AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,2

sur 6166 notes
On peut reconnaître toutes les qualités ou tous les défauts qu’on voudra à ce roman, force est de constater que peu sont ceux qui peuvent se targuer d’avoir contribué aussi décisivement à la préservation d’un patrimoine que l’on dit, désormais, mondial. Aujourd’hui, j’ai décidé de ne pas trop vous parler du roman (un certain nombre d’entre-nous s’en sont déjà chargés admirablement), mais plutôt de son impact culturel actuel.

Outre le fait qu’il s’agissait d’une des premières fois où un monument tenait autant lieu de véritable personnage principal d’une œuvre de fiction (Zola par la suite s'inspirera beaucoup de la méthode pour bâtir son roman Le Ventre De Paris, en y faisant même, à un passage, clairement référence), on peut affirmer qu’il a marqué le retour en grâce du monument dont il est question dans le cœur des Parisiens.

À telle enseigne que cette cathédrale, croulante, misérable, en fin de vie, expirante, lourde, massive, poussive, telle qu’on peut la deviner sur le daguerréotype de 1840, dont le principal espoir d’avenir était une destruction en bonne et due forme, à telle enseigne, disais-je, que les autorités, suite au succès du roman, ont reconsidéré la question, et finalement entrepris la fantastique restauration menée à bien par le très controversé (mais à sa façon génial) Eugène Viollet-le-Duc.

Les principales contributions (il y en a d’autres) de cet architecte à l’édifice est l’adjonction de la fameuse flèche qui est maintenant si « typique » de Notre-Dame ainsi que des non moins célèbres chimères qui s’étalent sur toutes les cartes postales. Encore un lien entre littérature et patrimoine, vous savez sûrement que si Viollet-le-Duc a été mandaté pour cette rénovation, c’est avant tout parce qu’il était l’ami d’enfance de Prosper Mérimée, lequel était en charge à l’époque, des monuments historiques.

J’ajouterai encore que, face au succès de la restauration de Notre-Dame de Paris, il a été entrepris, sous l’impulsion de Viollet-le-Duc mais réalisée par ses deux élèves Paul Gout et Édouard Corroyer, une autre non moins fameuse restauration et adjonction de flèche, à savoir celle de l’Abbaye du Mont-Saint-Michel. On a du mal à se figurer désormais le Mont sans cette fameuse flèche, or, elle est extrêmement récente.

Imaginez, donc, Notre-Dame sans sa flèche ni ses chimères, imaginez même qu’elle pourrait ne plus du tout exister, imaginez le Mont-Saint-Michel sans sa flèche, et imaginez que tout cela, tout ce patrimoine si emblématique de la France, nous le devons incontestablement à l’impulsion décisive qu’a constitué ce roman de Hugo.

À tous les amateurs d’histoire de l’art, et je sais qu’ils sont nombreux sur Babelio, sachez que nous lui devons tout cela, et que, rien que pour ce détail, ce roman a un immense mérite. Il y en a bien d’autres, car cette fiction historique se lit avec grand plaisir.

Bien évidemment, on peut reprocher, de temps en temps à notre Victor national de faire un peu trop grincer les violons ou d’en faire un peu trop, mais, dans l’ensemble, il sait toujours se tenir sur la délicate ligne de crêtes tendue entre grandiloquence et kitsch, entre poésie et too much, même si, dans cet exercice de funambule au long cours, il pose de temps en temps le pied sur l’un ou l’autre terrain. Mais malgré tous ces " mais ", j'arrive encore à beaucoup aimer ce roman et je ne m'en cache pas.

Et pour conclure, je dirais que, par l’écriture de ce livre, Victor Hugo a réussi la prouesse de métamorphoser, de transfigurer la cathédrale Notre-Dame de Quasimodo qu’elle était en Esmeralda qu’elle est devenue. Et rien que pour cela, chapeau l’artiste et merci.

