelle leçon de vie , d'amour et d'humanité!
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Quel merveilleux livre !
C'est L'histoire d'un amour démesuré d'une mère, extravagante et excessive, pour son fils, brillant, drôle, capable de réaliser les ambitions folles qu'elle nourrit pour lui.

Ce que Romain Gary estime être un poids : « Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ça vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. » est une bénédiction : l'amour sans limites de sa mère l'a condamné à ne plus jamais trouver l'équivalent, mais son ambition lui a épargné la médiocrité, a fait de lui un grand homme et un formidable écrivain.
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Je rends hommage à l'homme pétri d'amour pour sa mère, extravagante, possessive, dramatique, mère russe et juive dans toute sa splendeur, socle sur lequel sa vie reposera à tout jamais.
Je rends hommage à l'homme hanté par l'Absolu, par l'Idéal, par la bonté des dieux et des hommes, et toujours en quête de compréhension de cet Univers, à l'écoute des étoiles et des bêtes.
Je rends hommage à l'homme au service de la France et de ses traditions de fraternité et de justice, même s'il a dû se battre contre la haine et la bêtise.
Je rends hommage à l'écrivain immense, doué de la vraie parole mêlée à l'humour piquant, celui qui fait tout ce qu'il peut pour transmettre son message de Beauté.

Dans cette autobiographie, Romain Gary nous retrace sa destinée marquée dès le départ par la volonté absolue de sa mère d'en faire un Grand Homme. Elevé par cette femme seule, courageuse et tenace, il n'aura de cesse de lutter pour donner une forme et un sens à la promesse qu'il lui a faite à l'aube de sa vie : « défier la cohorte ennemie du dieu de la bêtise, du dieu des vérités absolues et du dieu de la petitesse », et cela en s'élevant, pour s'éloigner de tout ce qui représente la médiocrité.
Son enfance marquée par la pauvreté, en Pologne notamment, puis son adolescence en France où la vie est dure, et enfin sa toute jeune vie adulte où il s'engage dans l'aviation au service de de Gaulle, ne sont qu'un vibrant hommage à cette mère qui, tel un puissant aiguillon, le poussera à sortir de lui-même pour atteindre l'inaccessible.

