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EAN : 9782073053084
144 pages
Gallimard (19/10/2023)
3.49/5   104 notes
Résumé :
1934. Deux années avant la guerre civile d'Espagne, la Catalogne se soulève : Elle voulait être indépendante. L'insurrection sera brève.
Pourtant, après que les patriotes catalans eurent été dispersés, une violente fusillade éclate. Là-haut, sur les toits de Barcelone, quelques francs-tireurs refusent de se rendre... Témoin de cette page d'histoire qui l'a bouleversé, Joseph Kessel raconte ces derniers combats. Son héros : un jeune cireur de chaussures, Aleja... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Cette histoire traite de l'insurrection de Barcelone en 1934, Joseph Kessel en ayant été témoin.
L'intrigue met en scène Alejandro, un jeune cireur de chaussures anarchiste et Vicente, son ami qui lui est indépendantiste Catalan. Ensemble, le goût de la révolte va les gagner,mais c'est en voyant réellement ce qu'est le combat qu'Alejandro découvrira la véritable nature humaine et se questionnera quand à ses convictions...
C'est le premier Kessel que je lis, j'ai beaucoup aimé l'écriture, bon l'histoire en elle-même ne m'a pas interpellée plus que ça mais je ne peux renier que le style est parfait.
J'ai adoré les descriptions du Barcelone des années 30, en un rien de temps on fait un petit voyage imaginaire qui dépayse.
Le personnage d'Alejandro est intéressant, il évolue doucement au fil des pages jusqu'à nous offrir une surprise de taille en fin de récit.
Ce livre ne m'a pas transportée mais je ne l'ai pas détesté non plus, j'aurait du commencer par un autre titre pour découvrir cet auteur. J'ai le lion dans ma PAL, donc je vais voir ce que ça donne.
En ce qui concerne Une balle perdue il est à découvrir.
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Dans une Balle perdue, Joseph Kessel nous amène à Barcelone, en octobre 1934. Alors que l'Espagne est devenue une république, la Généralité catalane demande l'indépendance qui lui fut promise par Madrid à l'avènement de ce nouveau gouvernement. Pour forcer la décision, les dirigeants catalans fomentent une rébellion. Dans ce décor historique, nous suivons Alejandro, un jeune cireur de chaussures.

Alejandro est un idéaliste. Il croit en la beauté des idées et des sentiments. Il est affilié aux anarchistes, dont il vénère le chef local, Gurreaz. Pour Alejandro, l'anarchie est un espoir de paix pour tous, affranchissant les règles et les castes et permettant de vivre dans l'harmonie.

Alejandro sacralise également les relations amicales et amoureuses. Il est lié à Vicente, un fils de bourgeois, indépendantiste catalan, à l'inspiration politique changeante mais avec des convictions fortes pour les défendre. Il est un modèle de sérénité pour Alejandro. Il y a aussi Juan, un gitan qui joue de la guitare dans les bars de la ville, avec qui il partage une chambre sous les toits de Barcelone. Alejandro considère que Juan est comme lui. Il se contente de peu, si ce n'est du bonheur pour lui et pour celui qu'il apporte aux autres avec sa musique.

Enfin, il y a le sentiment amoureux. Chaste, Alejandro ne demeure pas moins sensible à cette Anglaise aperçue au balcon de la chambre de ce grand hôtel de la place de Catalogne. Inaccessible pour Alejandro, elle ne représente pas moins la pureté du sentiment qu'il convient de protéger en ces temps troublés.

D'abord spectateur de la rébellion catalane, Alejandro ira de désillusions en désillusions. Tout ce qu'il croyait fort et beau s'effondrera. Il s'estimera trahi par ceux en qui il voyait la force, le courage, l'optimisme, l'intérêt.

Joseph Kessel nous conte merveilleusement le parcours d'Alejandro. Ses mots ont toujours cette beauté et cette capacité de dépeindre parfaitement les traits de caractères qui peuvent nous caractériser. Une Balle perdue n'est pas le plus connu de ses romans mais il mérite qu'on le lise.
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J'ai eu envie de découvrir ce livre motivée par le désir de mieux comprendre l'actualité catalane mais aussi parce que depuis le Lion qui m'avait boulversée à l'adolescence je n'avais rien lu de J.Kessel.
Finalement je n'ai pas vraiment trouvé ce que je cherchais d'un point de vue historique car c'est surtout les tourments intérieurs du jeune Alejandro qui sont au coeur du roman.Le personnage est émouvant car en l'espace d'une nuit il est confronté à une réalité qui lui fait perdre ses idéaux et le plonge dans la souffrance.Il a peut-être du mal à accepter que l'Autre ne soit pas celui qu'il avait mentalement construit? ou que l'engagement doit parfois se plier à l'imperfection humaine? J'ai trouvé que la lecture était parfois ardue et je ne m'y suis pas vraiment retrouvée.
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L'auteur se trouve en reportage à Barcelone ( il y a un peu plus de 70 ans ) au moment ou la population réclame l'indépendance de la Catalogne ( Les événements de 2017 , ne sont donc pas une nouveauté ) .