Vous noterez que ceci est la vision éminemment partiale d’une amoureuse du patrimoine, avec toutes les déformations de regard que la partialité entraîne, c’est-à-dire, bien peu de chose, un pet de chimère, ou une chiure de pigeon sur le crâne chauve de la statue de Viollet-le-Duc de la flèche de Notre-Dame de Paris.
Commenter  J’apprécie          23816
Bien avant "Intouchables" et autre "de Rouille et d'Os", M. Victor Hugo a pris le parti de choisir des êtres disgraciés, rejetés, bannis de la société, pour en faire des héros.
Rien de plus sulfureux que cette immense cathédrale, son parvis où grouille la misère, son prêtre halluciné par le désir, son gnome habité par la grâce, sa princesse en haillons, ses murs de forteresse qui ne protègent ni du vice ni de la mort. Les démons et les anges s'y affrontent, indifférents aux souffrances humaines, combattants éternels dont les âmes sont l'enjeu.
Commenter  J’apprécie          1644
L'accablante vision de Notre-Dame en flammes !... Voilà que surgit le regret du Parisien, passé fréquemment à proximité sans avoir jamais le temps de s'arrêter, s'étant promis de venir très vite pour une visite complète, après si longtemps… Paroles !… Maintenant, il va falloir attendre… Et ne plus remettre à plus tard une autre résolution : lire le roman éponyme de Victor Hugo.

Comme beaucoup, j'en connaissais l'histoire grâce à la comédie musicale, mais je n'avais jamais lu que des extraits du texte d'origine… quand j'étais lycéen. Une faille désormais rectifiée. Notre-Dame de Paris est un ouvrage littéraire et historique d'une grande richesse, propre à satisfaire les goûts de plusieurs catégories de lecteurs. Il y a tellement à en dire que je me demande par quoi commencer.

Actualité oblige, priorité à l'hymne à la grande cathédrale parisienne et à son parvis, tous deux au coeur de l'intrigue et de l'action. L'auteur nous dévoile Notre-Dame sous toutes ses coutures : sculptures des façades, arcs-boutants latéraux, colonnes de la nef, ogives du choeur, galeries des étages, escaliers des tours. Sans omettre les petits locaux secrets, voués dans le roman, à de sombres et sinistres fins.

Victor Hugo évoque, non sans esprit critique, la transformation des lieux entre 1482, l'année de la fiction imaginée, et 1830, l'année de son écriture. Il juge sévèrement les aménagements apportés par des architectes enfermés dans les tendances de leur temps. Il considère d'ailleurs que depuis l'invention de l'imprimerie, il n'y a plus d'architecture qui vaille : le Livre a remplacé la Pierre, écrit-il. Une théorie originale à défaut d'être convaincante. Hugo n'avait pas anticipé le talent de plume des architectes d'aujourd'hui, si l'on en juge par tous ceux qui, depuis l'incendie, viennent expliquer ce qu'il convient de faire, chacun considérant bien entendu sa façon de voir comme la seule pertinente.

Intéressant, le chapitre titré Paris à vol d'oiseau, qui explicite depuis le haut des tours l'évolution de la capitale et de ses quartiers au cours des siècles. Victor Hugo livre aussi une leçon d'histoire de France dans un chapitre sur Louis XI. En dépit de sa triste figure, ce roi de France est le premier à imposer son autorité aux grands seigneurs féodaux du royaume, amorçant une centralisation des pouvoirs qui aboutira deux siècles plus tard à la monarchie absolue de Louis XIV.

Le traitement romanesque emprunte les caractéristiques du drame romantique, un genre littéraire créé par Victor Hugo, inspiré par Shakespeare. L'action prend place dans un Moyen-Age à la fois historique et fantasmatique, avec son merveilleux, ses légendes, ses superstitions, ses violences, ses monstruosités. Certains passages sont d'une actualité étonnante : rumeurs d'enlèvement d'enfants par des bohémiens, prêtre tourmenté par la tentation du péché de chair. D'autres péripéties sont à la limite du surnaturel.

Les personnages pourraient être issus de contes féeriques. Pour enchanter les enfants et les bonnes gens : Esmeralda, la petite bohémienne, innocente et jolie comme un ange. Pour leur servir de contre-modèle : Phoebus, le bel officier blasphémateur et inconstant. Pour les effrayer : l'archidiacre Claude Frollo, un psychopathe pervers en proie au démon du désir. Enfin, pour leur montrer qu'il ne faut pas se fier aux apparences : Quasimodo, au physique si repoussant qu'on le croit méchant, alors que son coeur se révèle finalement pur. Affublés de traits de caractère presque caricaturaux, tous ces personnages vont au bout de leur destin, implacable.