Récit émouvant, transcendant, tragique, humain et ô combien malicieux, car émaillé de mille anecdotes pétillantes pleines d'autodérision, telle est cette autobiographie de l'aube de la vie. Admirable.
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Romain Gary - La promesse de l'aube - 1960 : La France, cette idée, cet idéal comme disait il y a peu un trublion faiseur de pluie et néanmoins ancien président de la république. Ce livre est une homélie à l'amour filiale mais aussi aux espoirs placés dans un pays rêvé par tellement de personnes sur terre. C'est de plus un témoignage vibrant sur l'Europe d'avant-guerre et sur les aviateurs de la France libre pendant le conflit mondial. Une immigrée polonaise pour fuir la misère traversait les épreuves les plus difficiles et faisait tout ce qui est humainement possible pour que son fils devienne français en lui promettant le plus grand des avenirs et la gloire éternelle. Rarement promesses n'auront été aussi bien tenues, Romain Gary connaîtra la gloire diplomatique (consul de France), la gloire militaire (compagnon de la libération) et la gloire littéraire (deux prix Goncourt), justifiant ainsi la confiance aveugle et les sacrifices insensés de sa mère pour qu'il réussisse. Ce livre est exceptionnel et le personnage de cette femme fantasque, excessive, positive même dans les pires moments de sa vie est un des plus beau de la littérature moderne. C'est un roman vibrant d'humour et de nostalgie, un trésor que chaque lecteur gardera précieusement pour se rappeler qu'il n'y a rien de plus beau sur terre que l'amour d'une mère (quand on a la chance de le recevoir bien sûr...). Fourmillant d'anecdotes et de souvenirs amusants, il se lit le sourire aux lèvres avec un brin de regret ou d'envie suivant le degré d'affection que chacun a reçu dans son enfance et son adolescence. Bien sûr à la suite de l'auteur on pourra trouver cet amour quelque peu étouffant et affirmer avec lui que cette dévotion l'avait mal préparé à ses rapports futurs avec le genre féminin. Alors que dire de ceux qui ont été maltraités par leur génitrice ou qui ont subi son indifférence toute leur jeunesse, sont-ils mieux armés pour affronter plus tard les méandres des sentiments humains ? Romain Gary bercé par l'avenir aventureux que lui prédisait sa mère montra une volonté inflexible quand les allemands mirent la France sous leur coupe en s'enfuyant en Angleterre pour continuer la lutte au côté du général De Gaulle. En cela «les promesses de l'aube» ne furent pas vaines car l'image du héros français que cette femme projeta dans l'esprit de son fils survécut à son adolescence et se concrétisa par son courage pendant sa vie d'adulte. Si on va plus loin on pourra même trouver que ce texte démontre à quel point le rôle des parents est important dans l'avenir des enfants et qu'une motivation de tous les instants donnera sans doute de meilleurs résultats qu'une éducation délétère… magnifique
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Première rencontre avec Romain Gary. Un choc...
La promesse de l'aube, c'est d'abord l'histoire d'un amour fou. L'amour d'une mère pour son fils, qu'elle élève seule dans l'entre-deux-guerres, de la Lituanie à Nice en passant par la Pologne, dans des conditions matérielle très difficiles qu'elle surmontent avec une énergie et une inventivité hors de toute imagination.
Un fils dont on ne connaîtra pas le père, un fils pour lequel elle n'a que des ambitions simples : en faire 1) un intellectuel 2) un "vrai" français 3) un grand écrivain (le nouveau Tchékov, Dostoievsky ou Hugo, peu importe) 4) un ambassadeur de France 5) un chevalier de la Légion d'honneur ou, a minima, un héros de l'Armée Française.
Deux prix Goncourt, Consul général de France aux Etats-Unis, Chevalier de la Légion d'Honneur, titulaire de la médaille de la Libération... Romain Gary a été tout ça.
Grace à sa mère.
Mais à quel prix...?
C'est là tout le questionnement de ce livre. Comment devient-on un homme capable de relations normales à la vie et aux femmes quand une femme, unique, votre mère, vous a tout donné et a réussi à modeler le cours de votre vie selon ses attentes ?
La promesse de l'autre ne plonge pas dans le questionnement psychanalytique "prise de tête". Cest un texte très vivant, magnifiquement écrit, émaillé tout du long d'un humour extraordinaire (ah, les métaphores de Gary !!) et donnant une vision très interessante de certains épisodes de notre histoire, en particulier de la défaite de 1940.
Nul doute que les autres romans de Romain Gary (et d'Emile Ajar) vont trè bientôt prendre place dans ma bibliothèque.
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critiques presse (3)
LaPresse
12 avril 2018
La promesse de l'aube, publié en 1960, est, avec La vie devant soi (paru en 1975 sous le pseudonyme d'Émile Ajar), considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre de Romain Gary, et comme l'un des plus beaux hommages de la littérature à l'amour maternel.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
28 juillet 2017
Dans les années 1930, le double prix Goncourt a lui aussi livré des repas à vélo. Une expérience inattendue que l'écrivain raconte dans La promesse de l'aube. Comme quoi, modernité n'est pas toujours synonyme de nouveauté.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Sceneario
13 mars 2014
Cette Promesse de l'aube est donc avant tout un formidable livre qu'il vous faut absolument découvrir, sans plus tarder. Mais ici c'est aussi l'occasion de le rencontrer aux côtés de Joann Sfar dans cette remarquable édition qui permet de prendre toute la dimension de cette œuvre !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (1102) Voir plus Ajouter une citation
- Je t'en supplie, ne le fais pas ! Renonce à ton projet héroïque ! Fais-le pour ta pauvre vieille maman - ils n'ont pas le droit de demander ça à un fils unique ! J'ai tellement lutté pour t'élever, pour faire de toi un homme, et maintenant... Oh, mon Dieu !
(...)
- Mais les billets sont déjà payés, lui dis-je
Une expression de résolution farouche balaya toute trace de peur et de désespoir de son visage.
Ils te rembourseront ! proclama-t-elle, en saisissant sa canne.
Je n'avais pas le moindre doute là-dessus.
C'est ainsi que je n'ai pas tué Hitler. Il s'en est fallu de peu, comme on voit.
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J'ai conservé une très grande tendresse pour les croissants. Je trouve que leur forme, leur croustillance, leur bonne chaleur, ont quelque chose de sympathique et d'amical. Je ne les digère plus aussi bien qu'autrefois et nos rapports sont devenus plus ou moins platoniques. (...) Ils ont fait plus pour la jeunesse estudiantine que la Troisième République. Comme dirait le général de Gaulle, ce sont de bons Français.
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Je passai la journée à écouter la mer, tel un naufragé, sauf que je n'avais pas d'épave à laquelle m'accrocher. Je restais là, à soliloquer et à jeter des cailloux aux flots. Les heures se succédaient au ralenti. L'horizon était peuplé de mes morts. Je pensais à ceux que nous avions laissés sur la terre de leur martyre, aux gueules cassées, aux handicapés qui hantaient les hôpitaux et aux spectres hagards errant dans les hospices psychiatriques. De parfaits inconnus, qu'on ne s'attendait pas à croiser un jour, nous étaient devenus aussi précieux que nos fratries.
Un chien se mit à japper sur la plage en tournant autour d'un couple, heureux comme un enfant amusé par le vol saccadé d'un papillon.
Il etait temps, pour moi, de rentrer à la caserne.
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Nice comptait alors encore près de dix mille familles russes, un noble assortiment de généraux, de cosaques, d'atamans ukrainiens, de colonels de la garde impériale, princes, comtes, barons baltes et ci-devant de tout poil - ils réussissaient à recréer au bord de la Méditerranée une atmosphère à la Dostoïevski, le génie en moins. Pendant la guerre, ils se scindèrent en deux, une partie fut favorable aux Allemands et servit dans la Gestapo, l'autre prenant une part active à la Résistance. Les premiers furent liquidés à la Libération, les autres s'assimilèrent complètement et disparurent à tout jamais dans la masse fraternelle des quatre-chevaux Renault, des congés payés, des cafés-crème et de l'abstention aux élections.
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Il reste enfin l'explication la plus simple et la plus vraisemblable, c'est que ma mère aimait la France sans raison aucune, comme chaque fois que l'on aime vraiment.
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Vidéo de Romain Gary
"Un monument ! Une biographie indispensable pour (re) découvrir Romain Gary, cet auteur incroyable ! " - Gérard Collard.
Dans le Jongleur, Agata Tuszyska peint un portrait unique de Romain Gary, unique auteur à avoir reçu deux fois le Prix Goncourt (pour Les Racines du Ciel et La Vie devant soi), diplomate, scénariste, pilote de guerre, voyageur; et montre comment son personnage va au-delà des limites de la pirouette artistique et des responsabilités humaines.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/le-jongleur.html
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