Le livre co-écrit avec Christian Biet est un roman dans lequel , un jeune homme pauvre , Alejandro ( anarchiste et cireur de chaussures ) et Vicente , d'un milieu plus favorisé , se lient d'amitié et vivent de près les événements de la volonté catalane d'indépendance .

" Deux années avant la guerre civile espagnole , il y eut une insurrection dans Barcelone . Mais les rebelles , alors , n'avaient rien contre le régime de la République . Ce qu'ils voulaient , c'était l'indépendance de la Catalogne . Le soulèvement répondait à l'instinct d'un vieux peuple . En vérité , les catalans n'ont jamais accepté leur rattachement à l'Espagne . De siècle en siècle , ils ont pris les armes pour s'en délivrer . Ils essayèrent de nouveau en 1934 . ( ...) Je me trouvais là par hasard et pu suivre les événements au plus près . "

" Une balle perdue " est un roman " engagé " qui interroge .
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En ce mois d'octobre 1934 les combats font rage dans les rues de Barcelone. La capitale catalane s'embrase pour réclamer l'autonomie de la région (déjà…).

Alejandro, jeune cireur de chaussure, est un coeur pur. Anarchiste, idéaliste, pacifiste, naïf. Ce soulèvement il le voit comme une promesse de liberté à venir, comme un mouvement de fraternité humaine. Et s'il rechigne à porter les armes par conviction, il le fera par amitié pour Vicente, l'étudiant fils de bonne famille qui s'engage pour la révolution et s'enivre de belles déclarations.
Face à l'épreuve du feu, les idéaux d'Alejandro vont se retrouver confronté à la nature humaine, au fanatisme, à la bêtise et pire que tout face à l'indifférence.

Un court roman (ou longue nouvelle) dans lequel on retrouve le Kessel témoin de l'Histoire. Deux ans avant la guerre d'Espagne, il est à Barcelone alors que se déroule cette insurrection. Ce récit lui est inspiré par les desperados, ces rebelles qui depuis les toits de Barcelone refusent d'abandonner alors que tout est perdu.

Kessel qui sait si bien voir ses semblables, nous offre un joli texte autour de la vertu, des vices et des contradictions des hommes en nous menant droit vers une fin tragique.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il sut qu'un jour allait venir ou le peuple n'aurait ni chefs, ni maîtres, ou les hommes, délivrés de gouvernements et d'entraves, s'aimeraient d'un juste et fraternel amour, ou la richesse serait égale pour tous, ou les armées disparaîtraient , et les impôts, et la misère. Et l'envie et la tristesse. Ou rien ni personne ne pèserait sur la chair ni l'âme. Ou la vie se développerait comme un chant, comme une fleur. Cette terre de paradis, l'anarchie la ferait, l'anarchie qui n'était pas haine ou ambition, mais universelle tendresse. L'anarchie qui, seule, rendrait à l'homme sa vertu primitive, sa naturelle pureté.
Pour amener son règne, il fallait uniquement un effort d'espérance et de courage, à l'heure propice. Alors on gronderait l'insurrection sacrée, et elle balayerait les détestables forces qui pourrissaient le coeur humain. Puis, d'un seul coup, ainsi que de l'eau empourprée sort le soleil, naîtrait l'âge d'or.
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Son travail, il l'estimait valoir n'importe quel travail, de même qu'il se sentait l'égal de chacun fût-il le plus riche et le plus puissant sur la terre. Il était né avec un sens de sa dignité à ce point irréductible qu'il l'avait conservé tout entier, intact, à travers les vicissitudes et la misère de sa vie.
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Personne ne le menaçait. Aucune tâche ne lui avait été confiée. Il ne retardait aucune défaite. Il subissait simplement une force tellement naturelle, tellement nécessaire qu'il n'avait point de mérite à lui céder. Cela n'exigeait ni réflexion, ni courage.
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Un sentiment, s'il a été longtemps essentiel, dispose, même quand il agonise, d'une force d'inertie assez efficace encore pour entretenir des habitudes qui ne correspondent plus au besoin intérieur.
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Le sang...Je hais le sang.Je ne veux pas qu'on tue les hommes.Il n'y a pas de patrie,je le sais.Espagnols...Catalans...Qu'importe!Je ne connais que les pauvres gens.
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

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