Comme si toutes ses disgrâces ne suffisaient pas, le pauvre Quasimodo est aussi complètement sourd. Cela permet à l'auteur de multiplier malentendus et quiproquos pour enrichir l'intrigue de nombreux coups de théâtre. Cela vaut aussi quelques scènes savoureuses de drôlerie, comme le procès de Quasimodo et son interrogatoire par un juge presqu'aussi sourd que lui.

Victor Hugo emploie un ton volontairement badin, dont l'ironie est relevée par l'emploi fréquent de mots disparus, de citations latines et de sentences religieuses. Cela ne perturbe pas la lecture, très fluide. En revanche, lorsqu'il en vient à décrire les joies, les tourments ou les états d'âme des personnages, l'auteur se laisse emporter par sa volubilité. Son écriture devient alors prolixe, presque inutilement redondante.

A l'exception de ces passages, les cinq cent cinquante pages de Notre-Dame de Paris sont agréables à lire, distrayantes, instructives, parfois émouvantes. Bien que connaissant le dénouement, j'ai été sensible aux incertitudes et aux rebondissements des intrigues.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
Commenter  J’apprécie          947
Un portrait de Paris à la fin du Moyen-Âge, de ses lieux et de ses hommes.
La place de la grève, où on y joue une drôle de justice ; la cour des miracles, qui rassemble tous les misérables ; la cathédrale, majestueuse et austère, où résident Quasimodo l'enfant trouvé et Claude Frollo, le prêtre fou.

Partout il n'y a que laideur, injustice et ignorance. Le roi, le juge, le soldat et le prêtre sont laids. Le peuple n'a pas d'autre choix que de croupir dans la saleté et de se soumettre. Quasimodo et Esméralda, deux êtres sans défenses, naïfs, ont le cœur pur. Quasimodo, mi-homme, mi-gargouille, qui n'est pas admis dans la cour des hommes, observe et ressent avec ses propres moyens, toute l'injustice et le désordre de ce monde. À sa façon, il équilibre le bien et le mal, en faisant chuter le mal diabolique, au moment où la pureté se balance au bout de la corde. Il fait triompher le bien sur le mal, pas dans la vie, mais dans la mort.

Un roman historique, fantastique et romantique. Des moments intenses qui nous révoltent. Une histoire, nichée dans les pages de l'Histoire, cruellement belle.
Commenter  J’apprécie          820
Amateurs exclusifs de livres remplis de dialogues, et redoutant les descriptions, passez votre chemin. A moins que le talent de Victor Hugo ne vous convertisse. Car bien plus qu'une histoire, certes très belle d'amours contrariés, c'est un répertoire complet sur l'histoire et la géographie de Paris au XVème siècle. Ainsi l'assertion « Ceci tuera cela » prononcée par Claude Frollo est largement connue, mais elle n'est que l'introduction d'une longue digression de Victor Hugo, sur le sens de l'architecture et sa mort remplacée par l'imprimerie, et peut être aussi celle du christianisme, face à la connaissance.
Je ne sais si un spécialiste de la fin du Moyen Age serait parfaitement d'accord avec cette recréation d'un univers déjà révolu depuis quatre siècles lorsque Hugo l'écrivit, mais elle envoûte.
Mais si Paris et en particulier Notre Dame sont des personnages à part entière, il n'en existe pas moins d'autres de chair et de sang, pas faciles à oublier : la recluse, Pierre Gringoire le poète, figure historique, Claude Frollo le prêtre qui découvre avec l'existence d'Esmeralda, celle de la vie des sens, Esmeralda elle-même et sa chèvre Djali, et le si touchant Quasimodo. Touchant sous la plume de l'écrivain, mais le serait-il si nous le rencontrions réellement parmi nos relations ?
Donc roman sur Paris et sa cathédrale, mais aussi roman d'amour, de différentes sortes d'amour. Avec un antagonisme entre l'amour de Quasimodo, qui est pure abnégation, celui de Frollo qui est possession, et faut-il évoquer celui charnel ou intéressé du très quelconque (moralement) Phoebus, sans parler de l'amour folie de la recluse pour sa fille disparue. Il y a bien encore quelques déclarations voire envolées assez lyriques de Victor Hugo sur l'amour maternel par exemple, mais noyée dans tant de virtuosité.
J'avais jusqu'alors ignoré l'humour de l'auteur, pourtant régulièrement présent, par exemple : « Deux de ces femmes étaient vêtues en bonnes bourgeoises de Paris. Leur fine gorgerette blanche, leur jupe de tiretaine rayée rouge et bleue, leurs chausses de tricot blanc, à coins brodés en couleur, bien tirées sur la jambe, leurs souliers carrés de cuir fauve à semelles noires et surtout leur coiffure, cette espèce de corne de clinquant surchargée de rubans et de dentelles que les champenoises portent encore, concurremment avec les grenadiers de la garde impériale russe,… »
Je pensais ne pas aimer les romans de Victor Hugo, tout en ayant une réelle admiration pour l'homme, ayant essayé deux fois la lecture de Quatre vingt treize et seulement des extraits des Misérables, mais je poursuivrais la découverte de ces oeuvres.

Commenter  J’apprécie          821
La série des Petits Classiques de Larousse , c'est une merveille.
J'avais déjà "Les misérables" et je me suis replongée dans "Notre-Dame de Paris"
On ouvre le petit recueil avec l'identité de l'auteur, les réactions des auteurs de l'époque devant son oeuvre, des repères chronologiques, la fiche d'identité de l'oeuvre avec les personnages et le sujet, la mode littéraire à ce moment.
Ensuite, on rentre dans le roman avec des extraits choisis, des explications pas trop longues sur le contexte en bas de page, des exercices proposés régulièrement.
Au bout de quelques pages, nous avons droit à un récapitulatif du récit.
Et en bout de compte, la réflexion personnelle que Victor Hugo est un sacré romancier de l'histoire qui n'a pas besoin de truffer son roman historique de détails sordides ou spectaculaires comme certains romanciers historiques actuels le font.
Un roman magnifique relu en courts extraits.
Commenter  J’apprécie          674
Je vous épargne le synopsis ; vous le connaissez sûrement et, dans le cas contraire, je ne peux que vous inciter à le découvrir en lisant le roman sans le "spoiler".

Drame digne de Shakespeare, "Notre-Dame de Paris" donne à la passion et à la folie qui en découle quelques unes de ses plus belles lettres de noblesse. A travers les personnage d'Esméralda, de Quasimodo et de Frollo, Victor Hugo nous donne non seulement une émouvante leçon d'humanité mais également un bel exemple de maîtrise stylistique.

L'action est bien rythmée et gagne irrésistiblement en intensité, même si le lecteur anticipe assez facilement les rebondissements et le dénouement.

De manière complètement paradoxale, c'est sans aucun doute Quasimodo le plus beau personnage du roman. Lui, le bossu, le sourd, le contrefait, le borgne, le "monstre", la "créature", il m'a littéralement tiré des larmes de compassion, alors que j'ai eu peu d'empathie pour Esméralda, beaucoup de mépris pour Frollo et encore davantage d'antipathie pour Phoebus.

La fresque médiévale dans laquelle s'inscrit cette tragédie de l'amour et de la vie est très bien retranscrite par Victor Hugo qui s'est beaucoup documenté. Bien qu'arrondissant quelques angles à la brosse romantique, il a su donner une belle saveur d'authenticité à ses décors et ses personnages, fictifs ou réels. Résultat : une oeuvre immortelle, chapeau l'artiste !

Mon seul reproche portera sur les quelques chapitres en première partie de récit où il est visible que Victor Hugo, assez satisfait de lui-même et de ses recherches et se posant en historien, a parfois voulu trop en dire, et partager à toute force ses découvertes et connaissances avec ses lecteurs, alourdissant sa narration de considérations certes intéressantes mais nous éloignant de l'action du roman.


Challenges PAVES 2016 - 2017
Challenge MULTI-DÉFIS 2017
Challenge XIXème siècle 2017
Commenter  J’apprécie          572
-Sigh- comme dirait Snoopy, soupir en refermant le livre, après une course essoufflée les 50 dernières pages pour savoir comment bon dieu ce sacré roman va se terminer! Oui, parce que n'ayant vu aucune adaptation jamais, je ne connaissais finalement presque rien de cette histoire, à part l'histoire d'amour entre Quasimodo et Esmeralda - et en fait, pas tant que ça!- et le lieu de l'intrigue, la cathédrale Notre-Dame évidemment!
Que dire de ce roman fabuleux? Qu'il m'a durablement entraînée dans les rues médiévales de Paris, sous son ciel changeant, ses quartiers coupe-gorge, là où s'enterraient encore les reclus, derrière des barreaux pour faire pénitence, comme cette pauvre mère qui perdît sa fille adorée enlevée par des gitans?
Qu'il m'a fait pénétrer au coeur de Notre-Dame et que j'ai fréquenté ses gargouilles de près, que j'ai rencontré Louis XI et sa garde, dansé avec Esméralda, belle, gracieuse, douce, et souffert avec Quasimodo, ri avec Gringoire -plusieurs matins, dans le train!
Lire ce livre, une fois apprivoisé le barrage de cette invasion de notes de bas de page, a été comme une course échevelée pour en connaître le dénouement, mais aussi un vrai plaisir :toutes ces évocations de Paris au Moyen-Age, les descriptions, L Histoire et les moeurs... La scène du procès de Quasimodo est jubilatoire, tout comme les répliques du philosophe Gringoire, et tout ce qui touche l'archidiacre d'une noirceur absolue. Victor Hugo n'écrit pas dans la demi-teinte, mais c'est aussi ce qui le rend attachant.
Je n'ai qu'une envie, maintenant, c'est de m'attaquer enfin aux Misérables.

Commenter  J’apprécie          546
J'ai eu un peu peur de me lancer à la découverte de ce chef d'oeuvre de la littérature française car je pensais qu'il fallait avoir une certaine maturité littéraire pour pouvoir apprécier et savourer pleinement ce roman à sa juste valeur, et je craignais d'en manquer. Mais Victor Hugo, grand écrivain qu'il était, m'a rendu l'exercice facile.

La profondeur du roman est pour moi liée au fait que deux des personnages principaux soient torturés de manière extérieure comme intérieure. Extérieurement car Frollo comme Quasimodo sont réprouvés par les autres : Frollo, homme d'église marginal que personne n'apprécie vraiment à l'exception de Quasimodo qui lui, est sujet de moquerie de la part de tous de à cause de son physique particulier. Leur relation est très touchante. La dévotion de Quasimodo qui voit Frollo comme un père, un maître, son monde, m'a fait penser à Lennie dans Des souris et des hommes de Steinbeck. Leur malheur nous fait pitié et nous ne pouvons nous empêcher de les aimer, de vouloir les protéger.
Mais leur souffrance est aussi intérieure à cause de la même personne, la jolie Esmeralda, pour la même raison qui fait d'eux des exclus de la société : la fidélité à Dieu pour l'un, la laideur pour l'autre.

Au-delà du carré amoureux, l'auteur nous livre une carte postale parfaite de ce qu'était Paris à l'époque, nous inondant de détails historiques que j'ai eu plaisir de découvrir.

Ses descriptions, qui ordinairement m'ennuient assez vite chez les autres, sont ici contées si merveilleusement que je n'avais même pas à fermer les yeux pour imaginer les décors. J'étais dans les décors : sur la place face à Notre Dame regardant Esmeralda danser, avec Quasimodo faisant sonner les cloches, sur un cheval, mes bras autour de Phoebus, dans la cellule de Frollo écoutant ses théories...Une partie de moi a traversé le temps et fait ce voyage somptueux au coeur de ce "temps des cathédrales".

Magistral !
Commenter  J’apprécie          546
Un livre magnifique rendu célèbre et populaire par le dessin animé de Disney. En ce jour où Paris pleure une grande partie de sa cathédrale, j'ai retrouvé un poème de Gérard de Nerval, lu à la fac qui résonne étrangement...

Notre-Dame de Paris

Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu'elle a vu naître ;
Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher
Comme un loup fait un boeuf, cette carcasse lourde,
Tordra ses nerfs de fer, et puis d'une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher !

Bien des hommes, de tous les pays de la terre
Viendront, pour contempler cette ruine austère,
Rêveurs, et relisant le livre de Victor :
— Alors ils croiront voir la vieille basilique,
Toute ainsi qu'elle était, puissante et magnifique,
Se lever devant eux comme l'ombre d'un mort !

Gérard de Nerval, Odelettes (1853)
Commenter  J’apprécie          536





Lecteurs (30972) Voir plus



Quiz Voir plus

Notre-Dame de Paris de Victor Hugo

Comment se nomme l'auteur de la pièce de théâtre se jouant dans les premiers chapitres ?

Jehan
Gringoire
Vladimir
Barnabé

8 questions
289 lecteurs ont répondu
Thème : Notre-Dame de Paris de Victor HugoCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..